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Ultra Race: L’épopée du Paddle Raid 2024 de Julia Risso, Géraldine et Driss Lachkar

Ils ont bravé les éléments et repoussé leurs limites pour remporter l’Ultra Race, la version course du Paddle Raid. La jeune Julia Risso membre de l’équipe de France de SUP Race et le couple Driss et Géraldine Lachkar, tous trois membres de La Cigale Surf Club, ont parcouru pendant 27 heures, 190 kilomètres en stand-up paddle en relais, de Calvi en Corse à Saint-Raphaël dans le Var. Leur équipe, surnommée “Team Latino” du nom du voilier accompagnateur, a surmonté des défis physiques et mentaux colossaux durant cette traversée épique annuelle qui peut se faire en version raid ou en mode course, mais toujours en équipe et au profit de plusieurs associations caritatives. Aujourd’hui, ils partagent avec nous leurs motivations derrière leur participation, les moments forts de leur aventure, et les émotions intenses vécues pendant ces 27 heures en mer.

Bonjour les amis, tout d’abord, qu’est-ce qui vous a poussé à vous inscrire à l’Ultra Race, la version course du Paddle Raid?

Tout a commencé par “un cap où pas cap” entre Driss et moi après la Sup Race de Ste Maxime en mai 2023 car on aime  beaucoup s’amuser !!! Nous avions fait la même avant de partir pour Ze Race en Guadeloupe l’année dernière…
Et Julia nous a rejoint quelques mois plus tard dans cette aventure, nos conversations autour de ce projet lui ont vraiment donné très envie.

Pourquoi avoir choisi le nom “Team Latino” pour votre équipe ?

Ce n’était pas notre choix, c’est le nom du voilier avec qui nous avons fait équipe pour cette traversée.

Pouvez-vous nous décrire vos émotions au moment du départ de Calvi aux aurores ? Quels sentiments vous ont traversés en réalisant que vous alliez entamer cette aventure de 190 km ?

Nous avions tellement hâte d’y être, c’est une longue préparation physique et mentale qui ne demandait qu’à commencer.
Julia ne se rendait pas tout à fait compte que c’était parti ! Mais nous étions surexcités. En même temps c’était l’inconnu complet car c’est notre 1ère Ultra Longue Distance à tous les trois.

Pendant ces 27 heures de traversée, quels ont été les moments les plus difficiles pour chacun de vous et comment les avez-vous surmontés ensemble ?

Driss: Pour moi c’était la nuit car la mer était formée, la houle et le vent était en “side” (ndlr: de côté).
Sur nos relais d’1 heure avec “G”, les 10 dernières minutes étaient interminables psychologiquement car je ne voyais pas venir le “relayeur” sur le pont.
Je savais qu’elle se préparait, qu’elle était prête mais il faisait froid donc elle attendait le dernier moment pour venir.
Lorsque j’apercevais “l’olive” de sa pagaie pointée le bout de son nez un soulagement profond m’envahissait.
Ensuite le changement dans le bateau annexe s’effectuait avec 2 mots : “Allez courage” et j’étais libéré ! Et cela s’est répété pendant 7 heures

Julia: Pour moi le passage au relais du coucher de soleil vers la nuit a été un enfer car j’ai changé de Board pour avoir une meilleure stabilité (enfin!). Je ne voyais rien, pas de lune, la frontale n’éclairait rien et le plan d’eau qui était super instable n’était pas visible donc un 1er relais de nuit catastrophique.
Ensuite après ce relais je suis tombée malade sur le bateau et je me suis sentie “coupable” d’abandonner l’équipe.

Géraldine : Comme Driss c’est la nuit qui a été la plus difficile. Dès le début de la soirée la météo s’est compliquée.
Julia est tombée malade et là j’ai compris que nous allions passer au scénario n°2 : relais à 2 rideurs au lieu de 3!!!
J’ai réussi une fois à bien dormir mais au réveil je tremblais de la tête aux pieds et je me suis dis: “comment je vais tenir sur ma planche alors que je tiens à peine debout” … mais j’ai entendu Driss dire qu’il commençait à avoir des crampes alors pas le choix, je ne pouvais pas le lâcher. Pendant le changement sur l’annexe, Driss m’a demandé si ça allait et je lui ai répondu : “c’est pas TOP mais ça va le faire”.

C’est son regard qui m’a boosté et donner l’énergie pour ramer.

Quelle aventure ! La sécurité est primordiale dans ce genre de défi. Pouvez-vous nous en dire plus sur les mesures mises en place pendant la traversée et comment vous vous êtes assurés que tout le monde était en sécurité ?

L’organisation nous avait imposé un équipement obligatoire par personne de jour et surtout de nuit (pagaie illuminé, flash light, gilet à bandes réfléchissantes, néoprène…)
Le bateau avait un téléphone satellite en cas d’urgence. Nous avions convenu avec l’équipe (Nico notre skipper, Patricia et Tony nos commissaires de course) des codes simples, surtout pour la nuit en cas de chute.
Durant ces 27 heures ils ne nous ont jamais lâché du regard.

Quels ont été vos moments de camaraderie ou de soutien mutuel pendant cette aventure ? Y a-t-il des anecdotes particulières qui vous ont marqué ?

Driss: Nous avons eu des tas de moments de rigolade comme à notre habitude. La rencontre avec les dauphins qui nous ont accompagné et ces “pauvres” Poissons Lune que nous avons charrié ont été magique.
Nous étions survoltés toute la 1ère partie de la traversée pendant la journée. On s’encourageait sans cesse pour garder un bon rythme, on était à fond avec celui qui ramait.
Nous avons appris à connaître Nicolas, Patricia et Tony, ils ont pris soin de nous et nous sommes devenus une équipe.
C’était vraiment Super.

Géraldine : La meilleure anecdote concerne la dernière heure de cette traversée. Nous étions sur le point de préparer un SUP gonflable pour pouvoir arriver à 3 rideurs à terre (nous avions pris 2 SUP rigides pour les relais)
Nicolas a voulu nous aider et à pris l’initiative de sortir et gonfler le SUP mais en le dépliant il a fait littéralement voler l’aileron par-dessus bord en demandant à Driss qui ramait de rattraper la dérive… Oups… Elle est restée en mer pas loin des Lions à St Raphaël et donc Julia et moi avons dû faire l’arrivée à 2 en “mode Kayak” sur 1 seule planche … une 1ère pour nous.

Julia :  En me réveillant de mes 5 heures de sommeil lourd et profond, j’ai reçu la lumière aveuglante de la frontale de Nico me demandant si je pouvais prendre le relais ?
Et là, excès de confiance, je lui ai répondu : Oui, pas de soucis, évidemment !
C’est à ce moment que j’ai entendu G qui tout en ramant donnait une check liste à Nico de ce que je devais prendre pour être de nouveau sur pieds. Elle m’a demandé de prendre même que 30/40 minutes de rame pour les soulager car ils étaient épuisés. Et j’y suis allée et l’énergie est revenue et l’aventure à 3 a repris.

Qu’est ce que la victoire au bout des 190 kms vous a procuré? Quels étaient vos sentiments à l’arrivée?

Nous ne nous rendions pas compte de la victoire à proprement dit. Nous étions heureux de retrouver les membres de l’organisation ainsi que nos proches venus nous accueillir sur la plage du Veillat.
Nous étions fiers de nous et encore plus des raisons qui nous ont poussé à faire cette course.

Ces associations qui aident ceux qui se battent tous les jours, 24 H sur 24, sans relâche méritent tellement de respect face à nos “27 petites heures” de combat contre et avec nous-même.

C’est avec tout notre cœur que nous avons ramer pour eux.

Avez-vous récupéré rapidement?

Musculairement, on a pris cher ! Surtout les premiers jours et ensuite c’est la fatigue générale qui est arrivée.
Nous avons participé à la Sup Race Cup à Ste Maxime (“à la maison”) ce week-end sur les rotules mais on n’a rien lâcher et le plaisir était là.

Pour découvrir photos et vidéos du Padde Raid 2024 et rejoindre l’aventure en 2025, rendez-vous sur:
www.facebook.com/extreme.glisse.evenement

A propos de l’auteur

Mathieu Astier

Mathieu est le fondateur hyperactif de TotalSUP mais aussi un vétéran du marketing et de la communication web avec plus de 20 ans d'expérience aux côtés des plus grandes start-ups internationales. Son coup de foudre pour le Stand Up Paddle en 2013 l'a amené à construire l'une des principales plateformes d'information en ligne dédiées au SUP, en anglais et en français pour une audience mondiale, et à tourner sa vie de famille résolument vers l'océan.

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