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Paddle Dordogne Fest 2024 : osez vous lancer ! Les conseils pour vous préparer avec Pascal Blanc

Il y a quelques semaines, nous vous avons présenté le Paddle Dordogne Fest avec ses nouveaux organisateurs : Jennifer Abbes, Pieter Paauw et Robin Papaix. Cette grande fête de la pagaie, qui inclut la Dordogne Intégrale, aura lieu du 8 au 11 mai prochain. Et sur la ligne de départ, vous retrouverez Pascal Blanc, rider chevronné de la DI. En effet, Pascal a été finisher de la DI pas moins de trois fois : en kayak puis en SUP en mode 130km, mais aussi la DI360 ! Pour TotalSUP, Pascal nous raconte ses précédentes expériences sur les eaux de la Dordogne, mais aussi comment son passé de compétiteur dans de multiples sports (VTT, ultra trail…) lui sert lors de ses aventures XXL en stand-up paddle race. Coach physique et mental, Pascal nous donne également ses meilleurs conseils pour aborder une compétition comme le Paddle Dordogne Fest… et pour vous donner envie de vous lancer !

Salut Pascal, tout d’abord peux-tu te présenter et ton parcours de rider ?

Bonjour TotalSUP, j’ai une chance de pouvoir pratiquer différents sports. Mon premier amour est le rugby que j’ai pratiqué de 6 à 18 ans, ensuite me suis passionné pour le VTT, pendant 10 ans où j’ai découvert la France, ses régions en participants aux compétitions nationales. Je suis tombé dans la marmite du trail en 2003, puis l’ultra en 2005, cette discipline a été une révélation. En 2015, j’ai établi le record de la Grande traversée des Alpes par le GR5, 621 km non-stop en 172h, j’y ai appris que nos possibilités sont dépendantes de nos croyances. Après 10 ans d’accompagnement en montagne à la Réunion, je me suis installé en Corrèze où j’ai découvert le kayak puis le SUP en rivière, c’est devenu mon nouveau sport. J’ai commencé par LA DI 130, puis la TAWARA, la Loire 725 et les 10 h de Vassivière, en l’espace de 3 mois, je peux dire que je me suis mis dedans !

Tu es adhérent au CKCAB  le club organisateur de la Dordogne Intégrale, devenue Paddle Dordogne Fest en 2024. Est-ce que tu peux nous en parler ?

La DI est un mélange d’aventure, de découverte au fil de la Dordogne. Au printemps, les berges de la Dordogne sont verdoyantes et les oiseaux enchantent la progression. Après un début assez technique qui occupe l’attention, on peut lever la tête est s’émerveiller d’une nature authentique et du patrimoine local. Cette année, c’est un festival de SUP qui nous est proposé, histoire de partager sur 4 jours notre passion au travers d’épreuves variées en durée et en intensité. Un jour pour partager, un jour pour s’affronter, un jour pour endurer et s’affronter soi-même sur l’épreuve reine et le dernier pour donner ce qui reste en gérant les douleurs musculaires.

Tu as déjà fait plusieurs fois la DI, en kayak d’abord puis en 2022 où c’était… ta première course de SUP Race ?! Comment ça s’est passé ? Pas trop long 130km pour une première ?

Ma première participation en kayak était une découverte totale. 3 semaines avant la course, après une balade touristique et familiale en canoé, Robin de l’ADCK m’a parlé de la DI que je ne connaissais pas du tout, je me suis entrainé 3 fois et je me suis lancé dans l’aventure avec un kayak de mer. Pendant l’épreuve, j’ai découvert le SUP et j’ai été fasciné par la dextérité des riders. J’étais arrivé au bout de ce que j’avais envie de réaliser en trail et je me suis dit que l’ultra en SUP pouvait être une belle fin de carrière sportive. Dans cette période, je n’avais plus de projets sportifs. Je me suis servi d’outils de préparation mentale pour estimer ma motivation et mes deux moteurs motivationnels étaient l’envie de se surpasser et le besoin d’apprentissage. L’ultra en SUP est apparu comme une évidence, je ne connaissais rien de ce sport et pour me mettre en situation de défi, je me suis inscrit à la Loire 725. J’avais 8 mois pour me préparer alors que je n’étais jamais monté sur une planche et puis avant, j’avais la DI comme étape de validation.

J’ai acheté un SUP gonflable. Au début, je partais pour 1 heure de pagaie et je rentrais complètement cuit. C’était l’hiver et je n’avais pas forcément envie de me mettre à l’eau, j’ai ancré le geste en imagerie mentale pour accélérer mon apprentissage. J’ai aussi fabriqué un système pour pagayer à l’intérieur avec un manche à balai, des poulies et une plateforme instable. J’ai investi dans une Arrow Head 3 bays et Patrice Remoiville m’a donné un tas d’informations primordiales. La DI est arrivée et je n’avais à mon actif que 3 descentes de rivière pour un total de 80 km. Le jour de l’épreuve, arrivé à Beaulieu, au KM 21, j’ai déchiré son SUP sur le seul caillou qui pointait ! Ensuite, je n’arrivais pas à remonter sur la berge pour réparer, je m’enfonçais dans la vase. Je suis arrivé à repartir, le couteau entre les dents pour rattraper mon retard. Puis dans les 50 derniers kilomètres, je me sentais vraiment bien, j’ai pas mal doublé de concurrents. Pour la première fois, je me suis retrouvé en état de flow sur ma planche.

Tu as ensuite participé l’an dernier à la DI360. C’était comment ?

Pour la DI 360, j’avais un peu plus d’expérience surtout sur la lecture de rivière, j’avais mis en place des stratégies mentales pour être plus efficace et avoir plus de rendement. La semaine précédente, j’accompagnais le pôle espoir de lutte de la Réunion en préparation mentale sur les championnats de France et à force de jouer avec les jeunes, sur une prise, je suis tombé sur le bras d’un lutteur et je me suis cassé une côte. Le jour du départ de la DI 360 et au bout de 20 kilomètres, la douleur a guidé mon rythme et j’ai géré mon effort juste en dessous de ma tolérance à la douleur. Le plus difficile était de remonter sur ma planche quand je chutais. Quand j’ai pris le mascaret et la marée montante, j’ai eu la chance d’être en compagnie d’Emeric, un membre de l’ADCK qui m’a guidé pour trouver les contre-courants. J’étais assez heureux de terminer en ayant testé avec succès différents outils de prépa mentale sur la gestion de la douleur et le relâchement.

Pour quel matos avais-tu opté sur ces deux participations ?

Pour la première DI j’avais opté pour une 3Bays Arrow head 14’ x 24’’ avec la pagaie Dollo Yukon en M. Pour la DI 360, j’étais sur une Fanatic Strike 14’x21,5’’.

Est-ce que ton énorme palmarès et expérience d’ultra-trailer, mais aussi ton expérience de coach, t’aide dans ta pratique du SUP en mode ultra ?

Bien sûr, il y a dans l’ultratrail comme dans l’ultra en SUP des points communs comme la nutrition, la gestion de l’effort et aussi la capacité à récupérer de l’énergie pendant l’effort. En coachant des athlètes, la vision de notre pratique personnelle s’enrichit du fonctionnement mental des autres athlètes. La recherche de solutions pour des athlètes passent par des techniques d’entretien, d’observations ou d’hypnose, cela nous rend plus attentifs aux limites de la perception de la réalité que nous fabriquons dans notre psyché. En cela, les compétitions permettent, au-delà du partage, de s’inspirer des autres participants (choix de trajectoires, postures, techniques et différentes astuces).

Lors d’une course 130km comme la DI, il y a le physique oui, mais il y a aussi le mental qui va entrer en jeu à moment donné. En tant que coach, peux-tu nous donner quelques conseils et stratégies pour mieux aborder la course de ce point de vue là ?

Avec plaisir, ma première remarque implique la nutrition. L’ensemble du système nerveux, que ce soit le cerveau ou la stimulation musculaire, consomme des glucides. Ces mêmes glucides sont également consommés par les muscles. Le SUP en mode ultra est un sport aérobie, dans cette filière énergétique nos muscles peuvent également consommer des lipides et laisser les glucides disponibles pour le système nerveux. Naturellement, lorsqu’on part pour un effort de 1 à 2h, la glycolyse va se mettre en route (la contraction musculaire consomme des glucides). Pour favoriser la lipolyse (consommation des graisses présentent dans l’organisme), il faut la stimuler par des entrainements à jeun ou une nutrition excluant les glucides avant l’effort. La conséquence directe est un moral plus stable, une attention accrue, une proprioception et un rendement musculaire plus efficace. Ensuite, il faut maintenir un taux de glucide sanguin stable et compenser la perte de minéraux induite par la longueur de l’effort, pour cela une boisson de l’effort hypo ou isotonique est à privilégier. La boisson de l’effort permet aussi de protéger la paroi intestinale de la porosité qui apparait avec le manque de vascularisation dans le système digestif. La palette des stratégies est tellement large et personnelle qu’il m’est difficile de parler d’une en particulier, mais il y a quelques questions à se poser pour ne pas se trouver démuni face aux difficultés. Est-ce que mon objectif est clair et ne dépend que de moi ? Comment je me rends compte que mon rythme se dégrade ? Quelles images mentales me permettent de trouver l’état de flow ? Quelle stratégie respiratoire j’utilise pour récupérer de l’énergie, pour hausser le rythme, pour retrouver de la vigilance ? etc..

Est-ce qu’en 2024, tu vas repartir sur la Dordogne Intégrale ? Vas-tu aussi participer aux trois autres courses proposées par le Paddle Dordogne Fest ?

Oui, je suis un gourmand ! L’idée est fantastique et partager notre passion commune sur divers formats et durant tout le rassemblement m’enchante. La pratique de l’ultra en SUP est un sport assez confidentiel et les occasions de partager 4 jours et 4 soirées est une occasion rêvée pour échanger et profiter les uns des autres.

Qu’as-tu à dire pour ceux qui hésiteraient à s’inscrire et à se lancer sur la Dordogne Intégrale ?

Une phrase qui me tient à cœur et qui est la citation de mon livre de préparation mentale « Ouvre tes ailes ! » : « N’écoute pas tes limites, elles chantent faux ! »

Je dirais aussi que l’hésitation est un piège qui nous emprisonne dans le POURQUOI. Alors, vous, qui arrivez à la fin de cet article, connectez-vous directement sur ce lien sans plus attendre : https://www.njuko.net/paddle-dordogne-fest-2024/select_competition, ce petit clic vous fera basculer dans le monde COMMENT, c’est dans ce monde que vit l’épanouissement, la performance et se fabrique vos plus beaux souvenirs.

Je te laisse le mot de la fin ?

À 20 ans, je me suis passionné pour un sport nouveau, le VTT et j’ai évolué au rythme de ce sport et j’ai grandi en même temps que lui, puis 20 ans plus tard, j’ai connu un sport naissant, le trail, et j’étais là pendant sa formidable croissance. Aujourd’hui, alors que j’arrive au 3ème anniversaire de mes 20 ans, c’est encore un sport naissant et passionnant qui m’embarque dans son évolution. Alors merci pour le voyage et à tous les voyageurs qui suivent le même courant.

Merci beaucoup Pascal pour tes réponses !

Pour plus d’informations sur la Dordogne Intégrale :
Facebook  / Site Dordogne Intégrale – Vallée Dordogne

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A propos de l’auteur

Laurie Montagner

Windsurf, wakesurf, surf, wingfoil et surtout SUP race, vous trouvez Laurie dans le Sud-Ouest, partout où il y a de l’eau entre Gruissan, la Garonne et Capbreton. Passionnée des sports nautiques, elle passe son temps à surfer, que ce soit sur la vague… ou sur le web ! Laurie est en effet spécialiste en marketing et développement web, de l’écriture de lignes de code à la réalisation de vidéos professionnelles. Très attirée par la compétition, vous l’avez sûrement déjà croisée sur l’un des évènements SUP aux quatre coins de la France !

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