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Plongée dans l’histoire de Starboard avec Yannick Bouillon

22 Dec 2022

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Marque historique du Stand-Up Paddle, connaissez vous vraiment Starboard ? Avant d’être ces planches bleues avec leurs iconiques nez oranges, Starboard était – et est toujours – une marque leader dans le monde du windsurf. Pour nous raconter ce tournant, mais aussi l’évolution de leurs planches de SUP au fil des ans, nous avons fait appel à Yannick Bouillon. A 49 ans, ce normand d’origine et breton de cœur accompagne depuis presque 20 ans la marque au Tiki. Mais avant son histoire avec Starboard, Yannick a une sacrée histoire avec la glisse ! Durant son enfance, il a passé ses week-ends et vacances chez son grand-père marin-pêcheur en Normandie, sur les bords de la Manche, à pratiquer la voile, puis la planche à voile. Ses études à Rennes ne l’ont pas empêché de poursuivre sa pratique, au contraire, ce fût pour Yannick l’occasion de parcourir les meilleurs spots bretons en windsurf. Il a ensuite été moniteur de voile et de windsurf pendant une dizaine de saisons, en Bretagne et surtout aux Sables d’Olonne. C’est d’ailleurs par le windsurf que Yannick rentrera dans la famille Starboard, mais ça, il vous le racontera mieux lui même ! Pour des raisons professionnelles, Yannick vit aujourd’hui à Laval en Mayenne où il pratique le SUP Race au sein d’un des plus petits clubs affilié FFSurf, l’US Changé 53 Stand-Up Paddle, qu’il préside depuis 2 ans. Directeur Licensing chez Orange, à la fois ingénieur télécom et avocat en propriété industrielle, son métier à forte dimension internationale l’emmène à voyager aux quatre coins du monde, notamment aux US et en Asie. Mais même avec cette vie à 1000 à l’heure, Yannick prend toujours le temps de sortir ses SUP de race ou ses SUP Surf Starboard pour un training ou de belles sessions. Retour avec lui sur sa collaboration de longue date avec la marque.

Yannick Bouillon à l’arrivée des 52km de l’Enfer de l’Ouest 2022 avec la Starboard All Star

Bonjour Yannick, tu collabores avec Starboard depuis 2004, bientôt 20 ans ! Peux-tu nous raconter dans les grandes lignes comment est née ta relation avec la marque au Tiki ?

Effectivement, Starboard est ma deuxième famille ! Notre collaboration avec Svein Rasmussen a débuté en 2004 grâce au windsurf, lors d’une première rencontre au Salon nautique de Paris. Nous avons longuement échangé, partagé sur des innovations des shapes, sur notre vision du marché, le respect de l’environnement déjà et plein d’autres choses encore.

Rapidement nous nous sommes bien entendus et notre histoire commune s’est trouvée scellée avec un partenariat Win-Win entre Starboard/ Svein et moi : comme j’ai la chance d’être pratiquement bilingue depuis toujours grâce à une maman prof d’anglais, j’ai commencé à réaliser les traductions en français des catalogues, du site web et des publicités Starboard Windsurf, en échange d’un contrat coureur.

Ce partenariat a d’abord duré de 2004 à 2014 sur la partie Windsurf, puis une pause de 2 ans dans notre collaboration, avant que celle-ci ne reprenne autour du SUP en 2016.

La marque au Tiki est un peu ma deuxième vie ! Une belle aventure humaine, une énorme chance pour moi d’avoir acquis et su conserver la confiance de Svein Rasmussen, de toute son équipe, de même que celles des différents distributeurs de la marque qui se sont succédés. Merci Starboard et sa Dream Team !

Tout au long de ces années, quels ont été tes échanges avec Starboard ?

Ma première mission pour Starboard : la responsabilité chaque année des traductions en français des catalogues papier, du site web, des publicités Starboard Windsurf dans les magazines, en échange d’un contrat coureur. Cela me permettait de naviguer en windsurf avec du matériel de pointe renouvelé chaque année.

J’avais aussi pour mission de faire des retours à la marque sur les shapes, les innovations qui fonctionnaient bien ou parfois moins bien. Nous avons souvent longuement débriefé avec Tiesda You, avec les designers et shapeurs de la marque. Ma sensibilité technique, mon expérience de longue date en windsurf, en vagues ou en slalom mon permis d’apporter modestement ma touche perso à certains shapes, comme sur la gamme Acid Wave de la grande époque des No-Nose. Je dois être un de ceux qui chez Starboard a bien en tête tout l’historique des innovations de la marque, tous supports confondus (là je sens mes cheveux blancs 😉).

Puis, ma formation de Conseil en Propriété industrielle m’a permis de compléter naturellement ma palette d’activités pour Starboard : j’ai aidé l’équipe à résoudre quelques précontentieux qui se dessinaient entre Starboard et certaines autres marques renommées, autours de certaines innovations importantes (je ne citerais pas de nom !).

Yannick et la team Starboard : Antoine Ribault, Ethan Bry, Martin Vitry, Noïc Garioud et Clément Colmas

Aujourd’hui, je suis toujours Team Rider au sein de l’équipe Starboard SUP France, avec la confiance de Starboard et de mon ami Samuel Vauthier, son Agent pour la France. Je suis aussi parfois sollicité pour donner mon avis sur les nouvelles recrues sportives de la marque. Je me retrouve régulièrement et modestement sur les compétitions de SUP Race aux côtés de tous nos jeunes loups comme Noïc Garioud, Clément Colmas, Martin Vitry, Ethan Bry, Antoine Ribault (au moins à terre, car sur l’eau ils sont bien loin devant). Cela m’aide à rester jeune 🙂 ! C’est vraiment top de les voir évoluer au plus haut niveau, de les côtoyer régulièrement.

Enfin, grâce à Starboard et à son investissement en matière d’écologie, grâce à ses partenariats avec des associations impliquées dans la lutte contre le plastique, la préservation des océans, de la nature notamment, j’ai eu l’occasion de collaborer avec certaines associations, dont Watertrek. Watertrek est investie dans la protection de l’eau et des écosystèmes aquatiques menacés par les pollutions plastiques, le réchauffement climatique et les toxiques chimiques, une magnifique association créée par Séverine Vasselin, une actrice et amie passionnée de Stand Up Paddle !

Yannick et Séverine Vasselin

De mon côté quand j’étais petite, Starboard c’était vraiment une marque de windsurf, que ce soit les grosses planches à l’école de voile ou les Formula que je voyais dans les magazines. Mais, toi tu as dû le voir, à quel moment la marque s’est-elle mise au stand-up paddle et quelle a été l’impulsion pour que Starboard se lance dans ce sport de pagaie ?

Starboard a été créée en 1994 par Svein Rasumsen et Jean-Louis Colmas (le papa de du talentueux Clément). L’ADN du windsurf a d’abord été celui de la marque, impulsé par ces deux entrepreneurs shapeurs et compétiteurs : Svein a participé au JO’s de Los en Angeles en 1984, il a longtemps été à la tête du circuit mondial Mistral One Design. Cet ADN est toujours bien présent et ce n’est pas pour rien que Starboard est devenue la marque sélectionnée par le Comité international Olympique pour la monotypie Olympique IQ FOIL et IQ FOIL Youth ! Une consécration.

Mais Starboard c’est aussi depuis toujours de magnifiques planches de vagues (Acid wave, Kode et Ultra Kode…), de freestyle (Ignit), de vitesse avec aux commande la légende vivante Björn Dunkerbeck. L’innovation et la vision de Starboard ont permis à de nombreux Champions du Monde de se révéler pleinement dans leurs sports, dans toutes les discipline du windsurf, du SUP Race et du SUP Surf.

Yannick en windsurf

L’ADN de Starboard, c’est aussi depuis toujours, la dimension écologique. Svein Rasmussen a toujours été pleinement préoccupé même obnubilé par l’empreinte carbone généré par l’industrie du nautisme en général. Une de ses préoccupations majeures vise à limiter au maximum l’empreinte carbone de l’activité de Starboard, à trouver des solutions pour contribuer positivement au sujet du changement climatique. Il ne s’agit pas d’un argument purement business, mais d’une vraie philosophie, d’un véritable engagement fort de la marque. Je vous invite à consulter le site blue.star-board.com pour en savoir plus sur le programme POP (Plastic Offset Program), ou encore celui 10X Climate Positive. Une source d’inspiration à laquelle je suis également très attaché !

Le Stand Up Paddle s’inscrit pleinement dans la continuité de toutes ces actions. Ce sport est une chance tellement il est facile d’accès : il vous permet de découvrir le Monde, ses mers et océans, ses lacs, ses fleuves et rivières, juste debout sur une planche et avec une pagaie entre les mains.Il permet donc aussi de prendre pleinement conscience de la fragilité de notre environnement naturel, de besoin et de la responsabilité que nous avons à le protéger ! Le SUP était donc une suite logique au windsurf, Starboard a lancé très tôt ses premières planches gonflables et rigides. D’ailleurs, peut-être même déjà il y a plus de 25 ans lors de la création de la marque ramait-on déjà debout sur des planches de windsurf Starboard !

Imoca ou Starboard : qui sera le plus rapide ?

Parlons planches, tu as aussi dû voir évoluer les best sellers de la marque au fil des années, comme la Sprint et la Allstar ! Peux-tu nous en retracer un petit historique ?

Depuis 2016, j’ai la chance de pouvoir tester l’ensemble des gammes SUP de la marque, aussi bien gonflables que rigide : SUP Race et SUP Surf, planches orientées balade et plaisir. J’ai d’abord commencé à pratiquer comme tous sur des 12’6 de SUP Race, notamment la All Star 12’6×26 et Sprint 12’6×25. Puis la norme est devenue la 14 pieds et les boards de la gamme ont pris un peu de longueur.

Les gammes All Star et Sprint ont toujours fait l’objet d’innovations importantes chaque nouvelle saison. Certains reprochent parfois à Starboard des planches qu’ils considèrent comme trop élitistes et réservées aux coureurs. Mais l’innovation est dans l’ADN de cette belle marque, Starboard a toujours été force de proposition, leader en windsurf et en SUP en matière d’innovations, bon nombre d’entre elles ayant ensuite été adoptées par les autres marques.

Yannick à la Kelt Ocean Race

Ces innovations sont aussi graduées et déclinées sur les planches orientées loisirs, comme par exemple la nouvelle Touring qui s’inspire de la Sprint, la nouvelle Generation qui s’inspire de la All Star, tout en restant axées sur l’accessibilité et le plaisir de la glisse. Pour toutes les gammes SUP, les shapes de mon ami Mathieu Rauzier (maintenant à la tête de sa belle aventure Rayvolt) ont été précurseurs !

Au-delà des dimensions qui n’ont cessé de s’affiner au fil des années, une des plus grosses innovations a probablement été le pont creusé que l’on retrouve sur toutes les gammes All Star depuis 2020. La combinaison sur la carène des bouchains avec un channel central convexe prolongé par des concaves latéraux est encore venu améliorer les shapes de ces planches à la fois très rapides sur le plat et hyper performantes en conditions océaniques. Cette innovation de pont creusé est pourtant née avec la ACE en 2010 – référence en matière de downwind et dont personne ne voulait entendre parler à l’époque, même jusque dans les années 2015-2016.

Yannick à la Presqu’ile Paddle Race

Du coup, peux-tu nous faire un tour de ton quiver actuel en planches de SUP Race, et nous dire dans quelles conditions tu utilises chacune d’entre elles ?

Aujourd’hui, j’ai la chance de ramer sur 3 planches de SUP Race. Je m’entraine sur le plat en semaine sur la Mayenne avec ma Sprint 14×19’75 2021. Je fais 1m73 pour 70kg. J’ai longuement hésité avant de choisir cette taille de planche, après avoir eu entre les mains la Sprint en 22 de large. C’est au final probablement mon meilleur choix, cette planche est super rapide, avec une glisse incroyable. Elle devient aussi stable (tout est relatif je l’accorde) dès qu’elle acquiert de la vitesse. Ce fût un énorme coup de cœur. Je l’utilise énormément.

Les WE, je rame beaucoup du côté de la Presqu’île du Croisic, sur un plan d’eau technique avec pas mal de backwash, en downwind également. Selon les conditions, c’est ACE 14×24’5 2020 quand c’est gros ou All Star 14’x23 2021 quand j’ai besoin de surfer aussi. Je suis impatient de recevoir ma nouvelle All Star 14×23 2023, probablement celle qui s’annonce comme la plus aboutie depuis sa naissance.

Peux-tu également nous dire un mot sur tes planches de SUP surf Starboard ?

Sur la presqu’île du Croisic et mon home spot de Valentin, je pratique dès que possible le SUP Surf. Selon les conditions, j’utilise mon Longboard SUP 9’x26 wood ou mon Airborn 7’1×30. C’est deux planches sont magiques et me permettent de couvrir toutes les tailles et conditions de vagues.

Pour les escapades en famille, vers les îles de Houat et de Hoedic notamment, j’emmène à bord 2 gonflables iGO Tikihine 11’2×30. Elles sont idéales pour les balades, elles possèdent une superbe glisse et aussi un superbe design réalisé par Sonni Hönscheid a qui je pense fort !

Yannick en SUP Surf à Valentin

Quels sont tes spots de prédilections ? Que ce soit pour le flat et pour les vagues.

Pour le flat, j’ai un coup de cœur pour ramer sur la Mayenne, une rivière qui mérite d’être plus connue avec ses paysages hyper variés, ses écluses et son chemin de halage qui a été recensée par le magazine Géo il y a quelques années parmi les 10 plus belles balades de France.

Pour les vagues, un peu chauvin je dirais mon Home Spot de Valentin, situé entre Batz-sur-Mer et Le Croisic, ou celui de la Govelle. Pour les parcours océaniques et le downwind, je suis tombé amoureux de la presqu’île de Crozon et de Tarifa.

Yannick en SUP Surf à Valentin

Il me semble d’ailleurs que tu rames avec un champion du monde ! Peux-tu nous parler un peu de ton club ?

Oui, du moins j’essaye 😉 Je préside depuis 2 ans le Club de l’US Changé 53 Stand-Up Paddle. Nous sommes 6 licenciés compétitions et organisons régulièrement des séances de découverte et d’initiation. D’ailleurs, un scoop, nous réfléchissons en ce moment à l’organisation d’un bel event en mars 2023 qui pourrait devenir le premier Championnat des Pays de la Loire longue distance de SUP Race. J’arrête là le teasing, mais vous en saurez bientôt plus !

Ce club minuscule affilié à la FFSurf a vu naître la Championne Anaïs Guyomach qui a débuté chez nous avec Vincent son Papa, avant de s’envoler vers ses titres de Championne de France Junior, puis femme, son Titre de Championne du Monde ISA par équipe avec l’équipe de France de Surf. Anaïs a rejoint Brest pour ses études.

C’est aussi le Club où a débuté et rame mon Ami Pierre-Alain De Bois – Trésorier du club. Il est Champion du Monde en titre 2022 ICF à Gdynia en Pologne sur la longue distance, en catégorie Grand Master (+40ans). Pierre-Alain est aussi Champion de France 2022 à Lyon (plan d’eau intérieur) et Double Vice-Champion de France à St Raphaël (milieu maritime) en Technical Race et Longue Distance. Il vient de gagner le Nautic Paddle en catégorie Pro pour bien finir sa saison déjà bien impressionnante ! On s’entraîne ensemble dès que nous le pouvons, même si j’ai beaucoup de mal à suivre !

Training hivernal avec Yannick dans le draft de Pierre-Alain de Bois

Et de ton côté niveau compétition, ça a donné quoi ta saison 2022 ? Et donc en 2023, direction Pattaya et le QG de Starboard ?

De mon côté, avec des résultats plus modestes, j’ai toujours un énorme plaisir à participer aux compétitions, à retrouver tous les copains normands, bretons et de partout en France ou en Europe, à batailler tous ensemble comme des gamins, Just For Fun pour reprendre le maître mot de mon ami Pascal Pouget, ancien Team Manager Starboard France.

J’ai terminé en 2022 2e de la Kelt Ocean Brest chez les Kahunas (45-40 ans), 2e aussi du 52Km de l’enfer de l’Ouest et 9e au scratch, 4e des Opens de France du Morbihan Paddle Trophy, Beg Meil et Fort Boyard Challenge. Je termine 5e de la TR des Championnats de France en milieu maritime à St Raphaël et 6e de la LD en octobre dernier. 2022 m’a aussi permis de progresser énormément en downwind, à Tarifa avec les copains Amaury Dormet et Fred Bonnef ; un gros gros kif que ces surfs infinis sur ce spot mythique qui dégage une énergie incroyable !

Yannick à la Kelt Ocean Race / Photo : Loic Olivier

Pour 2023, l’objectif sera de bien me préparer pour participer dans ma catégorie d’âge aux Championnats du Monde ICF, avec Pierre-Alain De Bois, à Pattaya en Thaïlande. Pattaya est également un centre de développement et de tests de chez Starboard dont le siège est situé à quelques kilomètres et où j’espère pouvoir séjourner un peu.

Ce sera l’occasion d’y retrouver toute l’équipe de chez Starboard International, dont mon presque frère japonais – Shigeki Wakamatsu – Distributeur Starboard pour le Japon avec qui nous allons surfer ensemble sur la presqu’île de Shiba à chaque fois que je me rends au Japon pour mon boulot.

Cela fait déjà presque 20 ans que mon histoire avec Starboard a débuté, c’est un honneur pour moi, une chance que je mesure parfaitement au quotidien, mais aussi une grande fierté d’avoir su garder la confiance de Svein et de toute son équipe. Le mieux, il semblerait qu’il y ait encore quelques pages blanches à écrire ensemble, pour mon plus grand plaisir et avec l’esprit du Tiki !

Yannick et Shigeki Wakamatsu

Merci Yannick pour cette plongée dans l’histoire de Starboard et on te souhaite une belle continuation avec la marque au Tiki !

Pour plus d’infos sur Starboard :
Site officiel / Facebook / Instagram

A propos de l’auteur

Laurie Montagner

Windsurf, wakesurf, surf, wingfoil et surtout SUP race, vous trouvez Laurie dans le Sud-Ouest, partout où il y a de l’eau entre Gruissan, la Garonne et Capbreton. Passionnée des sports nautiques, elle passe son temps à surfer, que ce soit sur la vague… ou sur le web ! Laurie est en effet spécialiste en marketing et développement web, de l’écriture de lignes de code à la réalisation de vidéos professionnelles. Très attirée par la compétition, vous l’avez sûrement déjà croisée sur l’un des évènements SUP aux quatre coins de la France !

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