Le WATERMANA fêtait ses 20 ans la semaine dernière sur la splendide île de Huahine, l’île Femme (Hua = Sexe, Hine = Femme), devenue depuis trois ans la nouvelle destination annuelle pour les watermen du monde entier suite à 17 éditions consécutives sur l’île de Bora Bora où est né l’événement. Le WATERMANA (connu jusqu’il y a deux ans sous le nom d’IRONMANA) a démarré en effet en 1998 en tant que course de Va’a (pirogue tahitienne) sous une forme inédite à étapes avant de s’ouvrir au prone paddleboard et d’autres types d’embarcations puis de se transformer en challenge multi-épreuves autour de 2008.
Un programme chargé de six jours d’épreuves attendait 22 athlètes internationaux issus du SUP Race, du prone paddleboard, de la natation, du sauvetage côtier sportif, du triathlon ou encore du va’a, venus en découdre avec les épreuves proposées par Stéphan Lambert, le cerveau derrière toutes les compétitions de type waterman en Polynésie Française. Voici notre récit.
Photos: Emilie Masson et Nancy Dol.
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Ne vous attendez à rien, soyez prêt à tout
L’un des slogans majeurs de la compétition sera appliqué à la lettre tout au long de la semaine. Un élément de l’événement à prendre à compte pour les participants venus de France, de la Guadeloupe, des Etats-Unis, du Mexique, d’Angleterre, de l’île de Tahiti et de Huahine, puisque l’effet surprise cumulé à une grosse dose d’aventure font partie de l’expérience à chaque instant. Aucun programme n’est donné à l’avance, les athlètes ne connaissent ni les horaires, ni les distances et ni parfois même les lieux d’arrivée des courses.
Sur le format des épreuves aussi, aucune commune mesure avec ce qui se fait traditionnellement dans chacune des disciplines proposées. Les épreuves de natation se transforment en cross-country aquatique, les courses de SUP en parcours d’orientation, le va’a en courses à étapes, les vagues de bateau peuvent devenir la norme, la montre GPS peut être bannie, l’hydratation en course potentiellement rationnée, etc., etc… Derrière chacune de ces règles, une explication historique et/ou philosophique autour de la notion du waterman polynésien, guerrier de l’ocean avant d’être compétiteur…
Lundi 25 novembre – 1ère Journée – Cohésion
BIG SUP + FOIL + VA’A ONO
Pas de chrono et pas de classement aujourd’hui. Les 22 participants sont tous bien arrivés depuis un, deux ou trois jours sur l’île de Huahine, la plupart depuis l’île de Tahiti à 40 minutes d’avion où certains ont fait un arrêt au Manomano Lodge, partenaire de l’événement. Prêt à affronter l’enfer au paradis Matthieu Jolivet le breton lui arrive en famille depuis l’île de Raiatea, une autre des îles sous le vent, en face de Huahine, où il a pu passer du bon temps avec Rémy Lavie et la famille d’Apehau Tching, le tahitien-breton qui a gentiment partagé son carnet d’adresse polynésien pour son ami.
Pas de blabla inutile en ce lundi matin. Une poignée de participants connaissent déjà les lieux et la philosophie de l’événement pour avoir déjà participé au WATERMANA. Ils serviront de guide aux autres concurrents. Les athlètes attaquent par un échauffement un peu particulier: gonfler quatre BIG SUP qu’ils transportent à pieds jusqu’au ponton de Fare, le bourg principal de l’île. Et c’est parti pour trois grosses heures de rame en équipe de 6. Même si les puristes aiment à rappeler que ce sont des pagaies que les SUPers ont dans les mains, la “rame” c’est le sport roi ici. Pas question de l’appeler autrement.
Pour accompagner les embarcations gonflables, Jean-Michel Hoatua notre capitaine pour la semaine tracte à tour de rôle tout athlète qui veut s’essayer au SUP foil ou au Surf foil: Olivia Piana, Fernando Stalla, Melvyn Mouret, Ludovic Teulade, Matthieu Jolivet, Romuald Mamadou, Gauthier Philaire, Hinatea Danielou et Stéphan Lambert se jettent à l’eau.
Olivia qui a passé une bonne partie de l’année sur un foil chez elle au Portugal met tout le monde d’accord, incroyable de décontraction elle décolle tout de suite et fait ce qu’elle veut dans les vagues du bateau. D’autant plus que le SUP foil est le sien. Sur le surf foil, bien plus étroit et moins volumineux, Melvyn Mouret le guadeloupéen et Fernando Stalla le mexicain sont eux aussi “easy”!
En BIG SUP on termine l’excursion par du BIG SURF sur les vagues de 2 mètres à l’entrée de la passe, quelques Wipe-Out et des égratignures sur les coraux pour la triathlète Pauline Lesther aidée par Jérémy Teulade et peu habituée à ces conditions périlleuses. Elle connait son baptême au citron, le traitement radical pour soigner et désinfecter les blessures sur les coraux, qui sont des organismes vivants et venimeux pouvant laisser des micro-particules urticantes au contact de la peau. Pas bon. Vous frottez très fort votre plaie avec la moitié d’un citron, attention ça pique… Et vous allez voir un médecin.
Pour finir la journée, on attaque la première de 3 séances d’entrainement de Va’a Ono. Les athlètes ont la semaine pour apprivoiser la pirogue à six places et la technique de rame qui va avec. Grâce à une poignée de rameurs locaux (André, Etienne, Jean-Paul et l’inmanquable “Tatie Georgette”), nos watermen internationaux goûtent, la plupart pour la première fois, à ce nouvel engin de glisse au soleil couchant et avec la femme enceinte allongée comme toile de fond qui nous dit bonne nuit. La ligne de crête du mont Tavaiura ressemblant de manière frappante à une gardienne de l’île assoupie et avec un ventre rond. Une autre raison qui attribue à Huahine le surnom d’ “île femme”. Magique.
Mardi 26 novembre – 1ère journée de compétition
WARM UP + PRONE PADDLEBOARD + WARM UP + VA’A
Allez on attaque la compétition.
Ce mardi matin, les athlètes découvrent sur le gazon devant l’église de Huahine un parcours fait de plots préparé au petit matin par Stéphan Lambert. Puatea Ellis, la championne 2016 du Waterman Tahiti Tour qui a mis la compétition de côté depuis deux ans à cause de problèmes de dos, a empoigné son cahier, son stylo et son chrono qu’elle ne lâchera plus juqu’à la fin de la semaine. C’est elle la shériff du WATERMANA. Tatie Georgette la seconde. A l’abri sous leurs ombrelles Air Tahiti Nui, elles notent scrupuleusement les arrivées et les temps de tous les concurrents.
Stéphan a appelé à juste titre cette épreuve “Warm-Up”, elle est dans la suite de ce qui se fait sur chaque étape du circuit du Waterman Tahit Tour de mars à août: une épreuve courte et intense d’exercices variés, à la sauce cross-fit. Aujourd’hui c’est sprint, corde à sauter, pompes, ramper, corde à sauter, pompes, corde à sauter et sprint en un-contre-un. Les meilleurs font moins de 2 minutes 30. Mais Melvyn Mouret fait moins de 2 minutes, suivi de près par un autre Guadeloupéen, Romuald Mamadou. Chez les filles, les bobos de la veille n’empêchent pas Pauline Lesther de se démarquer en remportant l’épreuve.
A peine le dernier duo de participants terminés et Stéphan Lambert donne rendez-vous à tout le monde dans quinze minutes équipé de son prone au ponton de Fare pour le départ d’une course de 15km: 7,5 km upwind et 7,5 downwind, et un finish un peu particulier, puisqu’il faudra traverser la ville à pieds, jusqu’à notre camp de base, l’église de Fare, où il faudra apposer un baiser, comme un peu plus tôt sur l’épreuve du warm-up, sur l’un des mannequins jaunes de sauvetage. Un finish à la WATERMANA quoi!
C’est le moment pour Damien Troquenet de montrer ce qu’il sait faire. Le parisien-tahitien installé au Fenua (terre/territoire) depuis 4 ans et deux fois vainqueur du circuit Waterman Tahiti Tour ces deux dernières années, prend la course à son compte dans le downwind alors qu’un paquet de 7 watermen était encore ensemble à mi-course.
Me voilà donc en direct live sur TotalSUP (merci Tahiti WIFI !) à suivre Damien dans les rues de Fare, lui un prone à la main et moi dans mes tongs et mon sac à dos étanche, en version “La Carte au Trésor” à essayer de rejoindre au plus court le mannequin jaune. Cocasse. On passe la grille de l’église, et voilà le mannequin qui attend Damien pour un petit bisou et une très belle victoire. Derrière, c’est Henere Harrys qui a marqué de sérieux points sur cette épreuve. Le Tahitien, a bien glissé sur son prone Ature de 425pro (au passage, l’un des sponsors majeurs de l’événement).
Chez les femmes, Olivia Piana, encore elle, frappe un grand coup en ce début de compétition. Elle qui a découvert le prone avec ses premières participations à des épreuves waterman en Polynésie il y a 2 ans et qui était loin derrière jusqu’à maintenant, prend le dessus avec une grande aisance et un grand sourire devant des championnes de sauvetage côtier dont le paddleboard est pourtant l’un des outils principaux.
Maeva Hargrave, la waterwoman tahitienne de 51 ans qui est de toutes les compétitions Waterman depuis six ans, passe la ligne d’arrivée et c’est reparti pour une nouvelle épreuve de warm-up en un-contre-un sur le même parcours. Comme le meilleur temps des 2 rounds, sera retenu, Romuald Mamadou redouble d’effort pour battre son copain Melvyn et il y arrive ce coup-ci.
La journée se termine comme la veille par du Va’a. Sauf que là on se tire la bourre. L’épreuve ne compte pas au classement mais ça n’empêche pas les rameurs de tout donner. Stéphan Lambert, Peperu expérimenté (barreur – le numéro 6 sur la pirogue) emmène son équipe vers la victoire.
Mercredi 27 novembre – 2ème journée de compétition
NO ICE IN PARADISE – COMBO SUP PRONE SWIM
Juste à côté de l’hôtel Lapita, à l’entrée de Fare, le rendez-vous a été donné sur la plage à tous les 5èmes du collège de Huahine pour une rencontre sportive avec les Watermen avec une thématique et un slogan forts: “No Ice in Paradise”, en référence à l’ “ice”, une drogue qui fait beaucoup de dégâts en Polynésie Française, notamment du côté des jeunes et qui noircit régulièrement les colonnes de La Dépêche de Tahiti. Le message apporté par nos watermen est limpide: le sport est la seule drogue qui vaille le coup !
Un accueil chaleureux de part et d’autres et une matinée qui n’est pas de tout repos, puisqu’après une brève introduction et la photo de famille, c’est d’abord une épreuve combo qui attend la centaines de jeunes. En véritables watermen et quelque soit le gabarit ils s’élancent à fond sur une première partie de course à pieds de 400m, un retour à la nage de 350 mètres, puis une série d’obstacles flottants – mur d’escalade, toboggan, trampoline – avant de terminer à la nage jusqu’au rivage. Le tout sous l’oeil expert de nos 22 athlètes.
S’ensuit une série d’ateliers d’apprentissage du sauvetage en mer, de la réanimation, du stand up paddle, du BIG SUP animés avec beaucoup de professionalisme par le team WATERMANA, nombre d’entre eux exerçant les métiers de moniteurs de natation comme par exemple Alexandra Lux, gérant de base nautique comme Romuald Mamadou, entraineur en club de Sauvetage sportif comme les landais Adrien Lambolez et Manue Bescheron.
Place aux grands. Les installations gonflables sont maintenues pour servir de parcours d’obstacles au Waterman combo, nouvelle épreuve comptant pour le classement: un circuit en triangle avec 5 tours obligatoires, 3 de natation avec passage des obstacles entrecoupés d’un tour en prone paddleboard puis d’un tour en SUP.
Evidemment avec autant de natation, les meilleurs nageurs sont les plus avantagés sur cette épreuve et c’est Adrien Lambolez et Manue Bescheron qui l’emportent après une belle bagarre avec Ludovic Teulade et Melvyn Mouret pour l’un et Rebecca Matthews et Olivia Piana pour l’autre.
La journée se termine avec un dernier entraînement en Va’a Ono pour se préparer à la course de samedi, sous une grosse pluie puis par un excellent ma’a (repas en tahitien) préparé comme tous les jours par Leslie, notre sublime cantinière qui est revenue sur son île natale de Huahine prêter main forte à Stéphan il y a 3 ans.
Jeudi 28 novembre – 3ème journée de compétition
ADVENTURE SWIM + CLIFF JUMPING + TRAIL RUNNING
Pour la première fois de la semaine, les athlètes montent dans un “truck”, le mode de transport en commun emblématique de la Polynésie avec son wagon de bois posé sur un chassis de camion. Direction le lac de Fa’una Nui, à Maeva, un lac qui occupe une bonne partie du nord de l’île et qui est connecté à l’océan par plusieurs passes. Au programme, une épreuve de natation en plusieurs étapes qui se transforme rapidement en cross aquatique vu le peu d’eau sur une bonne partie du parcours.
La championne anglaise de sauvetage côtier sportif, Rebecca Matthews, se révèle sur cette discipline. Elle remporte toutes les épreuves de nage dont une devant les garçons jusqu’à la ferme perlière de Peter Owen, et notamment devant le chéri, Adrien Lambolez qui domine chez les garçons. 2ème la veille sur le combo et très bien placée sur l’épreuve du Warm-Up, Rebecca est une sérieuse candidate à la 1ère place de ce WATERMANA.
Finalement l’épreuve de natation se fera sur 4 étapes. Et pourquoi ne pas placer entre la 3ème et la quatrième, une autre épreuve obligatoire tous, sous peine de perdre des points au classement général: un saut de 10m depuis un surplomb rocheux au dessus de l’eau. Malgré de très fortes appréhensions voire des peurs-paniques pour certains, tout le monde réussit l’épreuve.
Il est temps d’en finir avec cette épreuve de nage en eau libre qui, comme les autres depuis le début de la semaine, tire sur l’organisme, certains athlètes souffrant de violentes crampes.
On remonte dans le truck qui nous dépose quelques kilomètres plus loin. Comme Stéphan a indiqué aux watermen de prendre leurs baskets, on se doute qu’il va falloir courir un peu… Effectivement c’est de la course à pieds au programme avec une pente bien raide qui se dresse devant nous. Jusqu’où va t’elle, nul ne le sait mais le départ est donné. Tuhiti Tirao, le jeune tahitien de 20 ans qui est resté très discret jusqu’à maintenant, tente le tout pour le tout en prenant immédiatement une 50aine de mètres d’avance. Les boucles s’enchainent et la pente ne faiblit pas.
Moins de 2 kilomètres après le départ, Tuhiti aperçoit le point d’arrivée marqué d’un drapeau, c’est le moment de donner le dernier coup de collier pour l’emporter. Derrière Matthieu Jolivet et Damien Troquenet ont fait du coude à coude. Chez les filles, la bataille a eu lieu entre 2 triathlètes, Jessica Rocheleau la californienne et Pauline Lesther la lyonnaise. Jessica a l’avantage du terrain, puisqu’elle évolue désormais sur les épreuves du Xterra, le circuit mondial de triathlon “off road” où le VTT remplace le vélo de course, où le trail remplace le bitume.
La journée, bien remplie, se termine avec un point de vue magnifique au dessus du lac Fa’una Nui parfait endroit pour le briefing de ce qui nous attend demain. Une course de SUP de 25kms en 2 étapes.
Vendredi 29 novembre – 4ème journée de compétition
SUP RACE
Le grand jour du Stand Up Paddle est arrivé. C’est la dernière journée de compétition qui compte pour le classement. Pas de départ à 5h du matin avec lampe frontale comme l’année dernière mais un départ à 9h du matin en truck pour rejoindre de nouveau le lac Fa’una Nui.
Les athlètes se lancent face au vent pour une première étape, courte, de 6 kilomètres. Tuhiti Tirao prend le meilleur départ et mène sur un groupe de 9 paddlers sur les 2 premiers kilomètres. C’est ensuite à Romuald Mamadou de se positionner en tête suivi de près de Ludovic Teulade, le double champion de France 2019 de Longue Distance qui veut marquer des points aujourd’hui. On rejoint alors le plan d’eau de la veille où a lieu le départ de la natation. Même conditions qu’hier, c’est à dire très peu d’eau. L’aileron touche, il faut courir.
Melvyn Mouret, surprenant d’agilité et d’ingéniosité met en place une technique de course à pieds enchainée par de longue glissades allongé sur sa planche qui lui permet de faire le break. De nouveau debout sur sa planche, il ne lâchera plus la tête de la course jusqu’au drapeau Reef tenu par Angelo au niveau de l’ancien hôtel Heiva Sofitel qui n’est plus qu’une ruine. Ludovic Teulade fait la moue, il termine 3ème derrière Romuald et a perdu l’opportunité de prendre cette journée de SUP à son compte. Il faudra se rattraper sur la 2ème étape océanique, cette fois de 19km, et espérer que Melvyn et Romu fassent moins bien !
Pas de surprise chez les filles, Olivia Piana a pris un temps le draft de Manue Bescheron qui a fait beaucoup de progrès en SUP depuis un an. Mais la triple championne du monde de SUP Race a su se détacher facilement quand il le fallait pour remporter une nouvelle épreuve après le prone.
Tout le monde est là. Alors on peut repartir. Un kilomètre de plat et la partie océanique de 18 km peut démarrer avec comme parcours un demi cercle et la même houle agitée à prendre dans tous les sens, d’abord upwind, side-wind, trois-quart, et le downwind peut commencer pour la dernière portion de la course à partir de l’aéroport.
Romu prend un très bon départ mais sa planche de flat en 21 n’est pas la meilleure pour résister aux attaques des frères Teulade qui se jouent de leurs adversaires sur le 1er tiers de la course. Jérémy qui n’a pas eu la même dose de compétition que Ludo cette année ne tient pas le rythme et perd du terrain sur Nicolas Beynet et Tuhiti Tirao qui lui s’est lancé, espère-t-il, dans une remontée héroique réduisant l’écart sur Ludo a seulement une 20aine de mètres, encouragé de près par Stéphan Lambert sur son Jet Ski.
Mais une chute en pleine glisse voit Ludovic Teulade s’envoler hors de portée de nouveau, ce qui donne un second souffle au grand frère Jérémy qui revient au même niveau que Nicolas qui colle le récif et de Tuhiti qui a du mal à reprendre un bon rythme après sa chute.
Jérémy passe entre les deux et revient à 100mètres de Ludo qui contrôle son avance dans les rues de Fare. A 30 mètres de toucher au but, il attend Jérémy et les deux Teulade Brothers du team Oxbow arrivent en grand vainqueurs au camp de base. Derrière, Nico Beynet signe une superbe 3ème place avec une arrivée au sprint devant Tuhiti Tirao. Melvyn Mouret a réussi à passer devant Romuald Mamadou, il fait 5 sur cette 2ème étape, moins bien que Ludo lors de la première étape. Ludovic Teulade remporte le SUP chez les garçons.
Chez les filles, c’est encore Olivia Piana, qui a dominé très facilement les débats. Même trio d’arrivée que pour la 1ère étape avec Manue Bescheron en 2 et la californienne Morgan Hoesterey en 3.
Cette épreuve a été rude pour certains triathlètes et champions de sauvetage côtier. Gauthier Philaire et Pauline Lesther qui ont très bien marché jusqu’à maintenant sont obligés d’arrêter à cause de crampes et d’épuisement. De nombreux athlètes peu adeptes du SUP en conditions océanique parcourent les 19kms comme ils le peuvent, assis, à genoux ou en position improvisée de prone. Tout cela fonctionne du moment que l’on arrive au bout, ici c’est le WATERMANA.
Bien qu’il s’agisse de la dernière épreuve, le suspense subsiste sur les résultats finaux de ce WATERMANA 2019, qui ne seront pas dévoilés jusqu’au lendemain. Pas encore de bringue, même si tout le monde se détend, demain on repart pour une journée de douleur avec 35 kilomètres de Va’a au programme.
Samedi 30 novembre – 6ème et dernière journée
VA’A ONO RACE
Le parcours de 35 kilomètres fera le tour de Huahine Nui, la partie nord de l’île. Nos 22 watermen rejoignent une vingtaine de paddlers locaux en Va’a Hoe (V1, pirogue individuelle) venus participer à la compétition. Tous sortent du lagon de Fare direction le sud pour une traversée d’ouest en est et un passage sous le pont de Maroe qui relie Huahine Nui et Huahine Iti avant de remonter vers le nord et suivre la côte pour retrouver le point de départ. Quelque part au milieu, il faudra trouver le drapeau Reef qui marquera la fin de la première étape à mi parcours environ.
Tout de suite une équipe fait des ravages. La team 425pro dirigée par le “Tare” (le numéro 3, celui qui lance les appels de rythme et de changements de côté) Henere Harrys, le “Faoro” (cadenceur) Tuhiti Tirao et le “Peperu” Nicolas Beynet, se positionne aux avants postes, malgré le fait qu’il s’agit de la seule équipe mixte parmi les 3 premières embarcations. Romuald Mamadou et Melvyn Mouret n’ont qu’à se laisser guider et faire ce qu’ils savent faire le mieux, ramer fort ! Derrière, le team de Stéphan Lambert se retrouve coincé dans les patates dans le dernier kilomètre et perd la bataille pour la 2ème place, et c’est l’équipe de Fernando Stalla composée de 3 locaux et de 3 watermen qui finit en 2. L’équipe de Tatie Georgette avec Morgan Hoesterey, Hinatea Danielou et Jessica Rocheleau, prend largement l’avantage sur celle d’Olivia Piana qui dès le départ part sur un faux rythme. Pour Olivia et ses copines, le Uti Roa (nom donné à coup de rame puissant) s’est changé en Uti “je me ballade” et la pirogue est le dernier V6 à arriver au bout des 17 kilomètres et demi.
La même distance attend tout le monde pour la 2ème étape, mais cette fois en dehors du lagon qui a offert des conditions très flat jusqu’à maintenant. Dès la passe, les ennuis arrivent. C’est d’abord la pirogue de l’équipe de Gauthier, Matthieu et Fernando qui chavire et oblige tout l’équipe à revenir à terre pour reprendre la course de plus belle, grâce à l’aide des marins-pompiers de Huahine venus assurer la sécurité. C’est au tour ensuite de l’équipe d’Olivia Piana, Manue Bescheron, Stéphanie Barneix, Alexandra Lux, Rebecca Matthews et Pauline Lesther de se retourner. Heureusement encore, les pompiers ne sont pas loin. Petite frayeur et franche rigolade pour l’équipe qui a choisi comme nom d’équipe, non sans rire de plus belle “Les Cagoles de Huahine”.
Les conditions océaniques sont plus fortes que la veille en Stand Up Paddle et la glisse des deux premières pirogues en tête est impressionnante. Le team 425pro est encore plus loin devant que lors de la 1ère étape et cette fois pas d’erreur pour les frères Teulade, Adrien Lambolez, Damien Troquet, Tearii Flohr et le Peperu Stéphan Lambert, qui finissent 2ème.
Chapeau à l’équipage du team Ara Ara Va’a de Paea qui remporte les 2 épreuves devant nos waterwomen chez les féminines et à Vahitu Tapare, le champion de va’a local qui est allé presque aussi vite que les V6 avec sa V1.
Cette fois, c’est bel et bien fini. On peut aller boire un coup au Yacht Club, le nom du petit bar où on se retrouve tous les soirs depuis le début de la semaine avant le repas pour contempler le coucher du soleil avec une petite bière locale.
A notre retour à l’église, le camp est transformé. Les tables arrangées et habillées. Un petit groupe de musique tahitienne local nous attend avec guitares et ukulélés et Maeva Hargrave lance une magnifique et émouvante cérémonie de clôture avec une danse polynésienne dont elle a le secret. Secret partagé puisque toutes les Waterwomen coiffées d’une superbe couronne de fleurs nous font l’honneur d’une chorégraphie haute en couleurs répétée dans l’après midi.
C’est le moment de passer aux multiples podiums et de repartir pour les plus chanceux avec l’un des magnifiques trophées en bois confectionnés par le waterman-artiste-guide touristique local Tearii Flohr qui reçoit un chaleureux hommage et la reconnaissance de tous.
C’est le moment de passer au classement général et de découvrir les noms des vainqueurs. Devant Damien Troquenet (3ème) et Ludovic Teulade (2ème), c’est Melvyn Mouret, celui qui sait tout faire et toujours avec la même humilité et le même sourire qui remporte la compétition. Il avait créé la surprise l’année dernière en terminant troisième et, clairement, sa progression en un an a été hallucinante dans tous les domaines. Belle consécration pour ce jeune waterman touche à tout.
Manue Bescheron qui a fait 1, 2 ou 3 sur la plupart des épreuves malgré le manque de compétition cette année, remporte pour la 3ème fois d’affilée le titre suprême! Derrière Manue, l’éclatante Rebecca Matthews termine 2ème pour sa 1ère participation à un WATERMANA suivie d’Olivia Piana qui a dû céder des points en natation et en combo.
Un peu plus tard dans la soirée, une nouvelle cérémonie, d’anniversaire cette fois, 20 ans du Watermana oblige, plus solennelle et marquée d’un long discours en tahitien prononcé par une personnalité locale venue nous apporter des paroles sages et remettre des prix particuliers.
Pour l’ensemble de son soutien et de son travail bénévole à notre grande soeur à tous, Puatea Ellis.
Et pour ne jamais avoir baissé les bras et illuminé notre semaine de son sourire, à la combattante Stéphanie Barneix, qui gagne bataille sur bataille contre le cancer à coups de rame et de challenge sportifs XXL depuis 10 ans.
C’est les yeux humides … puis sur une bataille de gateaux à la crême – que l’aventure incroyable du WATERMANA 2019 se termine avec une seule envie pour tous, faire repartir le WATERMANA pour 20 ans encore dès l’année prochaine!
WATERMANA 2019 RESULTATS COMPLETS
Merci à tous les partenaires du WATERMANA: Air Tahiti Nui, Air Tahiti Tahiti, 425pro, Tahiti Wifi, Tahiti Tourisme, Mitsubishi Tahiti, Reef Tahiti, SNP Hawaiki Nui, Manomano Lodge, TotalSUP
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