Grand habitué des Ultra Longues Distances, Christophe Mora a été de (presque) toutes les Dordogne Intégrale ouvertes aux Stand Up Paddle, incluant la version 350 ainsi que la première édition des Championnats de France ULD qui a eu lieu en 2021, où il a obtenu la médaille de Bronze en catégorie Unlimited. Christophe rempile cette année, et il n’est pas le seul ! “Tous les meilleurs seront là” nous dit-il. Alors pour mieux se préparer, TotalSUP lui a demandé tous ses conseils pour s’attaquer à cette sacrée aventure de 130km. Le président des Marins de la Lune nous glisse même quelques infos sur la DI360 de 2023…
Photo : Argentat Dordogne CK
Bonjour Christophe, pour ton dernier interview chez TotalSUP, nous avions fait ensemble, avec Emmanuelle Marcon (Championne de France ULD 14’), Alexis Hillairet (Champion de France ULD Unlimited) et Philippe Marchegay (organisateur de la DI), le bilan des premiers Championnats de France ULD à la Dordogne Intégrale 2021. A deux mois de l’édition 2022, qu’attends-tu de ces Championnats de France ULD ?
Bonjour TotalSUP ! Les 1er CDF ULD en 2021, qui ont eu lieu sur la course de référence ULD la Dordogne Intégrale ont été un succès et une reconnaissance de la Fédération Française de Surf et du monde du SUP de cette discipline qui rassemble un nombre très important de SUPers principalement en Eaux Intérieures et notamment sur de magnifiques rivières. Reconnaissance pour ce format de course et d’effort physique, et reconnaissance aussi d’une grande partie de la communauté du SUP qui pratique au quotidien loin de l’Océan et de la Mer, en loisirs et en compétition.
Pour ces 2è CDF ULD, une nouvelle fois sur la DI, on attend un nombre encore plus important de SUPers licenciés FFS, tous les meilleurs seront là, une superbe course dans une super ambiance comme d’habitude, et une 1ère cette année avec la valorisation de la catégorie Tandem au niveau fédéral, le tandem une discipline qui se prête très bien à l’ULD et qui ne cesse de se développer.
Même si tu as été de presque toutes les DI ouvertes aux SUP (dont la 350 !), comment te prépares-tu a un tel évènement ?
Depuis la DI350, je me prépare avec mes amis et coachs Olivier Darrieumerlou et Jean-Luc Arnaud, au sein de la team TOPP (Training Olivier Paddle Performance). TOPP m’accompagne toute la saison dans mes divers objectifs et notamment l’ULD. La DI est mon 1er objectif de la saison, et un des deux principaux, pour laquelle la préparation a débuté au début de l’hiver avec une préparation de fond en salle et sur l’eau. A deux mois de l’échéance nous avons entamé un travail plus spécifique avec une montée en force et des séances sur l’eau orientées endurance, jusqu’à 2h-2h30 pour le moment et qui pourrons bientôt aller jusqu’à 4h. Je m’entraine principalement à Bordeaux, sur la Garonne, et sur le lac, mais aussi dans les environs sur les autres lacs, le Bassin et l’Océan. Je descends régulièrement m’entrainer dans les Landes avec Olivier, nous avons planifié quelques sorties sur l’Adour, et une reconnaissance sur la Dordogne fin Mars. Et cette année j’ai intégré dans mon entrainement des séances de prone paddle, coaché par un grand spécialiste Pierre Lopez, qui est aussi notre préparateur physique aux Marins de la Lune. Le prone est très complémentaire au SUP, ouvre de nouveaux horizons et procure de nouvelles sensations, j’ai d’ailleurs un objectif prone ULD en juillet prochain.
Après ta médaille de Bronze en Unlimited l’an dernier, t’es tu fixé un objectif pour cette édition 2022 ?
Mon 1er objectif sur la DI est de prendre du plaisir et de rallier l’arrivée à Castelnau, et bien sûr je ferai du mieux pour y arriver le plus vite possible. L’an dernier j’ai pu accéder à la 3è marche du podium en catégorie UL, j’ai fait une bonne course, mais tous les meilleurs n’étaient pas au départ, notamment Olivier qui était le vainqueur de l’édition 2020. Cette année la bataille va être rude, les tous meilleurs seront là, je sais qu’il y a de nouvelles UL avec de très bons riders qui seront là, ça va être bien plus compliqué de prétendre à une médaille. J’ai pu pour la 1ère fois rentrer dans le Top 10 SUP l’an dernier, ça va être aussi compliqué cette année, mais bon on verra qui seront celles et ceux qui auront pu le mieux se préparer cet hiver et être performants en ce début de saison.
Avec quelle planche vas-tu participer et pourquoi ? Un changement de planche de prévu sur le parcours ?
Je repars cette année avec ma 425Pro UL, une 18×21.5. Depuis le DI350 je suis passé en UL, c’est un format de planche que j’affectionne particulièrement pour l’ULD, elle a une glisse qui favorise une rame en amplitude plutôt qu’en fréquence, et de bonnes capacités à passer la plupart des rapides en « survolant » les trains de vagues. En 21.5 de large il y a malgré tout des passages un peu compliqués avec mon gabarit, mais plus d’avantages que d’inconvénients. Pas de changement de planche sur la course, peut-être un changement d’aileron à la mi-course où je pourrai passer de l’aileron relevable à un aileron fixe adapté à l’ULD.
Fais-tu la descente en autonomie ou as-tu des suiveurs pour te soutenir et assurer les ravitaillements ?
A priori je ferai la descente en autonomie, même si Karine mon épouse devrait me suivre, si possible pas de ravitaillements, pour perdre le moins de temps possible (avec un peu de regret car c’est toujours super sympa de partager avec les bénévoles et les autres concurrents dans ces moments). Je pars avec de quoi m’alimenter pour la journée, et avec si possible assez d’eau pour m’hydrater. L’an dernier j’ai du faire un stop au stand à environ 100 kms suite à une panne sèche d’eau…..
Photo : Dordogne Intégrale
La DI, c’est tout de même 130km à parcourir. Comment t’y prends-tu pour gérer l’effort et le mental ?
L’effort je le gère beaucoup au feeling, c’est le fruit de l’expérience sur cette course et de mon grand âge. J’essaie de partir plutôt vite pour me détacher et passer les premières difficultés sans être dans le peloton, puis je me cale sur mon rythme et aussi celui de mes concurrents. J’ai pour habitude de ramer seul, je me fixe des petits challenges quand je le peux, aller chercher un concurrent devant, ça peut prendre beaucoup de temps, ou au contraire ne pas me faire rattraper par ceux de derrière. Côté mental, il y a bien sûr des hauts, c’est tellement magnifique la DI, mais aussi quelques bas, ça m’est souvent arrivé de me demander ce que je foutais là….. Dans ces moments, je me raccroche à des points clé que j’ai identifié par avance, le plaisir de vivre de tels moments, même si c’est dur, tout l’entrainement pour en arriver là, les personnes qui comptent pour moi, ma famille, mes coachs, que je ne veux pas décevoir, et quoi qu’il arrive le temps réel passe toujours à la même vitesse, et tu sais que vers 20h au plus tard tu boiras un coup avec les copains au bord de la Dordogne.
Quels conseils donnerais-tu à un SUP racer habitué des Longues Distances « classiques » mais qui souhaiterait se lancer sur ces Championnats de France ?
ULD classiques et CDF, pas de grandes différences en fait pour ceux qui pratiquent déjà l’ULD en mode course. Pour celles et ceux qui profitent de ces CDF pour essayer de performer au meilleur de leur niveau, il faut bien sûr s’entrainer, avoir du bon matériel, mais il y a plein d’autres paramètres qui entrent en ligne de compte, comme l’alimentation, l’hydratation, le mental, les difficultés techniques de la course, la connaissance technique de la navigation en rivière, la chance des fois, tout ça s’acquiert avec le temps et en partageant avec les plus expérimentés. Alors n’hésitez pas à discuter avec les plus expérimentés, préparez vous bien à tous les niveaux, et ça va le faire, vous aller adorer et devenir ULD addict !
Photo : Fédération Française de Surf
Un petit mot de la fin sur l’édition 2023, qui, parait-il, arrivera chez toi aux Marins de la Lune ?
L’édition 2023 sera pour la 2nde fois une édition spéciale, comme l’a été pour la 10ème édition de la DI, la DI350, d’Argentat à Blayes.
La DI de 2023 sera la DI360, 360 kms entre Argentat et Bordeaux, avec une arrivée en plein Bordeaux chez les Marins de la Lune. Deux ou trois jours de course pour les concurrents, avec une 1ère journée épique de navigation du lever du jour jusqu’à minuit, puis les journées suivantes jusqu’à 21h, une aventure EXCEPTIONNELLE qu’il faut faire au moins une fois dans sa vie.
En ULD, il y a un esprit de camaraderie entre les concurrents, mais aussi avec de super organisateurs tels que Philippe Marchegay l’emblématique boss de la DI. Après 6 participations à la DI, Philippe est devenu un ami, et je lui ai proposé que l’arrivée de la super DI se fasse chez nous, ce qu’il a accepté avec plaisir, je lui en suis très reconnaissant. On a du pain sur la planche en 2023 pour accueillir au mieux les concurrents de cette aventure, mais aussi une bonne expérience dans le domaine.
Merci Christophe pour tous tes conseils, on te souhaite une très belle Dordogne Intégrale !
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