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Plus de 50 Downwinds sur l’Etang de Berre pour David Tourenc

David Tourenc, grand connaisseur de l’Etang de Berre, partage avec TotalSUP son spot préféré. Il franchissait en août dernier la barre des 50 downwinds sur l’étang et devrait très prochainement réaliser sa 60ème descente. Il nous explique ce qui en fait un endroit parfait pour la pratique du SUP en Downwind et nous rappelle quelques règles de sécurité.

 

Plus de 50 Downwinds

 

Bonjour David, peux-tu te présenter à notre communauté de lecteurs?

David Tourenc, 46 ans.

J’habite sur la Côte Bleue qui a toujours été mon port d’attache. La Côte Bleue se situe entre Marseille avec L’Estaque à l’Est et Carro à l’Ouest, juste à l’entrée du golf de Fos, avant la Camargue. C’est une côte découpée avec de petits ports nichés dans de tout aussi petites calanques – Super jolie à visiter – aux eaux claires et ponctuée de spots de Surf et de windsurf qui fonctionnent aussi bien par Sud-Est ou Mistral et Ouest.

Je suis ce que l’on appelle un « voileux ». J’ai commencé la voile à 5 ans au club de voile de Carry-le-Rouet avec mes frères et sœurs. J’y ai grandi avec mes amis, nous sommes toujours à l’eau ensemble – le windsurf à 10 ans, croisières sur le voilier familial, moniteur de voile, service militaire comme tel, régates en quillard pendant 10 ans et navigation aux Antilles pour un propriétaire suisse.

Je me suis mis au Stand Up Paddle dès 2006/2007, ça de suite été un moyen de plus pour passer plus de temps sur l’eau comme le surfski, l’OC1 ou tout autre jouet … selon les conditions météo.

Papa d’une petite fille, Colombe de 4 ans 1/2 maintenant, que j’initie doucement aux joies d’être sur l’eau, assisté en ça par l’exemple de son grand frère : Pierre Nau – coureur JP Australia/NP – qui a mis momentanément les courses (seulement) de côté le temps d’obtenir l’école qu’il souhaite.

J’ai la chance d’avoir Laurence qui me laisse vivre ma passion de la mer indispensable à mon équilibre.

 

Tu viens de fêter ton 50ème downwind réalisé sur l’étang de Berre. Félicitations. Pourquoi tant d’amour?

 

Oui, merci. Huit autres ont déjà suivi.

Ma première traversée, qui n’était pas complète car elle a été un aller-retour sans être allé au bout car le thermique de Sud s’était levé à 5 km de l’arrivée, date de 2011. Ensuite, j’ai remis ça avec Jean-Paul Dumaine et Pierre Nau que j’ai entraîné dans mon délire l’année suivante.

 

Meilleure Vitesse Max Maliko 14 x 26 - 2016 - 1

 

Mon « Amour » pour l’étang de Berre remonte au milieu des années 80 quand nous nous mettions un Funboard. A l’époque, le père de Fred nous déposait au Jaï, le matin en allant au travail avec notre matos dans la benne du camion pleine de sable et nous récupérait le soir en sortant. Déjà l’idée de descendre l’étang grand-largue full speed me fascinait, mais sans permis c’était compliqué …

Je ne l’ai pas fêté comme pour Serge à qui nous avions, avec Olivier, sorti un gâteau et une bougie en plein milieu de l’étang à l’occasion d’un downwind le jour de son anniversaire.

Christophe et Nicolas avaient fait le déplacement depuis Monaco pour marquer le coup hélas ce fut aussi le jour où tout le tour de l’étang fut en flamme (pas moins de 7 feux) avec le grand incendie qui est allé jusqu’aux portes de Marseille.

 

Qu’offre l’étang de Berre comme particularité en tant que spot de SUP/Downwind? A part le downwind offre-t-il un intérêt pour le SUP?

 

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Deux facteurs font que l’étang est un spot idéal pour la pratique du downwind :

Sa localisation géographique avec la vallée du Rhône, la plaine de la Crau et la Camargue à proximité, nous sommes directement exposés au Mistral avec des statistiques de vent plus que favorable.

Ensuite la nature même de l’étang, qui offre sur une longueur totale de 20 km un parcours de downwind de 19,5 km dans l’axe du vent avec les vagues de vent qui vont avec.

Voilà ce qui fait de l’étang un spot de choix pour la pratique du downwind.

L’étang peut réserver de belles surprises à ceux qui veulent bien se donner la peine. Le côté Ouest et le nord de l’étang avec sa réserve ornithologique offre un paysage naturel préservé propice à d’agréables balades.

 

Peux-tu présenter les différents parcours et ce qu’ils ont de particulier?

 

étang de berre, maps, David Tourenc

 

DW St Chamas Stéphane Klock 19 aout 2015

 

Il existe deux grands parcours de plus 19 ou 17 km selon le point départ de St-Chamas ou d’Istres avec une arrivée au jaï. Au départ d’Istres, cela demande de savoir glisser pour se décaler dans l’axe du vent avec les vagues de côté pour ne pas atterrir sur la grande digue de 5 km qui va du Jaï à Martigues. Dans les deux cas, une fois partie la seule porte de sortie est en bas, à près de deux heures ou plus

Il y a un petit parcours « d’initiation » entre Istres et Varage/Massane ou un autre de 5 km entre Berre et le Jaï côté Marignane – celui-ci, je ne l’ai jamais fait.

Il y a une autre possibilité qu’affectionne Thierry d’HOTMER entre Istres et Martigues le long de la côte avec une arrivée possible au club de voile et de jolis bumps à la clef.

 

L’étang de Berre est souvent associé à la pollution environnementale. Tu peux rassurer tout le monde là dessus?

C’est vrai que l’étang est entaché d’une mauvaise image de pollution et bien d’autres fantasmes. Les industries pétrochimiques qui s’y sont implantées au cours du XX siècle ont eu un impact visuel et écologique manifeste. Mais sans trop me tromper, on peut dire que l’impact écologique le plus néfaste fut l’aménagement hydroélectrique d’EDF qui a déversé pendant des décennies des alluvions et une grande quantité d’eau douce venue de la Durance par le canal EDF. Ce qui a bouleversé durablement l’équilibre écologique du milieu aquatique et rendu impropre à la consommation les poissons de l’étang pendant un certain temps.
Depuis les choses ont évolué dans le bon sens grâce aux efforts des différents acteurs dont l’EDF. Aujourd’hui, le GIPREB – le syndicat mixte / Gestion intégrée, prospective et restauration de l’étang de Berre – est là pour mener des actions d’études et de surveillance.


Vous pouvez maintenant vous y baigner sans crainte et la palourde en est son trésor.

 

Fais-tu visiter ton spot? Qui a eu déjà l’honneur de t’accompagner? Quels sont les autres riders locaux?

David Touric amis downwind

Oui bien sûr que j’emmène des copains avec moi, j’ai à cœur de le faire découvrir. Car si je suis chauvin, je dirais que c’est certainement l’un des meilleurs downwinds… et je l’ai fait dans presque toutes les configurations possibles de jour, de nuit, avec panne de vent ou dans des conditions déraisonnables de vent, de températures et aussi seul. Mais ce n’est jamais aussi bon que quand c’est partagé.

Depuis que je le fais, 32 personnes m’ont déjà accompagné parmi eux certains sont devenus addicts et de réguliers camarades de jeu. Il serait fastidieux de citer tout le monde. Toutefois, on peut citer : Jean-Paul Dumaine, mon ami d’enfance du club de voile, qui m’a accompagné au début ; Pierre, évidemment ; David Veillant, qui a eu la joie de le faire par températures extrêmes un 28 décembre ; Olivier Drut, qui m’accompagne très régulièrement et qui n’hésite pas à s’y jeter sur des créations toutes personnelles ; et en guest star (sans vexer les autres), on peut citer l’emblématique Grand Kahunas Lulu Langlois, notre multiple championne Olivia Piana, ou encore L’homme qui a le secret pour nous organiser de superbes compétitions, Fred Bonnef, qui l’a goûté en connaisseur. Il y a aussi « les jeunes qui montent » Ludovic et Jérémy Teulade, qui habitent aussi la côte Bleue et sont devenus de vrais fans réguliers de ce DW.

De compétiteur, j’essaie de passer de l’autre côté en travaillant depuis quelques mois à l’organisation d’une compétition sous le signe du downwind avec le soutien d’une équipe gagnante.

 

étang de berre, david tourenc

 

david-veillant-david-tourenc

 

J’en profite pour rappeler les règles élémentaires de sécurités. Aujourd’hui, le downwind a le vent en poupe. C’est fun, les vidéos se multiplient, ça semble facile. Du coup une vraie demande se manifeste, Thierry me disait que maintenant ses clients venaient le voir pour des planches de race en lui demandant : « Elle va vite ? Mais est-elle adaptée au DW ? »

Se lancer sur un downwind n’est jamais anodin. La mer reste pour l’instant un espace de liberté, mais au moindre incident ou accident les autorités ne vont pas tarder à y regarder de plus près. En downwind, on n’est jamais loin de la limite. Si je prends l’exemple de la traversée de l’étang, c’est en moyenne deux heures d’efforts, quand on est au milieu, on est seul. N’imaginez pas pouvoir ramer face au vent pour aller aider un ami. Même un environnement qui semble sans danger peut rapidement se révéler tout autre. L’hypothermie peut tout aussi bien arriver dans de l’eau chaude, alors je vous laisse imaginer dans un étang à 5° en hiver. D’en haut, on ne voit pas distinctement l’arrivée, il faut savoir suivre le bon cap, car la digue de la Mède n’a rien de sympathique. Alors soyez prudent, évaluez bien et justement votre niveau pour que les downwinds restent du pur plaisir. Ne pas y aller, c’est pouvoir y aller une prochaine fois.

 

Pour en savoir plus sur David Tourenc, rendez-vous sur sa page Facebook !

A propos de l’auteur

Mathieu Astier

Mathieu est le fondateur hyperactif de TotalSUP mais aussi un vétéran du marketing et de la communication web avec plus de 20 ans d'expérience aux côtés des plus grandes start-ups internationales. Son coup de foudre pour le Stand Up Paddle en 2013 l'a amené à construire l'une des principales plateformes d'information en ligne dédiées au SUP, en anglais et en français pour une audience mondiale, et à tourner sa vie de famille résolument vers l'océan.

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