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Martin Letourneur aux USA : après 1 mois, “le bilan est plus que positif”

Cela fait maintenant plus d’un mois que le rider français Martin Letourneur est aux USA et il n’a pas mis longtemps à se jeter à l’eau. Une victoire en SUP surf à San Diego dès son arrivée, une 12ème place au Columbia Gorge Paddle Challenge, l’Outdoor retailer Show de Salt Lake City, du SUP de rivière et de nombreuses nouvelles amitiés. Voici son journal de bord avec TotalSUP!

Semaine du 31 juillet au 6 août :

En partant de Saint-Malo et après 4h de train, 12h d’avion et 3h de route dans les embouteillages de Los Angeles, je suis arrivé le samedi soir à Dana Point, ville d’accueil de la Battle Of the Paddle et point de chute où je resterai jusqu’à la fin de mon séjour quand je ne suis pas en déplacement ailleurs.

J’ai été très bien accueilli par la famille avec laquelle je “vis” désormais pour la durée de mon séjour. Il s’agit de Byron Kurt, surfeur, paddler et commercial chez Hobie Designs et de sa fille de 11 ans Bryn, ainsi que son amie Julie et ses deux filles Lexi (13 ans) et Isabella (16 ans).

Après une journée de repos pour récupérer (et surtout surfer), je repars dès le lundi d’après avec Cody Alter (le petit-fils de Hobie Alter) vers Salt Lake City pour l’Outdoor Retailer, un énorme salon d’exposition concernant tous les sports et loisirs d’extérieur. Hobie y occupe un espace important avec ses kayaks, catamarans et stand up paddles. Ma mission est de renseigner les visiteurs sur les planches, d’annoncer les nouveautés sur les réseaux sociaux et de les approvisionner plus généralement (Facebook & Instagram). Mon anglais s’améliore de jour en jour et je peux remplir de mieux en mieux le rôle de “social media guy” qu’ils m’ont confié ! Ce “tradeshow” fut une très bonne expérience pour moi, étant donné que j’ai pu rencontrer les dirigeants et employés de Hobie Designs (Surf & SUP) et Hobie Cat, mais aussi prendre conscience du marché américain des SUP (très différent du marché européen). Bilan de la semaine: déjà 4 États traversés (la route est longue), un passage sur FOX News (mannequin improvisé pour des écouteurs sans fil haha), une vision de toutes les nouveautés 2016 et aussi une première expérience de SUP dans les rapides.

Semaine du 7 au 16 août :

Je suis rentré sur Dana Point et je peux désormais profiter pleinement du cadre de vie local, c’est-à-dire, du surf et/ou des entraînements (prone paddleboard, downwind, sprints, distance) tous les jours, afin de me préparer aux prochaines compétitions. Je m’entraîne avec les DPYC Paddle Center à Dana Point, c’est le club de SUP créé par Byron et Julie. Je peux donc profiter de l’expérience de Byron Kurt, qui coache 4 fois par semaine un groupe de rameurs de bon niveau. Byron était l’un des précurseurs de la discipline et pendant plusieurs années l’un des meilleurs racers de la planète.

Les entraînements et sessions de surf s’enchaînent donc et le samedi 15 août, je participe à une première compétition de SUPsurf et de longboard : la 2ème étape des Revolt Summer Surf Series à San Diego. Les conditions sont difficiles avec des petites vagues et du vent. Je me fais éliminer directement en longboard, ne parvenant pas à trouver de bonnes vagues. J’attaque donc ma série de SUPsurf (nous n’étions que 6) avec hargne. La victoire n’est pas donnée, car il n’y a que de bons SUP surfers, dont notamment Daniel Hughes, le surfeur de Huntington, connu pour ses manœuvres aériennes. Je gère cette fois-ci intelligemment mon heat et exploite les meilleures vagues. Je sors de l’eau satisfait de mon surf, je sais que Daniel a bien surfé également et ce n’est qu’à la remise des prix que j’apprends que je prends la première place, à la surprise générale, puisque Daniel Hughes n’avait jamais perdu auparavant. Nous repartons donc avec un bilan très positif puisque Bryn remporte également la catégorie junior et Lexi finit 2ème chez les femmes !

Semaine du 16 au 26 août

Après la compétition à San Diego, je reprends la route une nouvelle fois pour participer au Columbia Gorges Paddle Challenge dans l’Oregon (encore un nouvel État à découvrir). C’est la 2ème compétition la plus relevée de l’année et c’est l’occasion d’essayer d’enfin rentrer dans le top 30 mondial (classement SUPRacer World Rankings). Après une longue route, j’arrive le jeudi à Hood River (lieu de la
compétition). L’endroit est réputé pour fournir l’un des meilleurs et plus réguliers runs de downwind au monde. Je retrouve donc Fiona Wylde, Bernd Roediger et Jacy Shimayara pour un downwind épique dans 30-40 noeuds de vent. Le vendredi, je retrouve mes team mates de chez Hobie et nous repartons pour un run de 12 km, il n’y a aucun doute, c’est vraiment le paradis du downwind !

Le samedi se déroulent les différentes Technical Races de l’événement pour chaque catégorie. Malheureusement, les conditions sont loin d’être optimales puisqu’il fait très chaud et surtout un épais brouillard, dû aux feux de forêt dans l’État de Washington (à environ 200 km), s’est propagé sur le plan d’eau, rendant la respiration difficile. J’ai été impressionné de voir le nombre de kids sur la course Junior : ils sont presque autant que nous en Élite (60) et la majorité rame déjà très bien. On a encore beaucoup de travail en France à ce niveau. Ma course fait 9 km et consiste en 5 tours de 1,8 km. Après un départ plutôt moyen dans les 25-30 premiers, je me rattrape au fil des tours et mon groupe de draft finit par recoller celui de devant (Mo Freitas, Slater Trout, Kody Kerbox…). Un virage, en prenant l’intérieur sur la dernière bouée, me donne une bonne ligne pour le sprint final et je parviens à finir 15ème. Je suis satisfait de ma place, car cela correspond à l’objectif que je m’étais fixé compte tenu du plateau de compétiteurs. Le SUP français brille lors de cette étape avec les 3ème et 5ème places respectives de Titouan Puyo et George Cronsteadt sur cette course.


Photos: John Alvarez Photography

Le lendemain a lieu le fameux “downwind” de 12 km. Encore une fois, la malchance frappe l’événement. Le vent est le grand absent de la course et nous devrons donc ramer uniquement à la force des bras sur 12 km et surtout, face au courant. Il fait encore une fois très chaud et tout le monde sait que ce sera une course au mental. Le départ est donné et un long train de draft se constitue (environ 25 rameurs), je prends un bon départ cette fois-ci et me place environ 15ème dans le groupe de tête. Cependant, les leaders ne cessent de lancer des attaques pour se détacher et avec Travis Grant, Danny Ching et Kelly Margetts en tête, le rythme est très soutenu et le groupe se raccourcit au fur et à mesure de la course. N’étant pas un spécialiste du plat, le plus dur pour moi a été de tenir les sprints des leaders quand le rameur en face de moi lâchait et nous faisait perdre le train. Mon objectif était de tenir le rythme afin d’être sûr de rester dans les 15 premiers. Je parviens à finir 12ème de cette course éprouvante, c’est sans doute ma meilleure performance depuis le début de l’année, dans des conditions que je n’affectionne pas particulièrement, ça fait plaisir de voir que le travail commence à payer !

Le bilan est plus que positif pour le team Hobie : je termine 12ème overall de l’event et je passe 28ème au classement mondial et Lexi termine 6ème et 10ème de ses deux courses en Élite femme, et passe donc 25ème mondiale à seulement 13 ans. Patrick, l’autre jeune du team Hobie, finit, lui, second de sa catégorie sur le “downwind”.

Il me reste donc 2 jours dans l’Oregon pour faire du tourisme. Après le SUP dans les rapides de l’Utah, je découvre ceux de l’Oregon, avec la guide locale Fiona Wylde et tout un groupe dans lequel je rencontre notamment Terrene Black et Thomas et Tarryn King. Nous partons faire un parcours de 6 km dans les rapides en planche gonflable, c’est beaucoup plus difficile que ce que je pensais, mais c’est beaucoup plus marrant aussi ! Le lendemain, on part vers la côte surfer avec Fiona, Bernd et Robert. Les paysages sont magnifiques et me rappellent un peu la Bretagne.

To be continued…

A propos de l’auteur

Mathieu Astier

Mathieu est le fondateur hyperactif de TotalSUP mais aussi un vétéran du marketing et de la communication web avec plus de 20 ans d'expérience aux côtés des plus grandes start-ups internationales. Son coup de foudre pour le Stand Up Paddle en 2013 l'a amené à construire l'une des principales plateformes d'information en ligne dédiées au SUP, en anglais et en français pour une audience mondiale, et à tourner sa vie de famille résolument vers l'océan.

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