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Morgan Lagraviere: De Skipper à SUPer !

Pas encore très connu dans le milieu du SUP, Morgan Lagraviere n’est pourtant pas étranger aux sports nautiques. Durant son temps libre, le skipper Imoca qui a pris part au départ du dernier Vendée Globe n’hésite pas à monter sur une planche et cela lui réussi plutôt bien avec notamment une belle 3ème place lors de ZE RACE 2017 !

Morgan Lagraviere

Tu es particulièrement connu dans le milieu de la voile, mais pas encore dans le SUP. Peux-tu nous en dire un peu plus sur toi ?

Je suis Morgan Lagraviere, né à La Réunion où j’ai vécu jusqu’à mes 18 ans. Vivant sur une île, j’en suis venu naturellement à pratiquer des sports de glisse.

Après en avoir bien profité, je suis venu vivre en métropole pour travailler et vivre de la voile. J’habite à Guidel, dans le Morbihan, à côté de Lorient, le spot est donc bien approprié pour pratiquer le Stand Up Paddle.

Comme on a la chance d’avoir la mer à proximité, j’ai décidé de m’initier au SUP. Si je ne suis pas spécialement connu dans le milieu du SUP, c’est parce que ça reste une activité annexe que je pratique en complément de ma préparation physique pour la voile.

Quelle place occupe le SUP dans ta vie ?

C’est vraiment un loisir pour moi, dès que j’ai un petit moment au-delà de la voile, j’essaye de mettre les pieds sur un paddle. Je n’ai pas vraiment d’entrainement par rapport au SUP puisque je n’ai pas assez de disponibilités pour m’atteler à ça plus fréquemment.

Je suis en décalage total par rapport aux riders qui font cela bien plus sérieusement que moi. Cependant, c’est vraiment un sport qui me passionne. Je dois avoir 4 ou 5 planches chez moi.

Morgan Lagraviere SUP

En novembre 2016, suite à un problème technique tu abandonnais ton 1er Vendée Globe. Peux-tu revenir avec nous sur cette expérience?

Le Vendée Globe est une longue épreuve où l’on part pour 2 ou 3 mois, on doit se formater dans sa tête à partir et donc à vivre seul durant cette période.

Après le premier tiers de course, où j’étais en phase de découverte, j’étais en 4ème position, ayant une chance de podium en étant proche des trois premiers. Je me sentais vraiment à l’aise même si c’était la première fois que je participais à une course d’une telle ampleur.

Le problème, c’est qu’à ce moment où je commençais à être vraiment bien, j’ai du abandonner la course prématurément à la suite d’un problème technique qui m’a fait arrêter au large de Cap Town (Afrique du Sud).

Le Vendée Globe étant un objectif important pour un marin, ce fut très douloureux. D’un autre côté, j’ai vécu une superbe expérience, qui m’a permis d’en apprendre plus sur moi même. Ce fut une expérience très enrichissante.

Morgan Lagraviere TotalSUP

2 mois plus tard, tu as terminé 3ème de ZE RACE surprenant le monde du SUP français. Peux- tu nous raconter ta course? l’as-tu pris comme une revanche sur le Vendée Globe ?

J’ai eu la possibilité de naviguer un peu en paddle avant, mais c’était la première fois que je me préparais de la sorte. J’ai travaillé physiquement et mentalement pour ZE RACE , mais aussi techniquement afin d’être le plus performant possible en downwind. J’ai aussi bien fait attention d’avoir du matériel de qualité et adapté avant de partir.

Pendant la course, je me suis rendu compte que j’avais de la fraîcheur et une grande envie. Je me suis retrouvé dans un exercice qui me convient parfaitement où j’ai pu faire un parallèle avec le bateau, c’est à dire exploiter l’environnement pour être le plus performant possible. J’ai pu capitaliser sur ça et pallier mon déficit de technique et de physique.

Morgan Ze Race

Effectivement, cette 3ème place en a surpris plus d’un, et ça, ça m’a vraiment fait plaisir. Je n’ai pas du tout pris ça comme une revanche sur le Vendée Globe qui est totalement différent, mais plus sur la course ZE RACE de l’année dernière que j’avais faite avec ma compagne sans avoir été vraiment préparé, j’avais dû abandonner.

Morgan ZE RACE podium

Pourquoi ne te voit-on pas sur plus de courses de SUP ?

Comme je l’ai dit, le SUP reste vraiment un plaisir, un loisir en annexe à la voile. La stratégie c’est de planifier les événements en cohérence avec le programme de l’Imoca qui reste mon activité principale. J’essaye d’être le plus localisé possible, c’est-à-dire de participer aux courses qui sont proches de la maison. Aller à l’autre bout de la France n’est pas encore envisageable.

Cette année j’ai eu la chance de participer à la Coupe de Fance à Douarnenez et à la Vendée Gliss. J’y ai passé de bons moments. C’est top de pouvoir passer d’un support à l’autre.

En quoi ta connaissance de la voile t’aide en Stand Up Paddle ?

La méthode et gestion de préparation sont les deux points qui m’aident le plus. Je suis capable d’être bien préparé en SUP malgré le peu d’entrainement que je fais car je me connais au travers de ce que je fais en voile. Je vis la dimension physique sur le bateau, je sais aussi que le choix de matériel est important. Il est nécessaire d’avoir une bonne planche en SUP comme un bon bateau en voile.

Jean-Marie Liot / DPPI / Safran

Jean-Marie Liot / DPPI / Safran

Grâce à la voile, je suis capable d’avoir une bonne connaissance de l’environnement et de bien gérer ça, de prendre des options stratégiques en downwind….La où je prends du plaisir, c’est que j’arrive à faire jeu égal avec des gens qui sont rigoureux dans leurs entraînements de SUP et qui y accordent plus de temps que moi.

A propos de l’auteur

Mathieu Astier

Mathieu est le fondateur hyperactif de TotalSUP mais aussi un vétéran du marketing et de la communication web avec plus de 20 ans d'expérience aux côtés des plus grandes start-ups internationales. Son coup de foudre pour le Stand Up Paddle en 2013 l'a amené à construire l'une des principales plateformes d'information en ligne dédiées au SUP, en anglais et en français pour une audience mondiale, et à tourner sa vie de famille résolument vers l'océan.

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