Menu

“Je me suis mis au foil il y a un an” – Bilan et retour d’expérience de Lary Foulquier

La foil addiction fait de plus en plus d’adeptes. En Guadeloupe, Lary Foulquier, sportif polyvalent n’a pas échappé à la tentation. Conquis par le matériel de la marque française GONG, il revient sur son apprentissage dans cette nouvelle discipline et comment au travers de son évolution il a fait évoluer son matériel.

Bonjour Lary, peux-tu te présenter à la communauté TotalSUP?

Bonjour ou bonsoir au peuple de l eau, une force fantastique dans laquelle nous avons barboté pendant neuf mois jadis et qui en ce bas monde nous permet de traverser les vicissitudes de la vie avec plus d’enthousiasme et de foi. My name is Lary Foulquier, j’habite en Guadeloupe sur la Grande Terre, la partie sèche et plate de notre beau papillon Caribéen. Je suis dans l’enseignement en collège depuis quelques années et j’ai beau faire la promo au passage du métier, même à travers le temps libre qu’il permet d’avoir, rien n y fait, la profession ne fait plus recette. J’ai passé le plus clair de ma jeunesse dans les outremers entre la Guyane, où j’ai attrapé le virus de la mer, et la Guadeloupe, depuis bientôt 15 ans maintenant. A défaut peut-être de n’avoir pu embrasser une carrière de danseur ou de musicien, j’essaie de pratiquer plusieurs disciplines autour de la glisse et de les mener de front même si la météo, les opportunités, les rencontres l’évolution du matériel vont vous amener à privilégier au fil du temps un faisceau d’activités. Quand on habite une petite île qui a des airs d’Hawaii, avec une grande accessibilité à tous les spots, il serait tout de même dommage de ne pratiquer qu’une seule discipline. D’autant plus que nous ne connaissons que deux saisons quasiment où la température de l’eau et de l’air varient peu, comme les marées sans oublier que le taux d’hygrométrie et la pression atmosphérique nous tiennent éloignés de problèmes articulaires passé un certain âge par rapport à nos congénères de métropole. Ce qui fait que le corps reste à priori parfaitement disposé à embrasser plusieurs disciplines autour de l’eau comme sur terre par exemple. Paradoxalement ce climat tropical peut aussi nous faire basculer dans une certaine stase, une certaine inertie si on ne reste pas vigilant. Notre caillou n’est pas si grand même s’il est auréolé de beaux satellites comme la Désirade, Marie Galantes, les Saintes, Montserrat ou encore la majestueuse Dominique. On peut pratiquer le trail, le canyoning par chez nous, la plongée sous-marine, la pêche sportive, le triathlon ou la nage en eau vive mais nos lecteurs savent pertinemment que les sports de glisse peuvent rapidement devenir addictifs et chronophage.

Comment en es-tu arrivé au Foil ?

On peut sans s’en rendre compte être submergé par une pratique, selon la dose de dopamine, adrénaline et sérotonine qu’elle va nous procurer en shoots réguliers. Pour ma part, c’est ce qui est arrivé en mettant la main il y a un peu plus d’un an sur ce drôle d’instrument qu’est l’hydrofoil. Jusque là, je n’en avais croisé que sous les coques de bateau ou sous les boots de Laird Hamilton qui pratiquait alors un surf foil tracté hyper engagé dans des houles monstrueuses. La pratique et les outils se démocratisant ces dernières années par le biais notamment, je pense, du kite foil et du travail des marques telles que GONG. J’ai voulu faire un essai avec ce que je pratique le plus souvent : en SUP et en surf. Ce fut d’abord une aile Takuma sous un SUP dans du petit swell au port de Saint-François en fin de saison avec l’arrivée massive de Sargasses (ndlr : algues). Des sensations étranges que j’ai voulu renouveler avec une petite planche de kite et un foil typé kite aux bords de fuite particulièrement affutés. Je me suis un peu fait peur à Salabouelle, haut lieu du surf à Moule. Mais le simple fait de faire des vols très courts et de tomber régulièrement me donna envie de poursuivre pour essayer de comprendre comment ça fonctionnait et comment on pouvait stabiliser un vol. Curiosités qui se poursuivit avec une planche KT et un foil Naish plus manœuvrant. Problème : son propriétaire peu précautionneux ne l’avait pas assez régulièrement démonté, rincé et entretenu pour que je puisse le démonter et l’embarquer avec moi en Métropole. Il avait subi ce que certains dans le milieu connaisse bien : un phénomène de soudure par corrosion galvanique résultant du contact entre deux métaux au potentiel électro chimique différent. Grosse déception pour moi alors que j allais passer quasiment deux mois sans pouvoir faire mes armes sur un surf foil. L’idée d’apprendre une nouvelle langue en quelque sorte dont je découvrais en autodidacte les principes et de glisser vers une pratique proche de celle des circassiens, où l’on est sur un long process essais/erreurs mais de manière ludique, pour incorporer un nouveau langage me mettait dans un état de surexcitation assez rare. L’offre dans les magasins physiques sur la côte sud Atlantique était quasi inexistante. Je me suis tourné vers GONG qui était sur-sollicité depuis quelques mois. La sauce prenait à grande vitesse surtout en Vendée et en Bretagne, mais dans le sud-ouest même si Mathieu Aguirre démarrait, que Peyo Lizarazu pratiquait depuis quelques temps avec Xavier Leroy, je n ai vu personne avec à l’eau. Sauf à la Toussaint 2018, où à Sainte-Barbe, j’ai pu voir les gars au travail dans des manœuvres aériennes, gracieuses avec une vitesse de déplacement sidérante. Cela m’a dopé un peu plus, pour continuer à bosser de mon côté, car on a tendance à oublier que ” travailler” ne se fait pas nécessairement dans un cadre contraint et professionnel. Ça se fait aussi de manière ludique dans tous les sports que l’on pratique avec passion et dans lesquels on a envie de progresser.

Premiers pas à la plage du Souffleur en octobre 2018

En Guadeloupe, il circulait déjà dans un tout petit comité des foils coûteux Hawaiien en carbone. Vu nos fonds volcaniques, je préférais démarrer du matériel technique, bon marché et safe. GONG remplissait très bien ce cahier des charges. Si jusqu’ici j avais investi chez GONG en SUP gonflable et en pagaie carbone bon marché, j’arrivais dans un domaine totalement inconnu…pour beaucoup d’entre nous. Les avions (mat/fuselage aile avant et stabilisateur) de GONG étaient certes lourds mais particulièrement robustes. J’ai souvenir d’avoir été stoppé net alors que je glissais à vive allure par de grosses cailles plusieurs fois. Le bord d’attaque n’a jamais nécessité de réparations.

La bathymétrie des spots de Gwanda commençait pour moi, une aventure passionnante démarrait. Je revenais en solo sur des sites pauvres en houle ou dans des conditions vraiment mushies et ô miracle on arrivait avec ces engins à tirer profit de la moindre mousse ridule et à glisser pendant plusieurs minutes. Les marques en 2018 étaient encore un peu balbutiantes avec une domination sans partage de Go Foil sur un marché encore jeune. Le seul rider en France qui avait su prendre le train en marche semblait être Eric Terrien que j’ai eu l’honneur de croiser sur la Kelt Ocean Race à Crozon à Pâques dernier alors que je descendais en prone pour la première fois dans les eaux glacées et ventées de Bretagne. Une superbe aventure. Je suivais également l’évolution de Greg Closier très régulièrement en Californie qui travaillait avec un shaper comme il l’avait fait avec le shaper d’Hobbie quand il était dans la race en stand up paddle. Je voyais bien que les rares praticiens en surf foil autour de moi commençaient à devenir complétement addictes. Une exclusivité qui touche aussi le milieu du kite, quand les anciens utilisateurs de twin tip ou de planches directionnelles s’équipaient de foil le retour en arrière devenait difficile. Les sensations de flottement sans effort, de lévitation nous collaient au corps jusqu’au plus profond de nos nuits je pense…

Peux-tu nous parler du matériel que tu utilises pour pratique le SUP foil ?

Côté foil, J’ai acheté chez GONG toutes les front wing depuis la M (70cm) fournie dans le premier pack mais pas assez porteuse pour moi (sauf à haute vitesse en kite par exemple ou pour un gabarit plus léger) jusqu’à la XXL (100 cm) dédiées à la pratique du SUP foil downwind, le pumping ou pour les gabarits plus lourds. Tout au long de l’année au fur et à mesure de ma progression, je suis passé d’une aile à l’autre en passant rapidement sur un Allvator kite stabilisateur de 40 cm plus joueur sur les conseils notamment d’un des ambassadeurs GONG, rider hors pair venu du skim et du surf : Béryl Besseau.

 

Il y a depuis quelques mois une tendance forte qui se dessine, initiée par des marques avant-gardiste comme la marque sud-africaine Signature qui va dans le sens d’un affinage du bord de fuite, une diminution de la corde (distance entre bord d’attaque et bord de fuite) et une augmentation de l’envergure. Des marques comme Axis fraîchement arrivée en France propose une large gamme de mats, de stabilisateurs et des ailes selon les pratiques et les gabarits, mais on s’y perd un peu et ça reste onéreux. GONG a su très bien rebondir et proposer dans cet esprit une gamme d’ailes plus fines s’adressant à des pratiquants réguliers : la gamme pro qui va de la M a la XXL. Elle tolère moins les erreurs et demande un pilotage assez fin. C’est très excitant la rapidité avec laquelle le matériel évolue. C’est aussi dopé par de nouvelles pratiques comme la wing que j’ai découvert l’été dernier avec une aile XXL. Il s’avère que le travail accumulé ces derniers mois porte ses fruits puisque hormis en wing où on a besoin d’une aile de grande envergure au départ et si on a pas de vent dépassant les 20 noeuds,on dirait bien que la GONG L pro pourrait devenir mon aile principale. Je parviens à faire avec en surf foil quasiment tout ce que je faisais avec les autres qui m’ont servi de tremplin pour arriver à celle-ci. Quasiment, car en matière de pumping long, la XL ou XXL pro sera toujours plus adaptée même pour des dock starts ou des beach starts.

On mesure mieux sur la photo ci-dessus, la différence d’envergure entre les ailes XXL et L classiques et la nouvelle gamme pro qui a du subir un régime amincissant pour notre plus grand bonheur.

Pour les planches, j’ai commencé sur une custom 5.3 de Ordgy water toys (Hossegor ) avec une carène à double concave et un gros volume (45L), très pratique pour démarrer. J’ai ensuite acheté la fameuse GONG FOILBOARD 5’3 CATCH pour la pratique du kite et du surf foil quand les planches custom plient, ou essayer le surf foil strappé, mais je n’ai pas refait de kite depuis quelques années et la monomanie du surf foil depuis un an n’a pas arrangé les choses. Ses 30 litres ne sont pas pratiques quand il faut remonter au pic à la rame au début et son étroitesse ne permet pas de renverser la planche avec le foil vers le ciel pour passer au dessus de la caille. Par contre, c’est la meilleure carène (bevels qui la font ressembler à un galet) que j’ai eu sous les pieds pour éviter les touchettes fatales. D’ailleurs, j’ai vu Beryl Besseau et Xavier Leroy avec dans pas mal de situations récemment. J’ai croisé à Biscarrosse la fameuse GONG 100% Foil Matatta dédiée au surf foil. Planche très sympa avec un pont légèrement creusé et une carène plate malheureusement.

Pour ma part, j’ai toute l’année évolué en foil GONG en alternant des planches custom de plus en plus petite et creuse sur le pont pour avoir comme en skate freeride des appuis solides. Ce qui a été intéressant avec GONG depuis un an c’est d avoir via la communauté GONG sur les forums, qui s’étoffe chaque jour un peu plus de bons feedback sur le matos. De plus Patrice Guénolé, le multi instrumentiste et son fils testent immédiatement le matériel, c’est pratique. La communication visuelle est bien réussie et c’est parfois amusant de voir comment la marque sait parfaitement répondre depuis son QG de La Baule aux évolutions du matériel et aux attaques de la concurrence. J’ai un mat de 65 cm qui depuis le début est parfait pour réduire les dégâts. On fait pas mal de bathymétrie involontaire avec cet outil sous la planche. Là aussi, il faut veiller à ne pas se mettre à la hauteur des surfers dans la mesure où une petite mousse plus en contrebas évite des take off scabreux (où le foil projeté pourrait heurter un surfer) et permet de remonter au pic en pumping et de choisir toutes les options possibles car ce formidable instrument permet de se connecter à une onde exploitable uniquement par un surfski ou un prone unlimited (au delà des 14 pieds). La mousse nous sert de fronde, il n’est pas nécessaire de partir dans un curl comme en surf ou tout au moins sur une épaule.

Spot du Helleux

Quels ont été les moments clefs de ton apprentissage SUP foil ?

Je décomposerai l’apprentissage qui a été le mien de cette manière : au départ des micro vols et beaucoup de chutes puis on comprend comment gérer l’assiette de la planche puis pourquoi l’aile décroche en vol linéaire comme dans les amorces de carve. Ensuite passées les sensations très puissantes, que procure le simple vol, on passe à des oscillations, du marsouinage qui va permettre d’entretenir le mouvement de l’aile et de prolonger le vol même sans être sur une onde. Puis vient l’étape du pumping qui nous permet de remonter au pic et de transiter vers une autre vague ou tout au moins l’embryon d’une vague car on travaille directement sur la mécanique de la houle dans les plis et replis du swell. Ensuite vient l’étape du carving avec des ailes de plus en plus petites. A ce niveau la L pro de chez GONG est une pure merveille : grosse portance malgré sa petitesse, vitesse accrue et possibilités de carving améliorées. Le SUP foil a été mis rapidement de côté pour ma part car la pagaie et la gestion de l’assiette avec de grosses planches ne m’emballaient pas plus que ça. Trop d’encombrement. Par contre je m’y intéresse à nouveau pour aborder cette discipline passionnante qu’est le SUP foil downwind et la toute nouvelle lubie volante : la wing. Notons au passage que durant la Molokai 2019, Eric Terrien, Clément Colmas et plus récemment Titouan Galea ont porté cette discipline à son summum.

Tentative de décollage avec la GONG Zuma à la Pointe des Châteaux

Le foil outre le fait qu’il permette de désengorger des spots de surf bondés, d’aller explorer pleins de reefs délaissés et de se surprendre à faire des squats aériens jusqu’à la nuit est pour moi un mix parfait entre le parapente que je pratique toujours avec assiduité et le surf. Je transporte le matos avec moi dans sa petite mallette comme le ferait un musicien avec son stradivarius.

A l’approche du cap fatidique des 50 ans, la plupart des riders ont tendance à s’installer dans leur pratique favorite sans trop regarder au dehors, voire à réduire la voilure pour se consacrer à des hobbies plus calmes, moins engagés. Pour ma part, c’est l’inverse j’essaie d’aller contre la tendance à la régression technique et créative en matière de mouvement qui caractérise les quadras tardifs et les quinquas. On est normalement plus encore que par le passé boosté (ou dépité) aussi par la créativité et l’habileté diabolique de la jeunesse. Quand je demande à un ami musicien combien de temps il passe sur son instrument par jour : en moyenne 2h30, quand on sait qu’il faut en moyenne 5h hebdomadaire de pratique pour apprendre une nouvelle langue…chacun voit midi à sa porte. Pour ma part, vu que j’évolue dans un milieu professionnel très pauvre an matière de culture physique et sportive et quasi nul en matière de formation continue je compense à ma manière. L’aventure est passionnante surtout quand on est escorté par des marques proches des riders de tout poil et pas tiraillées par le profit. GONG est de celles-là. Faire du foil en kite ou tracté par un bateau n’est pas du tout la même chose que prendre un take off avec une foil sous la planche qui vous hisse à près de 80 cm hors de l’eau avec des mouvements que l’on rencontre uniquement dans le milieu aérien : du tangage, du lacet, du roulis… Tout ceci étant assez déstabilisant pour les terriens que nous sommes. J’ai été surpris de voir que sur les plages de la côte Atlantique sud, on ait encore si peu de riders, ça vient timidement. L’instinct grégaire dans le milieu est très fort, la shortboard est reine même si l’on a vu récemment des gars comme Titouan Galea ou Beryl Besseau à Hossegor sur des spots réputés en surf. Surf session est moins frileux qu’avant et tend le micro depuis un peu moins d’un an à des gars comme Peyo Lizarazu, Xavier Leroy, Manu Portet… et l’interdiction préfectorale du foil qui sévit sur la Côte Basque depuis un an a été assouplie.

Anse Vinaigri Gosier

Peux-tu nous parler des spots de SUP Foil en Guadeloupe ?

Les spots de surf foil en Guadeloupe sont légion, surtout quand on sait que c’est une discipline qui permet d’exploiter tous les déchets de swell ou des configurations inenvisageables pour un surfer classique. A Moule, nous avons Anse Salabouelle, en droite, qui requiert déjà la technique du pumping pour se sortir d’affaire, sans ça on est sur les blocs. Il y a aussi la droite des Alisés, haut lieu du windsurf et du kite lors du retour de la turbine à Alisés à la mi-décembre. Gare aux patates sur la gauche. Ensuite le port de St François est parfait pour l’apprentissage avec cependant quelques cailles et un vieux chaudron à garder du coin de l’œil. Dans la même zone, on retrouve le spot très connu du Helleux. Il vous faudra préférer les créneaux en semaine loin de la foule du week-end ou de la fin de journée. Ceci pour éviter une mauvaise pub et des incidents fâcheux qui pourraient nous faire basculer définitivement du côté obscur de la force vu la mauvaise presse que l’on a déjà auprès des surfeurs. Il y aussi Anse Vinaigrai à Gosier, un pic tranquille sur une plateforme volcanique relativement plate. Un peu plus au sud, la Pointe de la Verdure près des grosses résidences hôtelières au pied du QG de Sunset Paddling, conseillé par houle d’est. Enfin, le spot idéal pour parfaire son apprentissage : Port Louis qui se situe plus au nord.

Anse Salabouelle lors d’une houle cyclonique

Le surf foil ici comme en métropole se développe lentement pour deux raisons à mon sens. La force du groupe, par mimétisme et par confort mental. On préfère rester avec la meute. Chez les surfeurs, l’instinct grégaire est très fort. Comme pour le skimboard peu pratiqué en France, en surf foil on prend pas mal de gamelles et c’est parfois assez physique. En prone, c’est un peu pareil, ça a du mal à prendre car ça demande un gros entrainement en amont et une bonne technique pour gérer à genoux le roulis dans les vagues. Hors du périmètre des Landes et de la Côte Basque, c’est très rare de trouver des pratiquants hormis des sauveteurs côtiers qui veillent sur les baigneurs l’été. Vu le rayon d’action gigantesque que l’on couvre en surf foil, on se retrouve seul parfois sur des pics improbables et beaucoup d’entre nous ne sont pas prêt à ça… tout comme de devoir remonter sur des centaines de mètres à la rame. Une opération rendue encore plus difficile quand on a des planches en dessous de 30 litres.

Port Louis – cimetière

Ce que j adore personnellement, comme j’ai autrefois nagé en club, c’est de remonter au pic en nageant avec le surf foil derrière quand la planche est suffisamment stable pour garder le foil vers le ciel. C’est aussi l’occasion de découvrir les fonds qui influencent directement la formation des vagues en surface (N’hésitez pas à prendre des lunettes de natation qui peuvent s’avérer pratiques en cas de pépin). C’est également l’opportunité de découvrir ou redécouvrir une faune sous marine et aquatique que je n’avais pas vu d’aussi près en surf ou SUP jusque là : des requins renard de 3 mètres à Hossegor ou bien des citrons ici beaucoup plus petits, des pélicans, des raies, des poissons à rostre. On les surprend par notre vitesse de déplacement.

Les conseils de Larry Foulquier pour démarrer le SUP Foil

  • Ne pas chercher nécessairement à démarrer tracté par un bateau si ce n’est pour tester la stabilité du foil et comprendre comment se fait le décollage. Pour ma part, c’est l’aile GONG qui est la plus stable en tracté, car les sensations en surf foil ne sont pas du tout les mêmes. On a de la gîte et une assiette à stabiliser lors du décollage dans la pente ou dans les turbulences d’une mousse qui ne sont pas du même ordre que le vol linéaire que permet un tracté.
  • Démarrer avec un casque et une impact vest ou un néoprène intégral. La sécurité passive est toujours la bienvenue surtout si vous faites essayer la chose à quelqu’un dont vous ne connaissez pas le schéma psychomoteur, les réactions.
  • Trouver un spot désert ou travailler en contrebas du pic, sur des mousses intermédiaires ou sur la fin d’une épaule de vague. Lorsque vous chutez, tomber autant que faire se peut à l’écart de l’ensemble avion planche. Éloignez-vous de la nasse des surfers, n’hésitez pas à travailler sur les mousses pour multiplier les décollages sans nécessairement chercher à remonter le plus haut possible .
  • Être plus déterminé que jamais car le gros labeur d’apprentissage vaut vraiment le détour. Ne vous découragez pas même si la première marche est très haute. C’est un peu comme une session sous la pleine lune. On est a un moment dans la semi pénombre car le soleil s’en est allé depuis un moment et la lune n’est pas bien sortie encore de son lit. Mais si on attend suffisamment sans se poser la question “mais qu’est-ce que je fiche là où j’y vois à peine ? ” on est récompensé par un beau spot naturel qui va illuminer toute la zone et votre fin de journée. Il faut avancer contre ses craintes naturelles.

  • Comme le slogan du surfer Shaun Thomson, dans les années 80, quand il a lancé sa marque Instinct :”if you don’ t surf, don’ t start (on voyait un intello et un touriste obèse), but if you surf, never stop (et là on voyait un surfer en plein barrel). Pour résumer : dans le doute abstiens-toi, mais si tu en as vraiment envie, fonce, ça vaut sacrément le détour !

Port de Saint François

Pour terminer je dirai que le surf foil permet d’approcher un sentiment esthétique rare décrit par Romain Rolland : le sentiment océanique”. C’est la sensation soudaine que l’on fait partie du tout, qu’on est plus un spectateur devant le monde mais que l’on est un spectateur dans le tissu du monde. On perd à la fois le sentiment de soi, le sentiment du temps. On est alors de la même étoffe du monde. On a accès à plus grand que soi, on a un corps qui est fait pour vivre intensément. La pratique du surf foil m’a permis d’approcher cette recherche du mouvement juste et précis qui en appelle un autre pour être toujours dans une dynamique de progression et de perfectibilité C’est du pilotage de haute précision. Un vol n’est jamais gagné d’avance. Quand la multiplication des écrans et les habitudes nous pousse à la sédentarisation, il faut garder sous le coude des pratiques qui permettent à notre corps de s’épanouir et d’envisager ainsi notre avenir physiologique plus sereinement. Cette pratique m’a incité naturellement à relater comme le font certains joueurs de Fortnite mes progrès en surf foil via ma chaine Youtube : lary Gwadada où l’on voit pas mal de spots de Guadeloupe en surface et sous l’eau !

Pour plus d’information sur la marque GONG, rendez-vous sur :
Web :https://gongsupshop.com/
Facebook : https://www.facebook.com/gong.sup
Instagram : https://www.instagram.com/gongsupboards

A propos de l’auteur

Mathieu Astier

Mathieu est le fondateur hyperactif de TotalSUP mais aussi un vétéran du marketing et de la communication web avec plus de 20 ans d'expérience aux côtés des plus grandes start-ups internationales. Son coup de foudre pour le Stand Up Paddle en 2013 l'a amené à construire l'une des principales plateformes d'information en ligne dédiées au SUP, en anglais et en français pour une audience mondiale, et à tourner sa vie de famille résolument vers l'océan.

To follow Mathieu: