Very Flat Race 2022 : le vainqueur Jean-Phillippe Dargeou nous raconte cette édition very-tablement flat !

Clap de fin pour l’Alpine Lakes Tour 2022 ! Après de belles étapes réussies, le circuit, débuté par la classique GlaGla Race en janvier, s’est clôturé ce dimanche 02 octobre avec la Very Flat Race qui affichait complet. Une édition qui a vraiment bien porté son nom, avec une météo douce et le lac d’Aiguebelette vraiment flat ! Avant le lancement des courses, un émouvant hommage a été rendu à Yann Ebersold dit Yann de Cannes, qui nous a quitté la veille, et Thierry Martinet, pour qui la Very Flat Race 2022 avait été la dernière course l’an dernier. Après cet instant de recueillement, Jean-Philippe Dargeou s’est lancé dans la quête du podium de la longue distance, et est revenu avec la victoire ! A 58 ans, Jean-Philippe pratique le SUP, ou comme il le décrit “une planche où on rame debout et où l’on dépense beaucoup d’énergie pour ne pas aller si vite que ça” depuis 5 ans. Si au début il ne pratiquait qu’en loisir et préférait “faire des ronds dans l’eau avec [son] voilier”, depuis, il rame deux fois par semaine et est devenu un compétiteur assidu de l’Alpine Lakes Tour ! Habitant à Sevrier près du lac d’Annecy depuis ses 30 ans, il a déjà participé à de nombreuses étapes du circuit, et aussi aux Dragon Races. Il nous raconte.

Photo : Alexis Fernet

Bonjour Jean-Philippe, et bravo pour ta première place sur la Longue Distance à la Very Flat Race ! C’était ton objectif ou plutôt une surprise ?

Je n’avais pas étudié la liste des participants mais je savais que les « intouchables » seraient au championnat de France à Lyon donc il y avait peut-être de la place sur les trois premières places ici à Aiguebelette.

D’habitude je prends rarement un bon départ et je perds souvent un temps fou à la première bouée de dégagement. Mais là, cette première bouée est passée toute seule avec seulement deux personnes devant moi. Deux options se sont offertes à moi. Je m’économise et je décide d’accélérer vers la fin où je balance les watts tout de suite.

J’ai commencé fort. Je crois, d’après ma montre, que j’étais entre 10,5 et 11km/h (c’est juste mon max). Je n’ai rien lâché jusqu’à la fin. J’ai sué des grosses gouttes. J’ai cherché un peu les bouées. Sur les 2 dernières kilomètres, j’étais un peu mort mais ça l’a fait. Je n’osais même pas me retourner pour vérifier où était mon poursuivant. J’avais peur de tomber. A deux ou trois points de passage je criais « il est où le gars derrière » ? Et comme l’écart ne se réduisaient pas, la pression ne s’est pas trop installée. J’ai alors maintenu le rythme, tout seul (ça ce n’est pas drôle tout seul) jusqu’à la ligne d’arrivée. Et hop first place. Au final, cela fait du 9,2 de moyenne.

Photo : Philippe Millet

A chaud, c’était comment cette Very Flat Race 2022 ?

Elle était très chouette cette Very Flat Race. Je l’avais raté l’année dernière à cause de la covid et j’y tenais beaucoup cette année. J’y tenais beaucoup car quand il y a du clapot, je peux tomber assez facilement mais là, sur le flat sans risque de déséquilibre, je sais que je peux avancer assez vite.

Photo : Philippe Millet

Pour le coup cette année la Very Flat Race a bien porté son nom, c’était tout flat ! Tu aimes ce genre de conditions ? Avec quelle planche as-tu fais la course ?

J’ai une 3Bay en carbon shapée par Patrice Remoiville en 24 pouces de large. C’est une planche typée flat water et qui marche vite, même avec cette largeur (les vrais champions qui ont de l’équilibre sont sur du 20 ou 21 pouces).

Photo : Philippe Millet

La Very Flat Race c’était la dernière étape de l’Alpine Lakes Tour 2022 ! Tu as participé auxquelles autres étapes du circuit cette année ?

Je participe principalement au circuit de l’Alpine Lakes Tour proposé par Benoît Mouren. J’aime ce circuit où il y a des vrais pros mais pas que.  Et surtout il y a une grande diversité au niveau des spots choisi. De la GlaGla Race par 0 degrés au mois de janvier jusqu’à la Paradise Race en septembre sur un lac Italien à 2000 mètres d’altitude.

Il y a un très bon esprit entre les compétiteurs et on se retrouve sur les différentes courses. Une fois, untel est devant moi. La course suivante c’est moi devant lui (hein Hervé !! LOL). Bon en plus je suis bénévole sur ce circuit donc le jour de la Flat Race par exemple, je me suis levé à 4h30 du matin pour mettre en place toute l’organisation pour la journée avec quelques autres bénévoles. J’ai fait la course, j’ai rangé avec les copains encore présent et dodo à 21h30. Dead Mort !

Photo : Alexis Fernet

Sais-tu si tu as fait un résultat au classement général ?

En fait, je ne suis pas très fan des longues distances. Ça fait mal aux épaules. Mais vu le temps que je passe sur l’eau, j’ai un peu mauvaise conscience de ne faire que des courtes distances. Je devrais me secouer un peu.  Tu vois, pour la GlaGla, j’ai fait 7e mais sur la courte distance. A Savieres, pareil j’ai fait la courte distance et j’ai fait deuxième tout comme à la Tropicale à Genève. Mais là, à Aiguebelette comme je ne risquais rien sur du plat j’ai choisi la longue distance… et je n’ai pas été déçu.

J’ai fait aussi 2 fois la Nautic à Paris. Voir tout Paris depuis sa petite planche de SUP au lever de soleil est une expérience incroyable.

Photo : Philippe Millet

Toi qui es un compétiteur fan du circuit, quel bilan fais-tu de cette saison 2022 ?

Cette année, j’ai adoré Aiguebelette (forcément quand tu es premier c’est toujours bien) et le canal de Savières. Le décor est superbe sur ce canal sinueux. La Gla Gla Race, j’aime aussi même s’il y a plein de vagues au départ. Je l’ai faite 4 fois en courte distance. C’est top mais tu n’as vraiment pas envie de tomber dans une eau à 4 degrés…

Un truc cool c’est les courses de dragon. Tu vois, c’est un paddle en ligne à 4. J’aimerais bien que ça se développe un peu plus parce que c’est vraiment très marrant. Surtout dans les virages de bouées. Il faut être hyper coordonné quand tu rames. Ça peut vite partir en cacahuète quand on est dans la précipitation.  Tu te marres, il y a des gamelles et surtout il y a un chouette esprit d’équipe.

D’ailleurs, dans 15 jours on a le projet avec Jérôme, Benoit et Phil … de rallier Minorque à Majorque en dragon. Ça va être chaud dans les vagues. 50 kilomètres de galère 🙂🙂

Je ne fais jamais de technical parce que je ne suis pas très bon dans les virages. Surtout ceux à gauche. Mais comme je vais m’entraîner cet hiver, peut-être que j’en ferai une ou deux en 2023.

Photo : Philippe Millet

A quoi t’attends-tu pour l’Alpine Lakes Tour 2023 ?

Pour l’avenir, j’espère que l’étape en Italie, la Paradise, pourra se faire parce que ramer sur un lac de montagne à 2000 mètres d’altitude avec des sommets qui avoisinent à 4000 m c’est vraiment magique. Et qu’est-ce qu’on y mange bien là-haut. Il y a une super ambiance au refuge Prarayer. Faut vraiment faire la promo pour cette course.

Photo : Philippe Millet

Prochaine étape donc, la GlaGla Race 2023 ! Tu y seras ?

Alors oui, en 2023, si mes épaules et mes tendinites me laissent un peu tranquille, oui, je referais bien encore le circuit de l’Alpine Lakes Tour et sur les grandes distances cette fois-ci.

Donc rendez-vous en janvier 2023 mais d’ici-là, on va bien se recroiser sur le lac d’Annecy.

Merci Jean-Philippe pour tes réponses et à bientôt sur l’eau!

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Very Flat Race 2022 : résultats complets