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Franck Fifils : “À la Molokai, Tu Sens Que Tu Vis Quelque Chose de Grand”

Par Franck Fifils-

C’est en faisant la Molokai 2 Oahu, que tu comprends pourquoi cette course est unique et mythique.

Du départ à l’arrivée une atmosphère vraiment spéciale se dégage, tu sens que tu vis quelque chose de grand ! L’avant course, la préparation logistique, avoir l’assurance que son escort boat sera bien là, envoyer sa board sur la zone de départ à Molokai 3 jours avant le départ de la course, la confirmation des inscriptions au célèbre Duke restaurant sur Waikiki…. tu sens que cette course ce n’est pas un petit truc.

J’ai fait le choix de monter la veille sur Molokai par avion, histoire de ne pas perdre de l’énergie en traversant en bateau ou tu passes 5 heures à te faire brasser. À Molokai, nous avons été accueillis par Clare Seeger Mawae (ex championne de Windsurf, qui a participé à la course avec son fils de 15 ans, Alex, un futur champion ! )

Il a ensuite fallu s’assurer que son matos avait bien voyagé jusqu’au site de départ. Puis le soir, c’est l’heure du briefing qui est suivi d’un repas.

Nous étions à 45 min de route du départ donc le matin nous avons du nous lever très tôt (4h30 du matin), un bon petit déjeuner et c’est parti pour rejoindre le site départ pour récupérer le tracker GPS.

Le 1er départ est donné à 7h30, c’est celui des prones. Puis à toi de te mettre à l’eau pour aller sur la ligne, derniers encouragements entre les frenchies Titouan Puyo, Ludovic Dulou, et puis feu !

Au départ, je suis parti avec Ludo Dulou, nous étions tous les deux bien placés. Pour ma part, j’avais fait le choix de partir prudemment pour garder du jus pour le milieu du canal qui était annoncé copieux et pour la dernière heure avec le passage de China Wallis et son célèbre bashwak.

Au bout de 15 -20 minutes chaque escort boat peut venir au près de son coureur, le mien m’a cherché un petit moment car nous étions sur la partie nord du chenal. Devant moi j’ai vu Ludo plonger direct vers le sud, j’ai hésité un instant à suivre son cap (j’aurai dû), moi j ai continué sur ma ligne à caper nord.

La mer a commencé à se former au fur et à mesure, permettant de partir sur des supers runs. Je me sentais vraiment facile, ma 17″ sic v2 me donnait beaucoup de confort et de stabilité.

Pendant les 3 premières heures de course, je ne suis jamais tombé, les runs étaient de mieux en mieux. Sur ma ligne je ne voyais personne, j’ai commencé à me poser des questions. Le capitaine de mon escort bateau s’est rapproché pour me dire de changer mon cap et de partir plein Sud. Mais, avec le courant qui te remontait sans cesse vers le nord, c’était trop tard.

Là je me suis dit que je n’étais vraiment pas au bon endroit, cela m’a énervé sur le coup et j’ai commencé à me déconcentrer et du coup à tomber. J’ai eu 45 minutes difficiles puis j’ai relativisé en positivant et en me rappelant la chance que j’avais d’être là et que de nombreux paddlers auraient voulu être à ma place.

En me rapprochant de la côte j’ai retrouvé des supers sensations. La dernière partie avant China Walls et le passage de Portlock nous l’avions fait avec Titouan et je savais donc à quoi m’attendre. J’étais un peu cuit (comme pas mal de riders je pense), mais j’ai pris un maximum plaisir. J’étais en train de réaliser mon 1er objectif qui était de traverser le Kaiwi Channel.

A l’entrée de la baie de Hawai Kai, j’avais décidé de passer à l’extérieur. En tournant ma tête à droite à l’intérieur, j’ai vu un gars partir au surf le long des falaises, du coup jusqu’à l arrivée, j’ai bataillé pour ne pas me faire doubler.

J’ai bien fait de ne rien lâcher car cela m’a permis de finir top 20 en SUP. En franchissant la ligne, je ne savais pas du tout ma place, l’important n’était pas là, j’étais super heureux d’avoir finit la Molokai.

L’après course est tout aussi grandiose que le reste. La cérémonie des podiums a lieu au prestigieux Outrigger canoë club. Un beau moment d’échange ou tu refais la course avec les autres participants. Participer à la Molokai est un rêve. Quand tu as la chance de vivre ce fabuleux moment de sport, c’est le pied !

L’organisation de l’event est vraiment pro, à la hauteur de la renommée de la course. C’est vrai que la Molokai représente un gros budget et que sans le soutien de mes partenaires je n’aurai pas pu y participer. Je ne sais pas si j’aurai l’occasion d’y participer à nouveau mais si cela présente je foncerai à 100%, surtout que je pourrai capitaliser l’expérience de cette première participation. Un grand bravo à tous les participants !

A propos de l’auteur

Mathieu Astier

Mathieu est le fondateur hyperactif de TotalSUP mais aussi un vétéran du marketing et de la communication web avec plus de 20 ans d'expérience aux côtés des plus grandes start-ups internationales. Son coup de foudre pour le Stand Up Paddle en 2013 l'a amené à construire l'une des principales plateformes d'information en ligne dédiées au SUP, en anglais et en français pour une audience mondiale, et à tourner sa vie de famille résolument vers l'océan.

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