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SUP 11 City Tour NON-STOP 2018 : la victoire finale pour Olivier Darrieumerlou !

Deux fois deuxième lors des deux éditions précédentes, Olivier Darrieumerlou a remporté la SUP 11 City Tour NON-Stop 2018 qui se déroule en septembre aux Pays-Bas. Très à l’aise sur sa planche 425 Pro, il réalise un chrono final de 24’27’08 au bout des 220km de course et devance Niek Van Der Linde qui termine second. Incontestablement très heureux, il nous livre tous les détails de sa performance.

Bravo pour ta victoire sur la SUP 11 City Tour NON-Stop, c’est, je pense, ta plus grosse victoire et performance, comment te sens-tu ?

Oui c’est ma plus grande victoire et avec un tel scénario c’est vraiment fou !

On est mercredi l’adrénaline positive m’a mis un peu sur orbite, du coup les douleurs sont très supportables. Mais j’ai pris pas mal de lactique sur le sprint final et j’ai un poignet très douloureux qui était sur le fil durant toute ma préparation, donc maintenant place au repos, à la récupération et aux soins des bobos.

Peux-tu nous présenter le matériel que tu as utilisé ?

J’ai utilisé un board de Flat que nous avons développé avec Jerry mihimana 425Pro spécialement pour cette course. C’est un 14 pieds qui mesure 21’425 en largeur pour 240L de volume.
J’ai ramé avec la pagaie weapon signature Georges Cronstead pale M et manche Flex en + 15 cm.

Pour ce type de course longue et sur du flat je suis plus à l’aise avec une rame un peu longue qui te permet de réduire les flexions verticales ou les cassés de buste. Je recherche l’économie d’énergie en priorité. Pour les courses courtes et l’océan je réduis à + 11cm car le coup de rame est différent.

Quel regard portes-tu sur ton chrono et ta performance sportive ?

Je suis très heureux de mon chrono, j’ai établi un nouveau temps sur cette course si particulière. Ce n’était pas mon objectif prioritaire mais avec les conditions météo favorables et mes bonnes sensations en fin de course j’ai compris que ça devenait envisageable.

Pour la performance purement sportive ça dépend à quel moment on se place (rire), après la course t’es super heureux d’avoir pu t’installer si longtemps dans l’intensité de rame que tu visais mais à certain moment où tout paraît ne plus trop marcher tu as très envie de réduire le tempo et de rester à ce rythme.
C’est là où il faut accepter le passage, bien l’identifier, pour sentir dès que ça va mieux et accélérer de nouveau. C’est assez simple sur le papier (rire).

Après, concernant cette année je me suis préparé physiquement en sachant très bien ce que j’avais à faire grâce à mes 2 secondes places les 2 années précédentes qui m’ont beaucoup appris. Un pote préparateur physique m’a fait un programme de renforcement physique. Je n’avais jamais fait ça je peux dire que j’ai mangé chaud durant 8 semaines mais ça a payé !

Ensuite le point clé se situe 1 semaine après la non stop 2017 où j’ai eu envie de revenir pour gagner cette course qui me faisait tant rêver malgré toutes les difficultés rencontrées et possibles.
J’en ai fait mon objectif n° 1 et je pense que la performance sportive à commencer là !

Comment as-tu géré ta course ?

Je connaissais l’intensité à laquelle je pouvais ramer. Pendant 70km j’étais calé dans mon tempo, l’alimentation et l’hydratation étaient calées aussi, tout allait bien. Puis j’ai eu un coup de moins bien avec des douleurs à l’estomac et une douleur vive qui s’est installé sur mon poignet droit qui était déjà sur le fil pendant toute ma préparation. J’ai réglé les douleurs d’estomac, j’ai attendu que la douleur au poignet passe et j’ai réduit un peu la vitesse pour laisser passer ce moment. J’ai perdu pas mal de temps mais les choses sont rentrées dans l’ordre. Au km110 j’ai pu me remettre dans la bonne intensité. Ensuite, plus les km réduisaient plus je sentais mon physique, mon mental et ma concentration prêts à me soutenir, mon objectif se rapprochait et je savais que j’étais prêt pour ce type d’effort. Ma famille était là pour me soutenir à chaque ravitaillement, ce qui m’a également beaucoup aidé.

Tu as parcouru une partie de la course avec Niek Van Der Linde qui termine second, peux-tu nous décrire la bataille qui a eu lieu entre vous ?

Quel combat !!!

Niek a été un très grand adversaire. On a tout donné pour atteindre cette victoire dans une bataille complètement dingue de 24h27 et 200km ! J’ai un grand respect pour lui ! Je gagne après un sprint qui restera dans l’histoire de cette course ! Le bonheur et la déception sont tellement puissants dans ce type de scénario que je veux le féliciter pour ces 2 courses qu’il a livrées cette année et l’an dernier où il m’avait battu ! Je suis parti fort mais dans mon rythme, j’ai accumulé 14min d’avance sur Niek en 70km. J’ai eu à régler un coup de moins bien et il en a profité pour augmenter sa vitesse et revenir sur moi au km110. Voyant qu’il revenait j’ai laissé passé ce moment, je savais que ça allait passer (c’est ma 3éme non stop) et c’est passé…

Une nouvelle course très mentale de 90km a démarré dans laquelle chacun de nous a essayé de construire sa victoire. Plusieurs accélérations pour user l’adversaire, je me souviens de la dernière cartouche de Niek après le virage direction DOKKUM à 40km de l’arrivée où mon compteur Velocitek affichait 9 à 9,5km pendant 4 min, je me sentais bien j’étais dans un moment fort… après cette accélération je suis resté dans un bon tempo et j’ai senti qu’il avait pris un coup au moral et que les choses devenaient un peu plus compliqué pour lui.

Après tant de km les choses se ressentent très simplement. Il restait alors 27 km après le virage à DOKKUM j’ai gardé le nez de ma board dans un bon tempo toujours un peu à l’avant, je me suis installé dans ma bulle et je me suis promis de faire le dernier km de ma vie ! À bloc ! Ce dernier km est arrivé, les vagues de bateau croisées par le rebond sur les bords demandaient un max de concentration et un gros travail de proprio pour ne pas trop ralentir et surtout ne pas chuter, on a augmenté progressivement notre vitesse, j’ai gardé toujours mon nez de planche un peu à l’avant et puis le dernier virage est arrivé, le passage sous le pont et la ligne d’arrivée !

Parle nous de ton finish au sprint incroyable et ta sensation au moment de passer la ligne d’arrivée en tête

Je suis dans ma bulle de concentration je me sens bien, j’ai cette fin de course dans les bras et dans la tête…. les vagues de bateau demandent un max de vigilance et de relâchement, on accélère, je garde le nez de ma board à l’avant mais j’en garde… les gens commencent à courir à côté de nous et nous encouragent de plus en plus le bruit augmente et augmente, j’entends la sono sur le bateau d’arrivée, je revois mon père me dire en janvier «ok je viens on y va pour gagner !» dernier virage le pont est à 100m j’entends Solène ma femme crier, je sens l’adrénaline monter encore, j’aperçois les 2 bouées rouges au loin derrière le pont, ma famille et la victoire me tendent les bras à 300m derrière cette ligne d’arrivée je baisse la tête pour passer sous le pont je me relève et les bras tournent tout seul, je passe la ligne 1er avec 20′ d’avance après 200km de bataille !!!! C’est fait !!!

Je me relâche tellement après la ligne d’arrivée que je me retrouve dans l’eau aussitôt ça fait du bien ! Je m’assois sur ma planche l’organisation me fait péter une marseillaise, j’aperçois ma femme et ma mère qui pleurent, mes enfants qui sont heureux et mon père qui est encore plus content que moi ! Voilà je suis comblé et heureux, j’ai accompli ce projet sportif et familial complètement fou qui me tenait à cœur !!!