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Le futur du Stand-Up Paddle Race : rencontre avec la jeune championne Julia Risso

4 Feb 2023

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Retenez bien son nom et son visage, car vous risquez de la voir souvent sur les podiums des évènements de SUP Race ! A seulement 13 ans, Julia Risso a déjà un palmarès impressionnant : multiple championne de France en -15 ans sur toutes les épreuves (sprint, technical race, longue distance), Julia a également remporté de nombreuses courses, qu’elles soient pour les kids ou non, dont la Mini Ze Race il y a quelques jours. Le futur du SUP race féminin français, c’est elle ! Equipée de sa board Infinity Blackfish custom et de ses pagaies Dollo, Julia enchaine les compétitions, mais espère plus d’évènements au niveau national, comme des stages, pour se challenger avec des SUP raceurs de sa tranche d’âge. Alors devant son ascension fulgurante, nous sommes allées interroger la jeune Julia Risso sur son parcours, sur ce qui la fait ramer mais aussi sur son matos et sur ses rêves.

Julia Risso en Guadeloupe pour Ze Race 2023

Salut Julia, et bienvenue sur TotalSUP ! Pour commencer, peux-tu te présenter ?

Bonjour Laurie et l’équipe TotalSUP! J’ai 13 ans, j’habite à Sainte Maxime, je rame principalement à la Nartelle à Sainte Maxime, je suis adhérente à la Cigale Surf Club, j’adore le sport en général mais plus particulièrement le paddle.

Les débuts de Julia Risso

A quel âge as-tu commencé le SUP Race et comment ?

Je suis montée pour la première fois sur un paddle à 18 mois. Mon père est un passionné de surf et membre fondateur de la Cigale Surf Club donc c’est tout naturellement que je suis montée sur une planche dès que je me tenais debout. Comme j’étais trop petite pour surfer, je faisais du paddle avec lui. J’ai fait ma 1ère course à Bordeaux en 2018.

Qu’est-ce qui te plait le plus dans le paddle et quels sont tes spots préférés ?

Ce qui me plait le plus ce sont les virages, les départs et le sprints. Mes spots : la Nartelle à Sainte Maxime et Hossegor.

Championnats de France Eaux Intérieures 2020 – Photo : We Creative

De quels encadrements et entraînements bénéficies-tu dans ton club ?

Je fais 3 entraînements par semaine : le mercredi après-midi, le samedi et le dimanche matin. Je fais du ski en hiver et du sport au collège mais le SUP me prend beaucoup de temps. Depuis l’an dernier, il y a Luna au club avec qui je rame mais il manque de jeunes pour pouvoir se challenger réellement.

Championnats de France Eaux Intérieures 2020 – Photo : We Creative

Du haut de tes 13 ans, tu as déjà un palmarès impressionnant ! Avec notamment un double titre Championne de France Sprint et Technical Race en 2020 à Annecy et cette année ta triple victoire dans toutes les disciplines (Longue Distance, Sprint et Technical Race) -15 ans aux Championnats de France Milieu Maritime de Saint Raphaël ! Ça te fait quoi d’être Championne de France si jeune ?

Je ne réalise pas forcément et en même temps je suis fière de moi mais je ne compte pas m’arrêter là. Quand il y a mon nom dans Var Matin, notamment après la course des Deux Frères à la Seyne cette année, je prends plus conscience de mes performances. Ou lorsque j’ai été invité à la soirée des champions varois.

Julia Risso et sa triple médaille d’or !

Récemment, tu as participé à l’une des courses de downwind les plus iconiques : Ze Race en Guadeloupe, sur la Mini Ze Race ! Et en plus, tu as fait première au scratch avec une belle avance sur les suivants !  Tu nous racontes ?

Je suis très contente d’avoir eu l’occasion de pouvoir me rendre à la course avec mon club la Cigale Surf Club . L’ambiance des courses, du briefing, des entraînements était très joyeuse, conviviale, très familiale,  drôle, sympathique, pas prise de tête, cool, détendue, sans stress. La Guadeloupe est un endroit très beau, des plages de sable sublimes, l’eau claire, les animaux extraordinaires, la nourriture… les personnes sont très souriantes, accueillantes, la nuit en forêt au bivouac… C’est une chance extraordinaire que j’ai eue et que je garderai en mémoire à vie. 

Julia sur la KKC avec son coach Driss Lachkar de la Cigale Surf Club / Photo : Flash Jack

La course s’est super bien passée même si au niveau météo on aurait pu avoir un peu plus de vent et de vagues, après tout la Mini Ze Race de 7 kilomètres démarrait à l’entrée du lagon donc forcément plus calme mais c’était quand même très cool. L’ambiance était sympa, il y avait beaucoup de jeunes en kayak (donc forcément du challenge). Mon objectif du premier jour de la KKC (Karukera Kayak Challenge) était de ne pas finir dernière des femmes ; ce qui a été accompli : j’ai fini quatrième à 5 minutes de Claire Millot la gagnante de premier jour de la KKC. Pour la Mini Ze Race mon objectif était de finir première des hommes et femmes en SUP. Qui a été accompli, j’ai fini première au scratch.

Julia Risso en Guadeloupe pour Ze Race 2023

Quelle(s) planche(s) et pagaie(s) utilises-tu habituellement ?

Depuis peu j’ai reçu ma nouvelle planche Infinity Blackfish 12,6*22 208L. Avec cette nouvelle planche, j’ai l’impression de glisser sur l’eau c’est génial.

Julia et son Infinity Blackfish Custom

J’ai un partenariat avec Dollo Pagaies qui m’a mis à disposition 2 pagaies : une réglable avec petite pale (1,72 à 1,80m) et une fixe en carbone. J’ai fait mes premières courses avec la réglable en Guadeloupe, très bonnes sensations.

Il me faudrait d’autres sponsors afin de pouvoir faire plus de courses de l’APP World tour l’an prochain.

Julia en training avec ses pagaies Dollo

Ta planche Infinity Blackfish est un custom c’est bien ça ? Pourquoi as-tu choisi cette marque et ce modèle et comment s’est fait ton choix de longueur/largeur ?

Ma planche est bien un custom. J’ai choisi Infinity après m’être entraînée sur une planche à Mélanie. J’avais de bonnes sensations. Le choix de longueur et largeur s’est fait par rapport à mon gabarit (légère et petite lors de la commande).
En avril, je dois recevoir une 14’ pour commencer également à m’entraîner sur ces dimensions pour les courses dans les années à venir et lorsque je vais changer de catégorie et passer sur des distances plus longues.

Julia en training avec son Infinity

Dans une précédente interview, Hugo Babilon, un jeune SUP raceur de ton âge, nous disait qu’il n’arriverait pas à convaincre les autres jeunes que le SUP n’est pas un “sport de vieux”… Et toi, qu’est-ce que tu dirais aux jeunes de ton âge pour les inciter à venir ramer et se challenger avec toi ?

C’est un sport en pleine expansion mais encore trop méconnu. Il manque de communication sur ce sport. Je ne dirais pas pour autant qu’il s’agit d’un sport de vieux. J’essaye d’en parler dans mon collège, autour de moi mais comme il y a très peu de clubs, pas tous les jeunes ont la chance d’avoir des parents qui sont prêts à faire des kilomètres pour les emmener, de la place pour stocker le matériel… Et quand l’hiver arrive certains sont refroidis par la température de l’eau alors qu’avec une combinaison adaptée c’est que du bonheur de se mettre à l’eau. On peut progresser très vite.

Hugo Babilon et Julia Risso

De quoi aurais-tu besoin pour continuer à progresser dans le SUP Race ?

Cette discipline manque de plus d’événements au niveau national pour progresser, s’entraîner, pouvoir s’affronter avec d’autres surtout dans ma tranche d’âge ; dans mon club je rame essentiellement avec des adultes. Après chaque salon des associations, nous avons un nombre de jeunes intéressés mais vite démotivés par le manque d’événements… Il faudrait mettre des choses en place, des stages… afin que ce sport touche plus de jeunes. Et effectivement les dotations suite aux courses sont souvent les mêmes que pour les adultes donc un peu décevant.

Julia sur la KKC 2023 en Guadeloupe / Photo : Flash Jack

Chaque année je participe à la Leo Paddle Race qui est un bel évènement pour une belle cause dans une très bonne ambiance. J’ai aussi été à l’APP World Tour à Alicante le week-end du 9 au 11 décembre afin de pouvoir me confronter à d’autres jeunes d’autres pays et voir mon niveau. C’était très bien, bonne ambiance. Il y avait plusieurs styles de course (sprint, technical race, longue distance), il y avait beaucoup plus de jeunes (des filles et garçons) que dans les courses que j’ai l’habitude de faire. En plus dans un  pays étranger donc je ne connaissais pas le niveau, c’est cool de découvrir des nouvelles personnes. La concurrence est un bon moyen pour me booster et m’a permis de voir que j’ai une marge de progression pour être au niveau européen. Les conditions inconnues de l’océan et des légers soucis de santé ne m’ont pas permis de faire les résultats que j’espérais.

Championnats de France Eaux Intérieures 2020 – Photo : We Creative

Pour finir, quels sont tes rêves et objectifs ? Est-ce que tu te verrais bien être la future Mélanie Lafenêtre ?

Mon rêve est de devenir la future Mélanie et même pourquoi pas faire mieux et plus jeune. A partir de  janvier 2024, je vais devoir concourrir sur des plus longues distances, il faut que je me prépare déjà progressivement. Je vais continuer de m’entraîner assidûment et faire plus de courses pour essayer d’être un jour championne d’Europe et du Monde.

Mélanie Lafenêtre et Julia Risso

Merci beaucoup Julia pour tes réponses, crois à fond dans tes rêves et on suivra ça de près sur TotalSUP !

Pour plus d’infos sur Infinity :
Site Officiel / Facebook / Instagram

Pour plus d’infos sur Dollo :
Site Officiel / Facebook / Instagram

A propos de l’auteur

Laurie Montagner

Windsurf, wakesurf, surf, wingfoil et surtout SUP race, vous trouvez Laurie dans le Sud-Ouest, partout où il y a de l’eau entre Gruissan, la Garonne et Capbreton. Passionnée des sports nautiques, elle passe son temps à surfer, que ce soit sur la vague… ou sur le web ! Laurie est en effet spécialiste en marketing et développement web, de l’écriture de lignes de code à la réalisation de vidéos professionnelles. Très attirée par la compétition, vous l’avez sûrement déjà croisée sur l’un des évènements SUP aux quatre coins de la France !

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