Olivia Piana : du foil, des titres, une blessure et une nouvelle pagaie !

On ne la présente plus : Olivia Piana, multiple championne du monde de SUP Race au palmarès bien garni depuis des années, a pris son envol en 2021 vers des supports à foil. SUP downwind foil, wingfoil, IQfoil ou encore SUP surf foil, nous avons profité de son repos forcé pour lui poser quelques questions sur cette année intense, passée pour la plupart du temps plusieurs dizaines de centimètres au-dessus de l’eau. De la GWA aux Championnats de France de SUP Downwind Foil, en passant par les Championnats du Monde ICF en SUP gonflable, la waterwoman nous raconte son année, qui est loin d’être terminée, mais aussi son matériel et notamment sa collaboration qui dure avec Itiwit.

Crédits : Laurent Nevarez – Xtrem Gliss Festival

Bonjour Olivia, tout d’abord est-ce que tout va bien malgré ta blessure ?

Ça va beaucoup mieux, là on est quelques jours après la blessure et c’est qu’une entorse cervicale. Sur le moment juste après le choc, et le lendemain quand ça s’est réveillé, c’était super douloureux, du coup ça m’a empêché de prendre l’avion pour aller au Maroc sur l’étape de coupe du monde Wingfoil World Tour GWA qui a lieu cette semaine.

C’est sûr que j’ai bien enchainé entre une compète internationale sur le Lac de Garde, les Freewing World Games en race, les championnats de France Downwind foil en SUP à Crozon et après Carro… ça a navigué tous les jours non-stop ! En wing je pense qu’on se blesse plus facilement qu’en SUP, on est plus emmené à tomber dans des positions un peu tordues… C’est du repos forcé et ça fait du bien !

Tu as fait les championnats de France de Sup Downwind Foil dont tu en es la première championne de France ! Peux-tu nous livrer tes impressions sur ce nouveau format de compétition : période d’attente, endurance, conditions, glisse… ?

En fait, j’ai participé à plusieurs évènements qui avaient lieu pour la première fois. Il y a eu les premiers championnats d’Europe de SUP Race à Péniche, et là les premiers championnats de France de SUP Foil et c’est vrai que c’est toujours émouvant de participer pour la première fois à une compétition d’une discipline naissance. On était en petit comité, 17 riders, 15 hommes et 2 femmes. C’est une discipline assez exigeante : pour décoller à la rame ça demande beaucoup d’énergie et de technique et c’est ce que je préfère ! C’est vraiment la discipline que je préfère parmi tous les supports à foil que j’ai pu essayer. Donc on va dire que ça se mérite ! Niveau conditions on a eu du assez light au début, 15 nœuds, après 18nds et on a fini dans du 20nds le dernier jour. C’était formé, super joueur. On a fait 5 runs, en tout 60km. Je suis super contente de mes performances, déjà car je n’avais jamais fait de downwind dans des conditions océaniques dans un vent léger – pour moi, car en Méditerranée quand on en fait il y a 30nds, c’est pas du tout les mêmes conditions. Et du coup, ça m’a fait découvrir autre chose. Ensuite, la confrontation avec les garçons c’était top, on a pu comparer les stratégies de course, il y en avait qui préféraient pomper avec les jambes plutôt que ramer. Titouan (Puyo, ndlr) et moi on était plus en mode utiliser bien la pagaie et aller tout droit et ça marchait plutôt bien ! Il y a eu beaucoup d’échange et d’apprentissage sur cette compète, et je suis trop contente d’avoir fait 8ème place au scratch et 1ère femme sur cet évènement.

Crédits: Laurent Nevarez

Sur ces championnats, tu étais équipée d’une pagaie Itiwit, fruit de ta collaboration avec la marque. Peux-tu nous en dire plus ? Sur sa polyvalence, son accessibilité… mais aussi quand sera-t-elle dans les rayons ?

Elle est très attendue cette pagaie ! C’est une pagaie qui est très tolérante, qui est facile, confortable. Moi je me sens vraiment super bien avec. Je suis très heureuse d’avoir collaboré à la création de ce produit avec l’équipe d’Itiwit. Ça va être une pagaie super, d’abord pensée pour la race, mais qui est aussi très bien pour le SUP surf et en downwind aussi. Ce qui m’intéresse en downwind, sur les prochains entrainements, c’est d’essayer d’utiliser une pagaie réglable. Je pense que ça peut être intéressant de démarrer avec une longueur assez courte, donc de ma taille comme en SUP surf, et ensuite en vol pouvoir ajuster la longueur de la pagaie, vu que ma technique c’est quand même de ramer beaucoup en downwind pour aller tout droit. Du coup certainement qu’un peu plus de longueur une fois en vol peut être intéressant, je vais essayer ça. La pagaie sera disponible en fin d’année 2021 ou début d’année 2022, là ils sont en train de peaufiner les derniers détails.

Cette année en Hongrie, sur une planche également Itiwit, tu as aussi été championne du monde ICF de SUP Race en gonflable ! Pourquoi as-tu décidé de t’orienter vers ce format ?

Cette année j’étais assez focus sur les supports à foil, notamment le support de planche à voile olympique IQfoil. J’ai voulu tenter ma chance sur ce support, toute la première partie de la saison je suis beaucoup entraîné en hiver aux Canaries en IQfoil et aussi en wing. En fait, j’avais essayé de cumuler le SUP Race et le foil et je me suis rapidement rendu compte que c’était éprouvant et que je n’arrivais pas bien faire dans les deux. Alors cette année, j’ai fait le choix de me concentrer vraiment sur ce qui m’anime actuellement, c’est à dire l’IQfoil, le wingfoil et le SUP foil. Ensuite, il y avait la question d’éventuellement préparer des courses de SUP race, par exemple pour les Mondiaux, mais je n’ai pas trouvé l’énergie, la motivation, qui chez moi vient du cœur et des tripes. Ce n’est pas quelque chose que je mentalise, pour moi ces disciplines-là sont faites pour s’exprimer, ce n’est pas quelque chose qui vient nourrir mon égo. Donc si je le fais c’est que vraiment ça a du sens, et cette année ce n’est pas qu’il s’est passé. J’ai préféré rester fidèle à ce que je ressentais plutôt que de me forcer. J’ai pris beaucoup de plaisir quand même à participer à l’épreuve de gonflable qui était super cool. Finalement, même si je rame beaucoup moins, j’étais super à l’aise sur la course, et la wing et tous les sports que je fais à coté m’entretiennent bien pour être en forme sur le SUP race, pour un niveau amateur en tout cas. Sur les ICF j’ai coaché les nations en développement, c’était trois jours avant l’événement et il y avait des personnes qui venaient d’Inde, de la Dominique, du Chili, du Pérou… tout un panel de nations qui avaient besoin d’aide, de conseils supplémentaires avant l’évènement et qui étaient intéressés par cette aide-là. Je l’ai fait avec deux amis et c’était trop cool de faire ça et d’être sur les Mondiaux. J’ai commenté des courses aussi, la longue distance, c’était cool, et ensuite la course en gonflable, super contente d’y avoir participé !

Peux-tu nous parler de la planche que tu avais choisi pour cette compétition ?

J’avais choisi la Itiwit 14×25, Race 500 et elle marche pas mal ! C’est une planche qui a une super glisse, super agréable. Aujourd’hui, elle existe aussi en 27 de large pour les grands gabarits. Et c’est toujours cool de prendre l’avion, le train, avec un sac à dos, un sac à roulettes et la planche dedans, moi je m’y fais bien ! C’est une planche quand même assez technique, qui a une bonne glisse et qui demande un peu d’adaptation au début, donc pour des personnes qui rament déjà sur des paddles de la balade ou de randonnée. Il faut un peu de régularité, savoir un petit peu ramer avant d’utiliser cette planche, mais on s’y fait ! C’est juste une question de temps et d’investissement.

Parle-nous de ton autre partenaire, Takoon ?

Takoon c’est mon partenaire principal pour le wingfoil et le supfoil. Là il y a une planche Pro Model qui sortira en décembre. Elle sera à la fois une planche de supfoil et de wingfoil, et portera mon nom : elle s’appellera Piana ! C’est un shape de downwind supfoil, qui démarre très tôt, qui est ultra glissant et très stable aussi, parce que c’est une planche sur laquelle il faut quand même tenir debout dessus en pleine mer. Du coup, naturellement, ça va être une planche qui va être aussi utilisable dans les vagues en SUP surf foil, et également en wingfoil. J’utilise cette planche quand le vent est irrégulier, ou que j’ai envie d’avoir du volume parce que je préfère repartir vite, dans les vagues ou lorsqu’il y a du courant. Ça va être une planche qui fera trois sports et je suis hyper heureuse de pouvoir proposer ça, surtout dans la qualité de construction qu’aura cette planche, ultra rigide, ultra solide. J’espère que beaucoup de riders prendrons beaucoup de plaisir avec et pourront, en plus de s’initier à la wing et au sup foil, certainement faire leurs premiers vols de SUP downwind foil. C’est un super projet !

Photo: Carro Wingfoil Classic

En parlant de wing, peux-tu nous dresser un petit bilan de ta saison bien remplie sur les différents supports ?

Alors en wing, cette saison a commencé avec la Coupe du Monde GWA à Leucate pendant le Mondial du Vent, où je gagne la Race, deuxième au freestyle et je gagne l’overall. Ensuite on a eu des championnats d’Europe sur le lac de St Moritz en Suisse avec le GWA, où je suis championne d’Europe de wingfoil race. Ça a été les premiers championnats d’Europe et c’est super intéressant de voir comment le sport évolue et toutes les directions possibles à prendre. Les athlètes sont hyper impliqués dans le développement des formats de course et les retours faits à la direction de course, pour mettre en place quelque chose d’à la fois fun mais structuré et sérieux. Ensuite, il y a eu les Wingfoil World Games au Lac de Garde que je gagne aussi, et les Championnats de France de SUP downwind foil. Je devais aller au Maroc cette semaine mais je n’y vais pas, et je vais au Brésil à la Coupe du Monde GWA du 16 au 21 novembre. La finale GWA aura lieu à Tarifa du 27 au 31 décembre. Donc là, il y a deux beaux événements qui arrivent, et je suis en train de bien récupérer pour être en forme pour la fin de saison et finir en beauté.

En IQfoil, j’avais fait les International Games au Lac de Garde, j’avais terminé 20ème. L’IQfoil pour moi c’est vraiment beaucoup de découvertes, beaucoup d’apprentissage. En fait, mes premières régates je les ai faites en IQfoil, je n’ai jamais régaté de ma vie avant. C’est hyper riche et du coup j’étais super contente de ma performance, même si à chaque fois c’est des petites erreurs qui font que les places vont vite. C’est aussi beaucoup de découvertes humaines, avec des athlètes comme Hélène Noesmoen qui est la leader de ce sport actuellement, les frères Goyard qui sont les leaders du côté masculin, et tout plein de profils différents qui sont passionnés et qui s’investissent à fond pour Paris 2024. Ça m’a aussi ouverte un petit peu sur le monde de la voile olympique et la voile professionnelle que je connaissais très peu. Je trouve ça je trouve ça super cool aussi et peut être qu’un jour je me retrouverais sur un bateau à foil en compète avec une équipe, ça me ferait vraiment rêver aussi !

Crédit photo : Giovanni Mitolo / Freewing Wingfoil World Games 2021

Pour finir, quels sont tes futurs projets pour 2022 ?

En 2022, je vais être sur le Wingfoil World Tour GWA, ce sera mon objectif pour la wing. En SUP foil je vais participer à la Molokai 2 Oahu, c’est mon rêve de faire cette course et de faire bien sur cette course, voir quel potentiel je peux avoir sur ce format-là. Du coup, je suis super heureuse d’être soutenue par Itiwit et par Takoon pour ces projets et je sais la chance que j’ai de pouvoir vivre ça !

TotalSUP: Merci Olivia pour le temps accordé pour nous répondre, et on te souhaite toute la réussite possible dans tes projets !

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