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Downwind Foil: Tom Constant Vainqueur à LAST – Les Ailes de St Tropez

Rencontre avec le waterman français Tom Constant, spécialiste du Big Wave Foiling, du Wing Foil et du Downwind, qui vient de triompher lors de la deuxième édition de LAST – Les Ailes de Saint-Tropez. Originaire des Landes et naviguant entre la Méditerranée et l’Atlantique, Tom a hérité de sa passion pour l’océan dès son plus jeune âge, initié par son père. Après un parcours varié entre bodysurf, surf, et SUP race, il découvre le foil grâce à Kai Lenny, et c’est le déclic. Dans cette interview, il nous raconte son expérience inoubliable sur les eaux mouvementées de Saint-Tropez, où il a su dompter les conditions épiques de la course, ainsi que sa vision sur l’explosion du Downwind Foil en compétition.

Bonjour Tom ! Peux-tu nous parler de ton parcours en tant que waterman jusqu’à ta passion pour le SUP foil Downwind ?

Salut TotalSUP ! J’ai grandi entre deux terrains de jeu : un père landais et une mère méditerranéenne. Mon père, ancien maître-nageur sauveteur, m’a très vite appris à surfer en bodysurf, puis en surf, avec quelques stages dès l’âge de 10 ans.

En grandissant en Méditerranée, j’ai découvert le stand up paddle race à 23 ans, et je m’y suis investi à fond. J’ai même décroché un petit contrat avec un magasin local, ce qui m’a permis d’obtenir des planches sans frais. Cette discipline forge un mental et un physique à toute épreuve, ce qui m’a beaucoup plu.

En parallèle, je fais également beaucoup de stand up surf et du surf dès que l’occasion se présente. J’apprécie l’aspect athlétique de la race, mais une vieille blessure à l’épaule m’a limité. C’est alors que j’ai découvert cette fameuse vidéo de Kai Lenny, où il pratique le downwind avec un foil monté sur un SUP race coupé. J’ai aussitôt commandé un foil et bricolé un montage sur un SUP surf. J’ai attendu une grosse tempête de sud en Méditerranée, et je suis parti seul dans la brume pour m’entraîner. Mon foil était trop volumineux pour les conditions, mais l’essentiel était là : j’ai réussi à voler sur plusieurs centaines de mètres, et depuis, cette passion ne m’a jamais quitté !

Félicitations pour ta victoire à LAST ! Comment décrirais-tu l’ambiance et le déroulement du week-end à Saint-Tropez dans son ensemble ?

L’ambiance lors de cette dernière compétition LAST était incroyable, très détendue, exactement comme je l’aime ! Le cadre et les infrastructures sont impressionnants, et l’organisation de course, dirigée par Fred Bonnef, est d’un autre niveau. Avec des semi-rigides puissants, Fred peut nous lancer de n’importe où, et il connaît parfaitement le secteur, ce qui nous assure de bonnes conditions de course, même avec des prévisions parfois incertaines.

Il paraît que les conditions du premier run étaient épiques. Peux-tu nous en dire plus sur cette expérience ? Quelles sensations as-tu ressenti ?

Le premier run était incroyable. Nous avons été transportés jusqu’aux Îles du Levant où un vrai downwind se formait avec la houle. Nous nous sommes abrités dans une crique pour monter notre matériel, puis avons pris le départ dans une zone où le vent et la houle se concentraient bien. C’était essentiel d’avoir un petit foil pour ces conditions !

Quelles ont été les batailles marquantes sur l’eau et les performances notoires ? Sur quels éléments s’est jouée ta victoire ?

La course faisait 26 km, avec des sections techniques qui ajoutaient une saveur particulière. À mi-parcours, nous avons traversé une zone de backwash où la houle était moins dessinée, et il fallait rester concentré pour capter l’énergie marine. J’ai eu une belle bataille avec l’Australien Kai Thompson, qui avait un foil parfaitement adapté à la course. Thomas Goyard a aussi été redoutable grâce à son immense expérience de course, exploitant le plan d’eau au maximum. J’ai opté pour une trajectoire très directe et mis un maximum d’énergie, ce qui n’est pas la manière la plus agréable de faire du downwind, mais c’était nécessaire pour gagner !

L’année 2024 semble être un tournant pour le SUP foil downwind, surtout en compétition. Partages-tu ce sentiment ?

Effectivement, 2024 marque un tournant majeur pour le SUP foil downwind en compétition. À Hawaii cet été, nous étions presque 150 participants, et le niveau général ne cesse d’augmenter. La compétition à Crozon (ndlr: le Crozon Foil Festival) a également été un excellent test de faisabilité pour une course de SUP foil ; ces moments sont essentiels pour faire évoluer la discipline.

Il n’existe pas encore de circuit officiel, mais des courses de SUP foil downwind se développent à travers le monde. Peux-tu nous décrire à quoi ressemble aujourd’hui la géographie de cette discipline en compétition ?

Il y a aujourd’hui un potentiel pour créer un circuit mondial. De nombreuses zones restent à exploiter, et le plus grand défi pour les organisateurs est d’assurer une communication efficace pour attirer un maximum de participants. Des compétitions comme Ze Race en Guadeloupe, 12 Towers en Australie, une future course en Polynésie en 2025, la Molokabra au Brésil, ou même une compétition en Grèce seraient d’excellents ajouts.

Selon toi, qu’est-ce qui pourrait accélérer le développement de la compétition de SUP foil downwind ? Quelles initiatives ou évolutions seraient nécessaires ?

Le développement de ce sport est, comme toujours, étroitement lié au financement. Si des sponsors majeurs investissent, les compétitions bénéficieront d’une meilleure visibilité et de prize money attractifs. Un vrai défi est de rendre ce sport visible, avec des courses en direct qui seraient incroyables à suivre. La création d’un circuit officiel serait aussi un tournant décisif !

Te reverra-t-on à LAST 2025 ? Que dirais-tu à tout SUP foiler qui aimerait participer ?

Oui, je serai présent pour défendre ma victoire à LAST 2025. J’espère que nous serons nombreux ! Et pour ceux qui hésitent, ne vous fiez pas aux prévisions météo, dites-vous simplement que vous ne le regretterez pas, car il y aura de l’action !

Pour suivre Tom Constant sur Instagram:
@tom_const

LAST – Les Ailes de St Tropez 2025 du 7 au 12 octobre.
www.ycsainttropez.com/last2025

A propos de l’auteur

Mathieu Astier

Mathieu est le fondateur hyperactif de TotalSUP mais aussi un vétéran du marketing et de la communication web avec plus de 20 ans d'expérience aux côtés des plus grandes start-ups internationales. Son coup de foudre pour le Stand Up Paddle en 2013 l'a amené à construire l'une des principales plateformes d'information en ligne dédiées au SUP, en anglais et en français pour une audience mondiale, et à tourner sa vie de famille résolument vers l'océan.

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