Défi en Couple : Laetitia et Eric Fontaine à l’Assaut de la Dordogne Intégrale 2024

Partenaires dans la vie, partenaires sur l’eau, Laetitia et Eric Fontaine, un couple de jeunes cinquantenaires de Capbreton, ont relevé un défi hors norme le mois dernier en participant à la Dordogne Intégrale 2024. Cet événement annuel incontournable pour les fans d’ultra endurance, a adopté une nouvelle formule en proposant désormais un festival des sports pagaie de quatre jours, comprenant trois courses supplémentaires en plus de l’épreuve reine, la fameuse D.I.,  habituellement de 130 kilomètres, mais réduite à 100 kilomètres en raison d’un débit exceptionnellement élevé. Laetitia et Eric se sont préparés intensivement – et nerveusement – réalisant un week-end de repérage un mois avant la compétition, avec la présence et sous les conseils avisés de leur amie Fanny Tessier, ex-kayakiste et ex-membre de l’équipe de France de SUP Race. Et pour ajouter un peu de confort à leur aventure, ils ont eu l’excellente idée d’embarquer avec eux une masseuse professionnelle, dont les soins quotidiens ont été cruciaux pour la réussite de leur défi. Voici leur récit !

Quels ont été les éléments de motivation qui vous ont poussés à vous inscrire à la Dordogne Intégrale en couple et en relais?

Eric : Au départ, j’avais envie de la faire seul, puis Laetitia m’a proposé de le faire en relais avec elle. Compte tenu de mon expérience limitée et de ma forme physique, j’ai accepté tout de suite.

Laetitia : En 2022, quand on a fait le relais avec les filles (Laurence Kress, Pascale Dargelos, Françoise Mathieu, Samantha Perrault et Laurie Montagner), Eric faisait la logistique, et ça lui a vraiment donné envie de participer. Mais en 2023, c’était l’édition spéciale des 360 kilomètres, donc c’était trop. Pour ma part, je ne me sentais pas du tout capable de le faire en solo. 2023 a été une année noire, notamment sur le plan de la santé. Quand Eric a dit qu’il voulait faire la DI, je me suis proposée pour le faire avec lui et le soulager sur les 130 kilomètres en en faisant une petite partie.

La Dordogne Intégrale a fait peau neuve cette année en devenant un festival de pagaie de 4 jours avec 3 courses supplémentaires en plus de l’épreuve reine. Qu’avez-vous pensé de ces 4 jours?

Laetitia : C’était une très belle formule ! Bravo à l’organisation qui a su adapter les épreuves en fonction des conditions très compliquées (un débit de 440 m³/seconde).

Eric : J’ai participé au semi-marathon en relais avec Fanny Tessier le mercredi. Le jeudi, nous n’avons pas participé au Rally et avons fait une reconnaissance de 10 km pour que Laetitia et moi nous mettions en jambes. Le 3ème jour, celui de la DI nous avons descendu les 100 kms en relais, Laetitia et moi, naviguant à une vitesse moyenne de 17 km/h, avec un soleil radieux et sans vent. A cette vitesse, les relais aux 30 km avec Laetitia étaient suffisants pour récupérer et repartir. Le samedi matin, nous nous sommes inscrits pour la dernière course du week-end, le 14 km. Comme nous n’avions qu’une planche pour deux, Marie Pourreyron m’a prêté la sienne, ce qui m’a permis de rajouter 14 km à mon week-end.

Pour votre préparation, vous aviez réalisé un week-end de repérage plusieurs semaines avant? Peux-tu nous raconter cette autre aventure sur la Dordogne? Est-ce que cela vous a été utile le jour J?

Eric : Oui, un mois avant, en avril, avec Fanny Tessier qui nous a coaché pendant trois jours sur la distance prévue de 130 km. Fanny, kayakiste de formation et ancienne membre de l’équipe de France de SUP Race, nous a donné les fondamentaux de la navigation en rivière. Nous avons pu, tous les trois, nous familiariser avec les difficultés et les passages rapides. Sa gentillesse et générosité, associées à son expertise de la rivière, nous ont aidés et motivés à nous engager malgré les conditions difficiles.

Laetitia : Fanny avait prévu un planning d’entraînement sur quatre jours avec des relais similaires à notre plan de course. Nous avons loué des Airbnb le long du parcours. Nous avons récupéré Fanny à Argentat, et avons fait ensemble Argentat > Beaulieu avec un bon débit. Nous avions plusieurs planches pour tester le maximum de matériel, y compris les chaussures, combinaisons et gants. Cela nous a permis de prendre confiance et de voir nos progrès depuis deux ans. Sur trois jours, nous avons enchaîné 45 km par jour, ce qui nous a rassurés sur notre capacité à faire 65 km chacun en une journée.

Le fort débit de la Dordogne le week-end dernier a obligé les organisateurs à ajuster les différentes épreuves, parcours et distances. Comment avez-vous vécu cela?

Laetitia : Quand nous avons reçu un mail de la part de l’organisation indiquant que le débit était trop fort, nous étions prêts à annuler. N’étant pas licenciés, nous avons sondé Fanny, qui nous a complètement rassurés en nous disant que nous étions capables de le faire. Nous avons fait un reportage visuel de quelques points chauds qui paraissaient impressionnants, mais Fanny nous a mis en confiance. Chapeau à l’organisation, qui était aux petits soins et hyper réactive sur la messagerie WhatsApp. Ils ont relevé le défi avec brio.

Eric : En effet, les membres de l’organisation ont démontré leur professionnalisme et leur responsabilité. Grâce à eux, nous avons pu nous engager en toute confiance sans craindre d’échouer pour des raisons autres que notre niveau et nos aptitudes à pagayer. Cela nous a permis de rester concentrés sur notre défi personnel ou en équipe.

Pouvez-vous nous raconter votre DI 100 en relais et les anecdotes de votre aventure qui resteront gravées ?

Laetitia : Le jour de la DI, comme le parcours était raccourci de 30 km, le départ a été repoussé de 6h30 à 9h. Le choix des ailerons était crucial : des ailerons longs en carbone nous ont permis de bien naviguer. Sur mon premier relais, le débit étant très fort, Eric est arrivé avec 1h30 d’avance. Mon relais était prévu pour trois heures, mais j’ai mis deux heures au lieu de trois.

Autre anecdote, au dernier relais, je n’étais pas au bon point de relais et j’ai reçu un appel d’Eric me demandant où j’étais. Nous avons perdu 10 minutes, le temps que je me rende au bon point.

Eric : Au premier relais, je suis arrivé tellement rapidement que Laetitia a dû arrêter son petit brunch pour sauter sur la planche et faire son relais. C’est dire le débit de la rivière ! Pour le dernier relais, il avait été changé le matin pour des raisons de sécurité et Laetitia n’était pas au courant, et j’ai dû pagayer plus longtemps. Là aussi, il est important d’être prêt physiquement et mentalement pour ne pas se déconcentrer ou se mettre dans le rouge.

Quelle sensation à l’arrivée?

Laetitia : La sensation à l’arrivée, c’est que finalement il nous manquait 30 km et que tout était passé trop vite. Nous avions encore du jus et étions prêts à ramer plus longtemps. Nous avions l’impression de ne pas avoir forcé. La surprise que ce soit terminé si vite ! Nous étions très heureux d’avoir réussi, bien que le courant nous ait beaucoup aidés. Dès l’arrivée, nous nous sommes engagés à revenir l’année prochaine, mais cette fois en solo sur les 130 km.

Le résultat reste anecdotique : nous étions contents de monter sur le podium en relais mixte à la 2ème place, derrière une équipe de quatre relayeurs. Nous sommes fiers de nous.

Eric : Que ce soit pour un défi personnel, pour viser le podium, pour partager un moment en équipe ou en famille, l’ambiance de la Dordogne Intégrale est super chouette, l’organisation est au top, et cette région est vraiment magnifique ! Peut-être encore plus depuis la rivière. Venez l’année prochaine, vous vivrez des jours chaleureux et intenses. Nous, nous y serons ! Peut-être en individuel, mais ensemble sur tout le parcours.

Laetitia : Il ne faut pas avoir peur, il faut se lancer. Il n’y a rien de dangereux. Pour ma part, je ne suis pas une sportive de nature, et avec un peu d’entraînement, c’est tout à fait possible. Si je peux le faire, tout le monde peut. Aventure et sécurité.

Nous voudrions également remercier Héloise Minéo du Repos du Phénix, masseuse professionnelle à Toulouse, que nous avons eu la bonne idée d’emmener avec nous et qui a participé à notre réussite ! Nous avons eu droit à un massage profond d’1h15 chaque jour, enveloppés d’argile, ce qui nous a bien détendus et a soulagé les courbatures. Elle s’est bien occupée de nous. Tellement efficace que le premier jour, Eric était totalement ramolli pour la première épreuve. Même Fanny, qui n’avait pas ramé depuis des mois, n’avait aucune courbature.

Pour rejoindre l’aventure de la Dordogne Intégrale en 2025, c’est par ici:
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