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Oxbow développe une planche de prone paddleboard pour 2019 !

Très bonne nouvelle. Le prone paddleboard (ndlr: appelé aussi “prone” ou “paddleboard”)  gagne des adeptes en France et dans le monde et Oxbow a décidé de se positionner sur ce segment. On a pu d’ailleurs apercevoir quelques prototypes de la marque française lors de l’édition pilote du Dune Paddle Crossing organisé en juillet dernier dans le bassin d’Arcachon par le prone paddler Pierre Lopez. En exclusivité, voici les premiers éléments d’information sur le sujet relatés par le waterman français et ambassadeur Oxbow, Ludovic Dulou!

Crédit photo : Greg Rabejac

Bonjour Ludo, peux-tu nous rappeler quelle est ton expérience en prone ?

Mon expérience remonte aux années 1994/96. J’étais MNS à l’océan sur le littoral Aquitain (lifeguard). Mes copains MNS de Montalivet : Gilles Bouvier, Eric Petron, JP Cano, Guillaume Cortès, Olivier Castel ainsi que d’autres gars comme Popeye d’Hossegor ont ramené le sport “Surf Life Saving” en France en 1993/1994. Eux avaient la vision de l’avenir. J’ai pratiqué avec eux, mais je n’avais pas trouvé ma voie sauf en biathlon, (nager et courir sur la plage) car c’était un peu abstrait pour moi. Je ne venais pas de la natation ni du sauvetage côtier sportif. Je n’étais pas surfeur à proprement dit à cette époque.

J’ai souhaité progresser dans la discipline longue distance en m’identifiant aux meilleurs lifeguards hawaïens, australiens et californiens. Je me suis donc mesuré aux meilleurs lifeguards du monde pendant des années. Les distances de certaines courses pouvaient faire 65 kms pour la fameuse “Gascogne”.

Les courses au large référence ce sont la Molokai2Oahu ainsi que la Catalina Race qui a été la première course de plein océan réalisée officiellement en 1961. De très bons rameurs comme Alban Cornic, Mathieu Chevalier et Médéric Berthe (ndlr: qui a signé sur TotalSUP une très belle introduction au prone paddleboard) ont participé à de nombreuses courses Catalina en Californie.

Vidéo: 1ère édition du Dune Paddle Crossing

Aujourd’hui tout le monde connait la M2O, popularisée par le SUP,  mais elle était réservée exclusivement aux paddleboards traditionnels avant 2008. La Molokai est née en fait en 1997, avec comme premier vainqueur un lifeguard nommé Mick di Betta venu droit d’Australie et de l’école du Surf Life Saving. J’ai aussi appris avec des gars comme ça. La Catalina est uniquement réservée aux prone paddleboards. Ces deux courses sont les références de notre discipline, elles sont complémentaires et uniques en leur genre. Elles font 55 kms soit 32 miles toutes les deux.

Je n’ai jamais participé à la Catalina avec regret. J’ai participé à sept reprises à la Molokai en solitaire. J’ai obtenu des temps et des places de référence. Ma plus belle course reste la Molokai solo 2007, où les conditions étaient hallucinantes. J’ai fini 4ème en 5H30 au général en planche de 18’4 et premier des 30-39 ans avec l’élite mondiale de l’époque. Petite anecdote : le premier SUP unlimited solo a fini 20 minutes derrière moi cette année là. C’était le tout début du SUP Race en plein océan. Il n’y avait pas le matériel actuel ni les sponsors et les athlètes d’aujourd’hui…

En France et en Europe, il y a eu aussi la Gascogne, course reliant San Sebastien à Capbreton sur une distance de 65 kms au large. J’ai affronté et défié un certain Jamie Mitchell en 2006 et 2007. On était en solo, et je vous assure que c’est vraiment un gros challenge ! En 2008, j’ai remporté l’épreuve en 6H41 soit 10 km/h de moyenne sur une planche de paddleboard. Jamie n’a pas voulu revenir après notre duel de 2007 où on a fini en 7H25 tous les deux, lui remportant l’épreuve de 40 secondes seulement ! Avec du recul c’était une sacrée expérience pour nous tous. Quiksilver a ensuite arrêté de sponsoriser cette course, elle s’est éteinte en 2010, lors d’une dernière édition en sens inverse gagnée par Mathieu Chevalier.

Thierry Krawiec
 a participé le premier à la course Molokai en 2002 et il a ouvert la voie. Puis Stéphanie Barneix en solo avec Walter Geyer solo aussi en 12 pieds, puis ils ont opté pour la faire ensemble en relais en 2004.  David Dubes et Thierry Krawic avec leur société Waterman Sport ont organisé un circuit de courses sur la côte Basco-Landaise en 2003. J’ai pu me mesurer à de très bon sauveteurs qui étaient les meilleurs sauveteurs français en paddleboard à cette époque. C’est grâce à eux que j’ai progressé et que j’ai pris confiance. Je vous parle des années 2002/2003/2004/2005…

Parle-nous de la planche de prone développée par Oxbow ? Quand pourra-t-on se la procurer ?

Avec l’entreprise Oxbow, nous avons souhaité développer une planche de prone paddleboard de 12 pieds polyvalente. Une planche qui permet de ramer de manière confortable, à genoux et allongé, et ayant de la stabilité mais aussi une super glisse avec des sensations de vitesse même sur le plat.
Vous pourrez vous procurer cette planche en 2019, dans les réseaux de distribution Oxbow, en France, en Europe et dans le monde entier. On est en train d’affiner cette planche avec mon co-équipier Pierre Lopez. Pierre est lifeguard et c’est un très bon rameur de prone paddleboard.

Crédit photo : Greg Rabejac

D’où est venue l’idée de se lancer sur cette pratique chez Oxbow ?

C’est essentiel pour être endurant, connaitre le milieu marin, développer des aptitudes mais aussi rester au contact de l’océan. C’est un sport que l’on peut pratiquer sur tous types de plans d’eau. Mes premières années de compétition, je me suis entrainé sur des étangs en deux-sèvres à proximité des piscines municipales ou je travaillais… Quand je revenais à l’océan, je pouvais prendre de belles vagues et j’étais beaucoup plus confiant quand la houle devenait grosse.

Crédit photo : Greg Rabejac

Quel est ton rôle avec Pierre Lopez dans ce projet avec Oxbow ? 

Avec Pierre, on est des “metteurs au point”, des testeurs et l’on fait les retours nécessaires à l’élaboration d’une bonne planche. On affine les détails du shape, du berceau, la position du pads, bref tous ces détails qui rendent ce sport plus sympa.

Crédit photo : Greg Rabejac

Pourquoi faire du prone ? Quels conseils donneriez-vous à un Stand-Up Paddler qui souhaiterait essayer ?

Le prone est une base très importante, c’est aussi un sport qui est à l’origine de la culture surf. C’est un sport qui se pratique aujourd’hui par tous les MNS de la côte Aquitaine et par tous les MNS en France.

Le SUP est très populaire, car plus facile d’accès et les médias ainsi que les industries du windsurf ont bien travaillé dessus. Je pense que le goût de l’effort est nécessaire pour pratiquer ce sport. Les surfeurs de gros le savent, les sauveteurs aussi. Je conseille aux stand up paddlers de pratiquer ce sport car c’est complémentaire et cela permet de travailler d’autres muscles.
Un rameur comme le breton Joseph Guéguen est un très bel exemple, il excelle dans les deux disciplines…

Crédit photo : Greg Rabejac

La Question idiote (ou pas) : peut-on faire du prone avec une planche de SUP race ?

Oui, on peut pratiquer le paddleboard sur une planche de SUP. Il faut que la planche soit la plus étroite possible et avec un pont plat. Ce n’est pas l’idéal, à cause du pads et du shape, mais on peut le faire sur des plans d’eau peu agités. Si vous aimez vraiment ce sport et que vous voulez avoir de bonnes sensations alors il vous faudra une vraie planche de prone paddleboard.

Crédit photo : Greg Rabejac

Pour plus d’infos, rendez-vous sur www.oxbow-sup.com

A propos de l’auteur

Mathieu Astier

Mathieu est le fondateur hyperactif de TotalSUP mais aussi un vétéran du marketing et de la communication web avec plus de 20 ans d'expérience aux côtés des plus grandes start-ups internationales. Son coup de foudre pour le Stand Up Paddle en 2013 l'a amené à construire l'une des principales plateformes d'information en ligne dédiées au SUP, en anglais et en français pour une audience mondiale, et à tourner sa vie de famille résolument vers l'océan.

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