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The Hawkesbury Canoe Classic : récit du challenge de 111 km en SUP relevé par Tuan Lam

Le 26 octobre dernier, Tuan Lam a pris le départ d’une course de 111km. The Hawkesbury Canoe Classic est une course en Australie que peu de participants relèvent en SUP. Armé de son stand up paddle Fanatic, le français revient sur cette folle aventure.

Bonjour Tuan, peux-tu te présenter et nous parler de ce qui t’a motivé à faire la Hawkesbury Canoe Classic ?

J’ai 42 ans et je suis marié et heureux papa de deux enfants. Nous vivons à Sydney depuis le début de cette année, après avoir vécu 4 ans à Singapour, et auparavant à Annecy et en Suisse. Je suis passionné d’aventures et de sports de glisse. Je paddle sous différentes formes : race, surf, et expéditions. En dehors du SUP, j’aime les sports outdoor en général ! J’aime les challenges sportifs insolites et les raid aventures. Avant de me mettre au SUP il y a 5 ans, j’ai participé au Winter Trail de La Clusaz, le challenge Glisse En Coeur, une course à ski de 24h par équipe au Grand Bornand.

Je découvre le SUP pendant l’été 2014 en Bretagne. Je tombe tout de suite accroc ! 6 mois après, en janvier 2015 je participe à ma première course, La Glagla Race, sur la longue distance de 12km avec une 12.6 gonflable. Après une demi-saison sur l’Alpine Lake Tour, je déménage à Singapour, où je rejoins la petite, mais très dynamique communauté SUP. Depuis Singapour, je profite de mes voyages professionnels ou vacances familiales, pour participer à des courses ou des aventures. J’ai de magnifiques souvenirs de courses au Japon et à Hong Kong, de downwinds en Nouvelle-Zélande, dans la Baie de San Francisco, et de la traversée du lac Inle en Birmanie, où j’ai rencontré les fameux pêcheurs qui rament debout avec la jambe ! Je chope le virus de l’ultra longue distance en 2017 : pour fêter mes 40 ans, je vais passer 5 jours sur Ibiza ! Non pas pour faire la fête, mais pour participer à la Vuelta Ibiza SUP Race, le tour de l’île d’Ibiza en 5 étapes soit 125km, organisée par l’équipe du 11 City Tour. Je termine 3ème dans la catégorie élite. Je finirai également 2ème du championnat de Singapour cette année là.

En 2018, je dois mettre en pause le SUP et le sport, pour de graves problèmes de santé. Je tiens le cap au travers de cette étape difficile en fixant mon prochain défi, je ferai une ultra une fois rétabli. Début 2019, on déménage à Sydney. C’est un endroit formidable pour le SUP avec la baie de Sydney, l’océan et les multiples cours d’eau aux alentours. La communauté SUP est très accueillante. Quand je partage mon projet d’ultra, on me parle tout de suite de la Hawkesbury Canoe Classic, une course non-stop de 111km sur la Hawkesbury River de nuit. Cette course a lieu chaque année en octobre, depuis 1977. C’est une institution ici, elle attire près de 500 participants chaque année, en canoë, surf ski, OC et SUP.

En quoi la Hawkesbury Canoe Classic est-elle une course de stand up paddle si particulière ?

Tout d’abord, c’est une course caritative pour la Fondation Arrow pour la transplantation de moelle osseuse. Chaque participant doit lever au moins 250AU$. J’ai récolté un peu plus du double, et cette année, la course a récolté près de 65 000AU$. Ensuite, la Hawkesbury est une rivière tidale, la marée monte et descend le cours d’eau. Dès la ligne de départ a plus de 100kms de l’embouchure, on ressent l’effet de marée qui impacte la vitesse sur l’eau jusqu’à plus ou moins 2 km/h ! Ce n’est pas négligeable sur une course si longue où on est certain de subir à peu près 2 marées montantes et 2 marées descendantes.

Puis, c’est une course de nuit. La course démarre par vagues entre 16h et 18h. Chaque embarcation est équipée à l’avant et à l’arrière de deux « Cyalume glow sticks », des bâtons lumineux phosphorescents. A partir de 20h, on est dans le noir. On navigue à la lumière des étoiles et de la lune si le ciel est dégagé, en suivant la procession de bâtons lumineux. Si chacun dispose d’une lampe étanche obligatoire sur lui et une autre sur son embarcation, on ne les utilise qu’avec parcimonie pour éviter d’éblouir et d’être ébloui. Et cette année, c’est le pompon : ce sera une nuit sans lune ! Après, l’orientation. Il est facile de se perdre dans les méandres de la rivière, de remonter un des affluents ou de rester coincé sur un des nombreux bancs de sable en particulier de nuit ! Il est obligatoire d’avoir avec soi les cartes de la course, ainsi qu’une boussole ou un GPS. Je prends l’option GPS avec le tracé de course chargé dessus. Ensuite, le “land crew”. Chaque participant doit être soutenu à terre par une équipe qui le suit tout au long de la course pour le réapprovisionner aux 2 points de ravitaillements. Ce sera Marie, mon épouse qui sera mon land crew. Ce sera une première pour nous deux, elle en tant que land crew, et moi sur l’eau ! J’ai 100% confiance en elle, pour m’aider pendant la course : on est ensemble depuis 22 ans, on a fait des expéditions et des courses d’aventures ensemble.

Et enfin, c’est l’Australie ici, il ne faut pas oublier les bêtes… Il n’y a pas de crocodiles (qui sont beaucoup plus au Nord), mais la possibilité de croiser un serpent ou un bull shark dans l’eau n’est pas nulle ! Fort heureusement, je rencontre aucune bête dangereuse.

Peux-tu nous raconter comment as-tu préparé La Hawkesbury Canoe Classic ?

J’ai avant tout travaillé sur ma technique de rame pour qu’elle soit la plus efficace possible. Je me concentre sur la respiration dans le mouvement, avec l’engagement du diaphragme et des muscles core, et la relaxation du reste du corps et de l’esprit pendant l’effort. Concrètement ça ressemble à la respiration pendant le crawl. J’expire longuement et profondément, en effectuant 2 voire 3 coups de pagaie en engageant le diaphragme pour propulser la planche Fanatic. J’inspire ensuite rapidement (par le nez) lors du retour du dernier coup de pagaie. J’ai encore du boulot pour parfaire cette technique et la maitriser, mais à présent, je peux maintenir une vitesse de 9km/h dans ma zone d’effort facile. C’est une technique très agréable ; chaque session est énergisant et relaxant comme une méditation ou un flow de yoga ! Physiquement, je me suis préparé avec le programme d’entrainement SUP spécifique Ultra de PaddleMonster, que j’avais déjà suivi pour me préparer pour la Vuelta Ibiza en 2017. Le fun et le plaisir sont primordiaux pour moi dans le sport, à côte du SUP, je fais du skateboard, vélo, trail run, slack line, yoga,… et je remplace volontiers un entrainement par un downwind ou une session de surf ! Je fais de la gym une fois par semaine à la maison, et quand les conditions extérieures sont pourries.

J’ai fait des courses de préparation : la Wyong Classic 30km et la Myall Classic de 47km (dont je ne ferai que 30km à cause du vent violent). Je n’ai pas pu m’entrainer en paddle de nuit, mais j’avais l’expérience des entrainements SUP de Singapour où on allait s’entrainer très tôt, bien avant le lever du soleil, pour éviter d’avoir chaud. Je suis allé courir de nuit plusieurs fois, ce qui m’a préparé mentalement à être dans l’effort, seul dans l’obscurité. Je n’ai pas fait de repérage de la rivière, mais j’ai bien étudié la carte, les topos et tous les récits de course disponibles en ligne, et je me suis entrainé le plus possible sur des cours d’eau aux caractéristiques similaires plus proches de chez moi.

De A à Z comment s’est passée ta course ?

J-1 Je prépare ma board, mon équipement, l’alimentation, les électrolytes et toute la logistique de course. J’ajuste mes estimations pour la course en fonction des prévisions météo. Je pense raisonnablement pouvoir faire la course en 12h30. Si je fais moins de 13h je serai content, et moins de 12h ce serait le top !

Jour J :
6h00. Debout ! J’ai eu une bonne nuit de sommeil. Je me suis efforcé de dormir au moins 8 heures par nuit la semaine avant la course. Après 10 minutes quotidiennes d’exercices de respiration et un petit déjeuner à base de riz brun, avocat et œufs, je termine les préparatifs, notamment mes ceintures et vestes de course que je charge avec les gels, barres et poches à eau. Après avoir déposé les enfants chez des amis qui nous les garderont jusqu’au lendemain matin, nous partons pour Windsor, le départ de la course. On arrive à Windsor avant midi, il fait plus de 30 degrés, et il y a un fort vent “rafaleux.”
On trouve une place à l’ombre à côté du camp des Newly Paddlers, le club de canoé kayak de Newcastle. Ce sont des amis d’une amie, qui nous aideront et nous donneront pleins de conseils, pour moi sur l’eau, mais aussi pour Marie en tant que land crew.

Il n’y a pas encore beaucoup de monde, on en profite pour aller m’enregistrer et procéder au “scrutineering”, le contrôle de mon équipement. Le staff de course et les autres participants sont tous surpris de voir un stand up paddler participer à la course, car 99% des compétiteurs seront assis en surf ski, dragon boat, pirogue, ou en canoé. Ils me souhaitent tous bien du courage et bonne chance pour ramer 111km debout, ça rassure !

12h30 l’enregistrement et le scrutineering sont faits, on prend un bon pique-nique, en essayant de s’abriter d’un vent à décorner des kangourous. J’essaye ensuite de faire une petite sieste dans la voiture.

14h30 Briefing. On nous rappelle les consignes de sécurité et les points d’extraction. On nous rappelle également que la températures cette nuit-là pourra descendre jusqu’à 11 degrés et que beaucoup d’abandons ont été à cause d’hypothermie. Pas un mot sur les grosses bébêtes dans l’eau potentiellement dangereuses …

16h00 c’est le moment de se préparer, je m’équipe pour la course.

16h40 je rejoins ma vague pour le dernier check équipement, où ils activeront les bâtons lumineux (déjà !? vont-ils tenir jusqu’au lendemain matin ?).

16h50 je descends sur la berge de la rivière, où je fais connaissance des 2 autres stand up paddlers participant à cette édition, Ben et Westly qui font la 111km comme moi. Le vent est toujours aussi fort. Il souffle dans la bonne direction, dans le sens du courant, de la marée descendante, et de la course ! Pas question donc de gaspiller de l’énergie en s’échauffant en remontant le courant et face au vent. Mes premiers kilomètres me serviront de warm up.

16h58 je monte sur ma planche pour m’aligner 100m avant le start avec les autres participants de ma vague « Medium Rec 1 (MR1), REC2, Dash, Relay, SUP, C2 ». Je freine avec la pagaie pour arriver au start juste au top.

17h00 Km00 Go ! Ça part fort de tous les côtés … le vent, et la marée descendante nous poussent. Je prends un bon départ, et je me mets tout de suite dans mon flow de course avec 2 coups de pagaie à chaque expiration. Je vise de finir en 12h30, mais je n’ai aucune idée si je vais pouvoir tenir la cadence tout le long de la course et en plus de nuit. J’essaye de drafter chaque canoë qui me dépasse et de downwinder les bumps de vent, en faisant attention à ne pas me cramer. Ça avance bien, je suis gonflé à bloc ! Ben est derrière moi, mais ne tient pas la cadence. Je vais faire une course contre moi-même…

18h14 km12 checkpoint A – Cattai. Pas d’arrêt ni de ravitaillement prévu. Marie est là et m’encourage à mon passage. J’ai 3 minutes d’avance sur mon estimation. Je suis dans les temps pour terminer en 12h30, mais ne crions pas victoire trop vite, il faut maintenir ce bon flow. Le soleil descend et le paysage prend des couleurs dorées puis flamboyantes. Les badeaux dans les campings le long de la rivière m’encouragent !

18h53 je prends une minute de pause pour enfiler mon bonnet, allumer le rétro-éclairage du GPS, et strapper mes annulaires à cause d’échauffement.

19h17 le soleil se couche, j’ai encore une quarantaine de minutes avant l’obscurité.

20h00 La nuit est bien tombée, la magie de la course apparait. Les étoiles s’illuminent dans le ciel, les arbres le long des berges ne dessinent plus que d’un touffu ruban noir séparant la rivière du ciel. La rivière reflète les lumières des habitations et les étoiles. Les embarcations et leurs bâtons lumineux devant moi forment une procession lumineuse. Je commence à avoir mal dans le haut du dos entre les omoplates. C’est là où j’ai subi 4 opérations l’année dernière, et où on m’a prélevé de la peau et du muscle. Je me dis que « La douleur n’est qu’une information », et j’encapsule mentalement cette information, pour venir la monitorer de temps en temps.

20h11 km29 barge de Sackville. Je dois m’arrêter 4 minutes interminables pour laisser la barge traverser. Il y a 4 barges à câble à passer le long de la course. J’en profite pour faire un état des lieux avant le ravito un kilomètre plus bas. Je suis toujours en forme, les gels tubes autour de mes majeurs font bien leur boulot, mais sur mes index, ça chauffe, les straps ont glissé, il faudra que je refasse mes straps aux index. La douleur dans le dos est gérable.

20h18 Km30 Checkpoint D – Sackville, et premier ravitaillement.

Je retrouve Marie sur la berge, elle m’a organisé un ravito VIP, avec chaise et couverture de picnic, mon 2ème set de ceinture et veste course prêts, mes vêtements pour la nuit, le kit médical, le kit réparation, une soupe miso et des sushis ! On check mon temps de passage, j’ai 15 minutes d’avance sur mon estimation ! C’est euphorisant, je peux taper un bon score sous les 12 heures ! Marie me masse rapidement le dos. La douleur est toujours présente mais elle reste à un niveau supportable. J’enfile ma supskin, tout en mangeant mes délicieux sushis et je repars après 12 minutes de pause. Marie et la team land crew des Newly Paddlers m’encouragent !

20h30 je pars de Sackville, la nuit est à présent totale, mais la rivière est bien visible. Je n’arrive plus à lire ni la carte ni l’écran de ma montre, je me dirige seulement avec l’écran de mon GPS avec sa petite ligne rose et la flèche en bas. Je ne check que ma montre et ma carte que très rapidement après chaque checkpoint pour vérifier ma vitesse et mon temps de passage. Je pagaie aux sensations, je n’ai plus vraiment la notion du temps ni des distances à parcourir ou parcourues. Ce n’est pas dérangeant et c’est peut-être mieux ainsi car je ne me rends pas compte de la lenteur sur ce tronçon, à cause de la marée montante qui me ralentit fortement. Les compétiteurs que je croise se font de plus en plus rares, mais les salutations de plus en plus chaleureuses et amicales. Les straps que j’ai refaits sur mes index lors du ravito sont un peu trop serrés, et j’ai des fourmis au bout des doigts, je dois pagayer avec les index tendus pour faire circuler le sang. J’ai un problème avec une de mes poches à eau, elle fuit et il faut aspirer vraiment fort pour que l’eau passe… Un petit mal de tête apparait, la fatigue ou le manque d’hydratation à cause de cette poche à eau ? Je m’efforce de bien boire régulièrement jusqu’au prochain ravito.

22h23 km43 je retrouve une vitesse normale, l’inversion de marée est passée.
A partir de maintenant je vais filer avec la marée descendante pour un moment, yeah !

00h27 km60 Checkpoint I – Wisemans. Je me sens vraiment bien dans ma course, tout est bon le corps, le mental et les réserves d’énergies. 18 minutes d’avance, si je tiens la cadence, je finirai sous les 12 heures. J’opte pour un stop rapide. Je descends de la planche mais je reste les pieds dans l’eau. Marie m’apporte un délicieux croque-monsieur que je dévore goulument avec un thé chaud !

00h30 Je repars après 4 minutes après avoir desseré les straps de mes index, et changé de ceinture et de veste de course. Tout le monde sur le ravito m’encourage ! A partir de Wisemans, je suis vraiment seul sur l’eau, la nuit est noire et obscure à s’en cogner contre les murs. Le ciel est totalement dégagé, toute la voute céleste est visible. La voie lactée se reflète dans la rivière, j’ai l’impression de paddler dans les étoiles ! Une douzaine d’étoiles filants salueront mon passage. Je traverse également d’immense bancs de planctons phosphorescents, qui s’illuminent dans ma vague d’étrave, et dans les tourbillons de mes coups de pagaie ! Je manque de tomber par deux fois, surpris par des gros poissons qui fuient juste à côté de moi.. Ma pagaie heurtera plusieurs fois des corps mous sous l’eau que j’imagine être des grosses méduses ou des poulpes endormis, plutôt que des bull sharks curieux …

Les checkpoints se succèdent, je gratte du temps au fur et à mesure, ça peut encore passer sous les 12 heures. Je me motive à chaque checkpoint avec quelques bonbons Sour Patch. Le corps et le mental tiennent bon. Tous les bobos physiques sont supportables. La douleur dans le dos se maintient. Mes orteils commencent à s’engourdir dans mes chaussons que je n’ai pas l’habitude de porter aussi longtemps. J’ai des courbatures dans les muscles qui servent au retour de la pagaie,à l’arrière des cuisses et les biceps… On développe surtout les muscles sollicités lors de la phase de propulsion, on oublie ceux qui servent à la phase de retour de la pagaie ! Des ampoules se sont formées dans la paume de mes mains, simplement à cause du glissement de la pagaie lors des changements de côté.

03h39 km89 checkpoint O. La marée montante reprend et va me ralentir jusqu’au finish, arghhh…

04h27 km95 checkpoint Q. 29 minutes d’avance ! Allez encore 5km et 1 minute à gratter pour passer sous les 12 heures. Je m’enfile mes derniers Sour Patch et passe Mach 2. Target locked sur le pont illuminé au loin sous lequel se trouve le finish. Les minutes défilent plus vite que les kilomètres, c’est interminable !

A 500m de l’arrivée, je sens les émotions monter : je vais finir cette course folle, un objectif que je m’étais fixé l’année dernière pour tenir le coup au travers de mes opérations chirurgicales et des longues périodes de convalescence cloué chez moi dans mon lit.

11h58m36s km100 : ça y est c’est fait, j’ai réussi ! J’ai paddlé la Hawkesbury Canoe Classic en SUP ! Je finis 1er SUP cette année. J’établis le record de course dans la catégorie SUP homme vétéran 40+, et la 2ème meilleure performance en SUP 14 pieds.

Bravo à Ben qui finira la course en 14h40, et à Westly d’avoir tenté (abandon à Sackville) !

Recommandes tu cette course ?

Tout à fait ! l’ambiance de course type Le Mans, la fraternité et l’entraide entre paddlers et land crew, la magie de la nuit en font une course unique. Mais surtout c’est un sacré défi personnel pour chaque participant.

Qu’as-tu utilisé comme SUP pour réaliser ces 111 km ?

Il me fallait une planche avec une glisse excellente bien sûr, mais surtout une très bonne stabilité pour tenir dessus sans fatiguer les jambes, de nuit avec peu de repères et plus de 10 heures. Grâce à mon shop local, WSS Boards, j’ai pu essayer plusieurs boards de flat water et la Fanatic Strike 14×21.5 s’est révélée comme le choix naturel.
Elle n’a peut être pas fait 2ème à Crans Montana (Cf. Les bronzés font du ski), mais elle a fait 1ère à la 11-city non-stop cette année avec un nouveau record de course ! J’adore cette planche, elle est rapide et fun à pagayer, dotée d’une excellente stabilité, grâce à son pont creusé et son concave. Elle est même étonnamment performante en surf et petit downwind ! Le pont creusé donne de la stabilité car on est plus bas sur l’eau, et il évite d’avoir de l’eau et du vent sur les pieds. Le volume important du SUP est un avantage en ultra, car on peut charger raisonnablement la board sans impacter le comportement de la board. J’avais un petit sac étanche de 10L devant mes pieds et une pagaie de secours attachée à la poignée, qui ne m’ont pas du tout gêné.

Pour la pagaie, j’ai utilisé la classique Quickblade Trifecta 86, coupée à ma taille + 11cm. C’est ma pagaie de prédilection pour les longues distances et les ultras. J’apprécie sa douceur en entrée d’eau, et son attaque progressive. Pour l’aileron, j’ai opté pour un VMG Blade Mako 35, pour son profil assez plat qui évite de récolter les algues, et son bon rapport vitesse/stabilité.

En ce qui concerne mon propre équipement, pour le départ jusqu’au coucher du soleil, j’avais un legging long et un top respirant à manche longue, avec par-dessus un short supskin (coupe vent et déperlant pour garder les cuisses protégées du vent et des projections d’eau). Pour la nuit, j’ai opté pour mon drysuit supskin diabolo, qui m’a gardé au sec, et protégé du vent. J’ai porté un gilet de sauvetage tout le long de la course (obligatoire). J’ai alterné 2 ceintures et deux vestes de course pour porter mon alimentation et mes poches d’eau, pour gagner du temps aux ravitaillements.

En termes d’alimentation de course, j’ai pris des barres énergétiques faites maison, du gel GU dans des tubes de 100mL rechargeables (pour les cosmétiques en avion), scotchés aux sangles d’épaule de mon gilet, des sushis, et des Sour Patch, des bonbons qui piquent genre Haribo ! Pour l’hydratation, j’ai bu de l’eau avec des électrolytes (Décathlon) à raison d’environ 600mL/h.

Quelle est ta course en SUP très longue distance préférée  ?

La Glagla Race parce qu’elle se déroule chez moi avec les potes avec qui j’ai commencé à paddler sur le lac d’Annecy, avec son atmosphère hyper chaleureuse, et son ambiance hivernale magique! Je citerai également le SUP Marathon de Kumano au Japon, où tu pagaies le jour sur l’océan pacifique avec du swell de plusieurs mètres le long des falaises immenses classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, et le soir tu te détends dans un onsen (spa traditionnel japonais), avant d’aller la fête avec les paddlers japonais !

Tuan, as-tu prévu un prochain challenge SUP  ?

En Ultra, rien n’est fixé mais j’envisage de faire la Riverland Paddling Marathon (200km sur 3 jours) ou la Massive Murray Paddle (404km sur 5 jours) l’année prochaine. L’une ou l’autre me qualifierait pour faire la Great Alabama 650 (650miles) 😉

La Suomi Meloo en Finlande m’attire également. C’est une course par équipe sur 500km en 6 jours lors du solstice d’été. L’équipe doit gérer elle-même toute sa logistique. Pendant qu’un équipier est sur l’eau, les autres vont au prochain checkpoint en voiture pour préparer le ravitaillement, se reposer, prendre le relais etc le tout sur 6 jour non-stop !!! Il faut de l’endurance physique et mentale, mais surtout une bonne gestion de course. Ce doit être une expérience incroyable à partager avec ses équipiers ! Elle n’est pas connue car à ma connaissance, aucune n’équipe ne l’a faite en SUP. Il y a un début à tout !

Le tracé de la Hawkesbury Canoe Classic

Le mot de la fin ?

Cette course n’aurait pas été possible sans l’immense soutien de Marie, ma femme, tout au long de la préparation, et pendant la course, merci ma chérie !

Merci à PaddleMonster.com, Supskin, WSS Boards pour les tests et le choix de la Fanatic Strike 14×21.5 , Laurent Vuibert, mon coach en développement personnel, Petros Vournellis, mon ostheopathe et ambassadeur du « efficient breathing », Nicki Day, ma mentor de course, Cameron Turnbridge, pour ses conseils et retours d’expérience, Mark et Sheryl les Newly Paddlers de nous avoir aidé comme des membres de leur propre club.

Retrouvez le stand up paddle Fanatic Strike > https://www.totalsup.com/product/fanatic-strike-14-x-25/

Pour plus d’information sur la marque Fanatic, rendez-vous sur :
Web : https://www.fanatic.com/
Facebook : https://www.facebook.com/Fanatic.SUP.International
Instagram : https://www.instagram.com/fanaticsup/

A propos de l’auteur

Marie Esnaola

Originaire du Pays Basque, Marie se tourne naturellement vers le sauvetage côtier, les courses de prone et le SUP après des années de natation. Passionnée de sport, elle organise des évènements sportifs et BtoB et accompagne les entreprises en webmarketing.