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Un Suisse chez les Corses, Stéphane Guillermin et le Corsica Paddle Trophy

Ambassadeur de la marque Fanatic en Suisse d’où il est originaire et où il réside, Stéphane Guillermin, spécialiste du flat et de l’Ultra Longue Distance, rêvait de participer au Corsica Paddle Trophy depuis la 1ère édition en 2019. Il a enfin pu réaliser son souhait le mois dernier sur les 3 jours de courses cumulant un total de 40 kilomètres dans la douceur de l’été indien.  Le Corsica Paddle Trophy a eu lieu fin octobre dans des conditions assez épiques voyant la consécration de Fanny Tessier chez les femmes devant Virginie Samson et Emmanuelle Marcon. Chez les hommes, c’est Noïc Garioud qui s’impose devant Martin Vitry au terme de quatre courses éprouvantes. En 3éme position c’est donc le suisse Stéphane Guillermin, habitué des courses nationales et internationales, qui crée la surprise. Nous l’avons joint tout juste rentré de Corse et déjà reparti vers d’autres eaux turquoises, sur une autre île, des Antilles cette fois, en Guadeloupe pour recueillir ses impressions sur la course.

Bonjour Stéphane Guillermin, peux-tu te présenter en quelques lignes stp ?

Je m’appelle Stéphane Guillermin, j’ai 49 ans et je suis de nationalité suisse. Je fais du stand up paddle depuis 2010. J’ai d’abord commencé avec la marque suisse Fool Moon puis je suis passé chez Fanatic suisse depuis trois ans et ça se passe super bien. J’ai fait pas mal de compétitions nationales et internationales, et puis là récemment il y a eu cette petite pause due au covid qui a impacté tout le monde. Dans la vie je suis fonctionnaire au département de l’équipement sur les routes.

Tu viens de participer au Corsica Paddle Trophy (CPT), quelles sont tes impressions sur la course ?

Cela faisait trois ans que je voulais faire le Corscia Paddle Trophy. La première fois j’ai eu une petite défaillance physique qui a nécessité une opération en urgence, la deuxième fois la Suisse a été confinée, toutes les frontières étaient fermées puis là cette année c’était la bonne. C’est vraiment une organisation de dingue digne des plus grands évènements. Que tu sois une rock star du paddle ou un simple amateur tu es reçu exactement de la même façon. Cette année le niveau était assez relevé, y avait les Noïc Garioud, Clément Colmas, Martin Vitry, Fanny Tessier que je connais bien et que j’ai connu grâce à Ze Race en Guadeloupe. Superbe course également que je compte refaire en 2022, je devais y aller en 2020 mais je n’ai pas pu, j’étais bloqué en suisse avec la pandémie.

C’est vrai que c’est ce qui est très appréciable dans le monde du SUP, tu as facilement accès aux meilleurs mondiaux mais tout le monde reste plutôt accessible et simple avec beaucoup d’humilité, c’est ça qui est génial.

Tout à fait, et c’est exactement ce qu’il s’est passé en Corse là. C’était excellent, il y avait une harmonie entre les gens, qu’ils soient pros ou amateurs, on a retrouvé cette grande famille du SUP qui était en pause depuis un an ou deux avant que tout nous tombe sur la tête. Et ça c’était vraiment cool. On peut vraiment saluer l’organisation et leur faire de la pub, c’est organisé de main de maître par Daniel Damien qui est un mec en or, et avec son staff c’est énorme ce qu’ils font chaque jour pour tous les coureurs, il n’y a pas de temps mort, il faut y aller et il faut le voir. J’ai fait pas mal de courses, j’ai fait également plusieurs fois la 11 SUP City Tour en Hollande qui est une très grosse organisation aussi au top et je peux dire que le CPT c’est vraiment une organisation digne des plus grandes. Et tout ça je le vis grâce à Fanatic !

Quelle planche avais tu pour la CPT ?

J’avais pris la Blitz 23’5 en carbone, pas le tout dernier modèle qui va sortir très bientôt mais celui d’avant, de 2020 idéal pour le downwind. La mer ce n’est pas trop mon fort au départ, je navigue beaucoup sur les lacs, rivières et marais. Je ne sens pas trop le sable chaud moi mais plutôt la vase ! C’était vraiment cool, c’était ma septième sortie en mer quand je suis arrivé là-bas. On a fait 3 courses, donc j’en suis à 9 sorties en mer ! Je me suis bien fait malmené lors de la première course, des îles sanguinaires à Ajaccio, j’ai eu un petit moment de stress et d’énervement. Fanny est passée à ce moment-là, on a navigué ensemble, elle m’a donné de bons conseils et heureusement qu’elle était là, elle m’a bien aidé. Moi aussi sur des compétitions de flat, lorsque je peux aider les gens j’aime bien leur donner quelques petits conseils, les faire déstresser. C’est ce qu’il y a de cool aussi là-dedans, moi qui suis du lac Léman, c’est que les pros qui ont l’habitude de ce genre de conditions ils sont vraiment très cool. On est parti ensemble avec Noïc, Clément et Martin, j’ai dû les voir trois minutes, après ils m’ont très vite distancié ! J’ai quand même bientôt 50 ans et ce sont parmi les plus grands dans ce sport.

Quels types de conditions avez-vous eu pour cette édition ?

Pour les cadors c’était plutôt fun visiblement, et pour les autres dont je fais partie c’était un peu chaud par moments, y a eu du backwash, y avait des courants croisés, du downwind, du flat, et pour la technical race on a eu toutes les conditions : upwind, downwind, latéral, ça c’était vraiment cool. Pour les pros, ils ont tellement l’habitude que c’est déconcertant de voir comment ils naviguent là-dedans. Il faut pas trop y faire attention, se concentrer et se faire plaisir car on est surtout là pour ça !

Quels conseils donnerais tu à quelqu’un qui voudrait participer au Corsica Paddle Trophy pour la première fois ?

Surtout qu’il vienne ! Qu’il vienne voir cette île qui est magnifique et cette course qui a une organisation de dingue, qu’il prenne son sourire avec lui, ça c’est obligatoire, et même s’il ne l’a pas c’est pas grave, même s’il vient en tirant la tronche, il l’aura nécessairement en repartant ! Il y a un tel engouement autour de cet évènement, on navigue aussi avec d’autres embarcations d’autres disciplines et ça c’est top ! Y a des pirogues, des kayak et tout. Et c’est vraiment ouvert et adapté à tous les niveaux. Il y a trois compétitions sur trois jours et tout est fait pour que tu te sentes à l’aise.

Peux-tu nous détailler un peu les différents parcours ?

Le premier jour on va des îles Sanguinaires au port Tino Rossi. Il y a deux parcours, le parcours Elite qui est un peu plus long et qui remonte derrière ces îles sanguinaires où je me suis fait malmener et où j’ai un peu paniqué et je me suis dit que je n’allais pas y arriver, et grâce à Fanny qui est passée à côté j’ai regardé comment elle naviguait et ça s’est bien terminé. Pour les amateurs le parcours est un peu plus light, un peu moins chaud et engagé et c’est très bien. Après ça reste une course en mer donc tout dépend des conditions météo que tu as le jour J. La deuxième course tu pars de l’hôtel du Marina à la plage d’Argent, c’est de la navigation côtière avec un petit passage engagé près des rochers. Mais tu as toujours le choix, si tu te le sens tu passes au milieu et sinon tu passes au-dessus. Ils ne t’envoient pas au carton, le parcours amateur est vraiment pensé pour que les gens se fassent plaisir, et il y a même un parcours loisir pour les novices, et ça ça fait vraiment plaisir. Il y avait pas mal de monde dans cette catégorie et je trouve ça génial. Chez nous en suisse beaucoup de gens arrêtent le SUP pour passer au foil, les jeunes aussi, donc là ça faisait plaisir de voir tout ce monde, et on est là pour les motiver !

Quel matos utilises tu sinon le reste du temps ?

Sur le flat dans mes contrées j’utilise la Fanatic Strike 20 et la 22,5 aussi, j’ai la chance d’avoir les trois boards de race de chez Fanatic qui sont d’excellentes planches. Pour moi ça a été une magnifique opportunité d’avoir pu passer un contrat avec eux. J’étais à Vassivières pour les 10 heures, j’avais la 22,5 et ça s’est super bien passé, super organisation aussi d’ailleurs, et pour ma part j’étais impressionné de trouver cet immense lac splendide au milieu de la Creuse.

A peine revenu de Corse te voilà reparti en Guadeloupe, quelle est ton actualité sportive ?

Je viens d’arriver en Guadeloupe, j’ai atterri hier, je suis là pour un stage de surf ski. C’est quelque chose qui me trottait dans la tête depuis un petit moment, j’avais un peu de temps et je me suis dit allez, j’y vais ! Je compte bien aussi faire de jolis downwind avec mon ami Cyrille Curtit qui vit ici depuis un moment. Il connait bien les locaux et a un bon réseau ici dans le milieu du paddle. Il fait partie de l’organisation de Ze Race, c’est lui qui nous a incité à partir là-bas. Là en janvier 2022 il devrait y avoir les meilleurs mondiaux, sans doute Titouan Puyo sera de la partie, peut-être pas en SUP mais en pirogue ou en FOIL. Parmi les locaux il y a Romu Mamadou, qui était en Europe là récemment. C’est cool c’est vraiment une grosse communauté, avec la même super ambiance que sur la Corsica Paddle Trophy.

Pour plus d’infos sur le Corsica Paddle Trophy :
http://www.corsica-paddle-trophy.fr/

A propos de l’auteur

William Buna

Originaire de Nouvelle Calédonie et passionné de sports outdoor depuis son plus jeune âge, William pratique l’escalade, le snow, le ski, le windsurf, l’apnée, le surf, et le SUP race. Un jour de 2020 en sortant du confinement l’idée lui vient de relier Toulouse à Bordeaux en SUP seul sur la Garonne et depuis le virus du paddle l’a contaminé. Il a participé à la TAWARA et à la D.I en 2021. Psychologue de formation, auteur et musicien, amoureux de belles histoires, vous le croiserez sans doute prochainement au détour d’une course ou d’un cours d’eau à explorer.

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