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20 jours en SUP au Groenland – l’aventurière Ingrid Ulrich a réalisé son rêve d’enfant

Ingrid Ulrich, rideuse Saint Jacques Wetsuits / Gong SUP est maman, enseignante en éco-gestion dans un lycée, mais surtout une aventurière. Originaire du sud de la France, elle a appris à relever les défis proposés par la vie. Sur son SUP, elle a entre autres parcouru 600km pour relier la Méditerranée à l’Atlantique, traversé la mer Egée. Nous l’avions interviewée l’année dernière avant son défi au Groenland, elle revient pour nous sur son expédition qui lui a permis de réaliser son rêve d’enfant ainsi que sur ses futurs projets.

Le déclic : la liberté

Il y a quelques années, après m’être libérée d’une vie conjugale compliquée, relevée d’un accident équin qui m’a cloué 6 mois sur un lit d’hôpital puis 1 an sur un fauteuil roulant, je débute avec mes filles une nouvelle vie.  En 2014, je découvre alors le Stand Up Paddle et la liberté liée à cette pratique : ramer où on veut quand on veut ! Les aventures et projets fleurissent dans ma tête. Depuis ce déclic, je voyage seule, avec ma Couine Marie (GONG SUP) sur le dos, ce qui me permet d’apprendre à puiser au plus profond de moi-même, de me découvrir un énorme courage et de réaliser une belle introspection.

En 2015, lorsque je présente ma nouvelle idée pour la première fois, les « impossible », « tu ne peux pas le faire », « c’est trop dangereux pour toi », « tu n’auras pas assez de force », « aucun homme pour vous accompagner ? » pleuvent ! Je souhaitais seulement ramer au milieu des icebergs au Groenland….. Encore sur mon chemin de reconstruction, je décide donc de revoir mon projet initial et d’opter pour une première expérience en Islande.

En octobre 2015, je me retrouve seule en Islande au milieu de cet immense terrain de jeu, libre de mon destin de m’arrêter et d’installer mon bivouac là où je veux.  Rien de m’arrête, une tempête de neige, des températures glaciales, enfiler une combinaison et nager dans des failles, ramer au milieu des icebergs, marcher, faire un feu, porter le matériel, etc. L’atmosphère me conforte : « rien n’est impossible et encore moins pour une femme »

A mon retour pleine d’énergie, j’enchaîne les défis afin de montrer à tous que je suis capable mais surtout, montrer à toutes les femmes qu’elles en sont capables ! Je ne cherche pas à juste sortir de sa zone de confort, j’aime l’aventure et la vie en est une. Revenir à l’essentiel, ne pas savoir où dormir, ne pas avoir de compte à rendre, avancer et découvrir.

  • Juin 2016: Défi Med’Ocean en SUP, 10 jours, 600 km à la force des bras
  • Juillet 2016: Sur la trace des derniers indiens Arawak, Trek et SUP (la Dominique et les petites Antilles)
  • Octobre 2016: Traversée de la mer Egée en SUP et les iles du Dodecanese

Durant l’été 2017, pour la première fois une défaillance physique me contraint d’abandonner une sortie en ski de randonnée. Le corps médical m’apprend alors que je vais devoir relever un nouveau défi face à un cancer du sein avancé. Je prends cette nouvelle pour une injustice mais pour mes deux filles je décide de me battre. C’est lors de cette bataille que le projet Groenland avance et prend forme. L’expédition durera 3 semaines et je serai accompagnée de mon nouveau compagnon. Rares sont les hommes qui suivent une femme ! Ce voyage sera un grand moment de partage.

Le départ est fixé pour juillet 2018. Je serai la première à me lancer pour 20 jours sur un stand up au Groenland. Débarquement à Ilulissat, ouest du Groenland, réputée pour sa baie jonchée d’icebergs. Certains icebergs peuvent mesurer 100mètres de haut. A l’arrivée, une certaine émotion m’envahit, la joie liée à l’appréhension, j’y suis ! 40kg de matériel de sécurité, de couchage, alimentation…solidement attachés sur une planche gonflable Gong 15’x30’’. Les consignes de sécurités sont plutôt simples mais vitales à respecter : ne jamais s’approcher trop près d’un iceberg, ils peuvent se retourner et créer de grosses vagues. La distance de sécurité à respecter est de 2 fois la hauteur de l’iceberg. Le danger vient également de la partie immergée de l’iceberg, à tout moment des blocs de plusieurs tonnes peuvent remonter à la surface.

Slalom au milieu des icebergs

Le départ est impressionnant, difficile de savoir où aller lorsque des monstres de glaces se dressent devant vous. Ils sont magnifiques :  blancs, bleus, transparents, turquoise,… mais n’oublions pas que l’un d’entre eux a réussi à couler le Titanic .. J’arrive à me frayer un passage entre ces gros glaçons, accompagnée de quelques phoques.

Nous arrivons à Oqaatsut, joli petit village où nous rencontrons Julien, l’un des 30 habitants ! Dépourvu d’eau courante, le local nous explique comment choisir et tailler les growlers (petits icebergs) pour en faire de l’eau potable. Il nous rassure alors sur la présence des orques. « S’il y a un orque, tous les animaux se cachent, même les pêcheurs ne vont plus sur l’eau. Tu t’en rendras compte très rapidement. Mais aucune inquiétude, en été, elles sont au nord ! » Je ne suis tout de même pas très rassurée.
Les jours de brouillards sont très compliqués, on ne voit rien à 5 mètres et il faut alors s’orienter au compas. Les monstres blancs apparaissent donc au dernier moment, difficile de respecter la règle de sécurité. L’atmosphère est pesante, aucun phoque, l’inquiétude grandit. Nous trouvons enfin une falaise, mais nous sommes complètement désorientés jusqu’à trouver l’embouchure d’un fjord puis un phoque ! Me voilà rassurée. A la fin de chaque journée, le même rituel, trouver un emplacement en sécurité (marée, mouvements icebergs, …) pour installer la tente, se réchauffer, se ravitailler et se reposer. Nos pêches sont facilement fructueuses : ammassats, morue, rascasses, moules, … Il est difficile de trouver le sommeil car il n’y a pas de nuit.

Un rêve d’exploratrice

L’arrivée dans la baie de Quervain est symbolique pour moi, on y trouve la cabane des premières expéditions polaires de Paul Émile Victor ! Je me sens petite encerclée de falaises, l’air de plus en plus frais, le vent se lève… il nous est difficile de garder le cap, nous ramons pendant 8h vers le village abandonné d’Ataa, inhabité depuis les années 60.

Le lendemain matin, nous nous réveillons avec un bonheur simple : la respiration bruyante d’une baleine et ses grands jets d’eau au milieu des craquements de la glace. Jean-Bernard décide de se rapprocher du cétacé avec son kayak, … mais la baleine a envie de jouer, aussi vite qu’il s’est mis à l’eau il se retrouve debout sur une plaque de banquise à la dérive. Cette scène me fait bien rire.

Au menu du jour, la partie la plus dangereuse de l’expédition se rendre sur le glacier d’Eqi (4km de large, 200m de haut) : une usine à iceberg. Même un bateau à moteur ne coupe pas ses moteurs pour pouvoir être le plus réactif possible en cas de danger… L’abris de Paul Emile Victor, destiné à ouvrir une voie vers la calotte glaciaire, s’y trouve sur le bord de la baie. Nous avançons prudemment, la mer est blanche, à cause de l’hiver particulièrement long cette année, la banquise est toujours là nous ne pourrons pas avancer plus.

7 jours que nous ramons et que nous sommes émerveillés face au spectacle des icebergs et des baleines. Il y a de plus en plus d’iceberg tout autour de nous, il est parfois difficile zigzaguer aux milieux de ces géants. Il est plus facile pour moi debout sur ma planche d’ouvrir la voie, plutôt qu’en Kayak, même si je dois pousser quelques blocs de glace avec la pagaie pour passer…

Lors de la traversée de la grande Baie de Torssukatak, deux énormes baleines surgissent devant nous ! Je suis pétrifiée, impressionnée, ma respiration est coupée… ces dernières s’immergent sans faire une vague et disparaissent. Ce moment restera inoubliable. Nous n’avons croisé personne depuis plusieurs jours. Nous partagerons seulement un diner avec un renard polaire.

Il était parfois irréaliste pour moi, d’avoir un si beau spectacle de la nature, j’avais l’impression de rêver. Les icebergs jouent à leur insu, une musique étonnante : craquement, grondement, cascades, …c’était féérique.

Alerte tempête

Nous nous rapprochons d’un village. Il s’agit d’un Qeqertaq, littéralement une île, parmi les nombreuses qui longent la côte. Nous sommes chaleureusement accueillis, par des enfants qui sont surpris de découvrir mon SUP. Une découverte pour eux. On nous propose de dormir au chaud dans l’école. Les gens vivement simplement ici et ont l’air heureux. Nous sommes à mi-chemin, 10 jours de navigation et un pêcheur nous annonce une tempête. Nous décalons notre départ, mais nous pouvons nous attendre plus, nous serions trop juste pour le vol retour. Nous démarrons notre navigation, le vent se lève et nous offre le luxe de surfer quelques ondulations.

Il fait beau, le plan d’eau est calme nous décidons de couper tout droit et de passer au large d’un fjord. Mais la tempête nous rattrape, quelle erreur ! Des rafales de 60 nœuds, si je m’arrête de ramer je recule, la mer est noire, il faut augmenter la cadence pour trouver une plage. Je panique, autour de moi aucun repli possible. Nous décidons de nous attacher et le kayak tenant mieux le cap passera devant jusqu’à une petite île constituée de gros cailloux. Petit moment de répit, car nous ne pouvons rester là au milieu d’énormes iceberg qui pourraient nous engloutir.

Nous redémarrons pour quelques heures et peu de kilomètre et arrivons à l’île d’Agpat, un autre village abandonné. Le vent souffle tellement que nous ne pouvons monter la tente, mon SUP s’envole, nous nous réfugions dans une vieille cabane. Le lendemain, le menu sera le même jusqu’à l’ile de Disko sous la pluie et un ciel gris.

Dernière ligne droite

Nous arrivons au bout de l’île Arve Prinsens, au lever du jour, je suis réveillée par le souffle d’une baleine et de son baleineau. Je ne me lasse pas de ce spectacle majestueux. Nous devons rejoindre le continent. Une navigation longue, périlleuse et dangereuse. Le brouillard se densifie, nous décidons par précaution de ne pas nous lancer dans la traversée. Jean Bernard part pêcher le temps que je prépare des crêpes. Tout est possible en pleine aventure. Il n’y a pas de nuit, nous avons perdu les notions de l’heure, nous attendons une journée avant de nous lancer à 1h « du matin » pour cette traversée. La nuit, les couleurs sont encore différentes et somptueuses mais les températures difficilement au-dessus de 0°C. Ici c’est la nature qui rythme les vies. Un proverbe local dit « au Groenland, seuls les glaces et le vent sont maîtres »

Nous restons quelques jours dans le petit village de pêcheurs d’Oqaatsut. Nous profitons des installations pour une première vrai toilette depuis 18jours. Ici, ils vivent avec la nature en puissant dans ses ressources tout en rendant à la terre ce qu’ils lui prennent. Jour de fête aujourd’hui, un des 5 enfants du village a tué son premier phoque, toute la population est rassemblée, il est devenu un homme.

C’est avec émotion que je quitte Iqaatsut et ses habitants. Le vent de la nuit a rendu la mer obstruée d’icebergs, nous devons cependant nous frayer un dernier chemin pour rejoindre Ilulissat. Il nous faudra 4 heures pour réaliser quelques kilomètres. En se rapprochant des terres, un bateau de pêche m’ouvre la voie, la ville se cache derrière des murs de glace.

Plus que quelques heures avant de remonter dans l’avion, dans un café je me connecte au wifi et le retour à la réalité se fait en quelques secondes avec un nouveau défi. Mon docteur m’a envoyé un mail me signifiant qu’il fallait me retirer le deuxième sein.

Quoi de neuf en 2019 ?

Toujours sous traitement, je m’adapte au quotidien face aux effets secondaires pour toujours faire du sport. Je me rends actuellement dans le sud pour rejoindre l’équipe de Paddle Raid à Frejus. Extrême Glisse Événement organise pour la 3ème année consécutive la traversée Fréjus-Calvi pour récolter des fonds pour les associations suivantes: Les chants des Dauphins et la Ligue Contre le Cancer. Marraine de l’évènement, j’ai décidé cette année de couvrir les 180 km seule, je l’avais fait en équipe en 2016. Une fenêtre météo nous permettrait de prendre le départ dans la nuit de mardi 21 à mercredi 22 mai.

Photo-by-Reinhard-Pantke

Cet été, je compte aller en Slovénie pour descendre la rivière Soča appelée rivière emeuraude et visiter les grands espaces sauvages qui la bordent, et qui sait peut être rencontrer un ours. Enfin je pense rejoindre mon partenaire de rame, Gilles Lelièvre parti des sources du Danube à bord d’un kayak, pour rallier Le Grau-du-Roi en cent cinquante jours, soit près de 7300 km.

Comment Saint Jacques Wetsuits t’accompagne dans tes aventures ?

J’utilise les combinaisons néoprène Saint-Jacques Wetsuits notamment dans mes entrainements et différentes pratiques sportives. Je me sers souvent de la combinaison néoprène femme Lisa Quick Dry qui en plus d’être confortable, sèche vite et me permets de multiplier les sessions. J’apprécie l’effort de la marque sur les designs des combinaisons notamment pour avoir de vrais modèles féminins.

Le message le plus important:

Premièrement, je souhaite vraiment montrer aux femmes qu’on peut partir à l’aventure peu importe son niveau sportif. Mon second message, le cancer n’arrive pas qu’aux autres, on a beau avoir une vie “saine” nous ne sommes pas épargnées. Par contre la pratique sportive permet de limiter les récidives et les effets secondaires. La vie continue après un cancer, la vie sportive continue à sa vitesse, avec des adaptations, mais elle continue.

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A propos de l’auteur

Marie Esnaola

Originaire du Pays Basque, Marie se tourne naturellement vers le sauvetage côtier, les courses de prone et le SUP après des années de natation. Passionnée de sport, elle organise des évènements sportifs et BtoB et accompagne les entreprises en webmarketing.