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Tour de Corse en stand-up paddle : l’incroyable aventure de Kilian Duverger sur sa board Itiwit !

C’est une aventure peu commune que l’on vous propose aujourd’hui, une aventure Corse avec Kilian Duverger. Kilian a réalisé le tour de Corse en stand-up paddle dans le sens inverse des aiguilles d’une montre et, comme il en voulait encore, il a remplacé sa planche contre ses baskets et s’est lancé sur le GR20 pour traverser la Corse à pied… aller et retour ! C’est en 20 jours, 16 jours de navigation et 4 jours off (raison météo et matériel) que Kilian a parcouru les 557km de circumnavigation de la Corse. Pour ce faire, il était accompagné de son Itiwit x900 Expédition, une planche taillée pour les aventuriers de la pagaie. C’est la même planche que celle qu’avait utilisé Hervé Barrière lors de son périple en Estonie. Bref, une board robuste, stable et que l’on peut charger d’équipements ! De son organisation au parcours, en passant par quelques anecdotes et son équipement, on laisse Kilian Duverger nous raconter son aventure Corse.

Salut Kilian ! Alors raconte-nous, comment as-tu eu l’idée de te lancer dans un tour de Corse en stand-up paddle ?

Tout d’abord, j’ai toujours rêvé de vivre une aventure en solitaire. Me débrouiller seul, ne pouvoir compter que sur moi-même et savoir ce dont j’étais capable. J’avais envie de me retrouver face à la mer sur une longue période. Et je voulais que ça soit une aventure qui ne dépende que de mes conditions physiques et mentales. Donc, il me fallait un engin non motorisé. Le paddle était donc le choix idéal ! J’adore les possibilités qu’il offre. Pouvoir accéder là où les bateaux ne peuvent pas passer et le fait d’être debout sur l’eau vous offre un point de vue idéal sur les fonds marins ainsi que sur les paysages qui vous entourent. J’ai donc cherché l’endroit idéal pour une telle aventure et la Corse, en termes de superficie, climat, conditions de navigation et paysages, me paraissait idéale ! Je ne me suis pas trompé, c’était vraiment génial d’en faire le tour !

Tu avais déjà des expériences en expéditions en stand-up paddle ou pas du tout ?

Je pratique le paddle depuis 5/6 ans environ et j’ai toujours aimé faire des longues sorties sur 20, 30, 40kms. Que ça soit quand j’habitais en Guadeloupe pour traverser le canal des Saintes ou en Bretagne pour naviguer dans le Golfe du Morbihan. J’ai découvert un tas d’endroit magnifique grâce à ça !

Comment t’es-tu organisé ? Tu avais un plan précis de points de chute chaque soir ou ça s’est fait un peu au feeling en fonction de tes avancées ?

Alors, ma stratégie était de parcourir environ 40kms par jours quand les conditions le permettaient. Une fois mon quota de kilomètres atteint pour la journée, je cherchais le meilleur endroit pour passer la nuit. Donc parfois, je pouvais ramer pendant 20/30 minutes en plus pour trouver le spot idéal. J’ai passé quasi toutes mes nuits sur les plages en plantant ma tente. Bien évidement tout en respectant la nature. Quand on dort en milieu naturel, on se doit de ne rien laisser derrière nous, mis à part nos remerciements 😉

Quel a été ton parcours ?

J’ai choisi de partir du sud de la Corse, de Bonifacio. De remonter vers le Nord côté Est et une fois arrivé au Cap Corse, le point le plus au Nord de l’île, je suis redescendu sur la côte Ouest jusqu’à mon point de départ. J’ai fait ce choix vis-à-vis des vents dominants, mais aussi pour profiter des couchés de soleil sur la “deuxième partie de mon aventure” 😉

Et, du coup, comment ça s’est passé ? As-tu quelques anecdotes à nous raconter ?

Dans l’ensemble, tout s’est bien passé ! J’ai bien sûr eu des jours où les conditions météo n’étaient pas idéales notamment la première semaine où j’ai dû faire face à un fort vent de Nord pendant plusieurs jours, me contraignant à stopper ma progression pendant 2 jours. Au niveau du physique tout allait bien, j’étais bien préparé et, mis à part la fatigue qui s’accumulait, je n’ai pas eu de blessure ou de gros pépin de santé. Côté mental ce n’était pas toujours évident… Le fait d’être seul 6 à 8 heures par jours sur l’eau me procurait des tas de moment d’émotions, de bonheur et de joie bien sûr !

Mais même en étant quelqu’un d’enjoué et de bonne humeur en général, ça m’a aussi plongé dans mes pensées et par moments mes vieux démons refaisaient surface, avec la fatigue, j’ai eu quelques moments difficiles mine de rien. Heureusement pour moi la côte est magnifique ! Chaque baie, chaque pointe, chaque plage est différente et c’était toujours un régal de découvrir un nouveau paysage. Très vite, je retrouvais le moral 😉 J’ai aussi fait un tas de rencontre ! Un soir après avoir lutté contre la houle est le vent, un Corse m’a offert un repas et une nuit chez lui ! J’ai été invité par un couple de retraités allemand à prendre le petit déjeuner avec eux sur la plage à l’arrière de leur van aménagé. J’ai aussi fait la rencontre d’Olivier Perrini une personne géniale, grâce à lui, j’ai pu réparer mon paddle suite à une grosse avarie.

J’ai eu aussi la chance de croiser des dauphins dans la baies d’Ajaccio, des espadons au large de Saint-Florent, des vaches sauvages sur les plages désertes du désert des Agriathes, d’avoir la visite de renard le soir quand je mangeais… Les falaises de Bonifacio, la verdures du Cap Corse, les plages du désert des Agriates, la réserve de Scandola. J’étais seul dans la quasi-totalité de ces endroits. C’était un pur bonheur de pouvoir découvrir de tels endroits sans avoir une foule de touristes en bateaux les uns sur les autres.

Tu as fait ce tour de Corse sur une planche Itiwit, peux-tu nous dire laquelle et comment tu l’as trouvé après avoir passé tant de temps ensemble ?

J’ai choisi de partir avec le paddle gonflable Itiwit x900 Expédition. Elle fait 14 pieds de long, 31 pouces de large et 6 pouces d’épaisseur pour un volume de 351 litres. J’ai trouvé cette planche très agréable à naviguer. Que ça soit sur mer calme, mer agitée, downwind et lorsque que je remontais au vent. C’est une planche robuste et elle me permettait d’aller vite quand il le fallait et elle était suffisamment maniable pour s’approcher au maximum de la côte et naviguer dans des tout petits passages délicats.

Tu avais inévitablement un sacré chargement sur ta board. Est-ce que toutes ces fixations de sacs sont d’origine sur la board ou tu as dû un peu bricoler ? Est-ce la board a bien supporté tout ce chargement ?

Il y avait déjà tout un dispositif de fixation prévu sur la planche, des boucles en PVC ainsi que des élastiques pour glisser les affaires. J’ai juste remplacé les élastiques (trop court pour y fixer mes sacs) par de la drisse pour pouvoir correctement fixer mes sacs à la planche. Au début, il m’a fallu 2/3 jours pour trouver comment bien répartir le poids (mes 2 sacs, pour la nourriture et l’autre pour mes affaires pour dormir, me changer etc.. ainsi que mes réserves d’eau) Une fois l’équilibre trouvé, la planche se comportait bien et malgré le poids (environ 40kg, eau, nourriture et affaires comprises) la planche gardait une bonne glisse et une vitesse satisfaisante.

Tu avais aussi la pagaie carbone d’Itiwit. Tu l’aimes toujours après presque 600km à ramer avec ?

C’est une excellente rame ! Très robuste, légère et efficace. J’ai bien sûr eu des douleurs, mais mes épaules ont été épargnées, c’est plus le dos et les mains qui ont souffert. Le fait de garder les mains en pressions constamment sur la pagaie était traumatisant pour les articulations des doigts…

Et pour finir, tu es actuellement sur le GR20 pour continuer d’explorer la Corse, à pied cette fois. Quelles seront tes prochaines aventures ? Tu en prévois d’autres en SUP ?

En effet, je viens de terminer le GR20 aller/retour ! 11 jours pour l’aller, j’ai pris un jour de repos et je suis reparti pour plier le retour en 5 jours. C’était magnifique et très intense ! Ma prochaine grosse aventure sera le Marathon des Sables en avril 2024, je fais beaucoup de course à pied et j’ai envie d’un challenge dans un climat extrême. Pour le prochain trip en paddle j’ai déjà une idée, je veux goûter au grand froid ! Je songe au Canada, l’Alaska ou encore la Norvège. J’ai envie de me confronter à quelques choses que je ne connais pas et qui exige d’être bien équipé pour survivre. Avec l’idée de partir en autonomie, dans des paysages de dingue et faire une petite performance sportive !

Wow ! Merci Kilian pour tes réponses, on suivra tes prochaines aventures !

Photos par Kilian Duverger & Var Paddle

Pour suivre Kilian Duverger :
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A propos de l’auteur

Laurie Montagner

Windsurf, wakesurf, surf, wingfoil et surtout SUP race, vous trouvez Laurie dans le Sud-Ouest, partout où il y a de l’eau entre Gruissan, la Garonne et Capbreton. Passionnée des sports nautiques, elle passe son temps à surfer, que ce soit sur la vague… ou sur le web ! Laurie est en effet spécialiste en marketing et développement web, de l’écriture de lignes de code à la réalisation de vidéos professionnelles. Très attirée par la compétition, vous l’avez sûrement déjà croisée sur l’un des évènements SUP aux quatre coins de la France !

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