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Céline Guesdon et la Méthode Australienne

L’hiver dernier, Céline Guesdon, s’envolait “Down-Under” pour une préparation hivernale à l’australienne à Currumbin, fief d’Angelina et Paul Jackson et de nombreux riders australiens. Un choix payant au vu de sa superbe saison internationale, conclue, il y a deux semaines par un double titre aux Championnats de France de SUP Race 2015. Céline qui nous est revenue avec un surnom, Frog’s Legs, nous raconte sa formidable expérience de 2 mois au pays des kangourous.

Pourquoi, dans quelles conditions et combien de temps es-tu partie en Australie ?

Je suis partie en Australie pour vivre une nouvelle expérience, celle de m’entrainer avec une équipe australienne.  Ce pays  m’attirait beaucoup car j’en avais eu un bref aperçu du côté de Perth étant plus jeune et ceci restait bien présent dans ma mémoire. Là bas le surf, les paysages et la nature sont incroyables. Je suis donc partie à l’aventure et en quête de nouvelles sensations.

Avais-tu des contacts, un logement, un budget spécial sur place ?

J’avais dans l’année cette idée qui me trottait dans la tête, et j’ai donc économisé afin de pouvoir m’offrir ce ticket pour OZ.
J’ai un ami français, Didier Lafarge (ancien triathlète professionnel) pour le citer, qui vit tout près de Brisbane. Grâce à lui, à sa gentillesse et à son accueil, j’ai pu m’installer au sein de l’appartement qu’il partage en collocation. J’avais aussi contact avec Angela Jackson avec qui j’avais auparavant échangé sur mon envie de venir passer du temps en Australie pour m’entrainer avec eux.

Quelles sont les personnes que tu as rencontrées ?

J’ai rencontré Angela & Paul Jackson ainsi que Steve Walker, qui travaillent ensemble au surf shop de Currumbin. Le magasin a un emplacement idéal, juste à coté d’un bras de rivière qui vient de l’océan. Tous les matins, avant de commencer le travail, le groupe GoldCoast Sup se donne rendez-vous à 4h45 du matin pour une séance d’entrainement sur l’eau qui dure entre 1h et 1H30. Ce groupe est composé de personnes d’horizons différents, mais qui partagent la même passion et le goût de l’effort. J’ai pu faire la connaissance de chacun d’eux et ils ont vraiment tous été incroyables ! Ils m’ont parfaitement intégrée au groupe et j’ai pu suivre ces trainings tous les jours, sauf le dimanche, pendant près de deux mois.
Le GoldCoast Sup groupe n’est évidemment pas le seul sur l’eau, il y a beaucoup d’autres petits groupes avec d’autres athlètes en place, en sup, mais aussi en pirogue et en aviron des mers.

 

Peux-tu nous décrire le mode de vie à l’australienne

Les australiens sont très différents des français. La culture du sport y est beaucoup plus forte et ils se lèvent très tôt pour pratiquer une activité sportive avant de travailler que ce soit sur l’eau ou sur terre ( vélo, triathlon, running….)
Ils ont cela dans la peau et on prend donc vite leur rythme de vie qui est, me semble t-il, plus proche de la nature, dans le sens où ils vivent avec le rythme du soleil.

Le soleil se lève à 5h du matin et se couche à 18h sur la période de janvier à mars, ce qui correspond à l’été chez eux.

J’avais à la fois encore un pied en France sans être trop dépaysée en étant chez Didier & Sébastien (mes hôtes français). Ils font eux même parti d’un petit groupe de français qui se réunissent pour des activités loisirs, sports et détente. J’ai pu faire la connaissance d’autres français installés en Australie, et comprendre et avoir une approche plus précise de ce que c’est de vivre en Australie. En fait, ça m’a vraiment donné envie de rester là-bas, mais l’obtention d’un visa est bien trop compliquée !
Du côté français comme du côté australien, toutes les personnes que j’ai pu rencontrer ont vraiment été extra ! Cela peut ressembler à un compte de fée… Peut-être bien, et pourtant, en écrivant là, j’ai plein de très bons souvenirs qui me reviennent.
Chacun a mis sa touche pour que la petite “Frog Legs” ( surnom que me donnait Steve et Angela) soit bien sur cette terre, enfin devrais-je dire “sur cette eau”, car je crois que j’ai dû passer pas mal de temps sur l’océan…

BIC Australia a également été d’une aide très précieuse lors de mon séjour, car à mon départ, je me suis vu refuser ma planche, sa housse et tout ce qu’elle contenait. Je suis donc arrivée bredouille ! L’équipe de BIC était composée de Bevan Mckavanagh, Rob Gittoes, et surtout du jeune Harry Maskell, qui m’a prêté une de ses race board pour mon séjour et qui m’a donc aussi permis de faire plusieurs courses sur place.

Quel a été ton rythme d’entraînement ?

Mon rythme d’entrainement était un training sup le matin de 5h à 6h30 puis un training préparation physique le soir à 18h chez Angela et Paul.
Entre ce créneau horaire j’allais dès que je pouvais naviguer ou surfer, mais un peu d’air se levait chaque après midi. Le matin était donc seul favorable pour les vagues.
Chaque jour le programme était différent et varié. La particularité du spot du Currumbin, avec un plan d’eau calme et l’accès à l’océan et ses vagues, permet de conjuguer une séance avec un travail sur plan d’eau calme et en conditions océaniques.

Quels sont les nouveaux éléments que tu as pu ajouter à tes entraînements ? Qu’est-ce que tu as appris ? 

Tout d’abord, je dirais que l’entrainement en groupe apporte une dynamique d’entrainement exceptionnelle. Il est plus facile de se surpasser ou de donner le meilleur de soi-même, car on ne lâche pas prise. La partie la plus importante sur laquelle j’ai pu travailler et me perfectionner, c’est la gestuelle. Ma technique de pagaie en arrivant était plutôt mauvaise et j’ai passé beaucoup de temps sur les séances à observer les autres ( les meilleurs) et à me placer en effet miroir pour reproduire le geste en suivant Paul, par exemple, sur l’eau quand il ramait doucement. Steve m’a beaucoup conseillée, reprise et corrigée sur le twist de mon corps. J’ai pu aussi testé d’autres pagaies et je me suis rendu compte que celle que j’utilisais jusqu’alors était bien trop rigide. La souplesse de celle que j’utilisais en Australie était bien meilleure et ce n’en était que plus agréable et moins traumatisant pour le corps.

J’ai également compris l’importance du travail technique. Nous faisions parfois une séance de 45 minutes en groupe sur le travail des virages avec un parcours dessiné en passant sous les piles du pont, autour d’une bouée placée beaucoup plus haute, et ensuite près des vagues.

J’ai aussi pu participer à plusieurs compétitions australiennes, comme Forster Island festival, où je me suis placée 3ème derrière Angela et Carla, et la Harry Paddle race.

Est-ce donc une expérience que tu recommanderais ?

Cette expérience, ce voyage et ces rencontres sont un des points forts de ma progression en sup, donc oui je recommanderais ce séjour australien.
Pour le moment je suis en train d’organiser mon planning pour cet hiver et de voir pour y retourner.
Ce pays aux vagues et aux paysages incroyables porte le positivisme très haut et c’est aussi en cela qu’il est formateur de grands athlètes.

 

 

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Céline Guesdon, 1m67, 37 ans, Team rider internationale BIC

 

  • Championne de France LD et TR 2015
  • 4ème au Championnats du monde LD 2015
  • Vice Championne d’Europe 2015
  • 5ème place mondiale au Stand Up World Series 2015

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A propos de l’auteur

Mathieu Astier

Mathieu est le fondateur hyperactif de TotalSUP mais aussi un vétéran du marketing et de la communication web avec plus de 20 ans d'expérience aux côtés des plus grandes start-ups internationales. Son coup de foudre pour le Stand Up Paddle en 2013 l'a amené à construire l'une des principales plateformes d'information en ligne dédiées au SUP, en anglais et en français pour une audience mondiale, et à tourner sa vie de famille résolument vers l'océan.

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