À seulement 16 ans, Thomas Dusart fait déjà parler de lui dans le monde du SUP race. Avec une série de performances remarquables, de la Gla Gla Race au Fort Boyard Challenge, en passant par les derniers Championnats de France où il a fait forte impression, ce jeune rider plein d’ambitions enchaîne les courses et se forge un solide palmarès. Passionné et déterminé, Thomas commence à se faire sa place à l’échelle nationale mais aussi internationale, notamment au Belgian SUP Tour. Ce circuit, proche de Thomas qui vit près de la frontière franco-belge, lui est particulièrement attractif grâce à la variété des compétitions proposées et la grande place faite aux jeunes sur chaque évènement. Pour TotalSUP, Thomas Dusart revient sur ses moments forts de la saison et sur ses projets pour l’avenir.
Salut Thomas ! Tu as seulement 16 ans et déjà de très belles performances à ton actif, notamment au Fort Boyard Challenge et à la Gla Gla Race, et tout dernièrement aux Championnats de France à St-Raphaël. Qu’est-ce qui t’a le plus marqué dans ces compétitions ? Quelles sont tes plus grandes fiertés dans ton palmarès ?
Bonjour Laurie ! Merci beaucoup de m’accorder de ton temps. Cette année, j’ai en effet pu m’illustrer sur de belles courses tout au long de la saison, en commençant par la Gla Gla Race en janvier dernier.
Ce fut une belle surprise pour moi d’accrocher pendant une bonne partie de la course le groupe de tête et de m’adjuger ainsi la 8ᵉ place générale et 1ʳᵉ en junior. Pour ma 2ᵉ participation à cette course, devenue incontournable de l’hiver (et qui je l’espère reviendra très bientôt), j’ai vraiment apprécié son atmosphère particulière : prendre le départ sous le froid, accompagné de 700 rameurs et entouré des sommets enneigés du lac, rend cet événement unique. J’ai ensuite enchaîné sur quelques courses en Angleterre et en Belgique avant de participer aux étapes EuroTour de Barcelone, ma première grosse compétition internationale ; et Namur où je finis 8ᵉ.
En septembre dernier, j’ai pris mon premier départ au Fort Boyard Challenge. Fort d’une grosse préparation estivale, j’ai réussi à accrocher la 2e place, derrière Ludo, et en bataillant avec Elliot, qui complète le podium. Le format de l’événement est singulier et excitant grâce à ce bateau qui nous dépose au large en fonction de l’orientation du vent. Malgré les conditions météo assez capricieuses, le directeur de course, Fred, a su composer les parcours les plus adéquats tout au long du week-end. Je tiens à le remercier parce qu’être directeur de course, c’est beaucoup de responsabilité, et parce qu’il a à cœur de promouvoir nos sports, notamment à travers le downwind (LAST à St-Tropez, camp à Tarifa, etc…).
Outre ces courses, je suis également fier de mon palmarès national : champion de France en longue distance et vice-champion en technical race l’année dernière à Royan ; ainsi que le triplé chez les moins de 15 ans en 2022 à Saint-Raphaël. Enfin, cette année, j’ai pu décrocher officieusement le titre de vice-Champion de Belgique…
Et il y a peu s’est déroulé les championnats de France 2024 à St-Raphaël sur quatre jours, soit quatre formats de course différents (longue distance, sprint, technical race, downwind). Cyril et son équipe ont su parfaitement composer avec les fortes pluies et les orages pour nous proposer des parcours adaptés en toute sécurité. Je me suis davantage concentré sur la distance et la technical, sachant que les sprint/downwind ne sont pas mes points forts (à travailler). Le premier jour a donc été consacré à la longue distance, d’un peu plus de 10km. Ce fut un parcours technique avec des passages de bouées ainsi que de la remontée et descente au vent. Je finis 3ᵉ open, derrière Ludo (Teulade, ndlr), encore et toujours impérial ; et pas loin de Simon (Ackerman, ndlr) (Junior). Ensuite, nous avons eu un beau parcours de sprint : beachstart – 2 bouées (au choix sur les deux amures) à aller virer – arrivée sur la plage. Le format promeut bien notre sport : c’est très dynamique et spectaculaire, comme l’ont attesté les locaux venus encourager. Je me fais sortir par le collègue Greg Limelette en quart de finale.
De belles vagues périodiques se sont formées le 3ᵉ jour de compétition pour la “course technique”, synonyme de bouées, de passages à terre, de départ/arrivée sur la plage. Malgré les heures passées à peaufiner ces éléments techniques, je rate totalement mon départ, crispé sûrement à cause du stress ou de l’envie de bien faire. Je me remobilise alors rapidement pour refaire mon retard et passe aussi d’un top 20 à la 3ᵉ place après une belle bataille, bouées après bouées, coups de pagaie après coups de pagaie. Enfin, le soleil et la chaleur sont revenus pour le 4ᵉ et dernier jour. Nous avons été gâtés par un beau downwind assez inattendu, avec de la houle et un peu de vent. Les efforts des jours précédents avaient laissé des traces donc le parcours de 8.5km fut suffisant. La fatigue présente, je pris quand même beaucoup de plaisir, en plus la Méditerranée est chaude et bleue (contrairement à la mer du Nord). Je finis à la 6ᵉ place. Bravo à Ludo qui a remporté son quatrième titre et Mélanie (Lafenetre, ndlr) son troisième !
Tu es un rider régulier sur le Belgian SUP Tour. Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ce circuit ?
Effectivement, ma proximité géographique avec la Belgique fait que je participe activement aux compétitions locales (qui parfois se tiennent aussi aux Pays-Bas). Vincent (le directeur du Belgian SUP Tour) s’implique à fond sur chaque étape pour rendre le tour très dynamique et varié : des longues distances sur plan d’eau intérieur, des parcours techniques en mer comme en lac, du downwind (si la météo le permet), et des formats « sprint ». Les étapes ne se ressemblent donc pas et exigent diverses qualités à chaque fois. Les Belges sont toujours chaleureux et accueillants, et on retrouve souvent des têtes familières. Mais cela n’empêche pas d’y avoir un niveau très relevé : entre Kjell De Bruyn et Joep van Bakel (champion du monde ICF 2023) rejoints par Donato Freens chez les hommes, et Petronella van Malsen chez les femmes. J’ai pu y trouver de la bonne confrontation régulièrement, ce qui m’a permis aussi d’emmagasiner une précieuse expérience.
Quelle étape t’a le plus marquée ?
En septembre, les championnats de Belgique se sont tenus pas loin de chez moi (près de la frontière avec la France), en mer, dans des conditions difficiles. Chacun a été amené à sortir de sa zone de confort ; et la course a même dû être raccourcie à cause d’un orage !
J’ai aussi beaucoup aimé ramer dans les canaux de la ville de Gand lors du SUP 4 LIFE. Le parcours de 14km débute dans un grand bassin d’aviron puis nous emmène jusqu’au cœur du centre-ville et nous fait même passer dans des tunnels ! À l’approche de Noël, c’est une belle course caritative, qui plus est, au profit de la fondation King Baudouin. Cette année malheureusement, je ne pourrai pas y participer, mais j’encouragerai tous ceux qui y seront !
En tant que jeune rider, qu’est-ce qui rend le BST attractif à tes yeux ?
Il y a une belle dynamique chez les jeunes du côté de la Belgique et des Pays-Bas, par exemple à travers le club de Kempen. À chaque étape du BST sont intégrées des catégories U14, U16 et Junior, ainsi qu’un classement général par catégorie réalisé en fin de saison, ce qui est motivant et gratifiant pour tous. L’engouement autour du SUP se développe dès le plus jeune âge : il y a ainsi une belle concurrence chez les juniors (Benyam, Max et Loranne chez les femmes). Cette année, le BST a aussi récompensé sur ses événements nationaux par un price money, valorisant nos performances et notre sport ; d’ailleurs aucun participant ne repart sans rien !
Pour l’instant, tu n’as pas encore de sponsor. Comment gères-tu ton projet sportif et tes déplacements sans soutien financier, et qu’est-ce que tu espères pour l’avenir à ce niveau-là ?
Je dois remercier sincèrement mes parents pour tous les déplacements souvent longs durant les week-ends de course. Ils m’ont fait découvrir ce sport et m’ont toujours soutenu dans mon projet, en assumant le coût du matériel, de l’hébergement, des frais d’inscription, du transport. A l’avenir, j’espère que des marques s’identifieront à mon projet, et m’apporteront leur soutien. Enfin, je dois garder un bon équilibre primordial entre les entrainements et les études.
Je gère aussi mon projet sportif avec mon coach. Cela fait un an que j’ai commencé à travailler avec Amaury, qui gère l’Ocean Paddle Camp à Crozon dans le Finistère : il a toujours su me donner les bons conseils pour me faire progresser physiquement et mentalement. Faire partie d’une équipe avec d’autres gars bien sympas et qui rament forts (Ethan, Anaïs, Elliot, Louka, Greg, Camille, Lola et Erica) est vraiment motivant pour garder le rythme et se dépasser.
Quels sont tes objectifs pour la fin de saison et l’année prochaine ? As-tu des compétitions spécifiques en tête ?
Les championnats de France étaient mon gros objectif de fin de saison, maintenant qu’ils sont passés, je vais me concentrer sur la préparation de la saison à venir. Néanmoins, en décembre, le Nautic Paddle fera normalement son grand retour, je prendrai ainsi le départ de cette course mythique sur la Seine. Ma saison prochaine reste encore incertaine, mais j’ai en ligne de mire une participation aux championnats du monde, qui serait un grand pas dans mon projet.
Je te laisse le mot de la fin ?
Je tiens simplement à remercier tous ceux qui me supportent, mes parents et mon coach ainsi que ceux qui militent pour démocratiser notre beau sport qu’est le paddle.
Merci beaucoup Thomas pour tes réponses et on te souhaite plein d’autres succès dans ton projet sportif !
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