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“Le Paddle Raid c’est l’une de mes plus belles aventures” – Comment Luc Penalba est devenu accro !

Qui de mieux pour nous parler du Paddle Raid que Luc “Lucky” Penalba ? Appelé en renfort en tant que paddler dès la première année alors qu’il n’était sensé assurer que le suivi méteo, ce Waterman accompli de 53 ans est devenu totalement “addict” au point d’avoir été par la suite de toutes les éditions de ce challenge XXL entre la Corse et le “continent” qui en est en 2020 déjà à sa 6ème édition! Pensée avant tout comme une aventure (extraordinaire) entre amis et à but caritatif, cette traversée de 180 kms entre entre Calvi et Saint Raphaël, s’ouvre pour la 1ère fois cette année à un format de course à 2 relayeurs, appelée Ultra Paddle Race en plus de l’épreuve historique, le Paddle Raid, qui lui se fait toujours en équipes de trois. Pas de prize money pour les racers, mais la garantie de ramener de cette croisière mi-sup / mi-voilier, des images et des amitiés qui risquent de vous rendre tout aussi accro que Luc ! Explications…

Bonjour Luc, peux-tu te présenter et nous rappeler ton histoire avec le SUP et les sports de glisse?

Haha! En combien de tomes ? Bon je vais essayer de résumer, hum… Alors je m’appelle Luc Penalba, bientôt 53 ans, actuellement et depuis de nombreuses années maçon “freestyle” vers Nice et partout où mes talents peuvent s’exprimer..

Mon histoire avec les sports de glisse est longue comme le bras, j’ai grandi sur les plages, surfé mes premières vagues à 11 ans et tombé raide dingue de l’univers de la glisse à l’adolescence, je me suis très rapidement retrouvé au cœur du milieu professionnel du windsurf en plein  âge d’or, écumant les championnats et autres world cup, et travaillant en parallèle à la mise au point des voiles de wind, avec en point d’orgue de belles années en “terre sainte” hawaïenne, comme designer et coureur pour Air Foil, avec Martin Larronde et Raphaël Salles et en collaboration fréquente avec Anders Bringdal et Robert Teriitehau, des années de rêve éveillé quoi…

Les windsurfers étant généralement des grands passionnés, bricoleurs et plutôt inventifs, on les retrouve quasiment à l’origine de la plupart des sports de glisse qui ont suivi, j’ai donc connu l’époque où on taillait nos premiers snowboards dans du contreplaqué, les premiers wakes, puis le kite, et j’ai fait partie également des premiers Sup’ers il y a une bonne  dizaine d’années, alors que les gens te regardaient encore un peu comme un extraterrestre debout sur l’eau avec ta rame. J’ai accroché immédiatement pour les possibilités que ça offrait en surf, surtout en Méd…  Difficile de résumer en quelques lignes une vie dédiée en grande partie à la glisse, mais c est une très belle histoire de passion, de celles qui transforment ta vision de la vie, un peu comme lorsque tu vois un film en salle Dolby avec des couleurs qui explosent..

Quel est ton rôle au sein de l’organisation Paddle Raid ? En quoi est-ce que cela consiste ?

Je suis le responsable météo ! Déjà ado je passais mes journées à analyser arbres et nuages par la fenêtre de classe pour savoir si le vent soufflait !! Puis 40 ans à traquer le vent et la vague finissent par faire de toi un expert autodidacte de la météo, à force d’éplucher cartes et bulletins, d’observer plus que quiconque, je connais sur le bout des doigts  les cycles de vents, les pièges, les caractéristiques locales méditerranéennes côté azur et corse notamment puisque c’est mon berceau… Cela dit la partie hauturière du paddle raid restait au départ plus théorique que pratique, maintenant au bout de 5 éditions, je commence à cumuler un peu d’expérience live et c’est vraiment utile..

Comment es-tu tombé dans l’aventure Paddle Raid ? Et pourquoi es-tu toujours dans l’équipe ?

Mon beau frère Hervé Cosquer fait partie de la bande de copains qui oeuvraient déjà au sein de l’association Le Chant des Dauphins pour emmener les enfants autistes à la rencontre des dauphins, ils ont imaginé le Paddle Raid pour promouvoir l’association et récolter un peu de fonds, il m’a naturellement proposé de les rejoindre pour le premier raid, et naturellement j’ai pensé que c’était génial mais qu’il fallait être taré pour ramer jusqu’en Corse, alors j ai proposé de partager mes connaissances en météo locale pour le routage, tout en me “planquant” de peur de devoir faire ce truc de malade

Ça a failli marcher, la première année une météo tempêtueuse nous a contraint à l’annulation, et la seconde année j’ai trouvé une fenêtre dans un mouchoir de poche entre deux coups de mistral… “C est bon les gars vous partez jeudi dans la nuit, mais traînez pas en route le mistral reprend dans trois jours maxi, bon courage !”
Sauf que le matin du départ, alors que je déballais mes outils :
“Allo Lucky, c’est la merde, on a un désistement, il nous manque un rameur, faut que tu viennes !!”
– Euh t’es  sûr ? ô entraînement, ô préparation, ô équipement..
– C est bon on se démerde, viens !!
– Bon bah ok..”
Hum, allez on remballe les outils, j attrape ma pagaie, saute dans le train pour St Raph, et me voilà en pleine nuit à commencer à ramer vers une de mes plus belles aventures…

Une équipe extraordinaire, qui est devenue une petite famille maintenant, des moments de vie en mer d’une intensité indescriptible, les dauphins qui viennent jouer avec toi même la nuit pendant que tu rames, un sentiment vrai d’aventure et de dépassement m’auront rendu accro, il me sera désormais difficile de décrocher…

Cette année en plus du raid les compétiteurs auront la possibilité de se lancer sur une course. Explique nous la différence entre les deux.

Le raid va rester fidèle à lui même avec 3 relayeurs par équipe, ouvert et en mode non compétition, (même si les critères de sélection seront notablement durcis cette année) l’idée est de partir et d’arriver ensemble.

C’est un effort de groupe, encadré par une superbe flottille de voiliers ou le partage de l’effort et du plaisir sont intimement liés, l’ambiance est plutôt à la fête même si l’effort est hors du commun, on est à mon sens dans le futur du sport, non plus JE suis le meilleur, mais ON a réussi un truc de fou et tout le monde y est hyper gagnant… Perso, j adore…

Pour la course, on revient au traditionnel format compétition  mais avec 2 relayeurs par teams. Le challenge est extraordinaire, chaque équipe de deux rameurs aura son propre bateau, son skipper, son routeur et un commissaire de course à bord, fera sa propre route dans le respect des règles que nous avons patiemment mis au point cette année… Le premier arrivé gagne.. La tactique aura je pense une part considérable dans la réussite des teams… Le paddler étant un compétiteur dans l’âme, je crois que cette formule va avoir beaucoup de succès…

Perso j attend de voir la qualité et la quantité du plateau présent sur la course pour voir si je serais en mode course ou raid, je ne suis pas un compétiteur acharné ni entraîné, et mon cœur balance plus pour la version raid et le partage..

Qu’est ce qui fait la ou les particularité(s) de cet événement ?

Pour le raid, l’Esprit avant tout, on est dans le vrai, la passion, le partage, la solidarité et le dépassement de soi, pas de compétition, de “moi je”, l esprit est au partage (et à la fête aussi) dans l effort pour un but commun, les retombées caritatives tout en vivant une  expérience hors du commun, C est du lourd..

Pour la course, ça va se révéler cette année, mais avec plus de 180 km en pleine mer et non pas sur rivière, c est déjà je pense le plus gros challenge de distance qui va rentrer dans l histoire du Sup, et on est très fiers d en écrire les premières lignes…

Paddle Raid est un événement doublement caritatif. Parle nous des associations pour lesquelles vous levez des fonds.

Tout à fait, Le paddle raid est un événement à 100% caritatif, aucun de nous ne touche quoi que ce soit du travail que l on fournit pour mettre en place tout ça, tous les bénéfices sont reversés aux deux associations.. L avantage de notre statut caritatif  pour les sponsors est qu avec l abattement fiscal possible ça ne leur revient finalement pas à grand chose, donc faut pas hésiter à nous rejoindre !!

L association de base et de cœur du paddle raid  est donc le chant des dauphins, qui emmène les enfants autistes ou handicapés à la rencontre des dauphins, on sait désormais tout le bien-fondé de la démarche et du bien être conséquent que ça apporte aux enfants ; de plus un nouveau projet d acquisition d un bateau spécialement adapté aux handicapés est une motivation supplémentaire, C est une première dans le genre, le budget est conséquent et le projet  mérite vraiment qu on l aide à décoller..

La deuxième association, inutile de la présenter, la ligue contre le cancer, est également bénéficiaire , d autant qu Ingrid Ulrich, une de nos “héroïnes” historique, du paddle raid mène un farouche combat contre cette maladie, donc encore une fois c est le cœur qui parle..

Pour 300€, les compétiteurs ont droit à une croisière en voilier jusqu’en Corse, jusqu’à 5 jours d’aventures en Corse et un traversée encadrée de 180 kms en SUP… où est le piège???!!

Le piège ? Facile, t’a aimé ta petite croisière en Corse ? Bah maintenant tu rentres à la rame !!  Ahaha !!! Non pas de piège, les 300€ ne couvrent pas les frais, mais on tient à ce que ça reste accessible à tous et donc on compte sur les sponsors pour couvrir frais et bénéfices… Mais certains coureurs en sont conscients et font également partie des sponsors, eh oui….

Enfin, cette année sera la 6ème édition du Padde Raid… quel est ton meilleur souvenir des 5 éditions précédentes ?

Chaque édition est un souvenir inoubliable, toutes différentes:
haletantes, pour trouver la fenêtre de passage, se glisser au milieu des vents contraires,
excitantes, lorsque la flotte s’élance vers le grand large, qu’on aperçoit les sommets enneigés à larrivée..
exaltantes, lorsque qu’on croise dauphins, baleines, qu’on croise des navires fantomatiques en pleine nuit, qu’on rame au clair de lune dans une ambiance grand bleu…
éclatantes, quand on s’offre des kilomètres et des kilomètres de downwind comme il y a trois ans alors que vent d est et mistral nous avaient fermé la porte de la Corse, on s est offert un St Raphaël /Porquerolles a/r avec vent d est à l aller, vent d ouest au retour, soit plus de 150 km de downwind, de jour comme de nuit, en toute sécurité en plus.
attachantes, quand on apprend à connaître l’équipe, des marins pour la plupart, avec des cœurs gros comme des maisons, qui partent à la fête dès que possible et avec qui on rigole des heures au port devant une bonne binouze et toujours un skipper pour dégainer la guitare..

Si vous me trouvez un événement équivalent dans le monde, j’arrive de suite…

Voilà, j espère avoir répondu correctement, j ai raccourci tant que je pouvais, j’en ferais des pages et des pages !! en tout cas c’est du fond du cœur !! Aloha TotalSUP !!

Pour plus d’info: 

>> www.facebook.com/paddle.raid/

A propos de l’auteur

Mathieu Astier

Mathieu est le fondateur hyperactif de TotalSUP mais aussi un vétéran du marketing et de la communication web avec plus de 20 ans d'expérience aux côtés des plus grandes start-ups internationales. Son coup de foudre pour le Stand Up Paddle en 2013 l'a amené à construire l'une des principales plateformes d'information en ligne dédiées au SUP, en anglais et en français pour une audience mondiale, et à tourner sa vie de famille résolument vers l'océan.

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