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Philippe Doux: “Le Paddle Sports Show répond à une forte attente des professionnels du secteur”

Le Paddle Expo est mort, vive The Paddle Sports Show ! Du 29 septembre au 1er octobre, tous les acteurs de l’industrie des activités et sports de pagaie sont attendus à Lyon pour la 1ère édition du Paddle Sports Show. Philippe Doux, qui a accompagné Horst Führsattel sur toute l’histoire du Paddle Expo qui avait lieu en Allemagne jusqu’en 2019, sort de son rôle de patron de société d’édition pour se lancer dans un nouveau défi, établir un rendez-vous annuel dédié à tous les professionnels du secteur. Après 3 jours de salon et de conférences B2B, c’est le grand public qui pourra, le samedi 2 octobre profiter de l’événement avec des démonstrations de produits et une journée de courses organisée par l’Alpine Lakes Tour.

Bonjour Philippe, peux-tu te présenter ainsi que ton histoire personnelle avec les sports de pagaie ?

Je m’appelle Philippe Doux, j’ai 51 ans. Ca fait une vingtaine d’années que je sévis dans le petit monde de l’édition de magazines autour des sports de pagaie et notamment Kayak Session, notre toute première revue. A travers plusieurs magazines, on traite de kayak d’eau vive, de kayak de mer, de pêche, d’outrigger, de paddle, de destinations, de vagues à surfer, de lifestyle, etc. L’idée est d’ouvrir les yeux de notre lectorat et de rappeler que même s’ils ont une embarcation de prédilection, ils font partie d’une grande famille. Nos médias sont exclusivement en anglais, avec une distribution 50% des US et du Canada, 45% en Europe et 5% dans le reste du monde. Bien que l’on soit basé en France on a un focus international. L’anglais permet de toucher le monde entier et quand on est un sport mineur comme le nôtre, c’est intéressant de pouvoir fédérer un maximum. D’une passion on a fait un métier.

Je pratique toujours. Mon papa était entraîneur de l’équipe de France de kayak. On est né et on a grandi mon frère et moi au bord des rivières. Après avoir arrêté la compétition à 20 ans, j’ai voyagé pendant une quinzaine d’années en tant que guide de rivière dans de nombreux pays, Chili, Etats-Unis, Canada, etc. C’est ce qui m’a amené à créer cette petite maison d’édition, avec l’idée de faire partager toutes ces aventures incroyables autour de la pagaie avec le public.

The Paddle Sports Show est présenté comme l’héritier du Paddle Expo. Pourquoi Paddle Expo s’est arrêté et qu’est-ce qui t’a poussé à prendre le relais !

Ma relation avec Paddle Expo existe depuis le début. Horst Führsattel, le fondateur de Paddle Expo était client de mes revues avec sa marque de kayak. Un jour il m’appelle pour me demander ce que je pensais de lancer un salon.  Je lui ai dit que je n’en savais rien mais je lui ai proposé de lui filer un coup de main.
Pour moi au départ c’était un événement secondaire parce que chaque année j’allais pincipalement au Outdoor retail show à Salt Lake City. Mais chaque année je proposais à Horst des idées nouvelles: le Buyers Guide, la remise des prix pour les meilleurs prix de l’année, la couverture en live avec des vidéos sur les exposants, etc. Année après année on s’est rapproché, on a fait front ensemble sur deux, trois événements, l’événement est devenu incontournable et il y a deux ans, Horst était prêt à passer la main. Et le COVID a accéléré les choses. Horst pendant plusieurs années me disait que j’étais son héritier en rigolant. Je me suis senti légitime fort de son soutien et de ses encouragements.

Je suis très bien entouré car je travaille entre autres avec un ami d’enfance qui est producteur de salons. De mon côté, connaissant bien les acteurs de l’industrie, on s’est senti capable de faire du bon boulot. J’en profite pour remercier les acteurs de l’industrie qui m’ont fait confiance, et je tiens à leur dire que je ne prends pas ça comme un dû, et on va faire du mieux pour rendre la confiance qui nous a été donné.

Etant basé en France et ne parlant pas l’allemand, ce n’était pas vraiment une option pour moi de garder le salon en Allemagne. J’ai posé la question aux acteurs de l’industrie, à savoir si Lyon était une bonne destination, et je pensais que la réponse serait non, pensant que le marché allemand était trop important. Finalement la réponse a été ultra positive, du fait notamment de la position géographique de Lyon et aussi parce que le marché français est très gros.  On fait plaisir à beaucoup de monde en confirmant l’organisation.

Monter un salon professionnel, en présenciel, en pleine crise du COVID, ce n’est pas un peu fou ?

Si! Bien sûr quand on a eu l’idée de lancer il y a un an, on s’était dit qu’en septembre 2021 le COVID serait terminé. Et puis il y a 6 mois on se disait la même chose, et cet été ça a été un vrai moment doute. Sur le plan de l’organisation et de la logistique ça complique vraiment la tâche et les coûts. En même temps, ça fait deux ans que les gens ne se sont pas vus, que le marché a évolué. On a connu les problèmes d’approvisionnement, les coûts de transport qui ont augmenté, le BREXIT, les délais de production, etc., beaucoup de questions pèsent et les gens ont besoin de se voir et de se parler. Sur les 15 derniers jours il y a eu 800 inscriptions et on devrait faire grimper ce chiffre dans les 15 derniers jours. Il y a encore un mois ce n’était pas gagné. Mais on avait envie d’organiser cet événement, on y croyait, et je remercie tous ceux qui ont maintenu leur confiance. Ca a été essentiel dans notre capacité à garder le cap.

Le Paddle Sports Show est un événement tourné vers les professionnels de l’industrie. Quels sont les publics visés exactement, qui peut se rendre sur le salon et quel intérêt d’un tel rendez-vous ?

Le public visé ce sont les détaillants, les distributeurs, les loueurs, les collectivités, les bases nautiques, également les clubs. En gros, toux ceux qui sont amenés à acheter du matériel.

En terme d’exposants, ça va du produit entrée de gamme, au produit hyper hi-tech, réservé à un public très sélect. Et tout ce qu’il y a au milieu. Tout ce qui touche aux sports de pagaie et qui s’en rapproche.

La raison d’être du Paddle Expo, c’était la réponse à 30 ans de salons nautiques, du boat show de Dusseldorf ou Crystal Palace en Angleterre, où on faisait une petite place aux sports de pagaie dans un coin, du moment qu’ils ne fassent pas de bruit, ne fasse pas trop “sale” par rapport aux yachts. Il nous fallait donc un événement professionnel rien que pour nous. Et le Paddle Sports Show est dans cette continuité. C’est un salon bon marché, on y trouve les dernières innovations de la petite start up au géant multi-sports. L’ambition est d’être l’incontournable des sports de pagaie et des loisirs aquatiques, pas du tout de développer un nouveau salon nautique. On va sortir un tout petit peu des sports de pagaie, avec le foil et la wing mais ça n’ira pas plus loin.

Quelle est ta vision de l’industrie justement à ce jour?

Je crois qu’on est en train d’assister, et TotalSUP en fait partie, a une mutation, des transformations auxquelles on n’était pas préparés. On passe d’une phase où on cherchait les clients à une autre où on n’arrive pas à servir les clients. C’est génial, c’est flippant, mais ça engendre un cataclysme dont on ne connaît pas encore les conséquences.

On fait justement 3 conférences pendant le salon pour discuter de tous ces thèmes, notamment comment fait on en période Covid et post-Covid. Comment ouvrir nos activités à une vraie diversité ethnique, aux gens en situation de handicap, etc.

C’est une industrie qui est super sympa, je crois qu’on a de l’or entre les mains. Je suis très très optimiste pour la suite. On a la chance d’avoir une industrie qui est très versatile, du SUP surfer extrême au pêcheur en kayak, on a une pagaie dans la main qui sert de trait commun. Il y a une telle diversité que l’on peut répondre à tous les besoins, tous les publics. On voit aussi que le grand public est en train d’adhérer. Les paddles et les Kayaks gonflables font totalement partie du décor tous les étés. Le succès du Paddle Sport Show en est un petit reflet.

Chacune des journées du salon se termine par le mot “party”, il semble que l’ambiance n’est pas que boulot boulot au Paddle Sports Show, non ?

C’est l’idée. Il faut aussi faire en sorte que les personnes viennent faire du business mais faut aussi rigoler ! On y va avec des copains, pour avoir des sensations, pour avoir la banane. Il faut pouvoir faire la fête et Lyon s’y prête particulièrement avec tous les restos et bars, et notamment en bord de rivière. Il faut que les gens viennent ici pour plein de raisons : le salon mais aussi les conférences, le concours kayak de pêche avec Hobie, la course en partenariat avec l’alpine lakes tour, Ingrid Ulrich, qui organise une rando-solidaire de sensibilisation autour du cancer du sein, etc.

Le meilleur endroit pour passer du bon temps fin septembre début octobre c’est Lyon.

Au salon s’ajoute la journée de samedi ouverte au public avec test matos et une SUP race intégrée au circuit de l’Alpine Lakes Tour, que peux-tu nous dire sur cette épreuve?

L’idée comme tout bon organisateur qui veut remplir les allées de son salon, c’est rentrer le public, mais le Paddle Sport Show c’est pas le bon endroit pour ça. Les professionnels veulent un endroit pour parler aux professionnels et non pour faire des démos toute la journée ou répondre aux questions de centaines de curieux. L’idée du coup, étant en bord de rivière, c’est de faire sortir un salon professionnel à la rencontre du public et non l’inverse. Le vendredi après-midi ce sera donc le moment des démos et le samedi la journée grand public avec la rando solidaire et 3 épreuves organisées par l’Alpine Lakes Tour.  On va accueillir également les scolaires que l’on va initier aux sports de pagaie et donner des notions de protection de l’environnement. Je pense qu’une partie du salon va se faire sur l’eau. En bord de rivière et avec une boisson fraîche, c’est pas désagréable pour faire des affaires. Ce sera une découverte et un galop d’essai. Il faut se donner les chances d’essayer.

Plus d’informations sur le Paddle Sports Show:
https://www.thepaddlesportshow.com/fr/

A propos de l’auteur

Mathieu Astier

Mathieu est le fondateur hyperactif de TotalSUP mais aussi un vétéran du marketing et de la communication web avec plus de 20 ans d'expérience aux côtés des plus grandes start-ups internationales. Son coup de foudre pour le Stand Up Paddle en 2013 l'a amené à construire l'une des principales plateformes d'information en ligne dédiées au SUP, en anglais et en français pour une audience mondiale, et à tourner sa vie de famille résolument vers l'océan.

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