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Philippe Marchegay raconte les gabares de la Dordogne dans son 5ème ouvrage

Philippe Marchegay écrit depuis son plus jeune âge, il a commencé le canoë-kayak à l’âge de 13 ans et est organisateur de la Dordogne Intégrale 2021. Arrivé à Argentat, au bord de la Dordogne en 2000, Philippe nous raconte aujourd’hui l’histoire des gabares et de la rivière de Dordogne dans son 5ème ouvrage intitulé : “Marius, petit gabarier clandestin de la Dordogne“.

Bonjour Philippe, avant la DI 2021, tu as trouvé le temps de te lancer dans une nouvelle aventure littéraire. Parle-nous de ton roman: “Marius, petit gabarier clandestin de la Dordogne”

Bonjour Mathieu, en fait voilà 6 mois que j’ai décidé de “lâcher du lest” sur mes occupations professionnelles sportives, notamment celles liées au trail et aux animations sport-nature touristiques, ne gardant “qu’un peu” de boulot sur la DI et le kayak, et seulement si ça me plait, et si j’en ai envie ! Mon temps libre gagné, j’avais prévu de le consacrer beaucoup à mon plaisir perso et égoïste (enfin) de pratiquer le sport nature ou la pêche, mais aussi à me plonger plus sérieusement dans l’écriture, qui est ma seconde (ou première désormais ?) passion !
Marius, petit gabarier clandestin de la Dordogne“, mon 5ème bouquin, est arrivé à ce moment là ! Il était programmé depuis quelque temps, car j’avais envie de raconter l’épopée incroyable des gabariers de la Haute-Dordogne, ceux venus de Corrèze, qui sont uniques en France et peut-être ailleurs, de par leur aventure et leur embarcation : la gabare, ou plutôt le courpet de Haute-Dordogne. Et comme il me tient à cœur que ce patrimoine historique perdure auprès des plus jeunes, j’ai décidé de faire raconter cette aventure dans la bouche d’un enfant de 8 ans, Marius, embarqué clandestinement sur la gabare de son Papa, de Spontour en Haute-Corrèze, jusqu’à Libourne.… et retour ! Car les gabariers rentraient à pied au pays !

J’ai donc voulu écrire à la fois un roman initiatique, accessible au plus grand nombre (grands enfants comme adultes), mais aussi une évocation historique très fidèle de la réalité, puisque je me suis basé sur un journal de bord écrit par un capitaine gabarier, Jean-Baptiste Blaudy, en 1900 ! C’est aussi une manière de “boucler la boucle” puisque il y a 37 ans, j’avais descendu toute la Dordogne d’Argentat à Blaye, seul dans un canoë, avant de remonter à pied au pays ! (Mai 1984 il me semble…); et que ce projet s’appelait “Dans le sillage des gabariers“…

Pourquoi as-tu voulu placer la gabare et la rivière Dordogne au centre de ton ouvrage? Que représente cette embarcation dans ta région?

Sans gabare et gabariers, peut-être n’y aurait-il pas de canoë-kayak et de SUP sur notre Dordogne ! Les gabariers font partie de l’imaginaire et de l’histoire de notre vallée, à la fois témoins d’une histoire passée pas si vieille (les dernières gabare sont descendues vers 1930), et héros légendaire de notre pays. Ils sont aussi les marqueurs d’une époque à jamais révolue, celle de la Dordogne “d’avant les grands barrages”, celle d’une rivière sauvage et encore indomptée, celle d’une vie différente que les barrages… et le chemin de fer ont à jamais fait disparaitre du terrain, mais pas de nos esprits !

La gabare locale, (car il y en a un peu partout en France) est très spécifique. Ce “courpet de Haute-Dordogne” (son vrai nom) était construit 50 km en amont d’Argentat, à Spontour. C’était un bateau en bois qui pouvait faire plus de 10 m de long et transportait jusqu’à 18 tonnes de bois destiné au Bordelais (pour les piquets de vigne et les tonneaux). Imaginez descendre un truc pareil sur une Dordogne en crue (certainement autour de 500 m3 seconde, au moins !), avec pour seul moteur 4 avirons, et comme volant une “goubern”,  un gouvernail de 10 m de long ! Et c’est cette aventure renouvelée 1 ou 2 fois par an qui a donné naissance à la légende de nos gabariers. On ne partait en effet que quand l’eau était “de voyage” ou “marchande”; mais certaines années, jusqu’à 500 gabares pouvaient descendre en tout !

Une légende forgée bien sûr par les accidents nombreux, les morts et les noms terrifiants des passages : “La Despolha”, le “Malpas”, Le Rocher le l’Aigle , la Mauvaise Peissière, etc….. Tout ça sur une sorte de “caisse d’emballage flottante”, puisque une fois arrivé à bon port (Bergerac ou Libourne), la gabare était désossée et vendue .. comme bois de chauffage ! Avant un retour à pied, jalonné de soirées en auberge, qui restaient souvent secrètes et faisaient partie intégrante de l’aventure !

Tu as choisi l’auto-édition, avec un financement participatif, dis-nous ce que nous devons faire pour soutenir la parution de ton roman?

Juste nous aider à faire de cette édition un succès ! Je dis nous car le projet est porté par Argentat Dordogne Canoë-Kayak qui soutient cette démarche, en prouvant qu’on peut être club de sport et se préoccuper fortement de l’environnement, du patrimoine et de la culture de sa vallée !

Tous ceux qui on fait la Dordogne Intégrale (ou qui la feront) retrouveront au fil des pages, des passages et des paysages qui n’ont pas tant changé que ça. La précision des récits des gabariers est à cet égard incroyable, et chaque rapide avait un nom et une technique de franchissement en fonction du niveau d’eau, qui était attesté par des dizaines de témoins (rochers, arbres, murs, etc…), qui permettaient de savoir si l’eau montait ou baissait. Alors, on peut juste nous aider en souscrivant au projet, via la plateforme Ulule, avec tout une gamme de contreparties, selon votre choix ! Mais attention , avant le 31 Mars, car le livre parait le 1er Avril en l’honneur des poissons de la Dordogne !

C’est un projet littéraire qui prend différentes formes artistiques, illustrations, adaptation théâtrale… dis-nous tout

On était partie de la simple édition d’un livre… et puis ça s’est un peu bousculé ensuite ! Un copain nous a fait 20 superbes illustrations, alors on a parlé d’exposition itinérante ! Un autre, comédien professionnel renommé, a émis l’envie de faire une adaptation théâtrale, un 3ème s’est dit qu’un accompagnement musical des représentations à l’accordéon serait top, et puis une copine a proposé de faire la mise en scène, une autre de créer un cycle lecture et théâtre dans une école primaire !!! Un incroyable déchainement que j’accompagnerai même en proposant cet été des descentes en canoës ou SUP à la découverte du patrimoine nautique. Une fois par semaine, j’embarquerai avec un groupe pour leur faire découvrir l’histoire des gabariers, à travers les vestiges encore présents sur la Dordogne entre Argentat et Monceaux.

Avec à terme un festival théâtral autour de ce thème, et une première représentation le 22 Juillet 2021, jour de la Sainte Marie-Madeleine, patronne des gabariers ! Et pourquoi pas des représentations sur les gabares touristiques de la vallée qui naviguent un peu partout ! Tout ça prouve une seule chose : malgré leur disparition au début du 20ème siècle, les gabariers corréziens de notre Haute-Dordogne… n’ont jamais été aussi présents dans nos esprits ! Et tant mieux….

Tu en es à ton 5ème ouvrage en tant qu’auteur. Comment et quand as-tu commencé à écrire ?

J’ai toujours écrit, depuis que j’ai 7 ou 8 ans, et mon père était un incroyable amoureux des mots et des jeux de mots aussi ! Il m’a sûrement inspiré fortement. Depuis, je ne cesse d’écrire et j’ai souvent eu l’impression que c’était un moyen d’expression 100 fois plus facile pour moi que tous les autres ! Et l’occasion de couper avec la production immédiate d’activité ou de biens, et avec la recherche permanent de la rentabilité à tout prix… Un livre n’est pas une prestation ou un kilo de patate !

Comme l’a dit je ne sais plus quel écrivain : “j’écris, faute de mieux !”

Raconte-nous ton histoire et ton ancrage en Corrèze et ta pratique du Canoë Kayak

Je suis plutôt un homme de la vallée de la Vézère Corrézienne en fait ! Et je n’ai envahi la Dordogne qu’en 2000 ! Mais j’y ai passé des week-ends et des étés dès 1979 et mes 18 ans, pour pêcher, faire du kayak ou travailler comme moniteur sport-nature ! J’ai commencé le canoë-kayak à 12 ou 13 ans (Merci le CDCK de l’époque et Ambroise Pouget, de la DDJS !), et je n’ai jamais trop arrêté !

Et puis j’ai décidé de rester en Corrèze malgré mes études et mon Master de Droit et Économie du Sport obtenu en 1991. J’étais programmé pour devenir directeur administratif d’une fédé à Paris… J’y ai échappé ! Et depuis 1990 je suis resté fidèle à ma Corrèze à travers plusieurs boulots, tous associatifs, de responsables de structures sportives certes, mais aussi liées au tourisme et à l’emploi, avec jusqu’à 70 salariés permanents à l’année !

A partir de 1998, je me suis aussi pris de passion pour l’organisation d’évènements et je me suis retrouvé directeur de l’organisation des championnats du monde à Treignac en 2000 ! Le début d’une longue litanie de courses kayak nationales ou internationales, de raids aventures ou de trails, comme le X Trail Corrèze Dordogne qui a accueilli plus de 2000 personnes en 2019 !

La Dordogne Intégrale 2021 arrive à grands pas, est-ce que cette année le lien sera fait avec Marius le petit gabarier? Quelles seront les nouveautés cette année?

J’espère que plein de concurrents auront lu le livre… ou le liront après !  Et qu’ils reconnaitront certains passages et beaucoup des sites parcourus. Plus sérieusement, ce petit bouquin est aussi le moyen de rappeler que nos rivières sont fragiles, qu’elles ont une histoire et que ce patrimoine, qu’il soit naturel ou historique doit être préservé… On en profitera donc pour offrir des livres sur tous les podiums !

La grande nouveauté de cette DI (Dordogne Intégrale) vient de l’honneur que nous a fait la Fédération Française de Surf en nous choisissant comme support des premiers championnats de France SUP “ULD”, (ultra longue distance). Une super reconnaissance et aussi un joli appel du pied à la fédé de canoë-kayak j’espère ! Je regrette d’autant moins d’avoir été je pense un des premiers à proposer des descentes SUP en rivière… dès 2007, sur la Dordogne à Argentat (des Naish en 10″ !)…

Ce seront mes 4èmes championnats de France en tant qu’organisateur, après deux en canoë-kayak, et un en sport adapté (canoë-kayak aussi), et je suis impatient de ce nouveau challenge…. qui ne sera pas le dernier, puisque les championnats de France de Course d’Orientation se profilent dès 2022 en Xaintrie Corrézienne. Bref, il faudra jongler pour continuer à écrire, puisque 4 ou 5 projets de livres sont déjà prévus… dans ma tête pour l’instant !

Pour contribuer au projet

https://fr.ulule.com/marius-petit-gabarier-clandestin-de-la-dordogne/

A propos de l’auteur

Laura Desmit

Étudiante en école d'ingénieur et passionnée de sports de glisse, Laura est une nageuse à la base et a découvert le Stand Up Paddle en 2019, qu'elle a tout de suite adoré. Aujourd'hui, elle mixe les sports de glisse (surf, SUP, pirogue) avec sa passion pour la natation en faisant du SwimRun.

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