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La sécurité et la réglementation en stand-up paddle (SUP)

28 Aug 2023

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Depuis plusieurs années maintenant, le stand-up paddle (SUP) a conquis le cœur des amateurs d’activités nautiques grâce à sa popularité grandissante et aux progrès sur l’accessibilité du matériel. Cependant, bien que de nombreuses personnes souhaitent connaitre le plaisir de ramer debout, il est crucial de garder à l’esprit que le SUP peut présenter des dangers si l’on n’est pas correctement équipé et si l’on ne suit pas quelques règles simples. Avec Coasto, on se penche dans cet article sur les précautions à prendre, la réglementation en France et les équipements essentiels pour pratiquer le stand-up paddle en toute sécurité. Ce guide est destiné aux débutants de la pagaie, mais qui peut bien évidemment servir de rappel aux initiés. 

La Sécurité en Stand-Up Paddle : les fondamentaux 

Que vous pratiquiez le SUP comme un jeu de plage ou comme un sport, c’est une activité qui requiert dans tous les cas du bon sens et des précautions. Les pratiquants doivent :

  • Savoir nager : C’est la base, il est impératif de savoir nager, sinon vous pourrez vous retrouver dans des situations compliquées. Pas besoin d’être Léon Marchand non plus, mais savoir nager.
  • Maîtriser sa planche : Avant de s’éloigner du bord, il faut être capable de retourner sa planche en cas de besoin et d’y remonter dessus. Assurez-vous aussi de savoir ramer allongé sur la planche, pour pouvoir rattraper sa pagaie par exemple. Il faut également apprendre à se diriger, tenir un cap et à tourner. Le temps d’acquérir ces bases, il est préférable de rester dans une zone où vous avez pied, ou du moins très proche de la rive.
  • Être accompagné ou informer quelqu’un de sa session : Si c’est toujours plus sécurisant de partir à plusieurs, ce n’est pas toujours possible. Néanmoins, informer toujours quelqu’un de votre départ et de votre destination, vous pouvez par ailleurs utiliser des applis de tracking pour tenir informer vos proches de votre parcours en live.
  • Respecter la réglementation : distance, équipements, navigation de jour… on vous dit tout plus bas.
  • Choisir une planche adaptée : en fonction de la distance que vous souhaitez parcourir, de votre poids ou encore du nombre de personnes sur la planche, vous devez choisir une planche adaptée. C’est un élément de sécurité important, étant donné que toutes planches ont un poids limite maximum, et que toutes ne peuvent pas dépasser la bandes des 300m. Pour en savoir plus, consultez notre guide “Comment choisir son stand-up paddle gonflable ?”.
  • Porter des vêtements adaptés à la saison et aux conditions : En eau froide, même par temps chaud, il est possible de souffrir d’hypothermie. Si vous pratiquez dans des eaux froides, portez une combinaison appropriée et assurez-vous d’être préparé en cas de besoin. Pour en savoir plus, consultez notre guide “Comment s’équiper pour faire du Stand Up Paddle en hiver ?”. Si les UV sont importants, protégez-vous du soleil : utiliser des lunettes de soleil, un chapeau, ou encore des vêtements, legging et t-shirts lycra…
  • Conscience des autres usagers : si vous partagez les eaux avec d’autres usagers, tels que les bateaux, les surfeurs ou les nageurs, soyez attentif et respectueux envers eux pour éviter les conflits et les accidents.
  • Premiers secours : Apprenez les techniques de sauvetage en SUP, comme par exemple le “flip rescue”. Aussi, avoir des connaissances de base en premiers secours peut être précieux en cas d’accident. Une formation en premiers secours peut vous aider à réagir efficacement en cas de besoin.

La Sécurité en Stand-Up Paddle : les équipements de sécurité

Pour naviguer en SUP en toute sécurité, il existe de nombreux équipements, obligatoires ou non (voir point suivant). En voici une liste non exhaustive : 

  • Gilet d’aide à la flottabilité : toujours conseillé, il est obligatoire dans certaines situations (voir ci-dessous). Il offre une flottabilité supplémentaire pour aider une personne consciente et active à rester à la surface de l’eau. Le gilet d’aide à la flottabilité correspond aux gilets avec une flottabilité de 50 newtons, correspondant à la norme ISO 12402-5.
  • Gilet de sauvetage : il s’agit des gilets avec une flottabilité supérieure à 100 newtons. Il maintient la flottabilité d’une personne dans l’eau, en la gardant à la surface et en prévenant la noyade. 
  • Leash : votre planche est votre radeau de survie, si, en situation de détresse, vous venez à être séparé d’elle, vous vous retrouverez dans une position très périlleuse. Alors pour garder un lien permanent avec votre planche, équipé vous d’un leash, et vérifier toujours qu’il soit en bon état, afin qu’il ne casse pas lorsque vous avez besoin de lui.
  • Vêtements adaptés : selon les conditions, il peut s’agir d’une combinaison thermique, de lunettes de soleil, d’un chapeau, d’un bonnet, de chaussures fermées, etc.
  • Équipements lumineux : cyalume, lampe torche, fusée à main… sont des équipements nécessaires pour être vu et repéré si vous êtes recherché en mer.
  • Moyen de communication : il peut s’agir de votre téléphone dans une pochette étanche, ou d’une VHF. La VHF (Very High Frequency) est une gamme de fréquences radio utilisée principalement pour les communications maritimes. Les émetteurs-récepteurs VHF sont utilisés sur l’eau pour les appels d’urgence, les communications entre les bateaux et pour obtenir des informations météorologiques.
  • Casque : équipement de protection pour réduire le risque de blessures en cas de  chocs ou de chutes avec la tête. Pour le stand-up paddle en eaux vives, un casque conforme à la norme CE EN-1385 peut être obligatoire.

La Sécurité en Stand-Up Paddle : la réglementation

Au niveau de la réglementation, pour commencer, le stand-up paddle est un sport diurne, il est interdit de pratiquer la nuit, sauf lors de sorties encadrées par un professionnel avec autorisation spéciale. Si la pratique du stand-up paddle est globalement autorisée partout en France, il est important de prendre en compte les interdictions locales, notamment au niveau des zones de baignade, des accès aux ports, des zones Natura 2000 et des canaux (150 mètres avant et après une écluse).

  • Navigation en milieux ouverts (mer, océan)

La navigation des stand-up paddle est régie par la Division 240 qui sépare les stand-up paddle en deux catégories : les engins de plage et les autres.

Si vous avez un SUP gonflable simple chambre ou bien un SUP rigide de moins de 3,5m (11’6), votre planche est considérée comme un engin de plage, et il est interdit de franchir la bande des 300m d’un abri. Un abri est un endroit de la côte où vous pouvez vous mettre en sécurité en abordant et où vous pouvez en repartir sans assistance. La plage est donc un abri, des falaises rocheuses n’en sont pas : faites donc attention, vous pouvez être à quelques mètres de la côtes et pourtant être à plus de 300m d’un abri ! Notez qu’aucun matériel d’armement et de sécurité n’est requis pour les engins de plage dans la limite des 300m. Néanmoins, la recommandation fédérale est de tout de même porter le gilet d’aide à la flottabilité ainsi que le leash. À vous de juger de votre niveau et des conditions du jour pour vous équiper ou non, soyez responsables.

Si vous avez un SUP rigide ou gonflable double chambre de plus de 3,5m (11’6), alors vous pouvez aller jusqu’à 2 milles nautiques d’un abris, soit environ 3,7km. Qu’est-ce qu’un SUP double chambre ? C’est un SUP est doté de deux chambres à air distinctes à l’intérieur de la planche, avec chacune leur propre valve de gonflage, ce qui permet d’assurer une réserve de flottaison si l’une des chambres venait à se dégonfler. La plupart des SUP de chez Coasto propose l’option Double Chambre, pratique ! Pour aller dans cette zone de 300m à 2 milles nautiques, vous devez vous avoir avec vous l’équipement obligatoire appelé basique. Il s’agit de : 

  • un leash, constituant un moyen de rester au contact du flotteur
  • un gilet d’aide à la flottabilité de 50N minimum, ou une combinaison, ou un équipement de protection conforme aux dispositions de l’article 240-2.13, s’il/si elle est porté(e) en permanence (combinaison humide en néoprène ou sèche assurant au minimum une protection du torse et de l’abdomen, une flottabilité positive et une protection thermique) – pour en savoir plus, consultez notre guide “Comment choisir son gilet de sauvetage ?”
  • un dispositif de remorquage (point d’attache et cordage type corde de sécurité flottante)
  • un moyen de repérage lumineux individuel, étanche, ayant une autonomie d’au moins six heures, de type lampe flash, lampe torche, ou cyalume, à condition que ce dispositif soit assujetti à chaque équipement individuel de flottabilité ou porté effectivement par chaque personne à bord.

Il est aussi fortement recommandé d’avoir un moyen de communication, comme son téléphone portable dans une pochette étanche, voire une VHF. Pouvoir communiquer en cas de détresse peut littéralement vous sauver la vie, alors pensez-y. Une trousse de secours dans un sac étanche est également un plus. Ce sont les recommandations fédérales.

  • Navigation en eaux intérieures sans courant (lacs et canaux)

En fonction de la distance à laquelle vous souhaitez vous éloigner de la rive, vous allez devoir vous emporter différents équipements de sécurité obligatoires. Chaque pratiquant de SUP devra être en permanence équipé :

  • d’un équipement individuel de flottabilité marqué CE adapté à la morphologie et répondant aux caractéristiques suivantes :
    • navigation jusqu’à 3 700m de la rive : niveau de performance de 50N au moins.
    • navigation à plus de 3 700m de la rive : niveau de performance de 100N au moins.
  • ou d’une combinaison et équipement de protection répondant au minimum aux caractéristiques suivantes :
    • navigation jusqu’à 3 700m de la rive : combinaison ou équipement humide en néoprène ou sèche assurant au minimum une protection du torse et de l’abdomen, une flottabilité positive et une protection thermique.
    • navigation à plus de 3 700m de la rive : d’une flottabilité positive minimale de 50N, cette flottabilité intrinsèque ou obtenue par l’adjonction d’un équipement individuel de flottabilité et assurer une protection du torse et de l’abdomen.
  • lorsque la pratique de ces activités s’effectue dans les eaux intérieures exposées telles que définies dans l’annexe I de l’arrêté du 10 février 2016 ou sur le lac Léman, il faut s’équiper en supplément avec un moyen de repérage lumineux individuel. Ce dispositif qui peut être une lampe flash, une lampe torche ou cyalume, il doit être étanche et avoir une autonomie d’au moins six heures.

Attention, il peut y avoir des réglementations locales obligeant en permanance le port du gilet d’aide à la flottaison ou le gilet de sauvetage, penser à vous renseigner avant toutes sorties.

  • Navigation en eaux intérieures avec courant (rivière, eau vive)

La navigation en rivière a, elle aussi, une réglementation particulière. Le leash est à proscrire pour éviter les coincement avec le courant. Le gilet d’aide à la flottabilité et de chaussures fermées sont obligatoires. Le port du casque est obligatoire à partir de la classe 3 ou si les conditions le rendent nécessaire.

En résumé… – Cliquez pour agrandir

La Sécurité en Stand-Up Paddle : météo et sens marin

Le stand-up paddle est un sport outdoor qui nécessite d’être particulièrement attentif aux éléments. Il est indispensable de regarder la météo avant toute sortie, et d’anticiper les possibles changements de temps. Éviter bien sûr de partir par temps d’orage ou par vents forts, sauf si vous êtes un champion du downwind. Renseignez-vous sur les courants et les marées de la zone où vous prévoyez de pratiquer le SUP. Ces facteurs peuvent avoir un impact significatif sur vos déplacements et votre sécurité.

La Sécurité en Stand-Up Paddle : ne pas se surestimer

L’un des dangers majeurs lors de la pratique du SUP est la surestimation de ses capacités physiques et la sous-estimation des conditions de la mer. La majorité des accidents pourraient être évités en portant un gilet de sauvetage, en utilisant un leash, en restant à distance raisonnable du rivage et en respectant la météo. Surestimer ses capacités et ne pas s’équiper de ces dispositifs de sécurité, même dans la bande des 300m, peut vous mettre dans des situations périlleuses. À vous de juger de vos compétences et de vous équiper en conséquence, tout en respectant la réglementation bien sûr.

Ne surestimez pas votre capacité à remonter au vent. L’idéal est de toujours partir face au vent, pour pouvoir rentrer vent dans le dos : déjà, c’est plus gratifiant, et en plus, vous avez la certitude de pouvoir revenir à votre point de départ, même si un coup de fatigue est survenu entre-temps. Si vous souhaitez naviguer en mer et que le vent est de terre ce jour-là, il sera préférable d’aller au cinéma plutôt que de tenter le diable (ou de trouver un spot abrité).

En bref, soyez responsable et évaluez vos compétences. Si vous doutez, n’y allez pas ! À moins d’être parfaitement encadré et d’avoir toute la sécurité nécessaire pour sortir de votre zone de confort en toute sérénité. Mais il est évident qu’avant de vous aventurer dans des conditions plus grosses (houle, vent, rapides…), il faut que vous vous assuriez d’avoir suffisamment d’expérience pour les affronter. Pratiquez dans des eaux calmes et protégées avant de naviguer dans des environnements plus exigeants.

D’ailleurs, la pratique du SUP peut être exigeante physiquement. Maintenir une bonne condition physique vous aidera à mieux gérer les situations difficiles et à éviter les blessures. Si vous n’êtes pas en forme avant une session ou si vous avez une blessure, choisissez un spot facile et prévenez toujours quelqu’un de vos intentions.

La Sécurité en Stand-Up Paddle : attitude en cas de détresse

Si vous vous trouvez en difficulté au large avec votre SUP, il est crucial de rester sur la planche et de ne pas la laisser, sous aucun prétexte. N’essayez jamais de rentrer à la nage, votre planche est votre radeau de survie. Mettez-vous à genou ou allongez-vous sur la planche pour éviter de dériver encore plus, et pour limiter les risques de chute. Si vous êtes en état et suffisamment proche d’un abris, ramez façon surf ou avec votre pagaie.

Si vous n’arrivez pas à rentrer, attirez l’attention des personnes autour en faisant des gestes, en appelant ou en utilisant un sifflet en fonction de votre distance. Si vous êtes seul, alors on espère que vous avez un moyen de communication avec vous. Pour contacter le CROSS (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage, qui organise les sauvetages en mer) depuis votre portable, appelez le 196. Pour la VHF, c’est sur le canal 16.

La Sécurité en Stand-Up Paddle : Conditions spécifiques

Dans certaines pratiques du stand-up paddle, il faut être encore plus exigeant sur la sécurité. Il s’agit notamment de la pratique en downwind et de la pratique en rivière. Si vous souhaitez plus d’infos, nous vous invitons à consulter nos articles “Stand-Up paddle Downwind : les équipements de sécurité indispensables” ou encore “Matos, spots, compétitions, sécurité : tout sur le SUP en eaux vives avec Peyo Moustrou !”.

Et voilà ! Loin de nous l’idée de vous faire la morale, mais en respectant ces recommandations et la réglementation, et en pratiquant le SUP de façon responsable, alors vous pourrez profiter pleinement de votre nouvelle passion tout en restant en sécurité.

Article illustré avec notre partenaire Coasto. Pour plus d’infos sur Coasto :
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A propos de l’auteur

Laurie Montagner

Windsurf, wakesurf, surf, wingfoil et surtout SUP race, vous trouvez Laurie dans le Sud-Ouest, partout où il y a de l’eau entre Gruissan, la Garonne et Capbreton. Passionnée des sports nautiques, elle passe son temps à surfer, que ce soit sur la vague… ou sur le web ! Laurie est en effet spécialiste en marketing et développement web, de l’écriture de lignes de code à la réalisation de vidéos professionnelles. Très attirée par la compétition, vous l’avez sûrement déjà croisée sur l’un des évènements SUP aux quatre coins de la France !

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