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SUP Tandem : Quand le Stand Up Paddle devient un Sport d’Équipe !

Le SUP Race à deux, c’est mieux ! C’est en tous cas la conviction d’une poignée d’athlètes en France qui pratiquent le stand up paddle en binôme et qui rêvent de voir se développer cette discipline à plus grande échelle.
En 2017, c’était le rider mal-voyant Sébastien Le Meaux qui jouait les précurseurs, aidé par ce qui était au départ une bande d’amis qui servaient de guide à Sébastien dans ses challenges et avec le soutien innovant de la marque bretonne 3 Bay Paddle. Les duos athlète-guide sont vite devenus des binômes de compétiteurs à part entière en recherche de performance, et un record du monde et plusieurs défis internationaux plus tard, le SUP Tandem a fait des émules et l’on retrouve depuis deux ans des tandems tolérés sur les Championnats de France de SUP Race.
2022 devrait marquer une étape supplémentaire dans le développement du tandem avec pour la 1ère fois, la reconnaissance de la discipline au niveau fédéral (FFS) et un classement officiel des embarcations doubles lors du Championnat de France d’Ultra Longue Distance sur la Dordogne Intégrale 2022 (sous réserve qu’un minimum de quatre SUP Tandem se présentent au départ).
Aujourd’hui nous partons donc à la découverte du SUP à deux, avec les trois équipes qui montaient sur le podium (officieux) des derniers Championnats de France 2021 à Vassivière en octobre dernier. Le duo normand-creusois composé de Laurent Levallois et de Benjamin Grand, l’équipe savoyarde mixte Barbara Grollimund et Vincent Wouters, et les toulousains Stéphane Leblond et Franck Siegel qui organisaient la semaine dernière un tout premier week-end de découverte du SUP Tandem en partenariat avec le Paddle Club de Vassivière et la marque 425pro.

Barbara Grollimund et Vincent Wouters

Bonjour les SUP tandems ! Tout d’abord, comment avez-vous découvert et pourquoi est-ce que vous vous êtes mis au SUP tandem?

Laurent Levallois: J’ai découvert le tandem par Stéphane Leblond, Sébastien Le Meaux et Apehau Tching à l’époque du record du monde des 24h et de la Yukon River Quest. J’ai ensuite fait équipe avec Mathieu Bernard sur  Rennes / La Mer et la DI 350 , et la Dordogne Intégrale classique avec Thierry Travers.

Stéphane Leblond : J’ai découvert le tandem avec Sébastien Le Meaux qui avait besoin d’un équipier, j’ai accroché direct c’est vraiment la pratique du SUP qui me correspond car elle implique l’idée de partage et d’équipe.

Barbara Grollimund : Pratiquant l’équipage en kayak et le SUP Race, la Dordogne Intégrale nous faisait rêver depuis un moment. On avait vu naviguer Seb et Apehau les pionniers de la discipline sur certaines courses alors l’idée de se mettre au tandem en vue de la DI nous a tenté. Après avoir contacté Seb, nous avons pu utiliser un de ses tandems. Cette année là, Sébastien et Stéphane nous ont donné de précieux conseils. Cette aventure nous a conquis puis décidé d’investir en rachetant leur board et permis par la suite de faire la DI 350 puis la TaWaRa entre autres.

Sébastien Le Meaux et Stéphane Leblond

Quelles différences de sensations et quelles adaptations est-ce que le SUP Tandem nécessite par rapport au SUP solo ?

Laurent Levallois : Par rapport au solo, le tandem exige de ramer en cadence avec ton coéquipier, d’être vraiment synchro, et du coup tu as un lien qui s’installe, c’est top ! L’an dernier, j’ai proposé à Benji (ndlr: Benjamon Legrand) une semaine avant la DI de le faire avec moi, il n’était jamais monté sur un tandem mais il m’a dit oui direct et ça a collé tout de suite !!! Du coup, on vise plus haut cette année.

Stephane Leblond : La pratique à deux provoque une émulation qui transcende, des sensations de puissance… Mais cela demande un état d’esprit bien particulier. On doit former une équipe avec tout ce que cela implique, une concentration de A à Z pour rester en totale coordination, ce qui est loin d’être évident sur des très longues distances, c’est par contre beaucoup plus physique car le support est plus lourd, beaucoup plus dur à manoeuvrer chose que beaucoup n’imaginent pas, tout le monde croit que parce que nous sommes deux c’est plus facile, une grosse erreur…

Barbara Grollimund : En SUP Tandem, on doit à deux ne faire qu’un. Quand on est bien syncro, quand l’ensemble des actions de l’équipage sont à l’unisson, les sensations de glisse sont incroyables mais cela nécessite une communication et une cohésion optimale. Le mot équipage prend alors tout son sens.

Laurent Levallois et Benjamin Grand

Quels avantages et inconvénients par rapport à une pratique en individuel ?

Laurent Levallois : L’avantage principal je pense pour nous qui aimons les longues distances, est principalement de transformer un sport solitaire en sport d’équipe. On est lié l’un à l’autre et le plaisir est décuplé, le partage, le Taho’e porte bien son nom (“ne faire qu’un” en tahitien). Par contre c’est plus galère à stocker et à transporter qu’une planche de 14 pieds, et aussi bien plus onéreux à l’achat.

Stéphane Leblond : Le partage, l’émulation, les différentes émotions de chacun lors des courses, elles n’arrivent jamais en mêmes temps. C’est donc une chose supplémentaire à gérer en plus de ses propres émotions. Ensuite, être à deux, c’est de l’organisation et des relations humaines, et cela demande une grande confiance entre les deux équipiers, par exemple le partage des frais (achats, inscriptions, déplacements, etc). L’inconvénient peut-être le stockage et la dépendance à l’autre.

Barbara Grollimund : Effectivement l’achat d’un tandem est plus coûteux et le transport est un peu plus délicat mais le plaisir qui en découle mérite bien cela.

Stéphane Leblond et Franck Siegel

Quelles courses et/ou types de courses sont adaptées au SUP tandem ?

Laurent Levallois :   Je pense que le tandem est adapté à tous et pour tous types de courses, principalement les longues distances. Il faut oublier les beach races. Avec Benji cette année nous faisons la Dordogne Intégrale, la Loire 725 et le 11 City Tour Non-Stop.

Stéphane Leblond : Les courses les plus adaptées au tandem sont, pour moi, les courses de rivière et les longues distances sur du flat. Mais la rivière en SUP Tandem procure des sensations démultipliées par rapport au solo, ce sont des montées d’adrénaline qui non rien à envier aux downwinds.

Barbara Grollimund : Le tandem a ses limites dans des courses avec des tracés trop tournant type beach race mais idéal en toutes distances plus directives comme l’est l’équipage en bateau long par exemple comme en kayak. On peut autant pratiquer sur lac, en mer que sur rivière jusqu’à la classe 2 passage 3.

Dans les rapides de la Dordogne Intégrale

Comment souhaiteriez-vous voir se développer cette pratique?

Laurent Levallois :  Avec Stéphane et Olivier Darrieumerlou, avec le soutien de 425pro, ça discute pas mal pour sortir un tandem gonflable performant et accessible au niveau tarif afin de mettre en place quelques épreuves , tout le monde avec la même board sous les pieds, un peu comme ce qui avait été fait avec les dragons… ça serait super cool !

Stéphane Leblond : Dans un premier temps , j’aimerais voir le tandem être enfin reconnu par notre fédération, notamment par un titre ainsi que des classements officiels lors des courses. Ensuite que les clubs investissent dans du matériel pour leurs licenciés, car je pense que c’est un très bel outil pédagogique, mais il reste aussi un gros effort à faire de la part des fabricants.

Barbara Grollimund : La reconnaissance du SUP tandem au niveau national permettrait d’augmenter le nombre de pratiquants, de faciliter l’accès à la compétition pour tous et de faire évoluer le matériel. Le tandem peut être un complément au solo et favoriser une pratique collective. Il offre d’autres horizons…

Leblond et Siegel dans le clapot du Championnat de France 2021 à Vassivière

Quelles recommandations feriez-vous à ceux qui voudraient essayer?

Stéphane Leblond : Trouver son équipier, essayer le matériel avant d’investir, ne pas hésiter à nous contacter ou échanger avec les pratiquants. Il faut communiquer énormément sur un tandem, les postes avant et arrière ne correspondent pas à tout le monde mais une fois que l’on a trouvé sa place c’est le kiffe !!

Laurent Levallois et Benjamin Grand, l’esprit d’équipe

 

A propos de l’auteur

Mathieu Astier

Mathieu est le fondateur hyperactif de TotalSUP mais aussi un vétéran du marketing et de la communication web avec plus de 20 ans d'expérience aux côtés des plus grandes start-ups internationales. Son coup de foudre pour le Stand Up Paddle en 2013 l'a amené à construire l'une des principales plateformes d'information en ligne dédiées au SUP, en anglais et en français pour une audience mondiale, et à tourner sa vie de famille résolument vers l'océan.

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