Longtemps pionner du SUP race en tant qu’athlète mais aussi en tant que concepteur, Grégory Closier a pris le virage du foil dès 2017 pour désormais ne se consacrer plus qu’à ça. Un temps ambassadeur de la marque Takuma, fondateur de la marque 52FoilCo, coach spécialisé sur le tout premier foil camp de France, Greg intégre aujourd’hui la famille des contributeurs de TotalSUP pour ne parler que de foil. Tous les mois, notre “Mr TotalFOIL” nous fait bénéficier de son point de vue de spécialiste sur l’eau et dans l’atelier, pour nous permettre de comprendre avec un peu de recul, tout ce qui se passe sur la planète foil, qu’il s’agisse de Surf, SUP, Wing ou Downwind. Nous démarrons cette nouvelle collaboration dont nous sommes très fiers avec une interview de Greg permettant de faire un petit bilan de cette dernière année totalement FOIL où tout s’est accéléré !
Bonjour Grégory, tu as été pendant longtemps l’un des meilleurs SUP racers en France et dans le monde, mais fait désormais quasi exclusivement du foil, comment s’est passée cette transition pour toi ?
Effectivement je passe beaucoup de temps sur mon foil, que cela soit en surf foil ou sup foil pour faire du downwind. J’ai découvert le foil grâce à Cyril Costes créateur de Takuma lorsque j’étais installé aux USA, j’étais l’un des premiers à faire du foil à San Onofre qui est devenu la Mecque du foil en Californie.
Dès la première tentative je suis devenu accros, au point de snobber des vagues parfaites pour aller dans des vagues molles et faire du foil ! C’est arrivé au moment où j’étais encore compétiteur en sup race, à cette époque, je m’entrainais plusieurs fois par semaine avec les kids de la Paddle Academy, j’avais des objectifs. Mais au fur et à mesure je perdais de la motivation en sup race et je passais de plus en plus de temps en foil.
Aujourd’hui je n’ai même plus de 14′ dans mon garage mais j’avoue que ça me manque de temps en temps. J’aime bien l’aspect « training » et la rigueur qu’impose le sup race. Mais ce que j’aimais avant tout, c’était le dw et maintenant en foil je peux en faire même avec 15nd !
Le surf foil me permet d’optimiser mes sessions, j’ai la chance d’avoir des vagues parfaites pour le foil juste devant chez moi. Jusqu’à il y a peu de temps je faisais du surf foil sans objectif, mais depuis plusieurs mois je suis dans une phase de recherche de Performance.
Je réfléchis beaucoup au matériel, à la technique et aux objectifs que je souhaite atteindre.
On est une petite bande dans le secteur avec Yves Marie qui travaille avec moi, Ben Carpentier, Martin Letourneur, Amaury Dormet et quelques autres. On s’éclate ensemble sans pression, juste le plaisir de se retrouver et foiler pendant des heures !
Les mois d’octobre et de novembre ont été particulièrement important dans cette histoire naissante du foil. Du 1er tube en surf foil et wing foil, en passant par un format de course et les 1er événements 100% wing foil.
Octobre/novembre, c’est généralement une période ou les marques dévoilent leurs nouveautés, Takuma à clairement et habilement lancé une grosse opération marketing avec ce trip a Tahiti. Leur nouvelle recrue en la personne de Matahi Drollet (entre autre) démontre bien les ambitions de la marque. Le foil Kujira est clairement le foil à la mode (d’ailleurs il me tarde de pouvoir le tester et me faire mon propre avis, Cyril si tu nous lis, haha).
Concernant la performance du team Takuma, que cela soit Clément Colmas en wing sur des vagues très creuses ou Matahi dans le barrel, je suis mitigé. D’un coté je pense que même si tout cela était dans le cadre d’une opération marketing, je pense que le développement passe indéniablement par des tests dans des conditions extrêmes. Repousser les limites et voir comment réagi le matériel, c’est la bonne approche pour faire évoluer le matériel.
Est-ce que le foil a sa place dans le barrel ??? Qui d’autre de mieux placer pour le dire que Matahi Drollet, un tube rider d’exception qui fait l’unanimité dans le milieu. Difficile de faire plus crédible. Même si c’est évident que le but était de faire le buzz, je pense que l’ouverture d’esprit de riders comme Matahi, Kai Lenny etc… fait qu’ils ne se contentent pas de suivre mais au contraire, ils innovent et n’ont aucune limite !
Sans doute que le foil permettra de sortir des tubes improbables, sur des vagues “insurfables”, c’est évident mais cela restera pour l’Elite.
Est-ce que ça va trop vite ? Qu’espères-tu ou préconises-tu pour un développement sain et durable du sport?
Ce que je ne voudrais pas, c’est que l’image du surf foil soit associée à cette image de sport « extrême ». Selon moi le surf foil est plus synonyme de vagues molles, d’ondulations et doit se pratiquer sur des spots adaptés loin des surfers.
Le foil dans son ensemble (bateau de course, wind, wing, kite, surf, efoil) se développe très vite et nous sommes loin de voir la fin de cette évolution. Les enjeux deviennent importants économiquement, c’est une véritable révolution dans le milieu du Nautisme et de la Glisse.
Concernant le monde de la Glisse, l’arrivée du foil a fait du bien pour le marché qui était un peu en perte de vitesse. Je pense que la Wing a le plus gros potentiel de développement, on sent un véritable engouement. Cette année malgré la situation, nous avons pu voir la mise en place d’évènements dédiées à cette pratique comme le GWA au Bresil, le Carro Wingfoil Classic ou encore la présence d’épreuves de wing sur les Wave Games de La Torche. Je ne suis pas du tout un spécialiste de la wing mais je pense que les events devraient être un peu similaires aux épreuves de windsurf avec des épreuves de race, slalom et des épreuves de freestyle (sauts et surf). C’est intéressant de voir que la Wing attire tout type de public, surfer, windsurfer, kiter, super.
Par rapport au développement, il semble que comme pour le SUP race, il y a une bagarre de fédération, entre FFVL (Fédération Française de Vol Libre) et la FFV (Fédération Française de Voile).
Concernant le surf/sup foil, pour le moment le développement semble aller dans le bon sens, en effet il existe une certaine fraternité et un bon esprit de partage comme souvent dans les sports émergeants. Le support en lui-même amène naturellement les riders vers la bonne voix : vagues molles généralement délaissé par les surfers avec de plus en plus des spots “estampillés” foil. Reste que dans certaines conditions et sur certains spots, les conditions peuvent potentiellement rassembler surfers (souvent des débutants ou des écoles de surf) et surf foilers, ce qui peut créer des tensions voir des risques d’accidents. D’où l’importance de communiquer, d’informer et d’éduquer les pratiquants. A titre d’exemple, je suis moi-même confronté à des situations compliquées sur mon home spot de Penfoul. En effet c’est un spot avec beaucoup de débutants, je suis présent avec mon école de surf et lorsque les vagues font 80cm (ce qui est souvent le cas), c’est top pour le foil. Du coup les foilers ont compris que c’était compliqué et généralement ils trouvent un créneau adapté (tôt le matin, etc…). C’est dans l’intérêt général de faire attention à notre manière de pratiquer, c’est le message que je souhaite vraiment faire passer.
Il y a de plus en plus d’interdictions sous forme d’arrêtés municipaux, certains sont cohérents, d’autres totalement arbitraires. En ce sens l’association de Pierre Cassaigne fait un super boulot pour contrer ses interdictions.
La FFS (Fédération Française de Surf) a également créer une Commission Foil afin de réfléchir à un développement sain de la pratique.
Concernant l’aspect purement technique, je trouve ça fabuleux, les spots « merdiques » deviennent « world class ». L’évolution du matériel permet de progresser rapidement, les manœuvres, les trajectoires deviennent de plus en plus radicales. On assiste a deux tendances : avec foot strap ou sans. Pour être honnête je n’aime pas trop cette tendance du surf foil avec foot strap, je préfère l’approche « surf ». Les deux pratiques vont se développer dans leur propre direction, c’est très différent comme façon de rider. D’un coté les foot straps qui permettent d’envoyer des airs style backflip dans la vague ou en remontant au pic, c’est très créatif et impressionnant. De l’autre un traitement de la vague plus fluide, avec un répertoire de manœuvre inspiré du surf « classic ».
Quelques compétitions commencent à voir le jour, avec des critères propres au surf foil.
Je pense également qu’un nouveau format que nous avons testé lors des Wave Game a un bel avenir. Le « Foiler Cross » est en quelque sorte une » technical race » très courte et intense dans les vagues, qui allie à la fois technique surf foil, pumping, sens marin et cardio ! C’est très visuel pour les spectateurs, hyper fun pour les compétiteurs et facile à mettre en place.
L’autre pratique en foil, c’est le downwind, c’est à dire descendre vent dans le dos et surfer/foiler la houle en pleine mer.
Pour les sup racer, cela n’est pas nouveaux, ça va juste plus vite et on peut envoyer des gros carves !!
Les courses de downwind sont organisées en même temps que les courses du Sup race, c’est dommage car cela ne permet pas d’avoir tous les meilleurs. C’est également plus difficile d’avoir des conditions pour lancer une épreuve, je pense que l’avenir sera plus sur des épreuves avec une « waiting period » ou des reports programmées afin de bénéficier de bonnes conditions.
Ce qui intéressant c’est de voir les surfers s’y mettre avec leur surf foil. On a vu John John Florence ou encore Michel Bourez accros à cette discipline. Bon la plupart « trichent » un peu, en effet ils sont le plus souvent lancés par un jet ski ou un bateau mais c’est vrai que c’est plus simple. Toutefois il est possible de trouver des alternatives, comme par exemple partir sur une petite vague, pomper vers le large et attraper les bump, mais dans ce cas, pas le droit à l’erreur sous peine de finir le run allongé.
Pour finir, je pense que c’est important d’évoquer le Efoil. Pour le moment on va dire que c’est un bon moyen d’apprendre à voler et que c’est une bonne alternative sur les plans d’eau flat comme les lacs pour avoir les sensations de vol.
Je peux me tromper mais je pense que dans le futur (proche ???) nous allons assister à une véritable révolution dans le monde du foil. Je pense et j’espère que l’évolution du matériel va aller vers une assistance motorisée avec du matériel léger (on est à 40 kg sur les modèles actuels…) qui permettra d’optimiser le foil uniquement une fois en l’air.
Un peu à l’image du vélo électriques qui permet de faire des randos de 100km sur des parcours très compliqués. Le Efoil avec assistance pourrait offrir un vaste terrain de jeux en permettant d’aller foiler la houle du large très facilement !!!
En tant que SUP racer qui est passé radicalement au foil, penses-tu que le foil peut “tuer” le SUP race?
Non, loin de là, le SUP race est une discipline trop différente qui peu tout à fait être complémentaire. Dans mon cas (ou celui de Eric Terrien), nous avons délaissé le SUP race parce que nous avions d’autres projets (reprise des Etudes pour Eric) et que pour rester au top niveau en Race, il faut y consacrer énormément de temps.
Peut-être que certains Racers top niveaux seront confrontés à un choix mais dans l’ensemble non le foil ne pourra pas surpasser le SUP race.
Le SUP race connait une petite phase de stagnation, mais je suis assez optimiste pour l’avenir, les jeunes vont arriver un jour ou l’autre (si la FFS et les marques travaillent en ce sens) et alors le SUP Race pourra redécoller, peut-être même de manière fulgurante (mais ça c’est encore un autre sujet…).
J’ai proposé à la FFS un Championnat de SUP Foil Downwind qui serait en marge du Championnat de France de Race, afin de permettre justement aux SUP racers de participer aux deux disciplines. Je pense notamment à Clément Colmas, Martin Vitry, Martin Letourneur, Tom/Marius Auber, Titouan Puyo, etc…
Quel est d’après toi le profil type du foiler? Est-ce qu’une communauté qui parle le même langage et a les mêmes codes est en train de naître, ou les différences existent entre surfers, kiters, windsurfers, stand up paddlers et ceux qui arrivent au foil sans être passés par aucun de ces sports?
Clairement une catégorie «foiler » est née, la plupart sont polyvalents et switchent d’une pratique à une autres selon les conditions (avec un foil ou pas). Lorsque l’on fait du foil, il faut bien évidemment passer par la case « connaissance du matériel », c’est un sport très technique au niveau matos, il y a des termes propres en foil qui fait que l’on est foiler ou ne l’est pas.
Le foiler est un rider « ouvert d’esprit » qui n’a pas peur du challenge. Effectivement se mettre au foil demande de mettre de côté son égo, plus au moins longtemps selon les profils.
Tu es le boss de 52foilco, comment vois-tu l’explosion du sport du point de vue de l’industrie, de l’artisanat et du business?
Comme je l’ai dit plus haut, l’arrivée du foil dans le monde de la Glisse a fait beaucoup de bien dans un marché qui était un peu en perte de vitesse. Les marques, les shops, les artisans locaux (notamment spécialistes du carbone) y trouvent leurs comptes.
C’est un sport jeune, le matériel évolue très vite, aussi bien les foils que les boards. Pour être performant il n’y a pas le choix, il faut du custom, suivre les tendances, tester des prototypes, etc…
Me concernant j’ai décidé de créer mes propres boards car je veux avoir le meilleur matériel possible. Ça va tellement vite que les grosses marques ont du mal à suivre le move, en effet entre la phase de R&D et la phase de production (made in Asia…) il se passe un temps incompressible qui est trop long.
C’est là que le custom prend tout son sens, cela permet d’être très réactif, de tester, de modifier/ajuster/affiner afin de gagner du temps et avoir du matériel optimal. Le « Made in France » est également un argument de poids dans mon choix.
Pour le foil en lui-même, je n’ai pas les connaissances nécessaires pour mettre au point les foils, j’ai donc choisi d’être indépendant (pas de partenariat) et tester un maximum de marques.
C’est une période très excitante, les choses bougent, évoluent très vite, c’est vraiment génial.
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