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Clément Roseyro, caméléon des vagues

Clément Roseyro, 22 ans, né à Paris mais arrivé au pays basque à l’âge de un an, a fait ses armes de jeune Padawan très tôt dans l’eau du côté de Biarritz. Dès l’âge de 6 ans il préfère l’océan aux parcs de jeux pour enfants. Sa première vague il va la prendre en bodyboard mais très vite l’envie de se lever va prendre le dessus, et c’est le début de sa rencontre avec le surf. S’ensuivront d’autres belles rencontres sportives, toutes plus aquatiques les unes que les autres. Car sa particularité c’est que Clément est un talentueux touche à tout qui excelle dans quasiment toutes les disciplines de glisse aquatiques, du moment qu’il y a des vagues. Autant à l’aise en surf, qu’en SUP, qu’en foil, en kite ou encore en Wing foil. Il adore le surf de gros en hiver mais ne boude pas son bonheur de sortir le longboard en été, histoire de varier les sensations et les plaisirs. En shooting avec ION et Fanatic à l’île Maurice pour tester le nouveau matos et faire de belles images, c’est là que nous le joignons pour cet entretien.

Salut Clément Roseyro, peux-tu te présenter en quelques lignes ?

J’habite à Anglet, je suis prof de surf et je donne également des cours de foil pour l’apprentissage du surf foil ou de la wing foil. Je fais de tout pour passer le plus de temps possible dans l’eau !

Tu es à l’île Maurice là, peux-tu nous dire quelle est ton actualité et quel est ton rôle exactement chez Fanatic ?

Je suis rider vagues pour Fanatic en SUP et en wing. Là on est au Morne sur l’île Maurice pour tester et faire des images du nouveau matériel qui va sortir très bientôt. On a fait des images à Manawa en wing foil et j’ai aussi fait du foil à One Eye dans les vagues, c’était flippant mais je n’ai rien cassé ! Depuis plusieurs mois on tourne une vidéo avec ION en mettant l’accent sur le côté multi-disciplines. Je me suis blessé à la cheville il y a 5 semaines en surf, je me suis fait une grosse entorse. C’est pas encore fini mais heureusement en wing ça va je ne la sens pas trop, et je peux rider.

Quelle est ta particularité et ta « valeur ajoutée » dans ce projet ?

Dans chaque discipline il y a déjà les vrais experts, avec un niveau largement au-dessus des autres et du mien, que ce soit Titouan Galea en Wing, Benoît Carpentier en SUP, ou Airton Cozzolino en kite, avec qui j’aurai du mal à rivaliser. Ma force c’est ma polyvalence dans les vagues, clairement. C’est là où je peux faire la différence et où je me sens à l’aise. Avec ION on essaie de tirer notre épingle du jeu en proposant des vidéos un peu différentes avec une variété de sports et de spots.

Photo : Greg Rabejac

Avant ta blessure avais-tu des projets de compétitions ?

Les projets ont pas mal changé entre ma blessure et les difficultés d’organisation des évènements sportifs liées au Covid. La vidéo aurait déjà dû être terminée, mais on a eu un mois de flat au pays basque cet été je n’avais jamais vu ça, je ne suis pas du tout allé à l’eau et je me suis mis à faire du padel et du tennis tous les jours.

Avant de partir à Maurice j’avais pour objectif de faire deux étapes du circuit APP en SUP surf, une à Gran Canaria sur une droite qui est souvent assez grosse et que j’aime beaucoup et une autre à Hawaï. Pour moi c’est plus facile de m’exprimer quand les conditions sont un peu solides. Je devais donc ensuite faire l’étape de Janvier à Hawaï, j’aurai adoré aller là-bas, faire cette épreuve et pourquoi pas ensuite aller charger du gros à Jaws ou ailleurs. Je n’y suis encore jamais allé, ça aurait été une belle expérience. Finalement le tour a été annulé cette année car trop compliqué encore avec le covid. Ce qui finalement se goupille bien vu que je me suis blessé et que ça me laisse un peu plus de temps pour récupérer et finir la vidéo. C’est aussi un peu l’avenir comparé aux compétitions et c’est la priorité qu’ont choisi Ion et Fanatic qui veulent que je sois plus présent sur les bonnes vagues, les bons swells et que l’on fasse les bonnes images.

En même temps je suis jeune et j’ai envie de ce challenge de la compétition, de me mesurer un peu aux autres. Surtout dans des disciplines où je suis opposé à des spécialistes qui ne font que ça. Par exemple en kite j’ai décidé de ne faire que les compétitions de vagues, car en saut, en habitant à Biarritz je sais que je n’ai pas du tout le niveau. Je voulais donc participer à celle de Dakhla au Maroc mais je ne peux pas à cause de ma cheville.

En Wing j’ai hâte de participer à des épreuves de vagues, même si je me rends bien compte des progrès que j’ai à faire. Là je suis avec des gars qui déchirent dans les sauts que ce soit le team manager, le boss, les gars ont 45 ans et envoient des 360 dans tous les sens, moi je ne fais pas encore ça ! Mais dans les vagues ça va, je me débrouille pas trop mal.

Quels sont tes objectifs pour cet hiver ?

Mon objectif pour cet hiver, c’est le surf de gros. Je vais prendre plusieurs semaines encore pour bien me préparer et m’entraîner. J’ai récupéré un jet ski et j’aimerai bien aller à Nazaré. Là-bas j’ai une bonne équipe avec un jeune portugais, un jeune espagnol et le père d’un des gars qui est un très bon pilote de jet également. L’idée est de passer du temps avec eux et dans les vagues pour m’améliorer encore. Le surf de gros est quelque chose que j’adore, je suis déjà allé à Nazaré il y a deux ans, il y avait 7 ou 8 mètres à la rame et même en tombant et en prenant de gros wipe out je me sentais assez serein. Mais je suis lucide, les vagues géantes de 20 m c’est autre chose, c’est un cran au-dessus et je pense qu’il faut y aller progressivement, sans se dire ouais j’y vais et je vais prendre la plus grosse, non moi je suis plutôt prudent, je vais aller voir, je vais aller dans l’eau car je pense que je suis prêt et si je le sens bien, on verra. C’est une certaine pression aussi à gérer car lorsque tu sais que les prévisions annoncent 20m pour le lendemain tu ne te couches pas sereinement et tu ne dors pas très bien ! Si ça me plaît, j’essaierai probablement de m’y mettre et de m’y engager vraiment.

As-tu d’autres projets avec cette année encore assez incertaine, niveau compétitions et contexte sanitaire ?

Faire des bonnes images, rentrer au pays basque pour les bons swells également. Les images cette année c’est très important car avec le Covid il y a encore trop d’incertitudes pour voyager pour les compètes. Et en plus j’aime bien faire ça. Quand je suis blessé j’aime aller à l’eau et filmer mes potes, faire mes montages. Du coup là quand je suis filmé, j’aime voir les rushs avant que ça sorte, donner mon avis dessus, ça m’intéresse. Être filmé c’est un peu une compétition avec soi-même, tu essaies de te dépasser et de donner le meilleur de toi-même. Ça te permet également d’être focus, d’avoir un planning de ta semaine, de ce que tu as à faire. Il faut choisir les bonnes vagues, les bonnes prévisions, les bons spots, j’aime bien tous ces aspects-là, je trouve ça assez fun.

Ton côté touche à tout te rapproche d’un Kai Lenny par exemple, est-ce une source majeure d’inspiration pour toi ?

Oui, carrément. Kai est une vraie source d’inspiration dans sa création de contenus.

Quelles sont tes autres sources d’inspiration dans ces différentes disciplines ?

J’admire les « vrais » boss de chaque discipline comme John John Florence et Kauli Vaast en surf, Keahi de Aboitiz en kite, Titouan Galea en Wing, Lucas Chianca en SUP, Justine Dupont dans le surf de gros, Russell Bierke pour sa maîtrise du tube en surf.

Quel est ton dernier SURF, SUP, Foil, KITE trip avant de venir ici à Maurice ?

J’ai passé trois mois l’hiver dernier aux canaries à Fuerteventura à ne faire que ça, du matin au soir, du surf, du SUP, du kite, du Wing foil. C’était fou !

Quel est le prochain ?

Probablement le Portugal avec Nazaré ou les Canaries mais j’ai bien envie d’aller à Hawaï aussi !

Peux-tu nous parler un peu du nouveau matériel que tu utilises en Wing et en foil ?

Je ride la Fanatic Sky wing 35L en prone foil, la 45L en wing. Pour les ailes j’utilise les Slick ou Unit selon les conditions vagues ou freestyle. En foil j’utilise le nouveau Fanatic 1250 avec le mât en alu 3.0 et ceux en carbone d’ici peu. En SUP je ride le Fanatic pro Waves  7’5 en 80L ou le 7’0 en 70L selon les conditions.

Peux-tu nous rappeler un peu ton palmarès actuel ?

Je suis Champion de France de SUP surf 2019, Champion du monde par équipe de SUP surf 2019 au Salvador. Champion d’Aquitaine de Longboard. Champion d’Aquitaine de SUP. Je fais 2éme aussi au Strapless Tour Kitesurf à Quiberon. En 2018 je fais vice-champion de France Sup. 5éme au championnat de France de Longboard et Vice-champion d’Aquitaine en SUP. Et là depuis 2020, c’est compliqué pour faire des compétitions. J’aurai bien aimé m’aligner sur plus de compétitions internationales, notamment celles de Longboard mais entre mon emploi du temps, et le Covid ça n’a pas été possible.

Quel est ton pire souvenir lors d’une session ?

Dernièrement la réception d’un air en surf, ma cheville a lâché, depuis j’ai cette grosse entorse depuis 5 semaines et ce n’est pas fini !

Qu’est-ce que tu rêves secrètement d’accomplir dans les vagues?

Arriver à prendre un tube dans une vraie vague géante !

Si tu dois partir en trip dans un lieu où il y a de tout, des vagues, du vent, du flat, mais que tu ne peux emporter qu’un seul matos. Que prends tu ?

Selon la destination, soit je prends du matos de kite comme ça je peux surfer avec, ou du matos de Wing comme ça je peux surf foiler avec ma planche de foil !

TotalSUP: Alors bon rétablissement Clément, en espérant que tu retrouves très vite tous tes jouets !

Pour plus d’information sur Fanatic SUP, rendez-vous :

www.fanatic.com/fr/

Photo : Luka K Stiller

A propos de l’auteur

William Buna

Originaire de Nouvelle Calédonie et passionné de sports outdoor depuis son plus jeune âge, William pratique l’escalade, le snow, le ski, le windsurf, l’apnée, le surf, et le SUP race. Un jour de 2020 en sortant du confinement l’idée lui vient de relier Toulouse à Bordeaux en SUP seul sur la Garonne et depuis le virus du paddle l’a contaminé. Il a participé à la TAWARA et à la D.I en 2021. Psychologue de formation, auteur et musicien, amoureux de belles histoires, vous le croiserez sans doute prochainement au détour d’une course ou d’un cours d’eau à explorer.

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