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Comment choisir sa planche de Foil ?

Pascal Pouget fait partie de ceux, de plus en plus nombreux, qui ont goûté aux joies du foil et qui sont complètement et irrémédiablement piqués ! Ce pur waterman vendéen (et ex-triathlète !) a accumulé en plus de 40 ans de glisse tous les jouets qu’il faut pour s’éclater en kite, windsurf, surf, SUP race ou encore pirogue… mais depuis deux ans c’est le foil qui remporte la palme ! Wind foil, Surf foil, SUP foil et Wing foil, Pascal est devenu, à 61 ans, un véritable addict, et par ricochet un excellent ambassadeur du foil en France. Bien qu’il insiste qu’il n’est qu’amateur en la matière, avec une moyenne de 150 sessions par an ces deux dernières années (!!!), le team manager de Starboard SUP France en connait rayon ! Il nous fait profiter aujourd’hui de ses connaissances pour nous permettre d’y voir plus clair dans cet univers qui avance à une vitesse totalement FOIL et de comprendre certaines notions de base dans le choix de son matériel de foil !

Photo David Pinceloup

Bonjour Pascal, peux-tu tout d’abord nous rappeler rapidement ton parcours et le rôle que tu joues dans le milieu du SUP ?

Bonjour Mathieu ! Eh bien j’ai commencé le SUP en 2007 et, en tant que rider starboard windsurf et triathlète à l’époque, j’ai de suite foncé sur le SUP Race en tant qu’athlète tout d’abord et suis devenu team manager pour Starboard SUP Race France. Mon rôle auprès de Starboard International et Starboard France est un rôle de représentation dans ma région mais aussi un rôle de logisticien pour les athlètes internationaux qui ont besoin de matériel Starboard sur les différents événements, locaux, nationaux ou européens. Je suis aussi le modeste inventeur de la Vanaboard, l’engin idéal pour se promener de plage en plage en vélo avec tout son matériel de glisse…. Just For Fun !

Quelle est ton expérience en foil et sous quelle(s) forme(s) pratiques-tu le foil ?

En 2016, je découvre le Windfoil, c’est à dire le foil en Windsurf, et ça a été de suite le déclic avec de nouvelles sensations 40 ans après mes débuts du Windsurf !

En Janvier 2018, premiers vols en SUP Foil sur une Starboard Hypernut 8.0 x 31.5 très rassurante. Et de suite des sensations de légèreté, de carving, de vitesse et de glisse inconnues jusqu’alors.

Du fait d’un home spot très adapté à cette pratique, je me suis pour l’instant un peu trop cantonné à la pratique du SUP foil dans les vagues et pas assez dans la pratique du downwind, qui reste quand même la pratique la plus difficile, pour des questions de technicité, de conditions physiques, de logistique et de sécurité.

J’ai aussi abordé l’été dernier la pratique du Wing Foil mais que j’ai mis un peu de côté pour l’instant car ça chevauche avec ma pratique du Windfoil mais je compte bien persévérer aussi dans cette nouvelle pratique.

Quelle est la part de foil que tu mets désormais dans ta vie sportive ?

En fait, c’est une vraie addiction et ce qui est marrant c’est que tous ceux qui se sont mis au foil connaissent la même chose.  Dès qu’on commence à voler, on ne pense plus qu’à ça et on en rêve la nuit.
Depuis 2 ans, je fais 150 sessions par an environ. Ca fait une moyenne de 12 par mois.
Les SUP Racers de top niveau y sont arrivés avec du retard parce qu’ils étaient engagés dans la performance de leur sport initial mais même eux y arrivent. Ils y arrivent tous !

Photo David Pinceloup

Quelles sont pour toi les aptitudes physiques minimales pour commencer en foil ?

Il faut à mon avis être un bon surfer ou maitriser l’équilibre d’une planche de SUP surf moyenne. On ne le voit pas beaucoup sur les vidéos qui circulent mais il ne faut pas oublier qu’il y a beaucoup de temps passé sur l’eau sur une planche de SUP foil, d’une longueur généralement comprise entre 5 et 8 pieds, ce qui peut paraître très court et instable pour quelqu’un qui n’a pas l’habitude.

Photo David Pinceloup

Enuite, il faut de l’engagement en terme de prise de risque, en gros assumer que l’on va prendre de belles gamelles et s’y préparer. Ca fait 100% partie de l’apprentissage. Il faut s’investir dans des chutes incontrôlées et imprévues au début. Et donc aussi assurer sa sécurité. Obligatoire au début: casque, combi, chaussons et gilet impact. Sans vouloir effrayer les lecteurs, dans toutes les activités de glisse que j’ai connues c’est de loin le sport qui m’a fait le plus peur du fait de l’imprévisibilité des chutes et arrivent quand on ne s’y attend pas du tout.

Peux-tu nous expliquer l’anatomie d’un foil et nous expliquer quelques termes de base?

Alors, sous une planche de foil, appelée aussi foil board, on trouve un foil.

Le foil c’est le nom donné à l’ensemble des éléments sous la planche, composés du  mât et de l’avion.

L’avion est composé du fuselage et de deux ailes, une grande et une petite. 

Le fuselage c’est la partie centrale sur laquelle sont fixées les deux ailes sans le mât.

Les 2 ailes sont composées d’une grande aile porteuse à l’avant du foil et d’une plus petite aile à l’arrière appelée stabilisateur. La taille et la surface du stabilisateur est proportionnelle à celle de l’aile de devant.

Tu remarqueras l’analogie avec l’aviation : comme sur un avion, l’aile avant crée la portance et celle de derrière stabilise.

Starboard Ocean Surf 2000 / 2400

Quels conseils de choix de board donnerais-tu pour démarrer ?

Alors je vais déja dire qu’on choisira une board en fonction de son gabarit et de son niveau (et de même pour le Foil) et que ce matériel va rapidement évoluer en fonction du niveau et de la pratique.

En donnant des mesures pour un rider moyen (1m75, 75 kilos), je dirais qu’on commence le SUP FOIL avec une board un peu longue (de 7,5 à 8 pieds) et d’une largeur suffisante (30, 31 pouces), donc facile à la rame, dotée d’une aile de foil qui elle aussi sera d’une surface suffisante (2000 cm2 / envergure de 90-92 cms) pour assurer la portance et démarrer dans des vagues de 50 cms. Bien sûr ces mesures sont à ajuster en fonction du gabarit du rider. Etant bien entendu qu’une femme de 50 kilos pourra se suffire d’une aile plus petite (1500/1700 cm2)

Progressivement, la technique évoluant, on réduira la board et la surface des ailes, on prendra des vagues plus grosses, et vitesse et carving progresseront.

Les premieres sessions pourront être aussi en wake derrière un bateau, pour gérer plus rapidement les premiers vols.

Comment ont évolué les shapes depuis le début du SUP foil et pourquoi ?

Le renouveau du SUP foil a démarré avec Kai Lenny puis Connor Baxter sur des planches de SUP race raccourcies, puis de SUP surf et doucement la longueur a diminué pour être plus directeur avec ses pieds.

Du fait de la faible longueur, le lift arrière est devenu très important pour faciliter le Take off. Les bewels, ou chanfreins (c’est à dire les côtés bizotés) sont apparus pour être moins pénalisé en carving sur les touchettes…

Les foots straps ensuite pour plus de contrôle au pumping. Là il y a les pour et les contres. Ceux qui veulent être libres sur leur planche. Et d’autres qui pour plus de performance dans le pumping / carving s’accrochent les pieds. Pratiquement toutes les planches de série ont des inserts de straps. Les straps deviennent plus utilisés avec la pratique du wing foil, les gens se sont aperçus que ça pouvait être un peu plus utile.

Dernièrement, l’épaisseur de la board s’est accrue pour augmenter le volume et créer l’effet bouchon. Les ponts creusés sont aussi à la mode en ce moment. L’avantage de ceux-ci c’est d’avoir une planche beaucoup plus épaisse d’environ 20 litres, donc d’accroitre l’effet bouchon pour le take-off et l’impulsion en pumping.

Enfin, le double rail US a remplacé le boîtier deep Tuttle pour faciliter le réglage longitudinal du Foil en fonction du poids du rideur et de la puissance de la vague.

Nouvel envol du foil en 2016 avec Connor Baxter … des images qui ont déjà vieilli !

SUP Foil, Surf Foil, Wing Foil, planches hybrides… comment choisit-on une planche de foil en fonction de sa ou ses pratique(s) ?

Le Surf Foil utilise les mêmes ailes que le SUP foil. Et d’ailleurs, aujourd’hui sur les spots il y a presque autant de Surf foil que de SUP foil. La différence entre ces deux pratiques, c’est qu’en Surf Foil on a des planches beaucoup plus petites, puisque pas besoin de tenir debout, c’est à dire 40 à 50 litres, la moitié d’une planche de SUP foil (environ de 90 à 105 litres).

Il y a aujourd’hui des boards spécifique au Wing Foil qui ont un volume intermédiaire entre le Surf foil et le SUP foil (environ 75-90 litres). La raison pour cela est qu’on démarre à genoux en Wing Foil et donc pas besoin de tenir debout pour démarrer avec la pagaie. Les planches de wing sont aussi d’une longueur intermédiaire entre le surf (5.2)

En terme de taille, pour ces 3 pratiques à un bon niveau on peut partir grosso modo sur les tailles suivantes: Surf Foil 4,5 pieds / Wing Foil 5,2 pieds / SUP Foil 6 pieds.

Il existe aussi chez toutes les marques des modèles de planches hybrides permettant de pratiquer le SUP surf et le SUP foil. Ce sont des planches plus longues au dessus de 7,5 pieds, qui ont 4 inserts pour les dérives de SUP surf ordinaires et en plus le double rail US pour fixer le foil. Chez Starboard, c’est le modèle Hyper Nut Foil. Je trouve qu’il offre la stabilité d’une planche large et l’agilité d’une planche courte. La construction Blue Carbon est la construction la plus solide et la plus légère. 2 tailles sont disponibles:

> 8’0″ x 31.5″ – pour les gabarits entre 65 et 100 kilos
> 7’4″ x 30″ –  entre 50 et 90 kilos

 

A propos de l’auteur

Mathieu Astier

Mathieu est le fondateur hyperactif de TotalSUP mais aussi un vétéran du marketing et de la communication web avec plus de 20 ans d'expérience aux côtés des plus grandes start-ups internationales. Son coup de foudre pour le Stand Up Paddle en 2013 l'a amené à construire l'une des principales plateformes d'information en ligne dédiées au SUP, en anglais et en français pour une audience mondiale, et à tourner sa vie de famille résolument vers l'océan.

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