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Relier la Méditerranée à l’Atlantique par le Canal des Deux Mers : l’expérience de Greg Bureaud

C’est une expérience qui donne envie à de nombreuses personnes du Sud-Ouest et d’ailleurs : relier la Méditerranée à l’Atlantique par le Canal des Deux Mers, nom donné à l’ensemble Canal du Midi associé au Canal Latéral à la Garonne, que ce soit en péniche, à vélo, à pied, ou même en paddle ! C’est sur ce dernier support que Greg Bureaud l’a fait l’an dernier. Quelques semaines avant son départ il nous racontait toute sa préparation pour ce projet qu’il a bien nommé MedAtlan, au profit de l’association Les Bagou’z à Manon. Un an après, nous avons voulu savoir son recul sur son expérience à bord de sa SIC Maui RS 14’x28′ Air Glide, mais aussi tout ce qu’il faut savoir pour ceux qui souhaiteraient à leur tour se lancer dans l’aventure !

Bonjour Greg, tu nous avais présenté l’an dernier ton projet MedAtlan, quelques semaines avant de partir pour l’aventure. Peux-tu rappeler à nos lecteurs en quoi ça consistait ?

Mon projet était de relier la Méditerranée à l’Atlantique en 10 jours en passant par le Canal du Midi et la Garonne au profit de l’association Les Bagou’z à Manon qui lutte contre le cancer chez les enfants et les adolescents.

Ce projet est né après la DI 350 en 2019 mais malheureusement à cause de la pandémie j’ai été contraint de le décaler à 2021.

Avec le recul d’aujourd’hui, que gardes-tu de cette expérience ?

Avec du recul j’en garde un super souvenir même si ça a été très dur sur les 3, 4 premiers jours à cause du vent. Il soufflait fort, voire très fort j’ai eu des rafales a 70 km/h de face. C’est surtout avoir l’impression de reculer malgré les efforts, il y a eu des moments ce n’était pas qu’une impression je reculais vraiment lol. J’ai découvert un endroit que je ne connaissais pas du tout où l’on peut observer différents décors, le sud est très rocailleux et plus on remonte plus ça devient vert.

Mon meilleur souvenir, enfin mes deux meilleurs souvenirs, c’est quand j’ai vu mes parents sur le bord du canal en vélo un peu avant Castelsarrasin, c’était une surprise, ma femme et mes loulous étaient au courant mais ils ont bien gardé le secret. Et le deuxième, celui où j’ai versé une petite larme, c’est mon arrivée sur la Plage de Royan accompagné des copains Morgan Caira et Shara Dubeau avec la famille et les copains et amis, mais aussi Anne la présidente des Bagou’z à Manon.

Mon pire souvenir je pense que c’est quand j’ai accroché le camping-car de location en cherchant un spot pour me mettre à l’eau sur la Garonne, à ce moment-là on n’était pas loin de rentre à la maison. J’en rigole maintenant mais sur le coup j’étais extrêmement agacé pour rester poli lol.

Si je devais le refaire je pense que je partirai en autonomie, car pour ma petite famille qui m’a suivie ça n’a pas été forcément de tout repos et surtout beaucoup de stress pour savoir si avec le camping-car ils allaient pouvoir me rejoindre au point que l’on s’était fixé. Je repartirais aussi sans objectif de temps pour pouvoir encore plus profiter du parcours et des gens croisés au bord de l’eau.

Coté infos pratiques pour quelqu’un qui aimerait réaliser cette expédition, est-ce autorisé de ramer sur le Canal des Deux-Mers ? Faut-il se signaler à la VNF, avoir une autorisation spéciale ?

Pour ce qui est de demande d’autorisation je n’ai rien demandé lol j’ai juste signalé aux éclusiers que je croisais ce que je faisais comme parcours, un grand merci d’ailleurs à eux car franchement ils sont top et toujours à rendre service et de bon conseil. Pour la partie sur l’estuaire, celle que je redoutais le plus, j’avais enregistré le numéro des secours sur mon portable et j’avais tout mon équipement de sécurité ainsi qu’une appli pour que mes proches me géolocalisent.

Combien de kilomètres environ as-tu fais par jour ? Etais-tu suivi sur terre pour assurer tes ravitaillements ? Comment as-tu organisé tes nuitées ?

Pour le nombre de kilomètres j’avais prévu environ 60 km par jours mais après les 2 premières journées ou j’ai à peine réussi à faire 35 km j’ai réadapté tout mon parcours. Ça dépendait de l’heure à laquelle je partais mais on va dire que j’ai fait environ 55km par jours avec des journées plus productives que d’autres.

J’avais une assistance au top même si comme je l’ai dit plus haut ça n’a pas été des vacances reposantes pour eux. Ils ont réussi à toujours être là pour assurer mes ravitos et me récupérer le soir. Ma femme gérait au jour le jour les arrêts aux campings c’était du sport surtout avec un camping-car. Mes loulous étaient toujours là eux aussi pour m’encourager ou me faire un petit câlin pour me remotiver.

D’un point de vue parcours, sont les principales difficultés rencontrées sur cette expédition ?

Pour revenir sur le parcours clairement la principale difficulté c’est le passage des écluses (112), c’est vraiment énergivore et ça fait perdre pas mal de temps aussi, même si sur le canal du Midi c’est assez simple pour la sortie et la mise à l’eau. Sur le canal latéral de la Garonne les remises à l’eau sont assez loin des écluses donc il faut marcher et avec une board de 14 pieds plus le sac même avec le strict nécessaire c’est pénible à la longue. Pour ce qui est du courant sur les canaux il n’y en a pas et sur la Garonne c’est assez calme mise à part quelques petits rapides, mais après la Réole le courant accélère un peu. L’effet de la marée commence se faire sentir au niveau de Langon. La partie ou j’ai été le plus rapide c’est à Bordeaux entre le Pont de Pierre (où il faut être très prudent, merci Christophe Mora pour les conseils) et le Pont d’Aquitaine j’ai fait des pointes a 18km/h avec ma SIC 14×28 RS Air Glide. Pour ce qui de la circulation des bateaux franchement j’ai été très surpris par le peu de navigation sur les canaux, je pense que j’ai croisé environ une dizaine de bateaux par jours car la plupart sont accostés à demeure.

Quels sont tes conseils et autres choses à savoir pour quelqu’un qui voudrait réaliser la même expédition, ou Canal du Midi / Canal Latéral à la Garonne ?

Si je devais donner quelques conseils pour faire ce parcours, franchement le plus important la préparation physique pour le passage des écluses et emmener un chariot pour les portages. Bien repérer le parcours grâce aux cartes de la VNF. Je pense que sur ce type de parcours il faut privilégier une board gonflable assez stable pour être vraiment confort car c’est quand même long 600km lol.

Pour la partie estuaire il faut vraiment être prudent car ça bouge beaucoup et le vent peut être très costaud et changeant donc le matos de sécurité n’est pas optionnel sur cette partie. Ne pas naviguer trop près de la cote non plus car beaucoup de courant dangereux qui poussent sur les rochers.

Peux-tu nous parler de ta planche SIC RS Air Glide que tu as utilisé pour l’occasion ?

Pour ce défi j’ai utilisé une SIC RS 14×28 AIRGLIDE 2019 qui m’a été offerte par mon entreprise SNCF (merci encore). Franchement elle a fait le job et même plus. Même pour une gonflable sa glisse est vraiment pas mal comme je l’ai dit un peu plus haut j’ai même réussi à faire du 18km/ h dans Bordeaux mais généralement j’arrivais à faire du 6,5km/h passage d’écluses déduit.

Elle est stable, même chargée avec moi et tout mon matos dessus, dans les conditions costauds de l’estuaire. Je l’utilise toujours quand je pars en vacances comme cet été. Je suis allé en Vendée et je l’ai utilisé en mer et dans les marais salants des Sables d’Olonne ça fait toujours plaisir de la ressortir. Je l’utilise aussi quand je rame avec mes enfants d’ailleurs mon fils à le modèle 11×24 Air Glide.

Lors de ton projet MedAtlan, tu avais en parallèle organisé une collecte et sensibilisé le public autour de l’association les Bagou’z à Manon, peux-tu nous en parler ?

Ce défi était aussi l’occasion de faire connaitre l’association les Bagou’z à Manon qui lutte contre les cancers pédiatriques et des adolescents. Beaucoup de personnes ont contribuées à cette cause dont certains rameurs et rameuses en donnant à la cagnotte organisée pour cet évènement.

J’ai récolté 1300€ qui serviront à financer la recherche contre ces maudits cancers. Vous pouvez toujours donner à l’association en allant sur le lien.

Pour finir, quelques mots sur ton prochain grand défi, le 11 City Tour ?

L’aventure avec les Bagou’z à Manon continue car cette année mon défi c’est de participer au 11 City Tour version Non-Stop. Je m’entraine depuis un an pour cet objectif. Je suis coaché depuis 2 ans maintenant par Ludo Teulade mais aussi depuis quelques temps par un préparateur mental Anthony Bianucci pour être capable de gérer les coups de mou. Je rame environ 2 fois par semaine mais j’ai aussi de la muscu et du running et du vélo pour travailler le cardio.

Je ne serais pas seul là-bas car je vais faire le parcours avec Christian Hermouet avec qui je vais partager l’assistance. Mais il y aura aussi le Tandem Stéphane Leblond et Franck Siegel et aussi Laurent Levallois. Mon objectif c’est de finir dans les délais et aller chercher la fameuse médaille du 11City, mais aussi de prendre un max de plaisir et d’en prendre pleins les yeux.

Merci Greg pour toutes ces réponses et conseils, et à fond pour le 11 City Tour !

Plus d’infos sur SIC Maui :
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Pour suivre Greg Bureaud :
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A propos de l’auteur

Laurie Montagner

Windsurf, wakesurf, surf, wingfoil et surtout SUP race, vous trouvez Laurie dans le Sud-Ouest, partout où il y a de l’eau entre Gruissan, la Garonne et Capbreton. Passionnée des sports nautiques, elle passe son temps à surfer, que ce soit sur la vague… ou sur le web ! Laurie est en effet spécialiste en marketing et développement web, de l’écriture de lignes de code à la réalisation de vidéos professionnelles. Très attirée par la compétition, vous l’avez sûrement déjà croisée sur l’un des évènements SUP aux quatre coins de la France !

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