Dans la bucket list des rameurs amateurs de longue distance, on trouve l’une des courses les plus prestigieuses : la Molokai 2 Oahu (M2O). Depuis 1997, chaque année le challenge hawaïen rassemble les plus grands rameurs, qui s’élancent seuls ou en équipe, en prone paddleboard, SUP ou SUP Foil pour près de 52kilomètres. Parmi les français qui ont pris part à l’évènement le 28 juillet dernier, on retrouve Rémy Lavie. Pour sa troisième participation en SUP, le rider Fanatic se hisse même, à sa plus grande surprise, sur le podium.
Salut Rémy, peux-tu nous rappeler le lien particulier que tu as développé avec Hawaii et la M2O ?
Aloha Mathieu ! J’ai traversé le Kaiwi Channel entre Molokai et Oahu pour la première fois en 2011 en pirogue OC1. Ce challenge m’ayant fasciné, je suis revenu à plusieurs reprises dans l’archipel pour revivre cette expérience (deux fois en OC1, une fois en V6 et deux fois en SUP 14′).
Au fil des années, j’ai tissé des liens d’amitié avec certains paddlers locaux et la magie de Hawaii reste intacte à mes yeux.
Cette année les conditions avaient l’air particulièrement glissantes, peux-tu nous raconter ta course du début à la fin ?
J’ai pris un bon départ sur le côté nord de la ligne. J’avais décidé de marquer les meilleurs rameurs sur la première partie de course avant que l’on ne rentre dans le Channel et que chacun se retrouve isolé au large. Le début de course était très glissant avec des bumps formés uniquement par le vent, j’ai alors tenté d’optimiser au mieux mon ratio glisse/dépense énergétique car je savais que la fin de course serait difficile et je ne voulais pas abattre mes cartes en attaquant trop tôt. Rapidement la houle s’est établie, massive et déferlante, il fallait donc jouer au chat et à la souris pour se faufiler entre les vagues.
Glisser sur les petits bumps en diagonale était l’option la plus rapide et efficace mais j’ai quand même tenu à m’offrir quelques bons drops à l’occasion. A la moitié du Channel, je n’avais toujours pas terminé mon camelback de 1,5L et un peu plus tard, lors de mon premier ravitaillement, j’ai senti une crampe dans ma cuisse gauche. Il restait encore 27 km, je me suis alors forcé à boire d’avantage, à me concentrer sur ma respiration et à rester positif pour ne pas que cette crampe ou autres pépins ne puissent prendre le dessus. Sur la deuxième portion, le plan d’eau est devenu de plus en plus croisé et je savais que le plus difficile restait à venir. D’un regard furtif, j’ai cherché le phare de Makapu’u pour avoir une idée globale de ma position par rapport à la côte de Oahu. L’océan était alors fait de pyramides aquatiques collantes, difficiles à connecter.
Quand plus tard j’ai aperçu la langue de sable claire de Sandy Beach qui se distinguait de la roche volcanique, j’ai su que j’étais descendu trop au sud. Le courant était fort et même en modifiant mon cap, je savais que j’allais arriver trop bas à mon goût à la falaise de China Wall. Ma trajectoire n’était pas celle que j’avais planifié, j’étais vexé et en colère. Sur la fin de la muraille de Chine, je suis remonté vers la côte en direction d’une dalle sur laquelle une vague se forme. Surfer fut un soulagement pour gagner quelques précieux mètres face au vent. Plus bas sur le récif, la houle de sud insignifiante et la force du vent ne m’ont pas permis de glisser sur de nouvelles ondes. Les longues heures d’entraînement sur le lagon de Raiatea m’ayant forgé, j’avais encore des ressources pour pousser la planche face à la brutalité du vent jusqu’à la ligne d’arrivée. Mon pied a touché le sable de Oahu 5h31 après avoir quitté celui de Molokai. Une heure plus tard, n’ayant pas idée de mon classement et toujours frustré par la trajectoire empruntée en fin de course, je me suis offert une session de body-surf dans le shorebreak de Sandy Beach… Le soir venu, lors de la remise des prix au célèbre Outrigger Canoe Club de Waikiki, l’annonce de ma troisième place fut une belle surprise pour clôturer cette longue journée.
Chaque année, on entend parler de stratégie de navigation, peux-tu nous expliquer les conditions particulières rencontrées sur le parcours et les choix à faire avant voire pendant la course?
Le Kaiwi Channel est très complexe. Il faut l’aborder avec respect et humilité. Même en faisant une étude précise des prévisions météo, on ne sait jamais ce que l’on trouvera le jour J au milieu du Channel. En terme de stratégie, il faut avoir un plan de navigation mais celui-ci peut changer durant la course. En général, on choisit un cap au nord ou au sud de la ligne directe entre Kepuhi Beach et Koko Head. Ce cap dépend principalement de l’angle du vent, de la direction de la houle mais aussi du courant à l’approche de Oahu. Le courant peut être votre allié ou votre pire ennemi et il faut vraiment en tenir compte surtout sur des supports de rame à dérive fixe (prône paddleboard et SUP Stock). Le Channel n’est pas un downwind run facile, dans l’axe et “roulant” comme le Maliko ou le Hawaii Kai run. Comparé au Pailolo channel entre Maui et Molokai et aussi bien connu des rameurs, le Kaiwi est XL, plus vaste, la houle y est plus longue et les erreurs de navigation s’y payent plus cher. On rencontre diverses physionomies de plan d’eau pendant la course et il faut savoir vite s’adapter pour glisser au mieux. Quand on touche Oahu, on arrive au fameux China Wall avec son backwash puissant et difficile à négocier après plusieurs heures de rame, là aussi il y a des options à prendre en fonction du courant : raser le mur ou rester à distance… La dernière portion est upwind et donc physique, c’est une zone “entonnoir” où les concurrents surgissent à côté de vous, alors que vous étiez seul à naviguer au large pendant des heures.
Sur cette ultime partie du parcours s’offre l’opportunité de surfer des vagues sur le récif, cela peut être décisif quant au classement final. Rien ne remplace l’expérience pour naviguer au mieux dans le Channel. Sur mes 6 traversés, j’ai eu des conditions à chaque fois différentes : glassy, upwind, swell de sud géant ou trade wind classique. Il faut être prêt à tout !
Pour leur seulement 2ème année de participations, les foils ont pulvérisé les 1er records établis l’année dernière. Que penses-tu de cette nouvelle discipline qu’est le SUP foil race?
J’en pense que beaucoup de planches de SUP race vont prendre la poussière! Le Foil sera sur le devant de la scène sur les courses downwind à Hawaii puis ailleurs dans le monde. Cette tendance était déjà flagrante sur cette M2O où la catégorie Foil était plus relevée que la catégorie SUP Unlimited. Le matériel évolue vite, le niveau des pilotes aussi et quand on voit Kai Lenny voler sur les deux tiers de la fin du parcours pourtant upwind, on peut se dire que le Channel se traversera avec de nouveaux records en Foil même sans conditions idéales.
Pour finir, quels conseils logistiques/ économiques donnerais tu à quelqu’un qui rêve de participer un jour à la M2O?
Lors de mon premier séjour à Hawaii, j’avais moins de moyens. Mon rêve étant de participer à cette course mythique, j’ai dû, pour le réaliser, dormir sur la plage les 5 nuits précédentes ! Plus sérieusement, pour une première M2O, je conseille de s’inscrire en relais, cela permet de partager les frais et de gérer à deux (ou trois) la lourde partie logistique. Anticipez tous les points importants (matériel, logements, vols inter-îles, bateau escorte), cela sera moins de stress une fois sur place. Prenez un bateau escorte référencé par l’organisation et communiquez tôt avec lui, vous éviterez les mauvaises surprises. Au fil des années, si vous faites vos preuves, vous construirez un réseau de contacts et tout sera alors moins compliqué.
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