Menu

La Dordogne Intégrale 2022 et Dominique Bianchi : une revanche à prendre !

Cette course mythique que l’on ne présente plus et que l’on surnomme “D.I” aura lieu cette année le 17 avril. Etape du championnat de France de Stand up paddle Ultra Longue Distance, les concurrents qui participeront à cette aventure descendront sur 130 km les plus beaux paysages de la vallée de la Dordogne en une journée, en solo, en duo, en équipe ou en relais, en partant d’ Argentat (19) et en arrivant à Castelnaud la Chapelle (24) avant la limite fatidique des barrières horaires. L’édition 2022 sera l’occasion pour Dominique Bianchi, figure féminine incontournable des courses longues distances de SUP race de prendre sa revanche sur cette course. En effet, la sablaise a fait deux fois l’expérience douloureuse de devoir arrêter sa course pour dépassement d’horaire, après 110 km d’effort.

Bonjour Dominique Bianchi, peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas s’il te plaît ?

Bonjour, je suis une jeune retraitée de presque soixante-dix ans, je vis aux Sables d’Olonne et le sport a toujours été mon ADN, ma raison d’être. J’ai pratiqué des sports d’équipe (hand, foot, pirogue), des sports outdoor (escalade, VTT, windsurf, deltaplane…) et depuis cinq ans le stand up paddle. J’aime la compétition pour son adrénaline, le dépassement de soi, les rencontres qu’on y fait, cette ambiance faite de défi et de bagarres amicales sur l’eau.

Tu pratiques le stand up paddle sur rivière, le pratiques tu sur d’autres plans d’eau également ?

J’ai commencé le stand up paddle à Marseille il y a une douzaine d’années, mais je trouvais cela un peu lent, par rapport au kayak et à la pirogue. J’ai eu envie de recommencer en 2015 avec la compétition pour objectif, alors que mes débuts étaient plutôt chaotiques. Je passais plus de temps dans l’eau que sur ma planche, une gonflable de 32 de large pourtant. L’océan aux Sables d’Olonne n’est pas toujours facile ! Heureusement, nous avons les marais, les lacs qui nous permettent de naviguer toute l’année. Mais ma préférence va toujours à la mer où l’espace est infini.

Tu as participé à de nombreuses courses de stand up paddle, notamment des longues distances, qu’est ce qui te motive là-dedans et qu’en retires tu ?

Maintenant, je suis plutôt « diesel » et la longue distance me convient mieux. C’était déjà le cas quand je pratiquais le kayak. En 1998 j’ai fait la traversée Nice-Calvi non-stop en 33 heures et j’avais trouvé cela magique. Et puis il y a cette ambiance de la longue distance, faite de défi, d’amitié et d’entraide. C’est un peu un monde à part, une famille où la rivalité est joyeuse et bienveillante.

Tu as participé plusieurs fois à la Dordogne Intégrale, cette course mythique longue distance de 130 km, est-ce que cette course occupe une place particulière pour toi, et si oui pour quelles raisons ?

Ma première Dordogne Intégrale était la DI 350 en fait, un sacré défi. (En 2019, pour fêter la 10 ème édition de la course, les organisateurs ont fait une édition spéciale avec un parcours de 350 km, à effectuer sur trois jours, en autonomie avec un accompagnateur suiveur autorisé, ndlr).

Malgré mon âge, mon peu d’expérience et la distance, j’ai trouvé en Décathlon un sponsor qui a voulu m’aider, tellement ils étaient scotchés par mon petit grain de folie de vouloir me lancer dans une telle course.

Malheureusement, j’ai fait une mauvaise chute après 20 km, je me suis blessée et j’ai fini par abandonner au km 90 à cause de la douleur. En fait, j’avais la hanche fracturée.

J’y ai participé deux autres fois ensuite sur la version “classique” (130 km), mais à chaque  essai ma course s’est arrêtée au km 110, pour dépassement de l’horaire, pour ¼ d’heure seulement en 2021.

Alors je repars cette année pour la terminer cette fois ! En plus, Philippe Marchegay m’a invitée, avec un super message « Tu finiras, j’en suis sûr ! », alors là, obligé, je dois vaincre le signe indien !

Pour une course comme la Dordogne Intégrale, selon toi qu’est-ce qui est le plus difficile, l’aspect physique ou l’aspect mental ?

Je pense que c’est l’aspect mental, car on peut être très bien entraîné et ne pas réussir si le mental ne suit pas. Je n’ai pas un physique exceptionnel, même si je m’entraîne régulièrement, ni la force de la jeunesse, mais « j’ai envie », envie d’aller plus loin, de me dépasser encore, et ça marche ! On dit souvent « C’est dans la tête » et je trouve ça très vrai, si la tête dit oui, le corps suit.

La Dordogne intégrale avec ses 130 km est l’une des plus longues courses de Paddle sur rivière d’Europe, quelles sont les petits “trucs” que tu utilises pour tenir le coup mentalement ?

Je me raconte des histoires, je profite des moindres choses que la rivière m’apporte : l’envol d’un oiseau, une personne qui m’encourage depuis la rive… Et surtout, j’essaie de positiver le plus possible, par exemple en me disant « Plus que 5 heures, plus que 3 heures… » C’est plus valorisant que « Encore 5 heures ! » et ça donne le moral. On se dit qu’on a fait le plus gros et que l’arrivée n’est plus très loin. Et puis je chante (quand personne n’est à côté !), je change de rythme pour éviter la monotonie, je visualise l’arrivée. Tout est bon pour garder le moral et avancer.

Que conseillerais tu à quelqu’un qui voudrait y participer pour la première fois mais qui n’oserait pas, intimidé par la distance par exemple ?

Il faut se dire que si tellement de rameurs de tous âges et de tous niveaux y participent, c’est que c’est faisable, à condition de s’entraîner, bien sûr. Souvent on se met des barrières en pensant qu’on n’y arrivera pas, que c’est trop difficile… Mais on ne connaît pas toujours ses propres possibilités, parfois plus grandes qu’on ne l’imagine. On n’ose pas par peur de l’échec, mais l’échec fait aussi partie de la compétition, de la vie. Et on apprend beaucoup de ses échecs, pour mieux rebondir ensuite. Tenter une course comme la Dordogne Intégrale c’est se dire « Je vais voir jusqu’où je peux aller, je vais profiter du paysage, de l’ambiance, de l’expérience des autres, voir où je peux m’améliorer et surtout prendre du plaisir. » Si on arrive au bout c’est waouw et sinon, on recommence ! Et je sais de quoi je parle !

Et enfin pourquoi participer à cette course sur cette splendide rivière ?

Pour les paysages, car les berges de la Dordogne sont magnifiques, avec ses falaises, ses forêts, ses châteaux, ses rapides ou ses parties calmes et une faune exceptionnelle.

Pour le défi, car 130 km en une journée, c’est une chose à faire au moins une fois dans sa vie (ou plus), surtout dans un cadre aussi majestueux que celui de la Dordogne.

Pour l’ambiance magique, quand on se retrouve au petit matin au milieu de plusieurs centaines de concurrents en kayak, pirogue, SUP, alors qu’il fait froid et encore nuit, puis le départ est donné, et on part pour la grande aventure !

Pour la convivialité de l’organisation avant la course et à l’arrivée avec un super repas près de la rivière, qui permet à tous, après les souffrances du jour, de raconter leurs aventures et leurs exploits sur le parcours !

Et puis parce que la longue distance, c’est génial !

Merci beaucoup Dominique, TotalSUP te souhaite le meilleur pour cette édition 2022, en espérant que ce sera la bonne.

Pour plus d’information, rendez-vous sur Dordogne Intégrale 2022. Pour s’inscrire, c’est ici.

A propos de l’auteur

William Buna

Originaire de Nouvelle Calédonie et passionné de sports outdoor depuis son plus jeune âge, William pratique l’escalade, le snow, le ski, le windsurf, l’apnée, le surf, et le SUP race. Un jour de 2020 en sortant du confinement l’idée lui vient de relier Toulouse à Bordeaux en SUP seul sur la Garonne et depuis le virus du paddle l’a contaminé. Il a participé à la TAWARA et à la D.I en 2021. Psychologue de formation, auteur et musicien, amoureux de belles histoires, vous le croiserez sans doute prochainement au détour d’une course ou d’un cours d’eau à explorer.

To follow William: