Rémy Lavie, la vie en Polynésie à l’épreuve de la crise sanitaire

Rémy Lavie, l’une des figures de proue de la marque Fanatic depuis de nombreuses années, a quitté sa terre natale du Pays Basque il y a quatre ans et fait le choix d’une vie simple, faite de lagons et de cocotiers. Résidant sur l’île de Raiatea, l’une des îles sous le vent, à un peu moins d’une heure d’avion de Papeete et de l’île principale de Tahiti, il a dû faire face au sein de sa structure d’excursion et de sports de pagaie, Paddle Sports, à l’arrêt net du tourisme et se réinventer. En confinement depuis le 21 août, Rémy nous raconte ce qu’est la vie de waterman en Polynésie en temps de Covid. Dans quelques mois, il pourra revenir en Europe, et notamment à Ténérife dans les îles Canaries pour accompagner les adeptes de glisse et de vent sur les downwind offerts par le Tenerife Downwind Camp, une activité qu’il a dû mettre à l’arrêt pendant deux ans et qui est prête à repartir de plus belle dès le mois de février 2022 !

Peux-tu nous rappeler où tu habites, depuis quand et ce que tu fais en Polynésie ?

J’habite en Polynésie, sur l’île sacrée de Raiatea depuis 2017. Je suis prestataire d’activités dans le secteur du tourisme et du sport. J’organise et encadre des sorties en Stand Up Paddle, Pirogue à voile et Va’a pour les touristes de passage mais aussi pour des sportifs avertis qui souhaitent découvrir la Polynésie tout en se perfectionnant dans différents sports de rame.

Comment se passe la vie sur Raiatea et en Polynésie depuis 18 mois? Où en est-on niveau SUP et Va’a?

La vie en Polynésie est douce, les gens sont chaleureux et solidaires. Pour vivre dans les îles sous le vent, il faut aimer une vie simple, tournée vers la nature et l’océan, cela me convient parfaitement.
Evidemment, depuis 2020, avec la crise sanitaire, les choses se sont compliquées ici aussi… Les frontières ont été longtemps fermées aux touristes internationaux, il a donc fallu s’adapter et proposer des services et activités tournés vers les résidents Polynésiens. Je pense que le côté positif est que les locaux ont pu se réapproprier leurs îles, en visiter de nouvelles et prendre plus de temps pour découvrir des activités qu’ils n’auraient pas pratiqué en temps normal.

Mais l’impact sur l’économie et le tourisme est malheureusement fort, par exemple beaucoup d’hôtels ont fermé et certains prestataires d’activités ont dû mettre la clef sous la porte. Après une ouverture des frontières en mai dernier qui a apporté un flux de touristes étrangers, nous sommes de nouveau confinés depuis le 21 août suite à une explosion du variant Delta. Donc, même éloignées de Tahiti, les îles ne sont pas épargnées par la situation globale.

Côté sport, le déclin du SUP race est évident et la pratique du Foil se démocratise. Le sport roi ici, c’est le Va’a (ndlr: la pirogue polynésienne). La saison 2021 a débuté presque normalement jusqu’au week-end du Te Aito, la course phare en V1 mais l’épidémie ayant repris, tous les évènements sont à nouveau annulés et la course V6 reine entre les îles Hawaiki Nui n’aura pas lieu.

Où en es-tu de ton partenariat avec Fanatic ? Est-ce que tu as accès au nouveau matériel ?

Je suis toujours en partenariat avec la marque Fanatic depuis 2014. Malheureusement avec la crise, je n’ai pas accès au nouveau matériel ici en Polynésie.
Alors, je ride avec les planches 2018 en surf et en Race, j’adore le modèle Strike 14′ avec lequel j’ai fait une partie de ma préparation à la course Molokai 2 Oahu en 2019.
Je travaille aussi avec les planches de la gamme Fly en location et balades encadrées sur la rivière et le lagon. Ces planches sont très durables et elles ne m’ont pas lâché depuis toutes ces années. En général, le matos Fanatic c’est: qualité et solidité.

J’ai hâte d’essayer les nouveautés comme la nouvelle planche race flatwater Strike 14 x 20″ lors de mon passage en Europe en 2022.

Les modèles typés Downwind comme la Blitz sont également des valeurs sûres dans les bumps au large.

Du coup, comment est-ce que tu as réussi à tenir mentalement et économiquement?

Beaucoup de mes projets ont été mis en stand by à cause de la pandémie. Les déplacements ont été impossibles et professionnellement les choses se sont compliquées alors il a fallu s’adapter pour rebondir.
C’est comme une course de rame longue distance: avec l’expérience des années, tu sais que même si tu es dans un passage difficile, tu as la capacité de puiser au fond de toi l’énergie qui te fera aller jusqu’au bout. Et bien sûr, il n’est pas question de baisser les bras tant que tu n’as pas franchi ta ligne d’arrivée.
Concernant le côté “équilibre mental”, ma valve de décompression c’est les grands espaces. Seul au large, dans la houle et le vent, accompagné des poissons volant, je me sens épanoui, vivant et à ma place.
Ici je suis gâté car le terrain de jeu est vaste. Les îles de Raiatea et Tahaa partagent le même lagon et autour d’elles, à environ 40km en moyenne tu as Huahine la sauvage et Bora Bora la perle du pacifique. Alors, quand je me sens à l’étroit sur mon cailloux, je charge le matériel de camping sur ma pirogue à voile Holopuni et je prends la mer.

Côté économique, forcément, la situation est complexe. Je vis de façon simple, je n’ai pas de gros besoins, je dépense peu et je mange local car les produits importés sont hors de prix ici.
J’ai eu la chance d’acquérir un bout de terre il y a deux ans, j’habite dans une yourte en mode camping depuis juillet 2020 et je construis en parallèle mon fare (ndlr: maison) petit à petit. C’est une vie à la roots, proche de la nature.
J’ai mis en place des excursions en pirogue à voile et Stand Up Paddle à tarif préférentiel pour les résidents de Raiatea et grâce à cette stratégie, j’ai pu tirer mon épingle du jeu durant la période Covid. J’ai eu un bon nombre de clients assidus qui avaient besoin de s’oxygéner dans les embruns durant cette période trouble. C’est une évidence, faire du sport en pleine nature devrait être sur la liste des motifs impérieux!

Quelle est ton actualité ?

Actuellement je suis confiné! Mais les projets ne manquent pas. Je dois enregistrer une émission TV dans les jours à venir si les restrictions sanitaires le permettent.
En octobre, je vais mettre ma casquette de formateur et pédagogue pour un nouveau diplôme professionnel Polynésien “Guide de randonnée à la rame” avec la Jeunesse et Sports à Tahiti.
En parallèle, je fais la promotion du nouveau OC1 de la marque Are Tahiti, tous ceux qui essayent ce modèle ont le sourire et je pense que ça ouvrira la porte à de nouvelles courses entre les îles ici et que le futur sera passionnant.

Changement de décor. Tu es déjà en train d’organiser la nouvelle édition du Tenerife Downwind Camp pour 2022. Peux-tu nous rappeler les conditions de participation ?

Tu peux participer à la prochaine édition du Tenerife Downwind Camp si tu es un/une paddler/euse en SUP ou/et pirogue et que tu as soif de surf et de liberté en plein océan après une période de sevrage imposée par la pandémie!
Pour savoir si tu devras ramer masqué ou prendre ton gel pour désinfecter ta rame avant les runs, n’hésites pas à me contacter 🙂
Le Tenerife Downwind Camp 2022 sera avant tout ouvert aux passionnés de rame et à la bonne humeur du 21 février au 25 mars.

Pourquoi Ténérife? Quelles sont les conditions de glisse là-bas?

Ténérife est l’île du printemps éternel, les températures sont douces et agréables durant l’hiver. Il ne pleut que très rarement et l’ensoleillement est permanent. L’archipel des Canaries est souvent comparé à Hawaï, on y retrouve certains paysages volcaniques mais aussi la puissance de la houle et la régularité des alizés. Les conditions sont donc parfaites pour la pratique du Downwind : un vent fort (20 nœuds en moyenne) et constant.

Quels types de parcours de Downwind Runs proposes-tu et à qui sont-ils destinés ?

Notre service de navettes propose deux parcours différents pour deux niveaux de pratiques distincts :

Le run Sud, qui possède la physionomie du Kihei run sur l’île de Maui, 11 km de bonheur sur un boulevard de la glisse ! Les bumps sont alignés, faciles à lire et à attraper, la houle est petite, la navigation est rassurante car côtière. Ce parcours est idéal pour les pratiquants de niveau intermédiaire ou pour les débutants en downwind possédant une base technique solide sur eau plate.

Le run Nord, qui ressemble au Makapu’u run sur l’île de Oahu, 15 km de challenge technique. Les mouvements d’eau sont multidirectionnels et peuvent être puissants, la lecture des bumps est complexe, la houle est consistante et la navigation se fait au large. Ce parcours est réservé aux pratiquants de niveau confirmé.

Quelle formule ou package proposes-tu ?

Le stage de 5 jours et 6 nuits inclus :

Les transferts aéroport aller et retour.
L’hébergement dans une villa moderne avec vue sur l’océan, piscine et jacuzzi privés.
Les petits déjeuners avec briefing d’avant run.
2 navettes runs /jour, soit 10 runs/semaine.
Le matériel SUP et OC.
Un clinic technique.
Un T-shirt spécial Downwind.

DCIM117GOPRO

De quel matériel disposes-tu sur Tenerife ?

Pour le SUP, les planches de race Fanatic avec le modèle Blitz, idéal pour surfer la houle de vent.

Concernant la pirogue, grâce à un partenariat avec la marque emblématique Tahitienne Are Va’a, les rameurs pourront essayer le nouveau OC1 Mana.
Plusieurs pirogues seront disponibles en 2 versions de constructions: Hybrid et Carbon Pro.

Si vous cherchez un nouveau gun pour la saison 2022, quoi de mieux qu’un “test drive” sous le soleil de Ténérife?

Pour plus d’informations sur Fanatic :
https://www.fanatic.com/fr/

Pour plus d’informations sur Paddle Sports / Tenerife Downwind Camps :
https://www.facebook.com/PaddleSports64

Mathieu Astier

Mathieu is the hyper-active founder of TotalSUP and a multilingual online marketing veteran with more than 20 years of experience working for top international internet companies. His love-at-first-sight for Stand Up Paddling in 2013 led him to build one of the leading online media dedicated to SUP in English and French and to turn his family lifestyle towards the ocean.

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