Menu

Fanny Tessier: la (douloureuse) question du financement d’une saison PRO !

Une discussion avec la double championne de France Fanny Tessier le mois dernier à la Gla Gla Race 2022, nous a interpelé. Les incertitudes de celle qui a représenté la France et terminé 5ème aux derniers Championnats du Monde ISA en 2019, quand à sa capacité à financer ses déplacements en 2022 a mis sur la table un sujet que l’on a peu évoqué sur nos pages au fil des années. En effet, combien coûte une saison de SUP Race quand on est “rider PRO”, terme d’ailleurs largement exagéré pour la plupart des meilleurs riders français et internationaux puisque seule une infime minorité arrive à vivre à temps plein de leur pratique sportive, par le biais du prize money et du sponsoring, et dans quelques très rares cas, d’un salaire versé par un équipementier. Avec un travail qu’elle ne pouvait plus assurer à temps plein dans le but de rester performante, et des dépenses du quotidien semblable aux communs des mortels, Fanny nous explique en quoi financer déplacements, hébergements ou encore équipements est une bataille supplémentaire à livrer.

Bonjour Fanny, en tant qu’athlète, comment abordes-tu chaque année une saison financièrement?

​Pratiquer le stand-up-paddle est une passion et je concilie cela avec mon métier d’éducatrice médico-sportive et diététicienne pour l’association Siel Bleu dans les Landes. J’essaie donc de calculer mon budget en fonction des déplacements que je prévois sur les compétitions. Depuis 3 ans, je me suis orientée plus vers le haut niveau et j’ai commencé à rechercher des partenaires financiers pour m’accompagner dans ce projet.

Combien est-ce qu’une saison te coûte et quelles sont les lignes de coût ?

Une saison me coûte environ 15000 euros entre la préparation physique et mentale, les inscriptions aux évènements, les frais de déplacement et d’hébergement. Tout dépend des types de compétitions qu’on réalise bien sûr ! J’envisage cette année, en plus des courses en France, de partir en Europe : Espagne, Londres peut-être, Danemark et Pologne.

Est-ce que tu t’es déjà freinée de participer à des événements à cause du coût que cela représente?

​Oui typiquement au Nautic à Paris en décembre 2021… J’ai aussi renoncé à partir sur des manches Eurotour plusieurs fois car le coût de déplacement m’aurait mis en difficulté financière.

En fin d’année dernière, tu as fait le choix de l’indépendance en équipement? Est-ce que ce n’est pas le graal justement que d’avoir un partenaire équipementier ?

​J’ai été ambassadrice d’une marque avec des tarifs préférentiels et cela m’a bien aidé pour me lancer. Très vite j’ai aussi regretté cette “liberté” de pouvoir prendre la planche dont j’ai envie et besoin selon les conditions de course. J’ai donc trouvé des planches d’occasion dont je suis pleinement satisfaite et si besoin, je peux aussi emprunter n’importe quelle marque de matériel (notamment pour les compétitions à l’étranger).

​Pour les pagaies, je suis accompagnée par la marque Bass (Razor) et je teste aussi en ce moment les pagaies de rivière françaises de la marque Fénix.

Tu as réalisé une petite vidéo publique te présentant à des mécènes ou sponsors potentiels, ce qui est assez rare, est-ce que cette action porte ses fruits?

C’est déjà un super défi, mon préparateur mental (Raphaël Pouille, “Mental-in”) m’aide beaucoup à dépasser mes craintes de demander de l’aide. Laurie Montagner (LM Créations Numériques) a monté la vidéo et je la remercie.
J’ai plusieurs contacts en cours et j’espère que cela aboutira…

Qui sont tes sponsors et partenaires aujourd’hui? Quelles actions te sont demandées?

​Aujourd’hui, le groupe Léa Nature (produits alimentaires et cosmétiques bio) basé à la Rochelle et particulièrement la marque “I love bio” (produits de douche) me soutient depuis 2 ans. En échange je porte leur logo sur mon matériel, tee-shirt sur les podiums, publications sur les réseaux et nous tournons des images parfois pour mettre en avant notre partenariat. Mon club, “SUP riders 47” a été le 1er à m’aider pour les frais de déplacements et ils communiquent sur mes résultats.

J’ai aussi récemment eu la chance d’être sollicitée pour faire la promotion des “Kiwis de l’Adour” : valoriser un produit local et le contact avec la nature ; cela correspond à mes valeurs. C’est un point très important pour moi de partager des valeurs avec les partenaires qui soutiennent mon projet sportif.


Pour suivre, contacter ou soutenir Fanny Tessier, c’est par ici:
www.instagram.com/tessier_fanny/
www.facebook.com/fanny.tessier.39

A propos de l’auteur

Mathieu Astier

Mathieu est le fondateur hyperactif de TotalSUP mais aussi un vétéran du marketing et de la communication web avec plus de 20 ans d'expérience aux côtés des plus grandes start-ups internationales. Son coup de foudre pour le Stand Up Paddle en 2013 l'a amené à construire l'une des principales plateformes d'information en ligne dédiées au SUP, en anglais et en français pour une audience mondiale, et à tourner sa vie de famille résolument vers l'océan.

To follow Mathieu: