Il y a quelques semaines, nous vous avons présenté la Ace Foil, la planche de SUP foil downwind par Starboard, avec Clément Colmas. Aujourd’hui, on fait de nouveau escale en Nouvelle Calédonie pour s’entretenir avec Alexandre Rouys, rider chez Starboard Foils et foileur de la première heure. Ou on pourrait même dire : foileur avant l’heure ! En effet, Alexandre a fait ses premiers vols sur un foil en fonte dans les années 2000, mais c’était encore beaucoup trop tôt pour en faire un sport performant et amusant. Après avoir repris en windfoil des années plus tard, c’est autour de 2016 qu’il a fait parti des premiers à voler sur un SUP foil, avant le boom que l’on connait tous du wingfoil, du surf foil etc. Pour TotalSUP, Alexandre revient sur toute l’évolution du SUP foil ces dernières années et sur ses enjeux. Côté matos, on en a également profité pour le questionner sur la Ace Foil, “la planche à tout faire”, mais aussi sur les foils Starboard Foils qui ont été, pour certains, designés avec Martin Fischer, architecte naval et spécialiste du foil sur l’America’s Cup. Et en bonus, Alexandre nous fait aussi le tour de ses spots préférés en Nouvelle Calédonie : vous allez voir, ça donne envie de voyager !
Photo : @valloon
Salut Alexandre ! Tout d’abord, peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Alexandre Rouys, je suis né à Tahiti où j’ai vécu jusqu’à l’âge de 7 ans, mes parents ont déménagé en Nouvelle-Calédonie en 93. C’est dans ces années-là que j’ai commencé par l’optimist, puis sur des supports un peu plus gros, ce qui m’a naturellement accompagné à faire de la planche à voile à dérive. Mon parcours de planchiste a commencé à l’âge de 15/16 ans et j’ai donc mis la vraie voile de côté, car, déjà à cette époque-là, je faisais du bateau de régate de 40 pieds. J’ai fait mon premier déplacement au Championnat de France en 2004 et à partir de là ça ne s’est jamais arrêté : au tout début que du windsurf, donc c’est de la Formula ou du Slalom, et les années qui ont suivi, j’ai fait quelques étapes du FPT, le circuit windsurf vague, j’ai fait deux ans sur la PWA en slalom… Vu qu’on est en Nouvelle-Calédonie et qu’on est à proximité, j’ai fait pas mal de compétitions de windsurf vague et slalom en Australie, un petit peu en Nouvelle-Zélande, mais aussi dans le Pacifique. J’ai fait beaucoup d’aller-retour en Europe les 20 dernières années et après, naturellement, quand le SUP est arrivé, j’ai mis un peu de côté tout ce qui était windsurf en compétition, sauf les compètes à la maison. Mais à l’étranger, j’ai vraiment fait que du SUP, SUP race et SUP surf, pendant trois ans. J’ai vécu une super aventure avec Lokahi qui est devenue maintenant Takuma.
Une petite année avant le covid, j’en avais un peu marre de prendre l’avion. Traverser la planète, ça a toujours été une bataille avec mon boulot, je travaille dans une compagnie locale d’avion, et j’ai voulu arrêter les voyages et rester à la maison. J’étais bien et c’est vrai qu’il y a un an de ça, Starboard est venu faire le photoshooot en Calédonie pendant 10 jours et ça a été un super évent. De fil en aiguille, ils m’ont proposé de repartir un peu sur la route et c’est ce qui s’est fait en 2023 où j’ai fait pas mal d’aller-retour en Europe… mais ça va, même si je suis loin, vu que j’ai des billets pour les gens qui travaillent dans les compagnies d’avion, je voyage écolo, car s’il y a de la place dans l’avion, je peux monter et s’il n’y en a pas, je ne monte pas. Donc, je me sens moins coupable sur la taxe carbone de pouvoir voyager comme ça, parce que des fois ça peut vite devenir une galère.
Ça, c’est mon parcours entre 93 et 2004, de mes premiers déplacements windsurf à l’enchainement sur SUP et maintenant SUP foil et wing. Mais, durant mon parcours, je me suis blessé au genou, j’ai subi deux opérations, donc je fais super gaffe à tout ce qui est freestyle et les mouvements de torsion… donc je suis plutôt axé slalom en wing. Et c’est pour ça que j’ai accroché au SUP il y a quelques années et maintenant au SUPfoil, c’est beaucoup moins traumatisant pour le corps et on peut continuer à être performant sur ces supports-là. Alors que la wing, même si c’est moins traumatisant que le slalom en windsurf, le risque de blessure est quand même plus conséquent.
On a vu son ton insta une photo de SUP foil… en 2017 ! A cette époque, il n’y avait même pas encore de wing… Comment as-tu vécu ces débuts du foil ?
Ah c’est rigolo de me demander sur mes débuts du foil en 2017, et c’est vrai que dans les années 2015/2017, tout le monde disait “ce nouveau sport, c’est génial, c’est dingue”. Mais je ne sais pas si tu as vu un peu plus loin dans mon insta, j’ai remis des photos de moi et mes potes dans les années 2000, donc j’avais 14 ans, et c’était le début pour nous du foil en Nouvelle-Calédonie. Ma meilleure amie, qui était aussi une partenaire d’entraînement physique, était Championne du Monde de monoski de slalom, et son père faisait tout ce qui était tracté derrière un bateau. Nous, on était vachement axé barefoot, ça nous faisait triper, et donc son père, il avait dans le garage un foil en fonte d’aluminium de 17 kg qui trainait, je m’en souviens, c’était un truc de ouf. Et les premières images qui sont sorties de Laird Hamilton en foil debout, c’était avec ce foil. Nous, on avait ça dans le garage, on n’a vraiment pas perdu de temps : le père de Clément Colmas, Clément n’était pas encore né à cette époque, qui nous a fait une board pour que le foil flotte quand on sera dans l’eau, on a fait souder une platine sur le foil, on a ramené des choses de snowboard de France… ça s’est fait en un mois, on avait monté le truc et nous voilà dans les années 2000 à faire nos premiers vols en foil tracté derrière le bateau ! Tout de suite, l’objectif a été de pouvoir se larguer dans les vagues, on a passé beaucoup de temps derrière le bateau à essayer de faire des largués. À l’époque, c’était vraiment tendu de lâcher le palonnier, entre le moment où on est tracté et le moment où on pousse le foil, parce qu’on avait un foil de 17kg, des chausses de snowboard avec des boots, donc impossible de nager, une planche qui était toute petite… mais voilà, mes débuts ont été faits avec l’ancêtre du foil en carbone, avec un foil en fonte d’aluminium dans les années 2000. On a commencé par faire des petits largués au récif, c’était un peu chaotique avec les zodiacs et tout, mais c’était sympa. Puis, on a un peu laissé ça de côté parce que c’était un jouet qui était fastidieux : il fallait une équipe, il fallait des jets pour aller au récif… c’était sympa, mais on n’avait pas accroché plus que ça, car le sport n’évoluait pas, c’était trop tôt.
Le foil est revenu en 2015, avec les foils en carbone, performants. Le premier truc qui nous a marqué, c’était de pouvoir faire du foil avec juste des straps, ou même sans straps, sans rien, et ça, ça a été vraiment la révolution du foil en carbone. D’un coup, on avait du matériel léger et beaucoup de contrôle, on pouvait faire du foil pieds nus ou en straps, sans avoir des grosses chausses aux pieds… parce que le matos était tellement lourd et imposant qu’il n’y avait pas d’autres solutions à l’époque. Ce sont vraiment les foils en carbone qui ont permis le boom du foil. C’est devenu accessible au grand public, on n’avait pas besoin d’avoir un super niveau, tout le monde a pu commencer doucement et ça continue ! Je vois la discipline de SUPfoil downwind, elle est en train de devenir accessible à des gens qui pensaient ne jamais voler un jour avec une pagaie, donc c’est génial !
Donc ouais pour nous, la team en Calédonie, le début du foil, c’était dans les années 2000, et puis après un renouveau en 2015, 15 ans après. Et, pour conclure sur le début du foil, foil puis wing puis SUP foil en 2017, c’était une occase de repartir dans le développement, reshaper des boards, retrouver les bons combos qui marchent bien… et ça a été une belle aventure de rebosser sur les planches avec Jean-Loup, le papa de Clément Colmas. Quand on a sorti nos premières planches, il y avait Tomo (Murabayashi, ndlr) le japonais qui était à Nouméa, et il a pu tester avec nous les premiers protos de SUPfoil que Jean-Loup a sorti. C’était une belle aventure, le début et le renouveau du SUPfoil, en Calédonie en tout cas.
Et donc en 2017 tu avais ce SUP surf, déjà Starboard, monté sur un GoFoil. Entre ça et la Ace Foil d’aujourd’hui, il y a tout un monde ! En plus du matos, comment ta pratique du foil a-t-elle évoluée dans ce laps de temps ?
Oui, c’est clair qu’entre le début avec les GoFoil et tout ce qu’on avait sous la main, et maintenant… Jusqu’à l’arrivée des high-aspect, on pouvait encore naviguer avec des planches assez courtes, parce qu’on naviguait pour décoller, il fallait vraiment avoir un différentiel avec beaucoup de pression sur le foil pour pouvoir voler. Maintenant, on est vraiment arrivé comme dans l’aviation, il faut de la vitesse pour pouvoir voler et la compression ne suffit plus vu qu’on a des surfaces très petites. Il y a eu vraiment ce gap, qui existe toujours entre un débutant et un confirmé. Un débutant, qui navigue avec des très grosses pelles qui ne sont pas du tout high-aspect, a besoin de compression pour voler, mais pas forcément beaucoup de vitesse. Mais avec un high aspect, on est obligé maintenant de faire de la vitesse avant de voler, et je pense que c’est le gap du moment.
En fait, c’est le virus de tous les SUPfoiler dans le monde ! À partir du moment où un SUPfoiler aime la pratique, il va passer sur du high aspect et il va être obligé de faire de la vitesse pour voler. Et dès que tu commences à avoir des vitesses vraiment sympathiques, où le moindre gars moyen peut avoir rapidement des vitesses à 10/11 moyenne, avec des surfs à 15/16, je pense que tu passes ce gap. Et là ça y est, tu deviens addict et tu ne fais plus marche arrière. À mon avis, tu peux encore arrêter le SUPfoil et ne pas accrocher avant de passer à ces vitesses-là et passer au high aspect, mais je pense que le jour où tu arrives à atteindre des vitesses qui sont au-dessus de 10 de moyenne à la rame, bah je ne vois pas comment on peut ne pas être mordu et accro à ce support.
Photo : @valloon
Je pense que, partout dans le monde, il y a eu ce même débat où il a fallu agrandir le terrain de jeu. À l’époque, on faisait un petit downwind de 7,5 km à Nouméa, on s’organise avec les voitures et en deux heures, on faisait la dépose des voitures, la remontée puis la descente qui nous prenait une petite heure en moyenne, le temps tout le monde se mettre à l’eau et sorte avec les 14 pieds… C’était sympa, mais ça nous mettait 2h30 pour faire tout le circuit. Et maintenant, sur le même circuit en foil, on part d’un peu plus haut, et même en prenant notre temps, il nous faut juste une demi-heure ! Donc, on a dû vraiment agrandir le terrain de jeu. On a d’autres descentes un peu plus loin, sur 20km. À l’époque, il fallait 2h pour les faire. Là, maintenant, en une heure, c’est fait. C’est surtout ça qui a changé sur la pratique avec le foil, c’est qu’il a fallu qu’on agrandisse le terrain de jeu, on a dû doubler les longueurs pour pouvoir vraiment jouer et s’éclater.
Ce sont les deux choses qui ont fait que le SUPfoil a vraiment fait un pas en avant : passer au high-aspect et passer à des vitesses au-delà de 10 moyenne et donc devoir allonger les distances. Par exemple, si on doit faire des courses de full downwind contre un kitesurfer ou un planchiste, et bien, on n’est pas si à la rue que ça parce que, si on calcule les vitesses moyennes en plein vent arrière, en SUPfoil sur une course, on est entre 12 et 14 noeuds de moyenne ! Alors face à un planchiste qui fait des longs bords de trois quart arrière… bon c’est sûr, il arrivera devant, mais quand même c’est c’est pas si ridicule d’avoir 13nds de moyenne ! Voilà à mon avis les gros changements depuis 5 ans.
Alex Rouys à l’Open de France de SUP DW Foil à Crozon
Du coup, on voulait parler avec toi spécifiquement de la nouvelle Ace Foil de Starboard. Quel est ton lien avec la marque au Tiki ?
Wouahou, là, ça remonte à beaucoup beaucoup d’années, quand j’étais gosse ! En fait, la marque Starboard a été créée dans ma rue où j’habite. Jean-Louis Colmas, le papa de Clément qui a créé Starboard, habitait aussi et habite toujours dans ma rue. J’ai grandi avec Jean-Loup à côté et mon père qui est maître voileux, il fabrique les voiles de bateau. Il y a eu ce mix de voile, glisse, conception, test… et donc depuis toujours, je suis un peu dedans avec Jean-Loup, et je n’ai jamais eu trop de lien directement avec l’usine. Jean-Loup a toujours été l’intermédiaire, même quand j’ai fait les compètes à l’étranger, je n’ai pas eu de contact direct avec eux. J’ai passé une année avec Tabou, et c’est là par exemple où j’ai fait mes premiers pas chez Cobra en Thaïlande, où on a fait shapper les premiers SUPsurf de Tabou et le premier 12’6 de Tabou. Après, si on parle en international, j’ai fait deux ans et demi chez Lokahi. Super aventure avec eux, car j’avais vraiment carte blanche sur les shapes. Dommage que je n’ai pas eu les cartes blanches sur la conception et sur tout ce qui était solidité et tout ça, car ça a été le petit couac. Mais j’étais content et satisfait des shapes.
Début 2023, Starboard sont venus faire un photoshoot à Nouméa, avec Tiesda (You, fondateur et designer de Starboard Foils, ndlr) en Starboard Foils, et on a bien accroché. Derrière, je suis allé deux fois à Bangkok en 2023, surtout pour mettre mon nez dans le développement des foils. On a beaucoup de boulot sur les foils mais on y travaille. Et ils m’ont d’ailleurs demandé mon avis sur la Ace 2025, qui va sortir l’année prochaine.
Alex Rouys à l’Open de France de SUP DW Foil à Crozon
Quand je suis arrivé en 2023, on avait une première Ace au photoshoot, elle était déjà en développement donc je n’ai pas du tout participé au développement de cette planche. Mais par contre, on a beaucoup bossé sur les futures planches qui vont sortir. On me demande mon avis sur les planches, et à chaque retour, chaque changement, on fait un rapport avec Clément. On a fait beaucoup de blind tests, que ce soit à Cobra ou à Nouméa avec Clément, où on testait chacun de notre côté, et on regardait si nos rapports étaient similaires, et on essayait de trouver un accord là-dessus. Mais en bref, j’ai un contrat avec Tiesda chez Starboard Foils, ce qui est différent de Starboard. Et donc, c’était plus simple pour Starboard de me filer les planches que j’avais besoin pour les tests, d’avoir mes retours et tout ça. On n’allait pas développer des foils Starboard sur une marque concurrente… et par la même logique avec FreeWing.
La Ace Foil est la planche de Starboard dédiée au downwind foil. Est-ce que tu peux nous en parler ?
Cette première Ace qu’ils ont sorti remplit bien le cahier des charges, elle remplit le contrat dans ce qu’il fallait dans la pratique du SUPfoil et pour les prochaines années à venir. Si on veut avoir qu’une seule planche et qu’un seul modèle par marque, il faut avoir une planche la plus polyvalente possible, une planche facile en vol, facile au take-off… C’est le petit point fort de la Ace par rapport à toutes celles qu’on a pu essayer, c’est cette facilité au take-off. Puis, elle a un confort de vol sympa, elle est polyvalente, on peut faire de la wing avec les straps… et c’est vrai que je l’utilise pas mal en wing, mais sans straps.
C’est une très bonne planche pour les premiers vols en SUPfoil ou pour pratiquer de la wing dans light, c’est top. C’est ce qu’il fallait sortir pour un premier jet, mais, il ne faut pas se leurrer, il va falloir aller très vite. Personne n’est encore vraiment conscient du truc, mais, dès maintenant, il ne faut plus attendre, ça va être comme dans tous les supports : il va falloir sortir une planche pour monsieur tout monde, puis des planches spécifiques race, des planches spécifiques downwinds… On ne va pas pouvoir garder une seule planche de SUP downwind, c’est trop spécifique vu les performances qu’on nous demande sur les compétitions, sur des courses. Là pour le début de l’été en Calédonie, j’ai pris la Ace avec un foil super facile, vraiment en mode je joue. Maintenant, on a repris les entraînements et on a ressorti les foils de courses… mais on ne pourra plus avoir une boards pour tout faire, ça c’est sûr, si on veut garder la performance.
Alex Rouys à l’Open de France de SUP DW Foil à Crozon
La Ace Foil se décline en quatre tailles, de 6’9 à 7’10. Dans quelle taille l’as-tu ? Comment as-tu fait ton choix ?
Mon choix a été simple, car, de toute façon, j’ai toujours pris la plus petite planche qu’il y a dans les gammes. C’est un peu depuis toujours, car je ne fais que 70kg, donc 85L c’était largement acceptable. Mais ça, c’était quand j’ai récupéré ma planche, c’était avant de récupérer les nouvelles ailes high-aspect, avant qu’on aille faire des compétitions. Mais la Ace, c’est la planche pour tout faire. L’été, en Calédonie, dans des endroits où les conditions sont sympa, la Ace c’est génial avec tous types de foils, du high-aspect, du low-aspect, c’est top !
Par contre, la 85L, si on veut faire de la compétition ou rider des spots un peu capricieux ou faire de la très longue distance, et bien 85L c’est trop petit. Je le vois dès que j’ai ma wing dans le dos, ça fait un sac à dos de 5kg quand il est mouillé, et ces 5kg en trop ça devient limite. On l’a vu sur les compétitions, il faut au minimum 30L de plus que son gabarit. Donc 85L c’est ce que j’utilise et j’adore, c’est top, mais quand tu dois entrer dans une pratique un peu plus spécifique, 100L ça serait l’idéal pour moi. J’ai fait une longue distance il y a un mois de ça, 70 km seul sans sécu, sans rien. Les conditions ont commencé à se dégrader, j’ai dû poser au 65ème kilomètre, et bien je peux vous dire quand vous êtes en pleine mer, seul, très loin de tout, sur une planche de 85L, qui fait que 15L de plus que son poids de corps, sachant la crise requin en Calédonie… c’est assez stressant. Donc ma prochaine planche, celle sur laquelle on est en train de bosser dessus, sera aux alentours de 100L. Je passe à 100L parce que c’est une demande spécifique pour des pratiques qui ne sont pas du all around.
Pour quels riders recommandes-tu la Ace Foil ?
La Ace, c’est la planche à tout faire. Moi, franchement, depuis que je l’ai, c’est sûrement la planche que j’ai le plus utilisé tout l’été. J’ai fait pas mal de SUP downwind et puis pour tous les trips qui sont hors entraînement, dès que je dois quitter la maison; c’est la board que j’embarque. Avec la Ace, je fais tout : s’il y a des petites vagues quelque part pour faire du SUPsurf, elle est là, pour jouer au bord de la plage, faire des dockstarts… En fait, soit il y a du vent fort et on fait du SUP downwind, soit il y a pétole et on fait du SUP surf, surf, départ sur le flat… c’est un peu le jouet de plage. Dès qu’il y a un brin d’air, avec la 5,5m² et le foil de flat ou de dockstart, c’est bon, tu voles. C’est l’arme ultime, avec un rien, tu joues. Donc c’est ma board de trip. Par exemple, je ne l’ai pas amené à sur un des trips à Wallis là dans l’année, et franchement, j’ai vraiment regretté. On était short dans l’avion et voilà, toute la semaine, j’étais là “ah putain, il manque ma Ace”, parce que c’est l’arme anti-pétole et c’est l’arme d’un trip. Tu pars en trip, tu la prends et tu es sûr que ça va jouer, dans n’importe quelles conditions : qu’il y ai du vent fort ou médium ou light, la Ace c’est vraiment le joujou à tout faire.
Au niveau des riders, j’ai fait pas mal de réglages de foil pour des médiums et des lourds. Tout le monde a trouvé ce qui lui convenait : on a eu pas mal de boards en test à Nouméa, et il y a eu des gros coups de cœur sur la Ace, surtout grâce à sa stabilité quand elle ne vole pas et son accessibilité. La stabilité et le contrôle font qu’un débutant, médium ou un très bon, va trouver son bonheur avec Ace. C’est sûrement la planche la plus polyvalente en termes de niveau de riders, de gabarit et de facilité, ce qui en fait une board très très accessible et c’est la planche à amener partout en trip.
Quel est ton choix de foils de chez Starboard pour la pratique du downwind foil, voire du SUP surf foil ?
Alors en SUPfoil downwind, allez, on peut lâcher l’info, ce n’est plus un secret, on utilise la MF 820. C’est le foil qui devrait devenir le support olympique en wing, à part le mât, mais les appendices sont ceux qui vont être le monotype. C’est-à-dire le fuselage de 59, l’aile avant MF, designée par Martin Fischer, en 820, du très high-aspect ratio 14, et le stab MF en 200. Après, pour les cales à l’arrière, je suis entre 0 et +1. Ça, c’est le foil que j’utilise actuellement en downwind. Après, c’est vrai que, moi, je suis encore en train de chercher un stab qui va peut-être nous libérer un peu plus, mais en tout cas la frontwing c’est la MF 820.
C’est avec ce foil qu’on prépare les 100km avec Clément et un autre pote. À Nouméa, on est en train de se préparer pour mettre un temps sur le 100km en downwind. On a fait le tracé et dès qu’on a les conditions, on espère au plus tôt, on y va. Il y a sûrement moyen que Clément arrive à descendre avec ce foil en moins de 3h les 100 bornes. Moi, je pense que je vais mettre les 3h30, j’ai estimé entre 30 et 40 minutes de plus que Clément… Mais en tout cas voilà, c’est le foil de prédilection qu’on utilise nous en ce moment. Ça nous donne sur des descentes des moyennes qui tournent entre 12 et 13,5nds, selon les conditions, peut-être un peu plus, quand c’est vraiment fort. Mais, en général, on est au-dessus de 13nds de moyenne. Dans du très light, car on fait souvent des descentes quand il y a moins de 16 nœuds, on fait souvent des top speed entre 17 et 17,5nds. Par contre, dès qu’il y a 20 nœuds et que ça déboule, on fait beaucoup de surf et de top speed au-dessus de 20 quoi, et c’est là où on fait des moyennes à 13, 13,5nds peut-être plus. C’est pour ça qu’on attend vraiment une fenêtre météo de dingue pour pouvoir faire un temps sur les 100km. Et j’utilise ce foil avec le mat de ma MK2 de 86.
Photo : @valloon
Du coup, parle-nous un peu de tes spots où tu pratiques le foil en Nouvelle-Calédonie…
Chez moi à Nouméa, la capitale de la Nouvelle-Calédonie, on a trois spots principaux pour pratiquer la wing, trois baies très proches, en 10 minutes, on fait le tour des trois. Le vent dominant est d’Ouest en l’Est et on a quand même du vent régulièrement, pour tout supports, que ce soit du kite, de la wing, du downwind, des longues distances dans le lagon… Ce sont vraiment des spots d’entraînement, on a nos parcours de downwind, j’ai mes parcours pour la wing en slalom, on a nos parcours pour le SUP race dans une baie fermée… Nouméa, c’est vraiment notre base d’entraînement. Après, on explore pendant les longues distances, qui partent souvent de Nouméa et après ça déroule… Il n’y a pas longtemps, je suis descendu sur Ténia, c’est 70km par la mer, donc on a quand même un terrain de jeu vraiment grand.
Photo : @gaelcontal_intothewaves
Là où, de temps en temps, on voit des photos sortir, c’est le spot de vague Ténia, qui marche en hiver. L’hiver chez nous, c’est de mai à octobre, on n’a pas eu de grosses conditions depuis quelques années, mais on a eu des belles sessions à 3/4m quand même l’année dernière. Mais le matos de gros, de très gros, est toujours en standby, on est prêt. Ténia, c’est vraiment notre spot à nous, c’est là que tout se passe, toute la magie de ce sport de grosses vagues. Ce qui est bien, c’est que là-bas, on est sous un effet de thermiques, donc l’après-midi si on veut du vent et que tout est aligné, c’est vrai que ça chauffe et le vent peut monter très fort à Ténia. C’est une vague qui, à l’échelle européenne, accepte du gros : un Ténia à 8m c’est 8m extrêmement puissant, par contre, elles ne vont pas très haut parce que c’est quand même des fonds à 1000/1500m, et en l’espace d’un quart de nautique, ça revient sur la barrière à fleur d’eau. Donc la vague de Ténia peut accepter du très très puissant, mais pas du très très haut. On a eu du 8/9m mais c’est le max que peut accepter cette vague ce qui est déjà bien. Si on la compare à l’Europe, c’est beaucoup moins haut, mais par contre en joule, je crois qu’on explose beaucoup de shape de vague qu’on peut trouver un peu partout dans le monde.
Donc notre vrai spot, c’est Ténia, mais on a quelques vagues de repli. On a aussi la passe de Dumbéa, qui est plus ouverte au vent, c’est un spot onshore beaucoup plus capricieux que Ténia. Bon après Ténia c’est une vague qui se mérite aussi. Quand on a l’habitude d’aller sur Teahupoo ou Cloud Break, qui sont des vagues moins capricieuses sur une journée, à Ténia, on va devoir attendre le bon créneau, le moment donné dans la journée où ça va s’aligner. Chez nous, quand il y a du gros, il faut être patient, ça peut arriver, il faut jongler avec les courants, le vent, la direction de la houle… et surtout le reef, qui se trouve à 15 km du bord, donc c’est toute une organisation. Mais c’est vrai que notre spot, c’est Tenia, Tenia pour aller jouer et tout le lagon pour faire des downwind ou s’entraîner entre nous.
Photo : @gaelcontal_intothewaves
Je te laisse le mot de la fin ?
Le mot de la fin et bien, la Ace Foil a été mon jouet pendant les 3/4 mois d’été. En ce moment, je fais beaucoup SUPfoil avec la Ace et mon foil Martin Fischer. Et je suis en train de préparer une longue distance en wing, donc je suis vraiment en train de me caler pour tenir des hautes vitesses, des moyennes assez hautes, pour pouvoir tenir des heures et des heures. Et voilà, c’est vraiment le début où tout le monde s’excite sur le SUP foil, mais en tout cas la Ace c’est la planche à tout faire. Les foils, on bosse dessus. J’essaie vraiment de canaliser avec Tiesda et Clément pour faire des foils faciles, c’est un peu ma petite guerre à moi. On veut les foils les plus performants possibles, mais il faut aussi que ce soit des foils accessibles. J’aimerais vraiment qu’on vende des foils à des gens qui veulent faire du downwind, et à pas des gens qui veulent galérer. Tout le monde veut des trucs performants, mais ce n’est pas tout le temps accessible, ou alors très dur à décoller, très dur à garder en l’air… donc je pense que tout le monde bosse là-dessus, pour avoir le maximum de pratiquants sur l’eau. C’est pour ça qu’il faut qu’on ait des foils qui soient sympathiques à naviguer, que ce soit la vitesse et la portance, et pour ça il faut vraiment que toutes les marques misent sur l’accessibilité du support.
Je le vois ici à Nouméa, tous ceux qui ont acheté des boards, que ce soit des Starboard ou autres, je suis allé régler les rakes, les angles de stabs, etc… Chacun, dans son pays, ceux qui commencent à avoir un peu de bouteille, devraient accompagner les personnes qui débutent. Ça ne demande pas beaucoup de temps, moi à chaque fois ça me prend entre 15min et une demi-heure selon le matériel. Il faut qu’à chaque endroit, sur chaque spot, les gens qui sont aguerris essayent le matos sur le flat, prérèglent les foils afin d’avoir une planche la plus facile possible. Le but, c’est que les gens ne se découragent pas, car, quand même, faire un take off, ce n’est pas donné à tout le monde ! Ça devient de plus en plus facile avec le matériel, mais il faut quand même un coup de main. Avec un pote, dès qu’il y a quelqu’un qui achète du matos, on règle et on essaye de l’accompagner au mieux, pour qu’on ne se retrouve pas avec un gars qui va revendre son matériel en trois mois parce qu’il ne va pas y arriver.
On en croise trop et ce n’est pas comme la planche à voile ou d’autres supports, où on sent qu’on va y arriver à un moment donné. Là, moi, au début, c’était pareil, c’était “je ne vois pas le bout du tunnel, à quel moment je vais pouvoir décoller, à quel moment ça va être sympa ?!”. Donc, pour moi, il faut que les pros, ou les gens qui sont bons, aident leur prochain. Il faut garder ces gens dans cette activité, parce que je trouve que le SUPfoil downwind c’est juste quelque chose de magique ! Chaque rider sur son spot sur la planète a la responsabilité de partager sa connaissance et d’aider les nouveaux, jeunes ou moins jeunes et de les conseiller au maximum pour que les gens ne se découragent pas. C’est encore un petit peu un sport d’élite, mais avec les assistances électriques et tout ça, on va pouvoir peut-être faire voler à la rame, sans voile, des gens qui se sont dits “moi je n’y arriverai jamais”. Surtout les grands gabarits, les personnes qui ont au-dessus de 40/50 ans, qui font 1,85m qui se rapprochent des 90/100kg… il y en a quand même pas mal et, ces gens-là, il ne faut pas les oublier. C’est un peu ma bataille avec les développeurs, on est souvent des petits gabarits, mais il faut penser à ces gens-là : les débutants, les gros gabarits, et il leur faut des foils adaptés. Voilà, c’est mon mot de la fin, partagez et aidez les nouveaux.
Merci beaucoup Alexandre pour cette passionnante plongée dans l’évolution du SUP foil ! Pour plus d’infos sur la Ace Foil, rendez-vous sur le site de Starboard ; et pour tout savoir sur les foils Starboard Foil, c’est par ici.
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The Gran Canaria Pro is back! Taking place in the stunning southwest of Gran Canaria on 7th of December, this open international SUP event welcomes paddlers of all levels to race in one of the best SUP destinations in the world. With warm December temperatures averaging 26°C and courses tailored for both experienced competitors and […]
The 2025 Starboard stand up paddle range has officially dropped, once again demonstrating that Starboard designs to benefit every paddler, ensuring to deliver an exceptional experience for all. Starboard proves once again the brand has been committed to making stand-up paddleboarding accessible to all, raising the bar with its dedication to uncompromising quality and ocean […]
Aneesh Kumar, a passionate 12-year-old environmental advocate from Chennai, has made headlines in India by becoming the first boy to paddle across three Indian states—Tamil Nadu, Andhra Pradesh, and Pondichéry —on a stand-up paddleboard back in May, and receiving a World Book of Records certificate in August. His inspiring journey covering 350 kilometers from Pondicherry […]
In just two and a half years, Starboard SUP racer Alba Alonso Frey from Spain has made a meteoric rise in the world of SUP racing. Recently crowned the 2024 ISA Sprint World Champion, Alba also helped Team Spain claim the Nations World Champion title at the ISA World Championships in Copenhagen. In a thrilling […]
With downwind foiling booming all across the globe, Starboard has unveiled two groundbreaking products just in time for two major international Downwind SUP Foil events in France – the Crozon Foil Festival and LAST Les Ailes de Saint Tropez. The Ace Foil Lightning board and the Foil Blade are designed to push the limits of […]
The 2024 Busan SUP Open delivered thrilling racing across two action-packed days, with standout performances from some of the world’s top paddlers. On Day 1, NSP rider Christian Andersen dominated the surf sprints, powering through a tough field that included four-time ISA World Champion Shuri Araki and Starboard’s Aaron Sanchez. His victory in the sprint […]
The 2024 Agios Nikolaos on SUP, held in the stunning coastal town of Agios Nikolaos, Greece, marked the fourth stop of the ICF SUP circuit as this year’s only SUP World CUP . This prestigious event, which ran from September 27 to 29, attracted an impressive roster of athletes from 17 countries, competing across three […]
La 18ème édition du Fort Boyard Challenge a offert un spectacle exceptionnel de Stand Up Paddle, avec deux journées de course très contrastées. Sous un soleil radieux, la première journée a vu les riders s’affronter sur une longue distance de 16 km en pleine mer, autour du mythique Fort Boyard. Le lendemain, sous une pluie […]
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