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Ils ont fait Ze Race en 2015: Franck Le Ven, Martin Letourneur, Yoann Cornélis et Pascal Pouget

A deux jours du coup d’envoi de Ze Race, la course de Downwind longue de 50 kilomètres en Guadeloupe, quatre participants de l’édition 2015 dont deux alignés au départ de cette édition 2016 nous font part de leur témoignage. Yoann Cornélis devait participer cette année en pirogue, il manque malheureusement son avion.

Martin Letourneur: “Motivé jusqu’à la fin sinon le corps ne suit plus”

J’ai participé l’an dernier à Ze Race car tout d’abord en Octobre 2014, j’avais fini second à la Presqu’ile Paddle Race (PPR), ce qui m’avait permis de remporter le billet d’avion pour aller participer à Ze Race puisque la course ne rentrait pas dans le programme 2015 de Titouan Puyo (qui avait fini premier de la PPR). Je voulais vivre cette course comme un défi et je m’étais préparé à un downwind XXL en mettant l’accent sur l’aspect technique plutôt que sur l’endurance dans ma préparation.

J’ai passé un excellent séjour en Guadeloupe en compagnie d’Amaury Dormet et de Stéphane Bodet et sa famille. Les paysages étaients extra et les downwinds top… sauf le jour de la course! Je n’étais pas du tout préparé physiquement à ramer 55km sur une mer d’huile et ça n’a pas été facile, je l’ai vraiment abordé comme un défi pour essayer de franchir mes limites. Si je visais la première place sur cette course l’an dernier, j’étais tout de même très satisfait de finir second, Ze Race est une course extrêmement éprouvante qui ne met à l’épreuve pas que votre résistance physique mais mentale aussi et je pense même que c’est le paramètre le plus délicat, il faut réussir à rester déterminé et motivé jusqu’à la fin sinon le corps ne suit plus.

Je dirais que je suis sorti grandi de cette course et je ne regrette vraiment pas d’y avoir participé, j’en ai tiré pas mal de renseignements et toutes les rencontres que j’ai pu faire en Guadeloupe valaient vraiment le coup!

Cette année mon programme est un peu compliqué, tout n’est pas encore organisé donc je souhaitais rester calme durant l’hiver pour bien me préparer pour attaquer la saison au printemps, mais je suivrais avec grand interêt l’édition 2016 qui promet d’être un grand cru avec une belle bataille en tête pour le podium et la première place!

Franck Le Ven: “La récompense sera exquise”

Malgré mes 5 malaises (dont deux importants) durant la course de l’année dernière, où j’ai bien cru ne jamais pouvoir finir, je suis à nouveau dans l’aventure ! Pourquoi : parce que l’aventure humaine est juste incroyable avec les guadeloupéens qui se plient en quatre pour nous recevoir au mieux et nous faire découvrir leur paradis, l’aventure sur l’eau est tout aussi magistrale de pouvoir faire autant de miles dans les eaux caribéennes et c’est avec la ferme intention de finir le plus long downwind du monde que je me suis réinscrit pour cette 7ème édition.

Cette fois, je plongerai dans l’eau toutes les heures pour me rafraichir, j’alternerai nourriture salée et sucrée, je ne chercherai pas à ramer comme pour un 20 km, Je ne chercherai pas la performance mais le plaisir ! Le plaisir d’être au soleil en short dans le vent sous un ciel bleu entre potes pendant le mois de janvier où le temps est gris et froid en Bretagne. Ze Race 2016 sera pour moi Ze Ballade !

L’année dernière je pense avoir fait une surchauffe plus une insolation…. J’ai vomi deux fois, ne pouvant plus me tenir même assis sur la planche, ni même allongé… Les crampes me parcouraient le corps… Pour le premier je pensais mourir et espérais qu’un hélicoptère allait surgir et m’emmener à l’hôpital.

Mon bateau m’a rafraîchi d’eau froide, mon amie nageait dans mon vomi pour me soutenir et ce à 3h30 de course seulement !!! Il me restait plus que 3 h de course d’où les autres malaises… J’ai réussi à en atténuer 3 mais pas le 5ème et là j’ai vu un kahunas me doubler en m’encourageant alors lorsque j’ai pu repartir, je voulais absolument le redoubler et heureusement la pluie froide est arrivée durant les deux derniers km et j’ai réussi à le doubler.

Je suis resté 30 mn après l’arrivée ds l’eau, en apesanteur avec ma brassière à attendre que les crampes passent…. 2 heures après l’arrivée je n’étais toujours pas bien remis et j’oubliais la housse de planche, les deux pagaies sur l’herbe du club nautique. À l’ouest !!!

J’ai tenu car je suis une tête de mule, un têtu, et que je ne lâche rien. C’est comme au boulot, si tu renonces à l’effort tu n’es pas digne de faire ton métier… Pour le sport plaisir c’est pareil ! J’ai ma conviction que pour abandonner il faut vraiment que ce soit important et qu’il faut tout faire pour ne jamais renoncer. C’est très dur sur le moment mais tu sais qu’il y a une fin à tout et que la récompense sera exquise.

Pascal Pouget: “Je suis en train de vivre un grand moment”

Ze Race l’année dernière était un nouveau challenge pour moi avec cette longue distance océanique sous les tropiques. L’accueil y a été formidable, l’ambiance géniale et du coup, malgré l’édition 2015 sans vent, j’ai eu très envie de remettre ça en 2016. Cette année plein d’amis sont sur la ligne de départ, et c’est magnifique ! De plus à l’échelle de la Molokai, Ze Race est beaucoup plus abordable à tous niveaux…

L’année dernière je termine l’épreuve en 6h43 sur un parcours sans vent et avec les 5 derniers kilomètres en upwind.
Le jour de la course est un moment vraiment spécial. Lever à 5h, gros petit déjeuner, départ en bateau vers la ligne de départ. Tout ca dans un feeling du genre « je suis en train de vivre un grand moment »

Enfin la libération du départ et les premiers coups de rame un peu appuyés en voulant garder le contact avec les meilleurs. En fait les heures qui suivent montreront qu’il y aura des séquences beaucoup moins speed.

Tout au long de la course, le truc est d’écouter sa faim et sa soif car je pense que sur du très long il faut boire avant d’avoir soif et manger avant d’avoir faim. Car sinon c’est trop tard et le malaise n’est pas loin.

Gérer son stress aussi est important en partant de l’idée de glisser et se faire plaisir sur un plan d’eau magnifique. On est là aussi pour ouvrir ses yeux et profiter. Et s’il en reste sous le pied la dernière heure, on peut revenir sur un mode compétition.

Yoann Cornelis: “C’est le mental qui prend le relais”

J’ai participé a Zerace en 2015, l’épreuve était éprouvante dû au manque de vent et à la chaleur. Pas évident de s’habituer aux températures tropicales surtout pour un breton. J’ai terminé à la 3ème place.

Mais au delà du résultat et de la course c’est un très bon souvenir, les endroits et les potes sur place. J’aime beaucoup la Guadeloupe. J’avais hâte d’y retourner cette année pour participer cette fois en pirogue pour voir la course sous un autre angle. Il est vrai que je suis plutôt adepte des épreuves plus courtes et explosives dans les vagues ou autres, du coup je trouve la pirogue adapté a un  parcours long. Malheureusement j’ai raté mon avion il y a quelques jours et suis obligé de déclarer forfait.

Sinon il est certain que ramer plus ou moins 6 heures, ça demande un gros entrainement et une bonne récupération derrière, mais pour ceux qui vont jouer le podium, on a affaire à des guerriers. Et puis c est le mental qui prends le relais. Bravo au passage aux filles qui sont inscrites.

L’équipe organisatrice de Waterman Karukera est très sympa et dynamique, on a été accueilli l’année dernière comme des rois. La Guadeloupe est une ile multi-activités et c’est ça qui me plait. Difficile de se restreindre à un ou 2 sports: Trek, kite, surf…

A propos de l’auteur

Mathieu Astier

Mathieu est le fondateur hyperactif de TotalSUP mais aussi un vétéran du marketing et de la communication web avec plus de 20 ans d'expérience aux côtés des plus grandes start-ups internationales. Son coup de foudre pour le Stand Up Paddle en 2013 l'a amené à construire l'une des principales plateformes d'information en ligne dédiées au SUP, en anglais et en français pour une audience mondiale, et à tourner sa vie de famille résolument vers l'océan.

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