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Que manque-t-il pour promouvoir le SUP race chez les jeunes ? Réponses de Hugo Babilon, rider prometteur, et de son père Matthieu

Ce n’est un secret pour personne, il suffit de regarder l’âge moyen dans les clubs, les licenciés et les compétitions : le SUP Race est une population vieillissante, et la relève se compte sur les doigts de la main. Pourtant, des jeunes motivés par la pagaie sont bien là ! Alors, que leur manque-t-il pour qu’ils s’engagent et poursuivent dans cette discipline ? Matos, encadrement, compétitions spéciales, clubs… ? On a posé ces questions au jeune rider prometteur Hugo Babilon, ainsi qu’à son père Matthieu, président du Hyères SUP Club. Tous les deux riders en SIC Maui, ils mettent en lumière des éléments de réponse.

Hugo sur la SIC Youth RS 12,6

Bonjour Hugo et Matthieu ! Hugo, dis-nous tout, à quel âge as-tu commencé le SUP Race et pourquoi ?

Bonjour TotalSUP ! J’ai commencé le SUP à 6 ans, au début c’était des balades avec mes parents, parfois ils me laissaient une planche et ils montaient à deux sur l’autre planche et en voyant que je me débrouillais bien, ils m’ont acheté ma première planche gonflable à 7 ans. J’accompagnais mon père sur des courses et c’est donc ainsi que j’ai commencé à faire quelques petites courses sur les différents évènements.

Hugo Babilon – Photo : Association Leo

Quand tu as voulu commencer les compétitions de SUP race, est-ce que ça a été facile pour toi et tes parents de trouver du matériel adapté à ton gabarit ? Tu rides avec quoi aujourd’hui ?

Non ce n’est pas facile de trouver du matériel adapté, c’est un investissement important et vu qu’il y a peu de pratiquants il y a très peu de matériel d’occasion. J’ai commencé sur de la gonflable, puis j’ai eu deux rigides spécial kids en 10’6 x 24 et 11 x 25 mais c’était trop large pour moi. Aujourd’hui j’ai une SIC Youth RS 12,6 x 20 c’est vraiment une planche fantastique pour un enfant, elle a un volume vraiment adapté pour les petits gabarits comme moi (174 L), elle est très légère, maniable et super polyvalente. Je l’ai utilisé sur des courses dites “flat” comme la Glagla Race mais aussi en downwind et elle surfe super bien. La glisse sur le downwind et du flat. Niveau pagaie j’ai utilisé longtemps une SIC Youth Bolt 65 vario spécial enfants également et maintenant je suis passé sur une SIC Battle 75.

Chacun sa SIC RS pour Hugo et Matthieu Babilon

Hugo, as-tu un encadrement sportif avec un club pour t’entrainer aux compétitions de SUP Race ?

Non je n’ai pas d’entrainement spécifique et je ne suis pas un grand fan d’entrainement, ce qui compte pour moi c’est le plaisir. Je m’entraine quand même une fois par semaine avec le Hyères Stand Up Paddle mais aujourd’hui je suis le seul enfant du club et donc je suis obligé de me tirer la bourre avec des adultes.

Photo Emilie Masson – GlaGla Race

Matthieu, en tant que président du Hyères SUP Club, quelles sont donc les actions menées pour attirer les jeunes vers le SUP Race ?

Mes prédécesseurs ont toujours essayé de promouvoir le SUP Race chez les jeunes (présence au Forum des associations, …). Les années précédentes nous avions un BE pour encadrer les enfants mais c’est très compliqué, ils étaient peu nombreux. Au HSUP nous n’avons pas de local, pas de matériel. Quand j’ai repris le club, on a essayé de continuer dans ce sens mais force est de constater qu’il y a un roulement permanent et que les enfants finissent par arrêter donc cette année on a pris la décision d’arrêter les cours enfants.

Downwind entre père et fils

Hugo, racontes-nous tes meilleurs souvenirs en compétition de SUP Race et ton palmarès ?

J’adore l’ambiance sur les courses. C’est toujours un plaisir de revoir les coureurs. Pour moi, mon plus beau souvenir reste La Villefranche Paddle Race, organisée par Martin Letourneur (mon grand frère de cœur). L’organisation était au top et tous les champions au rendez-vous. J’ai gagné le trophée de l’enfant le plus fatigant (lol), il a été signé par Fiona Wylde et Michael Booth. J’adore également les courses de L’Alpine Lake Tour. Sur une journée de course, je participe à toutes les courses (6 km, course Kids, Dragon…). Elles sont toujours funs !

Photo : Alexis Fernet

Dans les championnats de France, je ne trouve pas ma place…. Les catégories d’âge n’existent pas ! Je ne peux pas me battre contre des enfants de 15 ans. Et de plus, depuis deux ans, je ne peux plus être classé car je n’ai pas la nationalité française alors que je suis né, que je vie et que j’ai ma licence en France. Chaque année, je participe aussi à la Leo Paddle Race qui a lieu à Agay en Septembre. Je ne manquerai cette course pour rien au monde… Je soutiens l’Association Leo depuis plus de 3 ans et grâce à eux “Je ne lâche jamais rien !”. Impossible de vous donner mon palmarès car j’ai fait pas mal de courses et je n’ai noté aucun de mes résultats.

Photo : Alexis Fernet

Hugo, de quoi aurais-tu envie pour continuer le SUP Race en compétition ?

Oui j’aime bien les courses et j’y prends du plaisir mais souvent ça manque d’enfants. Et lorsqu’il y a des enfants, nous ne sommes pas valorisés, nous sommes noyés dans la masse. Souvent, les catégories d’âge ne sont pas respectées, parfois ils oublient carrément le podium kids. Les lots ne sont souvent pas adaptés aux enfants (t-shirt XXL), pas de trophée ni de médailles, … Il faudrait également plus de stages jeunes, plus de matos, plus de compétitions, plus de concurrence… mais aussi plus d’opportunités de sponsor car les parents ne peuvent pas toujours tout financer… aller sur une course coute cher (transport, hébergement, …). Moi j’ai de la chance que mes parents se déplacent sur les courses car mon père participe aussi aux courses mais je ne suis pas certain qu’ils se déplaceraient sur toutes les courses que pour moi. J’ai également la chance d’avoir un Shop local “Funway” qui m’aide dans l’acquisition de mon matériel.

Matthieu, qu’est-ce qui manque selon toi pour que les jeunes s’engagent plus dans le SUP Race… et y restent ?

Je pense que ce qu’il manque le plus ce sont des stages, ça permet de réunir des rameurs de différentes régions et d’apprendre ensemble. Hugo fait aussi du surf en parallèle et il s’amuse plus, il retrouve ses potes, c’est plus convivial. Je pense qu’il faut continuer de faire des petites courses fun pour faire découvrir le paddle aux enfants présents lors de course, mais à côté de ça il faut absolument adapter les règlements, classement, distance pour les enfants qui sont des pratiquants réguliers et qui sont investis dans leur sport.

Photo : Alexis Fernet

Hugo, qu’est-ce que tu dirais aux jeunes comme toi pour qu’ils aient envie de se lancer dans le SUP race et les convaincre que ce n’est pas un « sport de vieux » ?

Actuellement je ne pourrai pas les convaincre, car pour ma génération c’est un sport de vieux… La plupart des jeunes avec qui j’ai commencé la compétition ont abandonné le paddle. Aujourd’hui, il n’y a pas assez d’enfants. Lorsqu’on rame toujours avec des adultes, ce n’est pas fun. Ce qui manque, c’est le partage, la compétition avec des jeunes de mon âge, comme dans les autres sports.

Photo : Association Leo

Hugo, pour finir, est-ce que tu as des objectifs à réaliser en SUP Race ? Comment vois-tu ton avenir dans ce sport ?

Tout dépendra de l’évolution du Sup Race en France et des opportunités qui se présenteront à moi. Je me rends compte qu’en Espagne, en Allemagne et aux Pays-Bas, il y a plus d’enfants et j’aimerai bien aller faire quelques courses là-bas. J’aimerai continuer à faire les courses qui me plaisent… J’adorerais participer à SIC Gorge Paddle Challenge car il y a beaucoup de jeunes (mais je dois travailler mon anglais). J’ai toujours aimé l’eau, être dans l’eau, être sur l’eau mais depuis quelques temps je prends énormément de plaisir à voler au-dessus de l’eau… À suivre…

Hugo et Matthieu Babilon

Sur l’eau ou au dessus, on te souhaite tout le meilleur Hugo, et surtout de t’éclater !

Plus d’infos sur SIC :
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A propos de l’auteur

Laurie Montagner

Windsurf, wakesurf, surf, wingfoil et surtout SUP race, vous trouvez Laurie dans le Sud-Ouest, partout où il y a de l’eau entre Gruissan, la Garonne et Capbreton. Passionnée des sports nautiques, elle passe son temps à surfer, que ce soit sur la vague… ou sur le web ! Laurie est en effet spécialiste en marketing et développement web, de l’écriture de lignes de code à la réalisation de vidéos professionnelles. Très attirée par la compétition, vous l’avez sûrement déjà croisée sur l’un des évènements SUP aux quatre coins de la France !

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