Figure incontournable du monde nautique, Alain Pichavant a marqué l’histoire du windsurf avant de se tourner vers l’organisation d’événements majeurs, dont le Nautic Paddle à Paris. Après une carrière riche en aventures et en innovations, il revient avec un projet audacieux : la toute première édition des 24 Heures de Saint-Malo, une course d’endurance en paddle prévue les 26 et 27 avril 2025. Inspiré des 24 Heures du Mans, cet événement inédit promet de mêler performance, stratégie et esprit d’équipe dans un cadre exceptionnel, le bassin Duguay-Trouin, au pied des remparts de la cité corsaire. Alain nous raconte son parcours et nous dévoile les coulisses de ce nouveau défi qui pourrait bien devenir une référence dans le monde du SUP.
Bonjour Alain! Avant de parler des 24 Heures de Saint-Malo, revenons un instant sur ton parcours. Tu es un pionnier du windsurf avec des exploits incroyables à ton actif. Peux-tu nous rappeler quelques moments forts de ta carrière ?
J’ai toujours vécu au bord de la mer. Jusqu’à l’adolescence, avec mes frères et ma sœur, nous passions l’essentiel de nos vacances chez notre grand-mère à Saint-Guénolé. Pour les connaisseurs, Saint-Guénolé est la ville qui se trouve juste à gauche de la pointe de La Torche.
À 11 ans, je commence à faire du bateau. Mes parents me laissent naviguer, bien que plusieurs membres de ma famille, tous pêcheurs, aient été perdus en mer. À 14 ans, à La Baule, je navigue en dériveur à côté des frères Pajot, qui avaient remporté une médaille d’argent aux JO de Munich. Avec une bande de copains, nous régatons aussi souvent que possible dans la baie, mais aussi en Bretagne.
En avril 1976, je découvre la planche à voile. Dès l’été suivant, je donne des cours : j’ai globalement un cours d’avance sur mes élèves :). Lorsque je navigue à Pors Carn, la plage de La Torche, je suis seul pendant un ou deux ans, il n’y a aucun surfeur. Luc Mery me rejoint avant que La Torche ne devienne l’un des grands spots de planche à voile, puis de surf.
Le développement de ce sport va être très rapide. À partir de 1978, je participe avec un certain succès (sic) à de nombreuses courses, et des entreprises commencent à m’aider pour régater. Entre 1979 et 1985, je participe à plusieurs championnats de France, d’Europe et du monde. En parallèle, je continue à faire des régates de bateau et je termine mes études. Je suis professeur d’EPS, mais je n’ai enseigné qu’un an : la vie sur l’eau était beaucoup plus fun et plus lucrative. Je voyage, je navigue 250 jours par an, je côtoie les meilleurs coureurs du monde, je suis heureux.
En 1985, Stéphane Peyron, l’un des trois frères, me propose de traverser l’Atlantique sans assistance sur une planche tandem. C’est parti pour la grande aventure. À l’époque, pas de GPS, car cela n’existe pas, pas de météo, car nous avons noyé la radio en retournant la planche au bout de 30 heures. Des alizés forts, jusqu’à 45 nœuds pendant plusieurs jours… Enfin, 24 jours après avoir quitté Dakar, nous arrivons à Pointe-à-Pitre. J’ai perdu 9 kg, mes pieds ressemblent à des mérous, nous sommes épuisés, mais tellement heureux de l’expérience incroyable que nous venons de vivre.
Ensuite, nous sommes remontés via les Caraïbes, les Bahamas et la Floride vers New York pour commémorer le centenaire de la Statue de la Liberté. Ce voyage de six mois marquait la fin de ma carrière de véliplanchiste et le début de celle d’organisateur. Je suis copain avec Fred Beauchêne et je me retrouve embarqué dans toute une série d’événements, généralement sur l’eau, plus improbables les uns que les autres. À la fin des années 80, nous transformons Bercy en un spot de planche à voile. Nous remplirons cette salle six années de suite et avons vécu avec les coureurs des moments d’émotion incroyables. Ovationné par 12 000 personnes, mais aussi hué quand j’éteignais les ventilateurs pour éviter que Robert Teriitéhau se jette hors du bassin sans réfléchir à la zone de réception, qui était beaucoup trop dangereuse.
Après 20 ans de cette vie intense, j’ai commencé à envisager de me calmer et, sans vraiment chercher, en 1997, je suis entré chez Reed OIP comme commercial pour le Nautic de Paris. Je n’avais pas une grosse appétence pour cette fonction, mais j’étais dans mon milieu. J’ai rapidement eu des promotions et, en 2000, je me suis retrouvé commissaire général du salon. J’avais troqué mes shorts et tee-shirts Oxbow ou Rip Curl contre un costume et une cravate, certains en rigolent encore !
AFP-NAUTIC2011
C’était sérieux, et avec toute l’équipe, nous travaillions beaucoup. Nous étions soudés et la bonne humeur était de mise. Nous avons aussi pas mal innové : une course de semi-rigides et de jet-skis entre le Mont Saint-Michel et la Tour Eiffel – le Nautic Challenge –, des régates sur la Seine avec les skippers de l’America’s Cup puis avec les vainqueurs de la Route du Rhum. Avec Fred Beauchêne, nous avons refait en 2016 un revival de planche à Bercy.
Lorsque le SUP apparaît, j’ai la bonne idée d’imaginer la Traversée de Paris, dans le froid de décembre, avant le lever du soleil. La première édition est compliquée : il fait -7° et nous ne savons pas vraiment où nous allons. D’un premier flop, nous allons pourtant réussir à créer un événement incroyable. Très vite, le Nautic Paddle devient l’épreuve de référence, et elle sera même une étape de la Coupe du Monde de l’APP. Outre les champions du SUP, de nombreux VIP et sportifs sont présents chaque année. L’épreuve représente 20 % des retombées médiatiques du Nautic. Les quatre dernières années, nous avons eu 2 000 demandes d’inscription, mais la logistique ne nous permettait d’avoir que 1 000 participants au départ. Bilan : 12 éditions, plus de 5 000 participants de 35 nationalités différentes sous 27 des 29 ponts parisiens, et une belle histoire pour toute l’équipe qui m’a accompagné.
Après la période COVID, le monde évolue vite, les salons ne vont plus aussi bien et le Nautic continue de perdre de son aura. Après l’édition de 2022, nous décidons qu’il est temps d’arrêter, car le salon ne répond plus aux attentes des visiteurs. Il est temps pour moi de partir à la retraite.
Très vite, je me fais rattraper par les professionnels de la Côte d’Émeraude (autour de Saint-Malo) qui souhaitent organiser un salon nautique. La CCI entre dans la boucle et devient l’organisatrice du salon.
À l’époque du Nautic de Paris, j’avais envie de lancer une course de 24 heures de SUP, comme les 24 Heures du Mans. Saint-Malo permettait ce nouveau challenge, et la ville a tout de suite suivi 😊. Bref, depuis six mois, j’ai repris un travail à temps complet, mais je crois que j’aime bien ça.
Quel parcours! Comment est née l’idée des 24 Heures de Saint-Malo ? Quelles sont les ambitions pour cette première édition ?
J’aimerais que cette épreuve devienne une référence et permette aux participants de vivre des moments exceptionnels. Au-delà du sport, il y aura une nuit (presque) blanche pour certains, une compétition, des animations, et j’espère un super public pour admirer les sportifs. Comme pour le Nautic Paddle, nous mettons en place un village et des services, notamment un stationnement pour les vans/camping-cars, qui semblent les plus adaptés comme “base à terre” pour les compétiteurs.
Peux-tu nous expliquer le concept et les règles de cette course d’endurance ?
La règle de base est très simple : départ le samedi à 15h, un circuit de 4 bouées et un passage sous une arche, arrivée 24h plus tard, le dimanche à 15h. Celui qui a fait le plus de tour gagne. Les meilleurs devraient faire une centaine de tour.
2 catégories : les solitaires qui auront 3 fois ¼ d’heure d’arrêt obligatoire – à 21h le samedi soir, à 3h du matin et à 9h le dimanche matin. La catégorie équipe n’aura pas d’arrêt obligatoire puisque les équipes seront composées de 2 à 6 compétiteurs. Dans chaque catégorie il y aura 2 classements – classement scratch et classement femme, pour les équipes tous les membres devront être des femmes.
Qui peut participer et comment ça va se dérouler ?
La course est ouverte à tous. Pour la catégorie solitaire il faut avoir 18 ans. En équipe il est possible de participer à partir de 13 ans, avec une autorisation des parents
Le bassin Duguay-Trouin de Saint Malo est un cadre unique. Peux-tu nous le décrire et nous dire en quoi il est idéal pour un tel événement ?
Unique c’est le mot, il est situé sous les remparts de Saint-Malo, à 200m de la plage du Sillon. C’est bien entendu un bassin protégé où les bateaux accèdent après avoir éclusé. Il n’y a pas de marée. En partenariat avec EDEIS le gestionnaire du port nous disposons d’une surface de 4000m² pour installer le village. Comme le bassin est orienté Est/Ouest s‘il y a du vent un bord sera plus compliqué que l’autre.
Quelques informations :
– Samedi 26 avril à coucher du soleil = 21h17 – crépuscule nautique = 22h33.
– Dimanche 27 avril à lever du soleil = 6h52 – aurore nautique 5h35.
C’est une nouvelle lune, donc la nuit du samedi au dimanche sera sans lune.
– Température de l’eau à 14° à 17°.
Comment cette épreuve s’intègre-t-elle dans la programmation du Salon Nautique de Saint-Malo ? Y a-t-il des synergies avec d’autres événements du salon ?
Oui les 24h de Paddle by Quiksilver / Roxy seront l’animation la plus importante du salon. Ils doivent permettre au plus grand nombre de venir découvrir une activité de loisirs nautiques très accessible. A partir du samedi midi nous arrêterons les animations prévues sur le bassin pour laisser la place au sport.
Saint-Malo a une riche histoire maritime. Penses-tu que cet événement peut renforcer son statut de ville incontournable pour les sports nautiques ?
L’histoire nautique de Saint-Malo est telle, des corsaires du XVIIème siècle aux skippers de la Route du Rhum, qu’il est difficile d’imaginer écrire un nouveau chapitre maritime. De plus, Saint-Malo est un port de commerce, un port de transport maritime vers chez nos amis anglais, un port de pêche, un port de plaisance et un haut lieu des pratiques nautiques sous toutes leurs formes soutenues par un club dynamique la SNBSM (Société Nautique de la Baie de Saint-Malo). J’espère que cette course lancera un nouveau concept pour le SUP et la convivialité qu’il peut permettre de partager.
Et plus largement, qu’a-t-elle à offrir aux participants venant de loin, que ce soit en termes de découverte, d’accueil ou d’expérience touristique ?
La promesse des 24H de Paddle by Quiksilver / Roxy est d’être un moment d’aventure accessible au plus grand nombre et un moment de partage autour des plaisirs de la navigation, sur un plan d’eau paisible, au cœur d’une des plus belles villes de l’histoire française.
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