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Didier Leneil, Homme de la Mer et Spécialiste de SUP Downwind

30 Mar 2017

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Didier Leneil, champion de France de SUP à Crozon en 2012, nous parle de sa passion et de sa pratique du SUP en Downwind.

Didier portrait

Peux-tu te présenter Didier et nous rappeler ton parcours de sportif/ SUPers?

Didier Leneil né à Brest le 22 Juillet 1965, puis départ pour le sud avec mes parents en avril 1966, donc très jeune comme tu peux le voir…

J’ai passé mon enfance sur la plage des Sablettes entre Toulon et six-fours (spot réputé pour le surf quand le vent souffle de secteur Est), du skate entre 5 et 14 ans avec mes débuts en surf et windsurf vers 12 / 13 ans. J’ai toujours pratiqué le surf d’une façon “free”, plaisir /voyage et le windsurf au début plus en compétition à l’époque des fameuses “régates windsurfer” sur des triangles olympiques. Là, je rencontre LULU, qui était l’un des leaders de la discipline, il y a donc à peu près 37 ans (le temps passe trop vite…)

Puis le funboard en slalom et en vague, je score quelques résultats, mais je n’ai pas trop l’esprit compétition, quelques parutions dans les magasines, mais toujours plus attiré par des tripes que de suivre un circuit d’épreuves en mode compétition.

Indonésie, Mexique, Californie,Hawaii et d’autres destinations m’attiraient plus que de suivre un circuit imposé et pas toujours dans des coins sympathiques.

Leneil Surf
Le SUP est apparu dans ma vie, il y a une dizaine d’années suite à une luxation de l’épaule en windsurf, j’ai trouvé le support intéressant pour travailler mon épaule et la renforcer pour éviter une opération.

Je me suis laissé prendre au jeu et me voilà parti pour mes premières compétitions (2009, 2010, 2011), compétition régionale avec de bon résultats, champion PACA en race et en vague , mais déjà le coté glisse et le besoin d’espace m’attirait. Mon premier downwind fut une révélation, La Ciotat / Six-Fours, à l’époque avec, une board plate (mistral pacifico) et me retrouver au large poussé par la houle et le vent sans autre aide qu’une pagaie, juste ressentir le plaisir de glisser et de gérer les bumps pour enchaîner les surfs m’a tout de suite attiré .

J’éprouvais le besoin de me faire plaisir en glissant et les solutions étaient soit de pratiquer dans les vagues soit de tracer au large poussé par les éléments tout en calculant des trajectoires permettant de relier deux points le plus vite possible sans pour cela aller tout droit et mettre en application mes acquis en surf et windsurf.

Le flat était incontournable, premièrement pour travailler le renforcement musculaire pour stabiliser mon épaule, mais entre 2009 et 2012 les épreuves de SUP se déroulaient aux 3/4 sur des plans d’eau plats. Pour pouvoir essayer d’avoir de bons résultats il fallait travailler sur le plat, technique de rame, le fond, le fractionné…. mais bon je me lassais assez rapidement de ce genre de training, j’était plutôt le genre à aller sur l’eau quand les conditions permettaient de se faire plaisir sur le flat le plaisir de la glisse est là également mais l’effort est moins récompensé que sur des parcours glissants (cela n’engage que moi).

Didier Leneil SUP
Pour revenir aux compétitions, la pratique assidue et l’envie de me mesurer sur des épreuves à un niveau plus élevé m’ ont poussé à me déplacer sur des événements nationaux. Je suis allé Bretagne, du côté de Lyon, vers la cote basque également avec une épreuve ludiques et intéressantes organisées par Peyo Lizarazu (pionné du sup wave), et bien sûr chez nous pour une épreuve de référence et la première épreuve internationale qui a regroupé tout le gratin mondial de la discipline et qui continu aujourd’hui aussi, la presqu’ile paddle race.

Je suis aussi allé du côté d’Oleron, enfin bref de nombreuses courses qui m’ont permis de me placer souvent dans le top 3 et même de remporter les plus prestigieuses. Mais pour moi, une des épreuves qui m’a le plus marqué par sa qualité et par les conditions est le Championnat de France en 2012 à Crozon. Je remporte l’épreuve dans des conditions plutôt hard et ramène un titre de champion de France en méditerrané, à 47 ans!

Je pense que cette épreuve a “déclenché” une vision un peu différente du SUP et a motivé certains organisateurs à proposer des épreuves dans des conditions plus agitées que d’habitude.

Les participants viennent plus volontiers pour s’affronter et se mesurer aux conditions, du coup il n’y a pas que le résultat qui compte. Mais en 2013 à la suite de la énième luxation de mon épaule, je décide de me faire opérer et là une pause de 6 mois et une reprise difficile m’ont un peu “cloué” pendant plusieurs mois. Il m’aura fallu deux bonnes années pour me sentir au top psychologiquement et physiquement.

Vainqueur à 47 ans

Tu es connu dans le milieu du SUP français comme étant un spécialiste du downwind, à quoi doit-on cette réputation?

Pour revenir au downwind plus précisément, la cote méditerranéenne regorge de parcours qui se prêtent à ce type de pratique. Nous avons la chance d’avoir en moyenne plus de 150 jours de mistral par an et des vents qui soufflent parallèlement à la côte.

En effet, notre côte est plutôt tournée sud et les vents dominants sont Est ou Ouest et le Mistral est orienté Ouest / Nord-Ouest et est synonyme de soleil, un avantage certain pour pratiquer avec de la lumière et un panorama plus qu’agréable, l’énergie qui en découle ne peut être que positive.

Downwind Didier Leneil SUP

Peux-tu nous présenter tes “runs” favoris?

Les événements phares de ce genre sont des épreuves comme la presqu’île paddle race, le grand prix Guyader, du côté de Collioure également bientôt. Les épreuves fédérales se mettent au goût du jour en proposant des parcours glissants quand l’occasion se présente, les choses évoluent dans le bon sens. Il faut s’adapter aux conditions quand la météo et la configuration côtière si prête en prenant en compte le niveau des riders présents.

Pour l’instant les deux spots phare au niveau national sont la Bretagne et le sud qui proposent des parcours sécurisants par toute force de vent. En Méditerranée, deux zones se détachent du reste de la côte pour évoluer en sécurité et profiter de l’orientation du vent et de la houle, entre Leucate /Collioure et entre Marseille / Hyères, là ou justement nous avons ouvert des voies ou plutôt des tracés comme notre descente de référence, La Ciotat / six-fours un de mes parcours de prédilection, praticable de 15 à 50 noeuds avec une configuration côtière permettant de choisir le point d’arrivée suivant l’orientation du vent, Ouest ou Nord/Ouest.

Nous avons la chance d’avoir une côte orientée sud et des vent dominants parallèles à celle ci. Je pratique souvent en solo dans les deux sens suivant l’orientation du vent, avec un retour au point de départ en vélo pour récuperer la voiture. Downwind /frontwind, un training qui me procure une certaine satisfaction de complémentarité.

DIdier Leneil

Peux-tu nous présenter tes compagnons de downwind?

Mes compagnons de downwind sont Lulu, Olivia, Cris Rodes et bien sur Boris (Bobito) qui fabrique ses planches de A à Z et qui anime notre club local Planete surf, situé sur la plage de six-fours tout comme mon shop Nexpa Surf Shop qui nous sert de point de ralliement pour les départs ou les arrivées de downwind, idéalement placé.

Les volontaires sont de plus en plus nombreux à vouloir goûter au plaisir de la glisse en downwind, mais c’est là que nous intervenons pour mettre en garde et pour apporter un maximum de conseils pour pratiquer en toute sécurité. Nous leur proposons des séances d’initiations pour qu’ils se rendent compte des difficultés qu’il est possible de rencontrer. Mais là, le sujet est vaste et nous pourrons ouvrir une autre page pour mettre en avant la sécurité, la préparation et le materiel adapté à la pratique du downwind.

La discipline est depuis quelques temps reconnue et les épreuves type downwind se multiplient un peu partout au niveau mondial avec des épreuves sur Hawaii, l’Australie, la Guadeloupe et en France également avec de plus en plus d’événements dans ce sens.

 

Tu passes beaucoup de temps cet hiver avec Olivia Piana, est-ce qu’on peut parler de coaching? Quelle est la nature du “travail” que vous réalisez ensemble?

Olivia est une des meilleur rideuse au niveau mondial et nous partageons régulièrement ces parcours pour peaufiner sa préparation, mais surtout pour s’éclater. Je ne me considère pas comme son coach officiel, mais essaye de faire partie de sa préparation en partageant mes acquis et ma façon de gérer l’effort pour avoir une meilleur glisse en toutes situations, prendre du plaisir et aller le plus vite possible pour un maximum de sensation. J’aime partager des moments de glisse avec Olivia pour inconsciemment lui faire lâcher prise à un training dur et complet.

Je suis un peu son “Prozac” en lui permettant de glisser et de se lâcher sur nos parcours en lui servant de lièvre mais qui depuis peu ne peut plus se permettre de “faire une pause sous un arbre” comme dirait Jean de la Fontaine.

Venant tous les deux d’autres disciplines comme le surf, le vtt ou le windsurf, le downwind peut paraître des fois un peu “mouligasse “. Il faut donc chercher à aller le plus vite possible pour nous rapprocher des effets positifs et grisants du planning et du surf, cela est une source de motivation qu’il est difficile de concevoir sans l’expérience et la pratique d’autres sport de glisse. “la polyvalence permet d’être plus performant”.

Didier Leneil and Olivia Piana

Du coup, la différence va se situer par exemple entre un rider qui va se satisfaire d’une pointe à 27 km/h n’ayant pas de repère lui permettant de chercher à se surpasser ,alors qu’un gros take off en surf ou un run en windsurf va vous permettre de multiplier par deux cette performance et le fait de pratiquer des support plus performant va vous pousser à “essayer” de retrouver ces sensations en vous dépassant et de repousser les limites au maximum.

Le downwind permet de se faire plaisir en se surpassant. L’effort est récompensé et l’esprit marin entre en compte pour trouver la bonne “ligne ” trajectoire qui n’est pas toujours la ligne droite la plus rapide. Le downwind est le côté Fun du Sup, il casse le côté monotone du Flat, qui malgré tout est indispensable pour compléter les entraînements et permet de travailler la technique de rame et de partager des moments calmes avec des amis qui veulent juste glisser sur l’eau sans pour cela se faire “gangasserf”.

Le downwind est en pleine effervescence, les supports vont passer majoritairement en 14′ et les parcours vont du coup être plus ” glissant ” que ce soit sur le plat ou en downwind et je pense que les différences de gabarits seront moins importantes avec des planches plus longues et plus volumineuses.

Didier SUP Downwind

A propos de l’auteur

Mathieu Astier

Mathieu est le fondateur hyperactif de TotalSUP mais aussi un vétéran du marketing et de la communication web avec plus de 20 ans d'expérience aux côtés des plus grandes start-ups internationales. Son coup de foudre pour le Stand Up Paddle en 2013 l'a amené à construire l'une des principales plateformes d'information en ligne dédiées au SUP, en anglais et en français pour une audience mondiale, et à tourner sa vie de famille résolument vers l'océan.

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