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Niuhiti-Nui Buillard Champion de Polynésie 2017: Questions Pour Un Champion

Récemment couronné champion de Polynésie pour la troisième fois consécutive, Niuhiti-Nui Buillard est présent sur les podiums de la quasi-totalité des grandes courses locales, en individuel ou en équipe (en SUP et en va’a). Rencontre avec un grand champion et un excellent waterman tahitien.

Niuhiti-Nui Buillard lors des PPG 2017

Que ressens-tu après ton 3ème titre consécutif de champion de Polynésie de SUP Race?

Pour ma part je suis plus qu’heureux de renouer avec la victoire une fois de plus sur ce championnat local. C’était l’un de mes nombreux objectifs cette année.

Mais j’ai eu beaucoup de déboires tout au long de ce début d’année, et notamment de nombreux soucis personnels. Je suis donc très fier de ma remontée durant la fin du championnat.

Je dois ça à ma famille et mes sponsors proches qui ont su me faire confiance. D’ailleurs j’aimerais saisir l’occasion pour les remercier car sans eux rien n’est possible.

Niuhiti-Nui Buillard sur la première place du podium entouré de concurrents et d'amis

Peux-tu nous rappeler ton palmarès en SUP race et en Va’a ?

Lors de ma première année dans le monde de SUP race, j’ai fini vice-champion de Polynésie derrière Georges Cronsteadt. En 2017 je deviens triple champion de la Polynésie.

Je suis également 3 fois vainqueur de courte distance et de longue distance au Ironmana à Bora Bora.

En 2016 je deviens vainqueur de la mythique course Molokai2Oahu et je finis deuxième l’année d’avant. 2016 était une année pas comme les autres où je finissais sur tous le podiums sauf celui de l’Air France Paddle Festival. En termes de courses locales, ça reste un défi à relever !

En V6 juniors, j’ai remporté en tant que Fahoro (première place sur un va’a 6-places) toutes les courses de l’année 2011 avec l’équipe d’OPT, sauf deux grande courses : Polynésie 1ère Va’a, où nous avons a fini 5ème, et Hawaiki Nui, où nous avons terminé 2ème.

Ensuite, dans la catégorie senior, mes seuls podiums se résument avec l’équipe B de Shell Va’a, où nous avons finit à la deuxième place lors de la Polynésie 1ère Va’a 2017 et à la 3ème place à la Faati Moorea 2016.

Niuhiti-Nui Buillard s'entraîne avec un ami de longue date à Tahiti

Que penses-tu du championnat tahitien en 18 épreuves ?

Le championnat local est superbe ! Il y a des courses sur tous types de conditions. Le seul hic, c’est que l’on fournit plus que ce que l’on reçoit en ce qui concerne les prix et la reconnaissance de l’athlète. Je donne un exemple simple : ici dans l’open hommes, on peut gagner 150$ maximum sur une course.

Dans l’open femmes, celle qui gagne remportera une casquette et un tricot pour la même course. C’est la même chose pour les juniors. Personnellement, je trouve cette inégalité très injuste car nous avons les mêmes frais d’inscription, le mêmes parcours et nous faisons tous plusieurs heures d’entraînement pour être prêts sur la ligne de départ.

Je trouve dommage aussi que l’on nous promette plein de choses, et qu’à la fin, la réalité est toute autre.

Niuhiti-Nui Buillard continue ses entraînements pour son prochain challenge à Tahiti

Quelles ont été les étapes les plus belles ou les plus marquantes ?

Pour cette année, il y a eu quatre en particulier qui m’ont beaucoup plu. Trois au Raromatai, dont une à Huahine lors de la WTT, où j’ai pu connaître cette île pleine de mana, accompagnés par des personnes formidables, et deux autres à Raiatea lors de La Viper Sup Race et la Raiatea Glisse Festival.

Pour ce dernier, les conditions étaient excellentes, avec du gros surf. D’ailleurs, ça fait partie de mes courses préférées. Elle met en valeur tous les sports et tous les athlètes à titre égal.

Niuhiti-Nui Buillard s'entraîne à Dana Point, California, en marge des Pacific Paddle Games 2015

Tu n’es pas très présent à l’international cette année, pourquoi ?

Oui cette année j’ai raté l’international à cause d’un mauvais choix qui m’a fait perdre de très bonnes personnes et de tomber bien bas au classement des SUP racers.

Je ne peux que m’en vouloir de cette erreur mais je suis super content d’avoir reçu ce rappel car je saurais à présent faire le bon choix vis-à-vis d’un futur sponsor.

Niuhiti-Nui Buillard s'entraîne en flatwater pour les PPG 2015

Quelles sont tes prochaines échéances internationales et pourquoi ?

Pour l’heure, j’ai voulu terminer mon championnat local et assurer mon titre. L’un de mes plus gros sponsors, Heirangi Nouveau, qui est directeur d’Inter Route Tahiti me conseille sur plusieurs de mes choix, m’a notamment conseillé de participer aux PPG, mais aussi au Paris Nautic SUP Crossing pour terminer cette année.

En tant qu’ambassadeur d’Air Tahiti Nui depuis 3 ans j’assure la promotion de nos belles destinations grâce aux itinéraires proposés par la compagnie aérienne, notamment celui de Papeete – Los Angeles, dont je me sers pour me rendre aux PPG.

Niuhiti-Nui Buillard participe à une course de SUP race à Tahiti

Peux-tu nous parler de ta vie de sportif à Tahiti…

La vie ici à Tahiti est assez dure, surtout quand tu ne travailles pas, mais si tu as les moyens tu réussiras. Même en partant de rien des fois. Je dis cela car je l’ai fait plusieurs fois. Pour ma part, je suis originaire de l’atoll de Rangiroa et c’est là que j’ai tout appris en ce qui concerne l’océan, les courants, les dangers que cela peut représenter, la lecture des vagues, etc.

Depuis quelques années la rechute de la maladie grave de mon père nous a obligé (moi et ma famille) de rester sur Tahiti afin d’être plus proche des grands hôpitaux. Pour mes entraînements, je ne fais rien d’exceptionnel à part faire des sessions de downwind assez fréquemment ou aller surfer avec les amis sur nos spots préférés. Mais pour des grands événements, je me prépare tout seul sur des parcours assez simples.

Mon père me conseille souvent de travailler comme je le sens, et c’est comme ça que je fais…

Niuhiti-Nui Buillard s'entraîne pour une course de SUP race

Photo credits : Niuhiti-Nui Buillard / Georgia Schofield / Italian SUP Warehouse

A propos de l’auteur

Mathieu Astier

Mathieu est le fondateur hyperactif de TotalSUP mais aussi un vétéran du marketing et de la communication web avec plus de 20 ans d'expérience aux côtés des plus grandes start-ups internationales. Son coup de foudre pour le Stand Up Paddle en 2013 l'a amené à construire l'une des principales plateformes d'information en ligne dédiées au SUP, en anglais et en français pour une audience mondiale, et à tourner sa vie de famille résolument vers l'océan.

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