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Gonflé mais rapide : retour sur la victoire du Challenge des Gonflés 2022 de Luc Boulardot

C’est une performance qui n’était pas passée inaperçue : en octobre dernier, lors des Championnats de France Eaux Intérieures de la Lyon Paddle Show Race, Luc Boulardot sur son Itiwit Race 14×25 avait terminé 15ème au classement général… avec une planche gonflable donc ! Inscrit du coup sur la version de la course “Challenge des Gonflés”, Luc a mis plus de 10min d’écart avec le gonflé suivant, et, du coup des dizaines de planches rigides derrière lui ! Et parce qu’il en a autant dans les bras que dans la tête, Luc nous a analysé sa stratégie de course et sa performance, mais aussi les spécificités de la race en gonflable. (Photos The Paddle Sports Show / R.Getraud + J. Haines)

Photo : The Paddle Sports Show / J. Haines

Salut Luc et bravo pour ta victoire sur le Challenge des Gonflés aux derniers Championnats de France Eaux Intérieures à Lyon ! Peux-tu nous raconter ta course ?

J’avais un plan de course assez “simple” et adapté à ma spécialité et mon embarcation gonflable. Pour faire simple je viens de la course en ligne canoé, donc je suis spécialiste des efforts de 2 à 4mn. Et 2 points qui différencie un gonflable d’un rigide sur du flat c’est:

  • une vitesse moyenne très légèrement plus faible = 0.3km/h (vrai sur flat uniquement !)
  • les phases de transition qui sont beaucoup plus lentes qu’en rigide: changements de rythme et accélérations => départ, après un virage, relances etc…

Ainsi pour récupérer les 0.3 d’écart avec les rigides, il suffit de rester dans le draft (j’évalue le draft à un gain de 0.5km/h en terme d’énergie économisé). Et pour compenser les mauvaises phases de transitions, je compte sur mon expérience de la course en ligne. Donc pas de secret, partir le plus vite possible, pour prendre le meilleur draft possible, espérer avoir récupéré suffisamment avant le 1er virage et serrer les dents lors des relances.

Photo : The Paddle Sports Show / R. Getraud

Si tu as gagné dans ta catégorie, tu es aussi 15ème au scratch hommes, avec une planche gonflable qui a laissé derrière de nombreuses planches rigides ! Pourquoi avoir fait ce choix du gonflable ?

Mes contraintes personnelles faisaient que je ne pouvais pas venir en voiture et donc pas de voiture, pas de rigide… Certes j’aurai pu finir plusieurs places devant en rigide (top 10 certainement, top 5 peut être ?), mais cela ne m’intéresse pas. Pour moi il n’y a que le podium qui compte, finir 4e ou 15e c’est pareil avec la même frustration à la fin.

The Paddle Sports Show / Championnats de France Eaux Intérieures 2022 – Challenge des Gonflés

Faire un bon classement, c’est aussi une symbiose entre le rider et son équipement, alors cette planche gonflable, parlons-en ! Tu étais sur l’Itiwit Race 14×25, peux-tu nous raconter tes sensations sur cette board ?

Sur le flat, toutes les planches fonctionnent suffit d’avoir le plus étroit et tendu possible.

Photo : The Padle Sports Show / J. Haines

Le principal frein à la conception des planches gonflables, c’est de ne pas pouvoir descendre dans des largeurs très fines comme les rigides, pour garder une stabilité tenable. 14×25 c’est le bon compromis selon toi ?

Non, c’est juste très rare des gonflables en dessous de 14×25. Niveau stabilité il faut comparer ce qui est comparable… la plupart des rigides ont des carènes rectangles, qui semblent très stables mais décrochent brutalement. Personnellement j’ai en planche rigide une Nélo Lightcorp qui a une carène ronde, elle semble instable mais n’a pas ce phénomène de “décrochage”. Tout est une question d’habitude, la plupart des gens sont habitués aux carènes rectangles et donc n’apprécient pas les carènes rondes, d’où l’impression qu’ils ont d’instabilité sur les gonflables.

En réalité, une gonflable sur le flat à 1.5 pouces prêt est aussi stable qu’une rigide. Ainsi comme pour les rigides qui ont connu une réduction de taille dans les 10 dernières années de 24″ à aujourd’hui 19″ pour les plus étroites, je ne serais pas étonné de voir des gonflables descendre à 21-22. (Exemple Starboard, il y a 2 ans 26 mini, maintenant 24. Naish One en 27 maintenant 25).

Photo : The Padle Sports Show / R. Getraud

Et comparaison avec une rigide, vu ton résultat, comment trouves-tu cette Itiwit ? 

J’ai en quelque sorte répondu à la question précédente : sur le flat en vitesse de train c’est très similaire, en rigide je suis sur une Lightcorp Nelo en 14×23, je vais 0.3 plus vite qu’avec la Itiwit 14×25. Après dire que les 0.3 sont dues au fait que ce soit gonflable ? Ou au 2″ de plus en largeur ? Difficile à dire, sûrement un peu des deux.

La grosse différence reste dans les phases de transition, où on sent effectivement que la rigidité et le poids de la planche entraînent un manque de réactivité et des accélérations beaucoup moins franches.

Photo : jmagerie

Peux-tu nous raconter un peu ton parcours et ton palmarès en SUP et autres sports de pagaie ?

J’ai grandi dans le milieu de la course en ligne en canoë, ce sport m’a permis d’apprivoiser la pagaie simple. L’inconvénient du canoë de course en ligne est que cela nécessite un bassin très propre. Le SUP est un excellent complément car il ouvre à d’autres types de plans d’eau: rivières avec courant, grands lacs, mer, océan…

Photo : CRNCK

Tu es licencié au Paddle Vassivière Club, est-ce que c’est là que tu rames habituellement ? Quels sont tes spots ?

Oui, mon frère Rémi habite proche de Vassivière et il a pris sa licence là-bas. C’est un beau club avec un très bel esprit associatif, n’ayant pas de licence de SUP, faute de club autour de Reims. Je trouvais ça bien d’y prendre une licence pour leur apporter un peu plus de visibilité.

Photo : Paddle Vassivière Club

Pour finir, on te voit sur quelles compétitions en 2023 ?

Je ne sais pas encore, je fais quelques compétitions de SUP quand le timing s’y prête, je ne suis pas très régulier. De façon générale, je suis de moins en moins motivé à faire de grands déplacements seul pour 1 course et malheureusement autour de Reims, il y a peu/pas d’évènements proches.

Merci Luc pour tes réponses !

Pour plus d’informations sur Itiwit :
Site officiel /Facebook / Instagram

Pour plus d’informations sur The Paddle Sports Show :
Site officiel

A propos de l’auteur

Laurie Montagner

Windsurf, wakesurf, surf, wingfoil et surtout SUP race, vous trouvez Laurie dans le Sud-Ouest, partout où il y a de l’eau entre Gruissan, la Garonne et Capbreton. Passionnée des sports nautiques, elle passe son temps à surfer, que ce soit sur la vague… ou sur le web ! Laurie est en effet spécialiste en marketing et développement web, de l’écriture de lignes de code à la réalisation de vidéos professionnelles. Très attirée par la compétition, vous l’avez sûrement déjà croisée sur l’un des évènements SUP aux quatre coins de la France !

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