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Vendée Gliss Event 2022 : on démystifie la pratique du Downwind avec François Prévost

Le Vendée Gliss Event 2022 approche, et avec lui, son épreuve phare du downwind, qui est une étape qualificative pour l’APP World Tour. Mais, si les meilleurs seront bien évidement de la partie, cela ne veut pas dire qu’un amateur aguerri de downwind n’a pas sa place, au contraire ! Pour vous convaincre, on a demandé à François Prévost, qui connait bien le Vendée Gliss pour y avoir participé plusieurs fois en SUP Race et SUP Foil, de démystifier la pratique du downwind. Si aujourd’hui François est plus tourné vers le foil (11ème mondial au GWA Wingfoil World Tour 2021 et 10ème aux Championnats de France SUP downwind foil) et a monté sa structure French Foil, il n’a pas oublié ses 5 saisons passées dans les circuits français et européens de SUP race. Sécurité, technique, matos ou encore écoles, vous saurez tout pour vous lancer dans le Vendée Gliss Event !

Bonjour François, la dernière fois que tu es venu sur TotalSUP, c’était pour nous parler du foil au Vendée Gliss Event. En 2022, retour aux sources, on aimerait que tu nous racontes tes participations en SUP race au downwind du Vendée Gliss, et qu’est-ce que tu aimes dans cette compétition…

Bonjour TotalSUP et bonjour à tous les lecteurs, oui depuis 2 ans maintenant je suis passé complètement au foil en SUP et Wing, mais je n’oublie pas mes années planches à voile et SUP race. Les Downwinds du Vendée Gliss en SUP race restent gravés. Rien qu’en pensant à la logistique mis en place par l’organisation qui ne cesse de se perfectionner d’année en année. Le parcours est parfois un peu capricieux mais il y a toujours de quoi glisser.

En SUP race j’ai participé à deux éditions où je m’étais classé dans le top 15. Je me souviens encore de mon départ sur l’édition 2019 à côtés des plus grands noms de la discipline. Je me suis retrouvé dans le top 5 pendant les 15-20 premières minutes où j’arrivais à tellement bien glisser. Ce sont ces moments qu’on aimerait revivre constamment en compétition. La suite de la course avec le changement du fond modifie beaucoup l’énergie et l’orientation des bumps et j’ai eu plus de mal à m’y habituer pour finir de mémoire à la 15ème place.

Le Vendée Gliss est une épreuve incontournable du SUP race mondial avec un run qui nous réserve toujours des surprises et c’est plaisant car on doit chaque année trouver la bonne combinaison entre tactique, technique et stratégie pour réussir à performer chacun à son échelle.

 

Le downwind, c’est un peu comme le foil, ça peut impressionner par ses « règles » de sécurité, la technicité et le matériel nécessaire… Quels sont tes conseils pour qu’un amateur de stand-up paddle se lance et découvre cette discipline ?

Exactement, il faut rappeler que le milieu maritime est un espace où l’être humain n’est rien, si l’océan et la météo ont décidés d’être impitoyables. Cependant quelques soit les conditions du jour on peut réduire les risques et les appréhender du mieux possible afin d’en tirer le plein potentiel.

Comme dans chaque activité, lorsque l’on débute on doit y aller progressivement pour ne pas brûler les étapes. Il faut adapter son matériel à un plan d’eau océanique et quand on va sur l’eau sans logistique professionnelle nous devons tous avoir un armement de sécurité. Le SUP race, comme beaucoup d’autres activités nautiques, est régi par la Division 240. Pour faire court, lorsque l’on dépasse les 300m d’un abri et qu’on ne dépasse pas les 2 NM d’un abri, nous devons porter l’équipement « Basique » :

  • un gilet de 50N
  • soit, si elle est portée, une combinaison humide en néoprène ou sèche assurant au minimum une protection du torse et de l’abdomen, une flottabilité́ positive et une protection thermique.
  • un moyen de repère lumineux
  • un moyen de communication

Ça ce sont les règles à respecter en France. Maintenant pour un débutant l’idéal est d’être entouré de personnes plus expérimentées et que ces personnes accompagnent les débutants afin qu’ils ne se retrouvent pas seul au plein milieu de l’océan. Mais rien ne remplace un vrai professionnel du milieu qui travaille pour transmettre et sécuriser la pratique pour permettre aux SUP raceurs de se perfectionner à cette pratique.

Aujourd’hui on trouve également des écoles de Downwind, notamment en France chez Amaury Dormet à l’Ocean Paddle Camp où lors de mes années STAPS j’y ai fait mes armes en tant qu’encadrant et technicien. J’ai également lancé une formule Downwind avec French Foil plus orienté SUP Foil et Wing mais sur demande je peux également initier à la pratique du Downwind avec un suivi en bateau afin de sécuriser la pratique et apprendre dans les meilleures conditions. Le Downwind demande beaucoup d’aptitudes qui par le travail et la répétition s’acquièrent, c’est bien de commencer sur ce qu’on appelle des run écoles avec de courtes distances pour ne pas se dégouter et allonger au fur et à mesure de la progression.

Concrètement, peux-tu nous expliquer en quoi consiste un downwind, et pourquoi ces 22 kilomètres en mer passent beaucoup plus vite que si on les faisait sur lac par exemple ?

Le principe du Downwind, comme son nom l’indique est d’avoir les éléments dans le dos. Le vent et la Houle nous poussent vers notre objectif final. Ce qui rend 22km plus glissant, plus rapide que sur un plan d’eau flat. Surfer les éléments est incroyable mais qui demande du temps passé sur l’eau.

Pourquoi les meilleurs de la discipline vont si vite : il y a une grande part de technique mais aussi de lecture et placement par rapport au plan d’eau. L’océan est un milieu en mouvement constant avec des zones de puissances (qui vont nous faire glisser), des zones plus molles et des ouvertures pour passer au bump de devant. Le rameur doit combiner avec ces éléments pour augmenter sa vitesse moyenne et se connecter au mieux au plan d’eau.

Photo : Paul Ganse

Est-ce que justement, un évènement comme le Vendée Gliss Event peut-il être une occasion de se lancer en toute sécurité, avec une organisation et un encadrement derrière soit, pour les amateurs aguerris qui voudraient faire un downwind en plein océan ?

Une compétition comme le Vendée Gliss a une logistique maritime mené par Vincent Leduault, qu’on retrouve que dans très peu d’évènement. Cela permet aux rameurs de se sentir en toute sécurité du début à la fin de la course. Pour un pratiquant aguerri et ayant déjà réalisé un effort d’au moins 15km de Downwind un évènement comme le Vendée Gliss sera une belle épreuve pour se dépasser et apprendre beaucoup de choses auprès des internationaux.

Quelles sont tes recommandations en termes de matos pour les SUP raceurs de flat ou de rivière qui voudraient se lancer sur cette épreuve ?

Pour les rameurs de flat, le downwind est bien différent et l’équilibre est bien particulier. Pour se sentir à l’aise et pour pouvoir donner de l’énergie à la planche à chaque coup de pagaie il faut pouvoir être stable sur ses appuis, car il ne faut pas oublier qu’en course on a le droit de faire seulement 5 coups de pagaies en étant à genoux.

Donc le premier élément à prendre en compte va être une planche où l’on se sent serein sur un plan d’eau agité. En mer un plan d’eau qui est glassy est vraiment très rare, l’océan bouge constamment et même lorsque qu’on a l’impression que c’est flat il y a des mouvements d’eaux à exploiter.

Et, on ne le répètera jamais assez, quelles sont tes recommandations en matière de sécurité, équipements et précautions, pour partir en downwind ?

Mes recommandations, ça va être un gilet, une combinaison qui couvre au minimum torse/abdomen et jambes quand l’eau est inférieure à 16° car une hypothermie arrive très très vite. Un téléphone et surtout prévenir quelqu’un et/ou le CROSS qui gère la sécurité en mer : d’où on part, où on doit arriver et à quelle heure approximativement puis le nombres de personnes.

Bien regarder les conditions météos, et l’évolution au cours de la journée. Si le vent annoncé est censé tourner, forcir ou baisser, les marées, la visibilité et s’il y a des grains qui doivent passer. Tous ces éléments vont permettre d’anticiper au maximum les risques et donc de les réduire.

De ton coté, vas-tu participer aux épreuves du Vendée Gliss Event, lesquelles et sur quel support ?

Oui je serai présent au Vendée Gliss, je participerai à la Longue Distance du Samedi en SUP foil qui est désormais le support que je privilégie. L’année passée j’avais essayé de prendre le départ le vent était vraiment très léger et j’ai juste réussi à voler sur les 10 premières minutes, je voulais voir si j’allais réussir à voler un peu 😜

Je vais faire également le Grand Prix Wingfoil où j’essaie d’aider au mieux l’organisation sur la confection du format d’épreuves.

Pour finir sur un tout autre sujet, peux-tu nous glisser un mot sur le Grand Prix Wingfoil du Vendée Gliss Event et en quoi il consiste ?

Cette épreuve consiste à proposer un évènement convivial avec un peu d’enjeu de compétition à ce support en plein développement qu’est le Wingfoil. Ce sera des épreuves de Slalom/Race, nous aurons le droit à des parcours avec une ligne de départ et d’arrivée autours de quelques bouées. En fonction des conditions météos il y a plusieurs parcours qui ont été retenus il vous suffira d’aller checker les instructions de courses.

Le freestyle sera plutôt en exhibition cette année, nous avons fait ce choix pour attirer un maximum de participants et de niveaux différents. L’épreuve se déroulera en deux temps, tout d’abord un format hyper accessible où il faut juste savoir Jiber et voler au travers/Largue. Dans un deuxième temps un parcours plus élaboré avec une remontée au vent et une Pumping Zone au vent arrière pour que les spécialistes puissent aussi s’exprimer avec un peu plus de tactique et de stratégie.

Pour finir un grand merci TotalSUP, c’était un plaisir de partager sur cette belle épreuve et la pratique du Downwind qui lorsque l’on y goutte dans les bonnes conditions est tellement addictif 😉 Sur ce le vent revient, je vous laisse les cours de Wingfoil et l’entrainement au Vendée Gliss m’appellent 🤙

Plus d’infos sur le Vendée Gliss Event :
Site officielFacebook / Instagram / Inscriptions

Plus d’infos sur French Foil :
Site officiel / Facebook / Instagram

Pour suivre François Prévost :
@fra_613

A propos de l’auteur

Laurie Montagner

Windsurf, wakesurf, surf, wingfoil et surtout SUP race, vous trouvez Laurie dans le Sud-Ouest, partout où il y a de l’eau entre Gruissan, la Garonne et Capbreton. Passionnée des sports nautiques, elle passe son temps à surfer, que ce soit sur la vague… ou sur le web ! Laurie est en effet spécialiste en marketing et développement web, de l’écriture de lignes de code à la réalisation de vidéos professionnelles. Très attirée par la compétition, vous l’avez sûrement déjà croisée sur l’un des évènements SUP aux quatre coins de la France !

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